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Les bobos et les babas

Les bobos :

Certains disent que ça ne veut rien dire, que cette « classe » est inclassable, qu'elle recouvre tout et n'importe quoi.

Je m'inscris en faux : ainsi donc, vais-je m'essayer à en donner ma définition.

Aussi synthétique qu'à l'accoutumée, cette description pourra être contredite, critiquée ou complétée de bien des façons.

Le bobo est un héritier de mai 68 ; il a manifesté dans sa jeunesse, il a aidé à promouvoir la libéralisation des mœurs, la liberté sexuelle.

Il a fait plus ou moins de séjours plus ou moins longs dans des communautés, provençales ou cévenoles. Il a pour ce faire, interrompu ses études, pour un temps.

Il est issu d'un milieu bourgeois et, de ce fait, n'ayant peu de cœur à la rudesse d'une vie précaire et sans confort, il a regagné bien vite ses pénates, a terminé ses études ou s'est placé avantageusement ça ou là, grâce à ses connaissances.

Il a mené alors et mène encore une vie de bourgeois mais, éclairée, d'une conscience écologique, d'une liberté de mœurs qui l'a incité à fonder plusieurs foyers : il a inventé la famille recomposée, plus ou moins bien vécue du reste, s'est encanaillé d'une culture dissidente, a ouvert et ouvre encore sa porte avec une hospitalité peu conforme à ce qu'il avait vécu enfant, dans un monde plus rigide.

Il est tutoyé et tutoie ses gendres et ses brus, il est copain-copain avec ses enfants et les copains de ses enfants ; il voyage intelligemment, avec curiosité, respect et sans rien détruire des cultures qu'il visite.

L'homme ne porte pas de cravate mais des chemises ouvertes sous une veste au beau tombé grâce à une coupe et un tissu de qualité, dans un pantalon large, velours, coton, lin, de même facture que la veste. Ses chaussures sont confortables, italiennes parfois, solides, plus que pour leur usage !

La femme aime les jupes amples, en lin le plus souvent, aux teintes naturelles, les pulls larges de beau cachemire : ils aiment le confort, le luxe non clinquant. Ils prennent soin d'eux sans artifices voyants.

Pour les plus lettrés d'entre eux, ils passent de longues soirées décontractées, sur leur terrasse parisienne, à la belle saison, dans leur salon vaste aux sièges confortables, ou dans le jardin de leur résidence secondaire en Normandie, en Bretagne ou en Provence, à discuter de sujets cuisants.

Ils sont inscrits sur des sites d'accueil aux étrangers voyageurs, aiment les rencontres inopinées, se targuent de fréquenter des artistes voire des paumés ou des marginaux, qu'ils respectent.

Leurs enfants sont nés sous une bonne étoile, brillants à l'école sans être scolaires, ils sont doués en musique ou en arts plastiques mais poursuivront d'autres solides études.

Ce sont eux qui ont le luxe des lettres classiques, de la philosophie qu'ils mêlent au droit ou à la biologie pour exercer un métier utile à l'écologie ou à une cause sociale ou politique.

Ils prennent une année sabbatique, pour connaître la vie, voyagent et vont même jusqu'à faire des petits boulots pour s'aguerrir.

Peu de nuages sur la construction de cette existence exemplaire ; ils votent à gauche par conviction ou vert parce qu'ils rêvent d'un peu plus de justice mais ne s'offusquent pas du monde de plus en plus policé, n'étant, somme toute, que peu concernés.

Les bobos se rejoignent assez bien sur le choix de la qualité de leurs biens de consommation plutôt que sur la quantité ; cela les amène à garder leur vieille Renault pendant des décennies puis à choisir la voiture hybride ou très économe en pollution(!) ; quand ils changent leur vieux frigo qui a rendu l'âme, ils se payent le top, classe 6A s'ils le pouvaient, mais ne dédaignent en rien les exonérations d'impôts auxquelles ils ont droit.

Les vrais citadins rechignent à posséder une voiture ; ils préfèrent le TGV et la location, une fois rendus dans leur résidence secondaire.

Les bobos, sont très écolos.

Ils ont toutefois un intérêt pour la recherche technologique et sa promotion : ils n'hésitent pas à faire installer des chaudières « expérimentales » et ils essuient les plâtres comme tous les pionniers...

Ils mangent bio, mais ce n'est pas le plus important : ce qu'ils préfèrent, ce sont les adresses particulières, presque intimes des petits producteurs car les bobos aiment à ne pas être anonymes ( dans un supermarché par exemple) mais à tisser des liens avec des artisans, des viticulteurs, des éleveurs, des maraîchers qui hissent leur travail au niveau de l'art. Car c'est un peu ça la vraie élite : n'être anonyme nulle part.

Ils aiment à faire de bonnes actions dans le sens de leurs convictions humanistes ; ainsi, dans leur maison de campagne, ils donnent à ranger ou à nettoyer à une femme dont ils apprennent qu'elle est dans la merde. À Paris, ils ont une femme de ménage, mais c'est une femme qui galère avec son môme, ou qui veut reprendre des études. Ils ont de bonnes relations avec elle, une confiance absolue, une amitié presque.

Ils détestent le conflit et ne s'énervent qu'exceptionnellement car ils sont très tolérants et surtout très à l'abri. Ils sont pour le mariage des homosexuels, pour la régularisation des sans-papiers, le vote des étrangers, contre le nucléaire mais surtout parce que ce genre d'opinion ne mange pas de pain et que de toutes façons cela ne changera rien à leur mode de vie ni à leurs privilèges ; quand on ne se sent pas menacés, c'est vrai qu'il y a peu de raison d'être suspicieux ou inquiets.

Ce sont des gens heureux et si par malheur une tuile leur tombe dessus, ils savent faire face dignement car leur égoïsme est tel que s'ils ne sont pas déstabilisés socialement, ils gardent leurs forces et leur foi en eux intacte.

Ils savent très bien se protéger de l'intrus ou l'intruse qui viendrait porter le désordre dans cette belle ordonnance.

Ils vieillissent bien, lisent des livres sans toutefois opter pour l'érudition, ne passent pas leur vie sur Internet tout en prenant plaisir à utiliser ce merveilleux outil, bref, ils sont ce que tout le monde devrait être !

 

Les babas :

Les babas sont les enfants de Mai 68. Ils succèdent aux beatniks américains ; dès cette époque, ils n'aiment pas la société de consommation qui se profile.

Ils ont un idéal et quittent tout pour oser le vivre.

Les babas commencent à vivre en communauté, simples colocations d'une masure, en général ; inutile de dire que les loyers de l'époque, avec trou sur planche de bois au fond du bancel, comme toilettes, courants d'air à toutes les fenêtres, gouttières dans les toits, n'étaient pas inabordables !

Ils vivaient ensemble surtout par confort ou sécurité affective : il faut dire, ils sont jeunes et l'adolescence est l'âge des bandes, des groupes et des amitiés.

Ils s'installent dans des hameaux en ruines, dans des maisons vidées une décennie plus tôt par tout le monde qui a foutu le camp pour vivre le mirage citadin .

Au début, ce furent plutôt de longues vacances ; on fumait des joints, on se baignait nus dans la rivière, on vivait déjà à plusieurs et les futurs bobos, en quantité, venaient passer leurs vacances sans toutefois tenir au delà des premiers froids !

Les soirées sous les étoiles ou devant le feu de bois n'avaient pas besoin de chaîne Hifi pour danser : on jouait de la musique, on chantait...

Les grandes vacances ne durèrent pas si longtemps ; les babas avaient un idéal de vie ; ceux qui étaient juste venus glander ne restèrent pas longtemps.

Une organisation sociale s'organisait, neuve, dans une micro société elle même décimée et pré-capitaliste. Les nouveaux venus, que les anciens appelaient « hippies » avec ironie, curiosité mais peu d'animosité, n'avaient pas le téléphone, l'eau venait de la source, certains n'avaient pas l'électricité ou ne possédaient pas de voiture ou n'avaient ni l'un ni l'autre, mais un âne ! On se donnait le nom des lieux, ce qui, des années après sonnait « aristocrate » avec les prénoms suivis de « de » !

Cependant, malgré les distances qui séparaient « leur domaine », la communication fonctionnait, autour de l'entraide et chacun se mettait à la maçonnerie, au jardinage, au bricolage, à l'élevage, ce qui donna lieu, peu à peu et au fur et à mesure que des enfants naissaient et que la demande d'un minimum de confort se faisait jour, à un savoir-faire, une vocation, un métier !

Il fallait reconstruire les ruines, se tailler un chemin ; manger !

C'était refaire le monde, et depuis le début : cultiver des friches, remonter des murs de terrasses ou de bancels.

 

Peu importe, la vie va avec ses aléas, ses réjouissances, ses travaux toujours faits ensemble.

Chaque micro société, dans chacune des vallées des Cévennes, d'Ardèche, de Provence, des Corbières ou du Minervois ( liste non exhaustive) avait ses spécificités ; là furent réinventés le cinéma itinérant, l'échange, le troc ; la promotion de l'agriculture biologique, des médecines dites douces, la préservation des anciennes variétés de fruitiers puis de graines,etc. On y pratiquait le yoga ou la méditation ; on était ouvert à l'Orient spirituel.

Ces sociétés avaient leurs artistes, musiciens, peintres, sculpteurs... leurs artisans, leurs commerçants ( qui « faisaient » les marchés pour vendre leur miel, leurs salades, leurs œufs), leurs agriculteurs bien sûr. Là, on remit au goût du jour les chorales qui changèrent de visages et de rythmes !

Les enfants partageaient la vie des adultes, comme avant, à la campagne.

Jusqu'à la fin des années quatre-vingt, l'économie y resta pré-capitaliste.

Et puis tout se gâta, le monde rattrapa ce petit monde qui marchait, vaille que vaille, vers son idéal.

On invente, quand cela devient nécessaire, La Confédération paysanne, on milite, on crée des associations, on demande des subventions, des aides... on ne fait plus confiance, mais sans s'en rendre compte, à la merveilleuse efficacité de l'organisation spontanée.

L'engrenage du capitalisme est une gangrène qui sape la pureté des us, mais on se baigne encore nu dans la rivière et les vieux célibataires du cru ne viennent plus mater les filles qui ont bien vieilli !

Des babas, aujourd'hui, il reste le cœur, le manque de goût pour les profits mais le goût des choses bien faites, et celui de la bonne nourriture. L'hospitalité.

Ils ont des meilleures voitures, ils ont chaud chez eux, ils sont usés de tout ce labeur mais on les reconnaît à leur jupes colorées, à leurs cheveux hirsutes, à leur peau abîmée par le soleil, à leurs mains caleuses comme celles des paysans de naguère mais avec leur air, encore, de « pas d'ici » !

Quand on enterre un copain, pas besoin de Pompes Funèbres ni de faire-part ; à l'instant, même ceux qui sont partis de l'autre côté du pays accourent pour donner la main, et ces vieux babas, même s'ils ont mal au dos, portent le cercueil en terre.

Et entre eux, toute la chaleur circule comme avant.

Et toute la nostalgie revient.

 

Les bobos et les babas étaient des frères, des frères jumeaux et comme tous les vrais jumeaux, ils ont exprimé, les uns : l'extraversion, la réussite, le pragmatisme empreint d'humanisme, les autres l'introversion (sociale), l'humilité (sociale) de celui qui œuvre et bosse en silence puis qui milite, qui se mouille et qui donne aujourd'hui à notre société le peu d'air que l'on peut encore respirer.

Et puis, peu après 2001, après avoir vécu pendant tout ce temps une gémellité sans ambages, voilà que le schisme apparut : violent, persistant ! Définitif.

L' Afghanistan !

Ce qui devait sourdre depuis peut-être deux décennies, occulté par un lien familial empreint de fidélité, d'affection, se déchaîna.

Ce fut la brouille, la colère, le rejet, le déni, l'incompréhension . Bref : la rupture.

Ce n'était plus les jumeaux complémentaires, c'était Doctor Jekyll et Mister Hyde !

Et tout s'éclaircit soudain : chez l'un tout n'était qu'apparence, jeu, de celui que l'on peut jouer en toute sécurité ; chez l'autre, tout était à vif, vrai, douleur...

Il y avait déjà eu chez les babas un blême avec leurs voisins, amis ou connaissances cocos et qui l'étaient restés après 1979. Incompréhension totale !

L' Afghanistan, où tous n'étaient pas allés, dont tous ne jouaient pas la musique, mais dont presque tous avaient porté les moumoutes ! semblait cristalliser tous les idéaux, tous les symboles anti occident consommateuriste.

Les valeurs occidentales n'étaient pas les mêmes ou pas portées de la même manière par les bobos ou les babas !

Le moment était venu de la mise en lumière des antagonismes.

La « grandeur d'âme » des nantis était pire qu'un leurre : une indifférence.

Leur égalité : une charité.

Leur solidarité : une pioche.

Leurs mots étaient sens dessus dessous, leurs idées volatiles, leur pensée creuse.

Les bobos vieillis ont les mains douces et soignées ils sont bien conservés . Ils sont beaux !

Mais ils ne sont pas émouvants.


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39 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 20 septembre 2012 12:08

    Bonjour, Alinea.

    Selon moi, être bobo ne peut se résumer à telle ou telle caractéristique vestimentaire ou alimentaire. Qui plus est, le bobo n’a pas d’âge : il peut être retraité ou jeune.

    En réalité, être bobo selon moi, c’est avant tout adopter un style de vie bourgeois mais avec des touches alternatives ; c’est voter à gauche parce que... euh... parce qu’il convient d’être solidaire avec les classes populaires ; c’est être écolo pour trier les ordures, nettement moins pour limiter les douches et le chauffage ; c’est préférer Agnès B à C&A ; c’est rejeter le guide Michelin pour le Lonely Planet, etc...

    Bref, être bobo, c’est plutôt sympathique, non ?


    • alinea Alinea 20 septembre 2012 12:26

      C’est exactement ce que je dis Fergus !
      Ces gens-là sont parfaits et, croyez moi, ce billet est plein d’humour et plein d’amour, parce que quatre-vingt dix pour cent de mes amis sont des bobos !
      Ceci dit, vu le degré de réprobation de mon article, j’ai dû en piquer au vif plus d’un !


      • calimero 20 septembre 2012 12:57

        Vous décrivez un peu l’évolution de la génération 68 : après s’être bien amusés ils vivent maintenant dans le confort économique où le coté bobo leur permet de se bricoler une bonne conscience à peu de frais, en accord avec leurs idéologies de jeunesse.

        Vu l’état du monde qu’ils nous ont laissés, j’ai tendance à considérer le boboïsme comme hypocrisie détestable.


        • alinea Alinea 20 septembre 2012 13:13

          Quand je parle du schisme après 2001, c’est que je suis plus que près de le penser aussi !
          Merci Calimero de votre commentaire.
          J’ai passé une dizaine d’années à être très en colère et très révoltée par la récupération de nos beaux idéaux de jeunesse ; aujourd’hui, juste pour pouvoir survivre, j’ai calmé mes ardeurs mais je n’en pense pas moins !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 septembre 2012 13:12

          Jetons le bobo avec l’eau du bain !
          (Phillippe Muray )


          • alinea Alinea 20 septembre 2012 13:16

            Il faut se poser la question, alors, de savoir si le bobo est plus nocif que la bande de libéraux qui n’ont même pas de souvenirs de jeunesse !!
            J’avoue n’avoir pas assez d’éléments ni y avoir assez réfléchi pour trancher.
            Moi aussi j’aime bien Philippe Muray !


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 septembre 2012 13:33

            Ia Orana ,la lecture de Jean Claude Michéa de « L’empire du moindre mal (essai sur la civilisation libérale) » permet de se faire une idée de la complétude du libéralisme politique et du libéralisme économique .
            Il y a des trucs sur youtube ou il s’explique (france culture ) .


          • alinea Alinea 20 septembre 2012 13:39

            « L’empire du moindre mal » est le seul que je n’ai pas lu !
            Mais si je ne meurs pas demain, sûr que je le trouverai ; Michéa a apporté de l’eau claire à mon moulin ; je le lis et le relis...


          • magma magma 20 septembre 2012 22:41

            vos bobos datent justent un peu


          • siatom siatom 20 septembre 2012 14:09

            Excellent article très bien écrit. Bien sur, il saurait être question de cerner le bobo et toutes ses déclinaisons dans un seul article, mais pour les sagas interminables il n’y a qu’un seul spécialiste chez Agoravox qui en a le monopole.Les bobos se reproduisant entre eux , la consanguinité peut donner dans l’avenir des résultats surprenants.

            Ce qui nous rassure, c’est la conclusion du commentaire de Fergus, le bobo est de gauche et solidaire avec les classes populaires., sans que l’on sache précisément ce que recouvre ce vocable. (peut être l’acception juridique de ce terme, celle des débiteurs envers leurs créanciers ).

            Et pour toutes ces raisons, le bobo, nous dit-il est plutôt sympathique.

            Quant à vos craintes exprimées sur les commentaires de vos amis bobos, manqueraient t-ils de cette élémentaire solidarité avec les classe ouvrières du monde entier en utilisant sans vergogne des outils technologiques tels que : PC, Smartphones etc. fabriqués à bas coûts et dans des conditions sociales qui auraient en leur temps désespérées Billancourt.


            • calimero 20 septembre 2012 14:19

              Les bobos seraient solidaires avec les grouillots qu’ils font bosser ? Mais jusqu’à quel point ? Qu’en sera t’il quand leur intérêt sera directement menacé ? J’y crois pas une seconde : comme toute cette idéologie en carton cela n’est que façade, dédouanement moral à peu de frais.


            • alinea Alinea 20 septembre 2012 14:23

              D’accord avec vous Calimero ; et je le dis je crois : tant qu’ils ne sont pas atteints directement, les bobos ont une grande âme.
              Ceci dit, ma définition des bobos n’englobent pas des gens qui « font travailler » les autres.
              Enfin si, mais ils sont architectes, chirurgiens, médecins, dentistes, fonctionnaires européens, etc.
              Pas industriels. En tout cas, c’est comme ça que je les vois : la part belle de la culture, des arts et des sciences !!


            • Fergus Fergus 20 septembre 2012 16:25

              Bonjour, Calimero.

              « Les grouillots qu’ils font bosser » écrivez-vous. C’est oublier que la majorité des bobos sont eux-mêmes des grouillots car quoi qu’on en pense, on est grouillot jusqu’à un niveau élevé de la hiérarchie des boîtes, et certains font des dépressions lorsqu’ils en prennnet conscience !
               
              Cela dit, vous avez raison, les bobos sont solidaires dans le discours, mais le plus souvent individualistes dans les actes. Cela permet-il de les caractériser ? Même pas car cet individualisme a gagné presque toutes les couches de la société, ce qui est d’ailleurs l’une des difficultés du Front de Gauche.


            • alinea Alinea 20 septembre 2012 14:20

              siatom : merci !
              Je suis étonnée, ou peut-être seulement à moitié, que personne ne parle des « babas » ; certes, très minoritaires à leur époque, ils sont un peu noyés aujourd’hui dans le lot !
              En buvant mon café, j’ai calculé que j’avais exagéré le pourcentage de mes amis bobos : mes amis bobos datent de mon enfance et de mon adolescence ; mais depuis, mes amis sont des babas.
              Et je vous jure que ces gens-là, qui n’ont pas le pouvoir comme leurs frères, sont essentiels à notre société !
              Quant à la fin de votre commentaire, je ne le comprends pas bien ; je ne parlais que des votes en tête d’article !
              Les bobos, enfin ceux que je connais, ne sont pas fans de tous ces trucs technologiques ; d’un autre côté, même les babas se sont mis à Internet ; moi t compris !!


              • siatom siatom 20 septembre 2012 14:45

                Personne n’est parfait. Cela fait partie de nos ambiguités.


              • siatom siatom 20 septembre 2012 14:52

                Ne vous souciez pas des votes. Lorsque j’écris une chronique j’ai systématiquement 2 votes négatifs dès le démarrage même si les thèmes de celles ci sont divers.
                Ces votes me font penser à ce que nous faisions minots, sonner à la porte des gens et s’enfuir en courant.
                D’autre part, ma petite expérience d’Agoravox (à peine 5 mois) m’incite à considerer que les votes positifs majoritaires ne sont pas le gage de qualité.


              • alinea Alinea 20 septembre 2012 14:56

                Bien sûr ; je le remarque c’est tout ; dites-moi, qui a le monopole des bobos ?( ne dites pas de nom.. comme des mômes ! en jeu de piste, mettez-moi sur la voie !!)


              • Fergus Fergus 20 septembre 2012 16:36

                @ Alinea.

                En réalité, les babas sont une espèce en voie de disparition. Même dans les Causses ils ont très largement disparu, c’est dire ! Mais ils en reste quelques-uns, très sympathiques, toujours adeptes de la vie la plus autarcique possible et, pour le reste, usagers des SEL là où ce système d’échange est en vigueur.

                Cela dit, sur le plan vestimentaire, pas toujours facile de distinguer les babas des campagnes de certains bobos des villes, surtout les femmes avec leur robes ou leurs pantalons amples en tissu indien qui portent leur bébé dans le dos à l’africaine. Eh oui, tous les bobos ne sont pas des adeptes du babybjorn ou de la poussette McLaren !


              • alinea Alinea 20 septembre 2012 17:14

                Fergus : au niveau apparence ( car si j’ai parlé si longuement de fringue, c’est que chez le bobo l’apparence est importante : classe sans luxe affiché mais qualité à celui qui sait voir !), le baba et surtout la baba , n’a pas autant de fric ! Mais ils aiment les uns et les autres le confort vestimentaire, les couleurs et une personnalisation du « look », oui, c’est vrai !
                Ceci dit, le jean et la chemise sont quand même légion chez les babas !!


              • foufouille foufouille 20 septembre 2012 15:25

                connais pas les bobos, sauf le genre bourgeois equitable
                le baba est nettement plus sympa


                • calimero 20 septembre 2012 15:48

                  Exact : le baba est un doux rêveur inoffensif, quasiment un anachronisme. Le bobo est un être fondamentalement pragmatique.


                • alinea Alinea 20 septembre 2012 17:11

                  Calimero : il arrive au baba de faucher des maïs transgéniques, de fomenter quelques actions anti schistes, anti nucléaire mais, globalement, son pragmatisme à lui, c’est de mettre en pratique, dans sa vie, son idéal !


                • Abou Antoun Abou Antoun 20 septembre 2012 17:15

                  Merci à l’auteur pour cette excellente description.
                  Le baba me semble international (enfin disons plutôt ’occidental’ (on ne peut en trouver chez les vrais pauvres).
                  Mais dites moi, le bobo est-il international ou bien typiquement français ? Dans quelques pays que je connais et qui sont nos voisins je ne trouve pas d’équivalent.


                  • alinea Alinea 20 septembre 2012 17:31

                    Vus comme je les vois, c’est typiquement français ( aux USA peut-être), parce qu’ils sont ces jeunes ( et maintenant leurs descendants) qui ont « aimé » les hippies et qui ont « essayé » une autre vie ; pendant très peu de temps pour certains, et pour la plupart, par procuration chez ceux qui (en !!) sont restés babas.
                    Ailleurs en Europe, je ne vois pas bien ; mais aux US, je suppose, oui.
                    Et les babas, pareil ! D’ailleurs les babas étrangers sont en France !
                    Enfin je m’avance peut-être un peu trop parce que je n’ai pas fait « d’études » là dessus, vous vous en doutez !


                  • Abou Antoun Abou Antoun 20 septembre 2012 17:42

                    Votre réponse semble coller avec ce qu’on peut lire ici (vision peut-être plus synthétique mais moins ’sentie’ que la vôtre).
                    Pour ce qui concerne les babas, wiki les assimile tout simplement aux hippies, je ne vois pas grande différence non plus. C’est, comme le souligne Fergus, une espèce en voie de disparition. Le bobo, au contraire, prospère et se diversifie.


                  • alinea Alinea 20 septembre 2012 19:26

                    oui, je vois que ma vision des bobos semble être dans le coup ; en ce qui concerne les babas, je ne les assimile pas du tout avec les hippies !
                    D’abord ils ne sont pas citadins, ce sont des bosseurs fous et ils mettent en oeuvre leurs valeurs, par leur agriculture, leur artisanat et mode d’échanges sans mercantilisme.
                    Au début, ils étaient hippies ; ensuite ils ont préservé des idéaux qu’ils ont mis en pratique : en fait ils sont intégrés, on les appelle aussi marginaux parce qu’ils refusent le capitalisme mais ils ont trouvé une petite place dans leur société.
                    Ils n’y en a pas partout, ça c’est sûr...


                  • Vipère Vipère 20 septembre 2012 17:44

                    Et les BIDOCHON sont-ils baba ou bobo ? smiley




                    • alinea Alinea 20 septembre 2012 17:57

                      Les Bidochon ?
                      Ni l’un ni l’autre, ils sont le petit peuple, le beauf inventé par le bobo ;
                      mais, à l’origine de tous ! ne l’oublions pas !!!


                    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 septembre 2012 17:46

                      Aujourd’hui les babas sont sur la route du rhum ...


                      • alinea Alinea 20 septembre 2012 17:55

                        oui Aïta, ça sonne bien ! mais ce sont plutôt les bobos qui y sont !


                      • Marc Bruxman 20 septembre 2012 19:38

                        Le phénoméne c’est juste qu’avant le riche ou le « notable » avait des contraintes fortes sur sa vie de respectabilité. On ne compte plus les mecs qui se tapaient la messe le dimanche juste à cause du qu’en dira t’on.

                        Les gens élevés après 68 et qui ont bien réussi ont souvent été élevés dans ce genre de famille et on parfois souhaité être à la fois riches (mais ils l’étaient déja virtuellement) et pouvoir profiter de la vie. Donc on habite dans des arrondissement ou les voisins sont pas trop chiants. (Allez habiter un an à St Germain en Laye pour voir si vous survivez) et globalement jouir sans contrainte de sa richesse la ou l’ancien riche se mettait plein de contraintes d’apparences et avait souvent une vie chiante.

                        Dans le lot des tas n’ont jamais même testé de vivre autrement à la campagne ou autre. C’est juste une adaptation à la société moderne et une disparition progressive de la société des « notables » au sens ou on l’entendait.


                        • alinea Alinea 20 septembre 2012 19:45

                          Oui, c’est vrai aussi, mais les bobos originaux si j’ose dire, ont fait tache d’huile.
                          Le conformisme petit- bourgeois n’existe quasiment plus nulle part.


                        • CARAMELOS CARAMELOS 20 septembre 2012 20:56

                          Bref des opportunistes et des caméleons, remarquez pour les bobo et les baba ça sonne bien, le bobo caméleon ! Et Mahomet dans tout ce cirque ? Au fait, le Bobo il pense quoi de la couverture de Charlie Hebdo ?


                          • alinea Alinea 20 septembre 2012 21:26

                            Bonne question Caramelos ! je n’en sais rien ; je vais me renseigner
                            je viens de lire votre commentaire chez Mahomet !
                            Alors parlons du Bouddha !
                            (je crois que le bobo aime la liberté d’expression, même s’il ne sait pas bien ce que cela veut dire !)


                          • apopi apopi 20 septembre 2012 21:46

                             Babas, bobos et compagnie sont les dignes héritiers des bourgeois chers à Jacques Brel, l’éducation en moins...


                            • citoyenrené citoyenrené 21 septembre 2012 09:14

                              @ Alinéa,

                              vue pertinente et incisive, incisive comme la lucidité

                              c’est une arme idéologique redoutable ces raccourcis sémantiques

                              et là, vous faites l’honorable travail de les développer, dérouler

                              mais dans le chemin inverse, il « nous » faudrait aussi un diminutif pour réduire les individualistes consuméristes, qui s’accommodent facilement du néolibéralisme, pour qui la pollution est un mal nécessaire, et puis « après moa, le déluge », les conservateurs, les peureux, les inertes (d’inertie)

                              les « moimoi » , les « égocons »

                              ou pour moimoi, momo de modéré immobile....(à ce titre, étant en train de lire les discours de Robespierre de 1793 et 1794, il désigne « le modérantisme comme ennemi de la révolution », c’est marrant de voir que le mot ait disparu bien que le fait soit constatable en 2012)

                              et encore à l’inverse, il faudrait un raccourci positif pour prendre le relai de « coco », qui a fait son temps

                              l’écosocialisme est le concept fort, les « écoso » pourrait être bon, mais phonétiquement, moins percutant que bobo, baba, coco, etc

                              c’est du marketing idéologique, de l’idéomarket


                              • alinea Alinea 21 septembre 2012 10:18

                                Modérantisme ça va très bien aux bobos ; quant aux cocos, je les appelle encore comme ça quand ils montrent leur côté obtus, productiviste, pro nucléaire !!
                                On trouvera ; il y a un côté collabo chez ces gens-là ( les moimoi...)
                                Merci again Citoyenrené


                              • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 21 septembre 2012 16:20

                                CORRIDA :

                                 Alinea (xxx.xxx.xxx.156) 21 septembre 13:38

                                Je n’ai pas accès à la modération et ne peux donc lire votre texte du 11 septembre.
                                Pouvez-vous me l’envoyer ? [email protected] 
                                Remerciements anticipés.


                                • Romain Desbois 12 octobre 2012 06:54

                                  Alinéa

                                  J’ai lu et apprécié, je trouve ça assez juste (pas tout faut pas trop me demander smiley )

                                  Mi je dois être un petit des deux espèces , boba ou babo.

                                  j’ai entendu récemment un nouveau terme pour définir les bobos de droite : les bononos (Bourgeois non bohème) . Je trouve ça pas mal du tout pour le jeu de mot, même si les bonobos sont plutôt des babas.

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