Le pire du monde imaginé par Orwell : l’agression azéro-turque contre les Arméniens
Lorsque les dictateurs sont aux abois, ils montrent leur vrai visage. En temps « normal », une dictature tente par tous les moyens de noyer dans les célébrations et fêtes diverse les agissements des dirigeants, en détournant l’attention des gens des problèmes réels.
Cependant, lorsque de problèmes évidents apparaissent et que la fête ne suffit plus, les dictateurs emploient les grands moyens :
- on invente des dangers extérieurs,
- on fomente de complots,
- on crée la psychose et la peur.
Tout ce qui est mauvais est alors attribué à l’ennemie extérieure, source de tous les maux de la nation, mise sur un piédestal et représentée par le chef suprême !
Alors, dans un deuxième temps :
- on flatte l’égo des peuples tenus dans l’ignorance,
- on glorifie le passé et les ancêtres pour justifier toutes les actions possibles,
- on fait appel à la religion et à la foi de la nation appelée à combattre les mécréants.
C’est en ce moment qu’on engage des mercenaires pour mener le djihad, justifié alors aux yeux de la population, soumise et incapable de réagir de manière cartésienne.
Ceux qui néanmoins ont pu sortir de ce cercle vicieux, sont chassés ou mis hors d’état de nuire, emprisonnés, ou pire encore…
J’ai brossé un bref tableau de ce qu’Orwell décrivait dans son livre 1984, sans aller trop dans l’analyse de la situation orwellienne, car là n’est pas mon propos. Voilà, cependant, que ce que l’imagination d’Orwell inventait il y a quelques décennies, se trouve matérialisé devant nous, dans la pire des situations :
Deux autocrates élus - d’une façon ou d’une autre - et j’insiste sur le terme « élus », rappelant un certain caporal dans les années trente du millénaire précédent, ont appliqué à la lettre les recettes du contrôle des populations :
Je les présente brièvement :
1. La technique du plaisir. Elle consiste à détourner l'attention du public des grands problèmes et changements décidés par les élites politiques et économiques, avec un flot ininterrompu de détails amusants et insignifiants. Gardez l'attention du public loin des vrais problèmes sociaux, captivez-le par des questions sans réelle importance, voilà comment un gouvernement peut briser toute velléité de protestation.
2. Créez des problèmes et ensuite donnez la solution. La technique de la création des problèmes, puis l’offre des solutions consiste en la création d’un problème, d’un « état d'urgence », qui, vous le prévoyez, déclenchera une réaction.
3. Adressez-vous au sentiment plutôt qu’à la raison. La dépendance émotionnelle est une technique classique pour court-circuiter l'analyse rationnelle, et donc la perception critique des individus. De plus, l'utilisation de l'éventail des émotions vous permet d'ouvrir la porte de l'inconscient pour implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions ou des comportements ... La publicité utilise énormément cette technique, souvent en même temps que la technique de l’infantilisation du public.
5. Maintenir le public dans l’incapacité de réfléchir. Il s'agit de rendre le public incapable de comprendre les technologies et les méthodologies que vous utilisez pour les asservir.
6. La technique du remplacement de l'insurrection par la culpabilité. Il s'agit de faire croire à une personne qu'elle est seule responsable de sa misère, du fait de son insuffisance intellectuelle, de l’insuffisance de ses capacités et de ses efforts.
C’est ainsi que le régime héréditaire d’Aliev en Azerbaïdjan, aidé par le régime totalitaire d’Erdogan en Turquie, mettent en application l’ensemble de la machinerie répressive à l’intérieur des frontières de leurs pays, maintiennent leur population dans la soumission « volontaire quelques fois, subie, le plus souvent », car matraquée par la propagande nationaliste et religieuse et lancent les hordes de djihadistes contre les Arméniens pour finir le travail entamé il y a des siècles et qui n’a pas été totalement accompli entre 1915 et 1918.
Tout cela au nom de je ne sais quelle supériorité raciale ou idéologique qui justifierait de tels actes, aux yeux de ces esprits imbus d'eux-mêmes et se considérant comme les détenteurs de la vérité révélée.
Dans la réalité, ils essaient de sauver leur peau, car ils savent que si leur appareil répressif coince, ils seront du jour au lendemain en prison, si ce n’est pire…
En attendant, ils déversent leurs bombes et lancent leurs drones contre les populations civiles d’Artsakh et d’Arménie et crient victoire devant les corps de femmes, d’enfants et de vieillards gisant sur le sol…
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