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Légitime … légitimité…

Légitime … légitimité…

Le président de la République ( légitime ), convoque ( légitimement ) les chefs de partis à une réunion. Et voilà que certains n’y vont quand même pas !!! Il trouve leur démarche … indécente .

Cette anecdote amène à produire deux observations sur la notion de légitimité.

 

1/. Pour réfléchir sur cette notion de légitimité, remontons à la source : les élections .

A cet égard, les élections présidentielles de 2017 et de 2022 seront peut-être, en fait de « légitimité », présentées par les historiens du futur comme des « scandales » parmi les plus gros de l’histoire politique française récente.

Pourquoi ?

En 2017 et en 2022 ( depuis Maastricht) l’enjeu de la présidentielle est toujours le même : avoir un chef d’Etat qui ne remette pas en cause la liberté donnée aux financiers et aux gros industriels de faire ce qu’ils veulent, dans leur intérêt. Et qui ne se mette pas en tête de redonner aux citoyens l’entier usage de leur bulletin de vote, amputé de l’essentiel par le jeu du titre XV de la constitution.

C’est dans ce contexte qu’E. Macron fut trouvé par les gens de ces réseaux. Lesquels ont dû, nécessairement, découvrir ( comme cela se fait toujours avant de recruter quelqu’un) dans la psychologie de cette personne, dans sa vie privée, et dans sa trajectoire (sautant de poste en poste, dans le public et le privé), des éléments leur permettant de penser qu’ils pourront compter sur lui.

Problème : si E. Macron leur plaisait, il ne plaisait pas à suffisamment de Français. Pas plus de 20 ou 25 % des électeurs à « vue de nez ».

Alors, ils ont fait en sorte de reproduire, cette fois-ci artificiellement, avec le recours aux techniques les plus lourdes de manipulation, la situation de 2002 : Faire en sorte que M. Le Pen soit présente en vue du deuxième tour. Et ensuite l’éreinter de manière à provoquer un vote anti Le Pen.

NB. On se rappelle en effet que lors des élections présidentielles de 2002, J.-M. Le Pen arriva deuxième au premier tour. (Ce qui n’avait été semble-t-il ni prévu ni organisé par personne). Et J. Chirac (moins de 20 % des voix au premier tour) s’installa à l’Elysée après avoir bénéficié du vote « contre le Pen ».

Ce qui a fait que le nom d’E. Macron est sorti des urnes.

 

Ce qui explique probablement aussi que E. Macron et son équipe ne manquent pas de revendiquer à tout propos une légitimité due à l’élection. Ce qui relève d’un syllogisme au demeurant osé ( qui occulte la part de la manipulation – donc, de vice du consentement – dans le résultat) (1) . Comme est osé, le syllogisme des mêmes, tendant à faire croire que ce que cet élu pense personnellement ou ce qu’il a envie de faire ( ce qu’il exprime dans des sortes de dialogues avec lui-même d’où semblent sortir des décisions, - prises par le jeu de l’exploitation mécanique des prérogatives attachées au poste - ), est nécessairement légitime.

 

2/. Quant aux juristes, ils produiront peut-être, (au moins ceux qui ne se contenteront pas de paraphraser les textes) l’observation suivante.

La réforme de 1962 qui avait instauré l’élection du président de la République au suffrage universel direct, avait pour but de donner, grâce à une large assise populaire, aux successeurs du général de Gaulle, l'autorité que ces derniers ne tireraient pas, comme lui, de leur personne. Autorité pour imposer « légitimement » un fonctionnement « rationalisé » et décent au régime parlementaire.

Et voilà que la mécanique est utilisée pour procurer une autorité, non « contre » l’assemblée ( et le régime des partis), mais en réalité contre le peuple ! Puisque le « travail » du président de la République (comme celui des parlementaires) , - ainsi que le prescrit le titre XV de la constitution - est d’exécuter les instructions découlant de divers traités ( organisant la liberté d’action des détenteurs du pouvoir économique et financier comme il a été rappelé ci-dessus) et de décisions prises à l’extérieur de la France.

 

Les historiens auront peut être à allonger leurs développements pour les élections présidentielles de 2025, par ex. si M. Le Pen est toujours volontaire pour jouer le même rôle.

A moins que d’ici là des évènements surviennent au cours desquels les citoyens auront décidé qu’on ne les prendrait pas, une fois encore, pour des sots (1) .

 

Marcel-M. MONIN

m. de conf. hon. des universités

 

(1) Lorsque l’ élection d’un élu local est intervenue après une manœuvre déloyale ( comme la distribution d’un tract mensonger dans la nuit précédant le scrutin) , le juge de l’élection annule l’élection. Dès lors que les techniques de manipulation sont connues et répertoriées, la possibilité existe que l’élection d’une personne à la présidence de la République soit pareillement annulée pour la même raison. Là encore, après que les citoyens se seront ressaisis.


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5 réactions à cet article    


  • saint louis 22 novembre 2023 18:03

    Penser que la majorité des électeurs est pu comprendre le stratagème de la manip politique, semble osé.

    Nous allons très probablement assister au round 3 pour 2027.


    • Octave Lebel Octave Lebel 23 novembre 2023 10:59

      Ayons toujours ces données à l’esprit. On peut voir ici le non-dit permanent de la réalité politique du pays écartée et occultée avec constance chaque jour dans toutes sortes d’analyses et commentaires prétendument savants qui ont la prétention de nous expliquer ce que nous pensons et où nous voulons aller. Heureusement que les médias et les instituts de sondages dans les mains de qui on sait produisent et entretiennent le discours politique bien contingenté dans leur cadre.

      → Premier tour de la présidentielle : 2017 ↔ 2022.

      EM : 8 656 346 9 783 058 (+ 1 126 712)

      FF : 7 212 995  VP : 1 673 001 (- 6 039 994)

       2 485 226 (EZ)

      MLP : 7 678 491   8 133 828 (+ 455 437)

      JLM 7 059 951 7 712 520 (+652 569)

      Abstentions : 10 578 455 12 824 169 (+2 245 714 )

      LR+RN= 14 891 486 LR+RN+EZ=12 292 055 (- 2 599 431)

      LR+RN+EM= 23 547 832 LR+RN +EZ +EM= 22 075 113 (- 1 472 819)

       

       

      Second tour de la présidentielle : 2017 ↔ 2022.

      EM : 20 743 128 18 768 639 (- 1 974 489)

      MLP : 10 638 475  13 288 636 (+ 2 650 161)

      Abstentions : 12 021 499 13 655 861 (+ 1 634 362)

      Blancs : 3 021 499 ↔ 2 233 904 (- 787 904)

      Nuls : 1 064 225 ↔ 805 249 (- 258 916)

       

      source : Ministère de l’Intérieur


      • Octave Lebel Octave Lebel 23 novembre 2023 10:59

        Une réalité tenue sous le boiseau.

        Comment ne pas voir le coup de poker joué par l’extrême-droite et la droite ? C’est la technique de l’effet de sidération. Des choses énormes sont et vont être assénées grâce à la puissance maintenant des tams tams médiatiques avec l’idée de déboussoler le plus grand nombre de personnes possibles afin d’avancer ses pions dans le vide ainsi espéré.

        MLP a été battu par un écart de 17% par E Macron en 2022.

        Mesuré au maximum par un sondage approximatif, 30% de votes LFI se seraient reportés sur le vote Macron. Tout le monde peut se tromper. Cela rapporté au nombre de vote LFI du 1er tour représente alors 5.7% du nombre de voix que représentent les 17% manquants. 70 % donc des voix de LFI sont comptés dans celles de l’abstention ou du vote blanc et nul.

        Comme en 2017, MLP au second tour de la présidentielle, a été battue par Macron et par l’abstention qui a elle seule surpasse son nombre de voix.

        Au second tour d’une présidentielle, l’abstention et le vote blanc ont valeur de rejet des deux candidats. Je ne veux pas voter Macron mais je ne veux pas non plus de MLP, donc je m’abstiens. MLP a eu plus d’abstentions que de voix en 2022 comme en 2017 (score de MLP : 13 288 636 ; abs+blancs= 15 889 761) et je vous fais gré des 805 248 bulletins nuls)

        MLP a été battue deux fois de suite par Macron et l’abstention, lui-même battu deux fois de suite (9 783 058 voix) par l’abstention. Voilà où se situe le véritable front républicain.

        La réalité, c’est une partie des électeurs ayant voté Macron sur le fallacieux argument du front républicain comme Macron l’a lui-même reconnu et un conséquent rejet de l’extrême-droite malgré les apparences médiatiques entretenues. Du coup, les scores électoraux de la NUPES sont bien plus compréhensibles. De ce point de vue, les transferts de voix LR et LREM en urgence au bénéfice du RN au second tour des législatives pour contrer la NUPES (gain de 50 à 60 mandats sur 89) nous éclairent aussi sur la véritable nature du jeu concernant le challenge droite/extrême-droite/centre droit et ses frontières poreuses. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette.

        À noter, jamais les médias ne présentent ou n’évoquent cette réalité. C’est à nous citoyens de la dire et d’en tirer les conséquences. Pourquoi les médias si moralisateurs le plus souvent dans leur ton n’approfondissent jamais le sujet de l’abstention ? 

         

         


        • Octave Lebel Octave Lebel 23 novembre 2023 20:34

          Pourquoi offrir à nos adversaires ce qu’ils espèrent en secret ? Notre abstention en masse.

           « Comme de nombreux sondeurs et analystes politiques l’ont parfaitement montré, le score de la NUPES aurait été profondément différent si les jeunes s’étaient rendus aux urnes, puisque 71% des 18-24 ans et 66% des 25-34 ans n’ont pas voté, eux qui soutiennent les idées de cette alliance à près de 50% pour les 18-24 ans (d’après Cluster 17). Sans cet effort de repolitisation, nous serons sans cesse contraints de commenter, impuissants et effarés, l’extrême-droite de plus en plus nombreuse à chaque élection et de déplorer l’incapacité que nous avons à retrouver une majorité suffisante pour réellement changer la vie des gens. »

          https://hemispheregauche.fr/les-nouveaux-defis-de-la-nupes


          • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 18 mars 21:05

            Bonsoir monsieur Monin

            Merci pour votre esprit constitutionnel quant à « METTRE UN TERME AU REGIME DES PARTIS », dans le Respect de l’ORDRE Vè smiley

            La communication s’épanche, pour avis ?

            tous liens internes pdf libres de droit à la page

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