Netanyahu veut emmurer Israël dans un tunnel sans issue
« Quelque chose s’est passé chez lui », aurait dit la source, qui aurait travaillé avec Netanyahu pendant des années… Dans le passé, il n’a jamais joué avec la sécurité [d’Israël] à des fins politiques. »
Interview accordée dimanche soir 7 avril 2019 à i24NEWS.
Le danger n’est pas le consensus national qui prend un sérieux coup ni le ternissement de l’image du pays dans le monde qui n’est pas déjà reluisante, encore moins le blocage de la vie politique qui perdue depuis plus d’un an et qui rejaillit négativement sur tout le reste. Le vrai risque est de voir Benyamin Netanyahu, une fois reconduit à la tête du futur gouvernement, devenir un otage entre les mains des extrémistes de sa base électorale qui pourra alors lui dicter et demander tout, à titre de compensation du parapluie qu’elle lui a tendu aux plus dures moments de sa carrière politique fragilisée pour ne pas dire détruite par sa mise en examen le 21 novembre pour « corruption, fraude et abus de confiance dans différentes affaires ». Un premier ministre en otage c’est gravissime surtout pour un pays comme Israël, miné par le communautarisme politico-ethnico-religieux et impliqué dans des guerres sans fin avec ses voisins. Pour avoir une idée plus claire de ce qu’est un dirigeant d’un pays pris en otage par sa base électorale, l’exemple du président Donald Trump est le plus approprié. Ce dernier, un allié indéfectible et inconditionnel de Netanyahu (curieux que les extrêmes s’assemblent et se ressemblent) est prêt à tout pour rester dans les bonnes grâces de ses électeurs, même à bombarder l’Iran ou la Corée du Nord ou se coucher devant le Talibans, surtout que lui aussi est l’objet d’une enquête au congrès en vue d’une destitution pour son implication dans le scandale ukrainien. Netanyahu c’est un têtu qui dirige un parti d’extrémistes qui finira-si ce n’est déjà fait- par devenir une marionnette entre leurs mains. Pire : Non seulement le chef du Likoud au pouvoir depuis 13 sans discontinuité ne veut ni passer la main ni démissionner comme l’ont fait plusieurs ministres et même un chef d’État qui l’ont précédé dès qu’ils ont été inculpés dans une affaire de corruption ou de harcèlement sexuel mais il utilise l’armée à des fins politiques ! En plein meeting électoral à Ashdod, dans le cadre des Législatives anticipées du 17 septembre dernier, Netanyahu a été exfiltré dare-dare par ses gardes du corps après un tir de roquettes en provenance des territoires. Bien que ces pétards n’eussent fait peur qu’aux sirènes d’alerte, Netanyahu n’a pas hésité de sauter sur cette occasion pour marquer un point contre ses rivaux politiques.
« Après le tir de roquettes mardi 10 septembre, Netanyahu s’est entretenu avec de hautes personnalités de l’establishment de la défense, parmi lesquelles le chef d’état-major de l’armée israélienne et le service de sécurité du Shin Beth. C’est au cours de cette rencontre que le Premier ministre a proposé de lancer une réponse militaire ‘extraordinaire’ et ‘d’une grande envergure’ contre les groupes terroristes palestiniens dans cette enclave, selon le journal Haaretz cité par The Times of Israel. Et le site d’infos de poursuivre que « Quelque chose s’est passé chez lui », aurait dit la source, qui aurait travaillé avec Netanyahu pendant des années… Dans le passé, il n’a jamais joué avec la sécurité [d’Israël] à des fins politiques. » Finalement Bibi ne fera rien. Mais ce n’est pas ça qui lui fera perdre les élections du 17 septembre, remportées d’une courte tête par le général et patron du jeun parti Bleu et Blanc, l’ex chef d’état-major de l’armée Benny Gantz (38 ans au compteur bleu blanc). La rancune tenace, Bibi se rattrapera en bombardant ; le 16 novembre , des positions du Hamas dans la bande de Gaza. Là aussi pschitt. Pas le moindre progrès dans les négociations pour former un gouvernement d’union nationale qu’il appelle de tous ses vœux notamment à cause du refus de certains poids lourds civils et ex-militaires du parti Bleu et Blanc qui craignent que Netanyahu une fois bien installé dans son fauteuil de premier ministre ne leur jouât un sale tour de passe-passe comme il sait en faire, à commencer par faire passer une loi qui rendrait caduque la cour suprême en matière politique. Un texte qui « placerait les décisions des députés au-dessus de celles de la Cour suprême et assurerait l'immunité au Premier ministre ». Or pour l’institution militaire comme pour les gauches sioniste et non sioniste, les libéraux ainsi que pour les partis arabes sans oublier les centristes du parti Bleu et Blanc qui est constitué d’anciens gradés de Tsahal, la cour suprême c’est le gardien du temple de la démocratie israélienne : y creuser une brèche signifierait son effondrement à tout moment. Bref, une guerre sourde-qui remonte à plusieurs années déjà- oppose le Likoud et son chef Bibi à l’armée et depuis ces derniers mois à ce parti fraichement crée en février 2019, qui a réussi à obtenir un siège de plus que le Likoud qui en a récolté 32 en septembre dernier. Une guerre sous-jacente et moche opposant un parti conservateur à l’institution militaire comme celle qui oppose le président Trump ? et son parti au Pentagone . Pas bon tout ça. Du tout !
http://chankou.over-blog.com/2019/12/netanyahu-veut-emmurer-israel-dans-un-tunnel-sans-issue.html
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