Le tir à l’arc républicain ne fait que commencer...
L’expression "arc républicain" revient à tirer un trait sur les partis politiques avec lesquels l'alliance est impossible. Plus précisément, entre la majorité relative et l’extrême droite (RN) et l’extrême gauche (LFI). Ces deux partis d'opposition n'étant pas considérés dans l'arc "républicain" par la macronie, ses alliés et l'hypocrite LR de Ciotti. Des partis peuvent donc très bien être légaux et avoir des élus à l'Assemblée nationale, mais le seul fait de vouloir sortir de la cinquième République pour en fonder une autre, ou bien, comme Le Pen, de souhaiter la réformer en profondeur, en font de possibles séditieux en puissance pour le pouvoir en place.
Notre chef d'État vacancier retranché dans son fort en Méditerranée, qui dort peu et cogite beaucoup, aurait l'intention de prendre "une initiative d'ampleur" dès la rentrée. Allons-nous vers un gouvernement d'union nationale, ou est-ce encore une flèche de communication qui passera à côté de sa cible ?
Imaginons un coup de téléphone fictif, la nuit du fort de Brégançon...
"Allo ! EELV - PS - PC sortez de l'oubli, sortez de la nuit, venez vers notre lumière éclatante. Nous saurons vous récompenser avec une place au gouvernement comme ministre des Sports, de la Culture ou du Logement. Au pire, vous n'obtiendrez qu'une place de secrétaire d'État. À plus, vous savez comment me joindre..."
La Nupes saura-t-elle se montrer assez solide face aux tentatives de division, même en son sein. N'empêche que certaines paroles prononcées par Jean-Luc Mélenchon ont jeté un certain trouble et quelques mécontentements sont apparus dans les troupes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.
On rembobine, souvenez-vous de ces paroles de Mélenchon :
"Le Conseil constitutionnel ne peut pas valoir plus que la Constitution qu’il défend. Il n’y pas de bon Conseil constitutionnel aussi longtemps qu’il y a une mauvaise Constitution. À bas la mauvaise République"
"Le 14 juillet, nous lui apprendrons la signification du mot insurrection".
Et encore d'autres coups de sang plus anciens qui ont desservi sont Parti. "Insurrection" le mot qui fâche était lâché, Mélenchon reçoit une volée de bois vert de toutes parts, pour des propos qui ne sont pas appréciés par la majorité de la population. Ce n'est pas comme cela que l'on gagne une élection, l'Insoumis en chef aurait-il perdu son sens politique ? Mais, il parlait peut-être d'insurrection contre le pouvoir dans les urnes ?
Le 1er-Mai, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard avait rectifié le tir pour obtenir un cessez-le-feu : "mon parti et l'ensemble de ses dirigeants ont toujours dit qu'ils étaient opposés à toute forme de violence contre qui que ce soit".
"Lors des émeutes, là encore Mélenchon n'avait pas lancé d'appel franc au calme, son indignation avait été sélective face aux émeutes. Toutefois, il y a un point commun entre les deux chefs de parti politique, les deux avaient jugé que le gouvernement était responsable des émeutes, mais pour des raisons différentes. LFI avait dénoncé entre autres les "violences policières", le RN pour qui le silence est une promesse d'avenir, avait ciblé encore une fois "l'immigration de masse incontrôlée".
Les mots ont un sens et le lendemain tout n'est pas oublié. D'ailleurs, le leader des Insoumis s'est tiré une flèche dans le pied. Ne fait-il pas, avec ses déclarations provocatrices, un véritable cadeau à Elisabeth Borne en lui donnant l'occasion de déclarer Mélenchon persona non grata dans le "champ républicain" ? Ce qui évitera à Jean-Luc Mélenchon d'avoir à refuser l'invitation de Macron. Alors que Le Pen emploie une stratégie des petits pas, payante ou non en 2027.
Quant à Clémentine Autain, elle dépasse, avec aisance et sa délicatesse coutumière, le trop fameux point Godwin.
Extraits :
« Hitler plutôt que le Front populaire » : cet adage venu de la bourgeoisie de la fin des années 1930 bourdonne dans ma tête. La formule de l’époque disait le choix dans l’ordre des ennemis. Le projet qui a débouché sur le nazisme apparaissait moins dangereux à une partie des classes dominantes que le partage des richesses soutenu par Léon Blum et ses alliés. Dans notre société contemporaine, déboussolée et en tension, le grand renversement à l’œuvre porte le sceau de cette hiérarchie des normes".
Jusqu’ici, et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’extrême droite était communément considérée comme le danger ultime pour notre pays. Il y a plus de soixante-dix ans que le front républicain signifie son bannissement. Or c’est bel et bien à un retournement de l’adversaire principal auquel nous assistons cette année".
La suite ici, mais encore un petit rouge offert pour la route par Clémentine Autain...
"Gageons de porter le fer au bon endroit. Et d’éviter, comme le fait systématiquement désormais Fabien Roussel, de souffler sur les braises en se repaissant des angles d’attaque des droites contre Jean-Mélenchon et les insoumis, ou en enterrant la Nupes".
Ambiance !
Donc, selon Clémentine Autain, nous serions dans un changement de stratégie du parti hybride Renaissance et de son chef de guerre. Sur le fond, elle n'a peut-être pas tort. Car avec un candidat unique de la Nupes, la gauche pourrait envoyer son champion désigné au second tour.
La macronie vise certainement l'éclatement de l'assemblage de gauche. Elle n'a sûrement pas tort non plus d'y croire. Ce jeudi, "L'ambiance se tend un peu plus au sein de la Nupes. Jean-Luc Mélenchon a accusé les socialistes de « double langage », leur reprochant de tenir un discours d'union à gauche tout en alimentant la division sur les élections européennes et sénatoriales."
Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027, sinon il aurait pu faire un troisième mandat. Mais, l'opposition passera-t-elle ?
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