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Accueil du site > Tribune Libre > La politique en France : Fermer les yeux du peuple et obtenir le contrôle (...)

La politique en France : Fermer les yeux du peuple et obtenir le contrôle des cerveaux pour contenir les masses

« Le boulot des intellectuels du courant dominant, c’est de servir en quelque sorte de "clergé laïque", de s’assurer du maintien de la foi doctrinale. Si vous remontez à une époque où l’Église dominait, c’est ce que faisait le clergé : c’étaient eux qui guettaient et traquaient l’hérésie. Et lorsque les sociétés sont devenues plus laïques [...], les mêmes contrôles sont restés nécessaires : les institutions devaient continuer à se défendre, après tout, et si elles ne le pouvaient pas le faire en brûlant les gens sur le bûcher [...], il leur fallait trouver d’autres moyens. Petit à petit, cette responsabilité a été transférée vers la classe intellectuelle - être les gardiens de la vérité politique sacrée, des hommes de main en quelque sorte. »

Cette phrase de Noam Chomsky, celui que l’on appelle le plus grand intellectuel de tous les temps avant de le taxer à tort d’anarcho-marxiste antisémite résume parfaitement le rôle et l’influence des intellectuels médiatiquement tolérés dans le processus d’orientation ciblée des opinions : reproduire l’ordre établi, lui offrir une légitimation, et déterminer ce qui est politiquement correct de ce qui ne l’est pas. Faire perdurer dans les esprits l’idée qu’il n’y a pas d’autres organisations possible de la société que la fausse démocratie, et que l’Occident reste LE modèle de base de civilisation à sauver coute que coute.

 

Le pouvoir politique n’est pas à conquérir, il est à détruire.

Depuis bon nombre de siècles en France, du moins depuis qu’il existe un État unifié cloisonné par des frontières inviolables, que le gouvernement des sujets subalternes soit d’essence politique ou économique, un groupe d’individus portés au pouvoir œuvre toujours dans la même finalité : conquérir le pouvoir et le conserver à tout prix. Tout faire pour ne pas que le trône vacille. D’ailleurs, que l’on soit en monarchie absolue ou parlementaire, en oligarchie capitaliste, en démocratie ploutocratique (gouvernée par l’argent, les marchés financiers) ou en régime impérial, les gouvernants et la bourgeoisie cultivent toujours la même crainte que la masse se soulève en insurrection populaire. D’où l’aspect autoritaire et l’intransigeance des politiques publiques, dont les actions confinent la liberté et l’égalité du peuple dans des cercles sans cesse plus restreints pour empêcher que toute lutte sociale ne parvienne à ses fins. Car partout où il s’exerce, dans toutes ses sphères d’influence, le pouvoir ne travaille pas pour prendre soin de la population, mais pour faire en sorte que celle-ci soit maintenue à un niveau de subsistances et de croyances collectives suffisamment stables pour ne pas générer de révoltes contre la classe dominante, possédante, minoritaire et gouvernante.

Au cœur même du concept de pouvoir, il y a la capacité d’un individu à obtenir d’un autre ce qu’il n’aurait pas fait instinctivement sans l’intervention du premier. Ainsi, s’introduit des relations dominant/dominé, des sphères d’influence et de soumission à l’autorité, des rapports de force exécutoires et de forces exécutives. La philosophie de Michel Foucault démontrait que ce pouvoir n’est pas l’apanage du politique, mais que les interactions sociales entre les individus font constamment l’objet de relations de commandement/obéissance, chaque organisation ayant du pouvoir sur des individus à un moment donné, dès que s’installe un échange. De la même manière que le parent a du pouvoir sur son enfant, le conseil d’administration d’une entreprise peut dicter au PDG de nouveaux objectifs de rentabilité, sous la menace d’une éviction. De même, l’administration fiscale a le pouvoir de faire payer des impôts.

Le pouvoir politique, quant à lui, n’est pas directement perceptible vu qu’il est loin de l’individu en tant que tel. C’est ce qui fait sa durée de vie. Plus il est distancé de la société civile, plus celle-ci va consentir à l’action des pouvoirs publics, même l’action publique la plus indigeste qui soit : si A impose directement à B de verser des millions d’euros à C, il y a peu de chance pour que la transaction soit effectuée, car B se sentira volé. Si en revanche, l’État (A) impose à sa population active (B) de s’adapter à la casse du système de retraites, au déchirement de la couverture sociale en général, au démantèlement des services publics et à l’introduction d’une vague néolibérale sans précédent dans l’économie française, pour que les marchés financiers (C) puissent à loisir faire tapis sur l’Europe au poker et aspirer le capital du secteur public vers les comptes privés, alors là, la majorité de la population pourtant profondément blousée, va quand-même devoir continuer de vendre sa force de travail sur un marché complètement dépourvu d’avenir. Les relations de pouvoir qui s’exercent des gouvernants politiques et économiques envers les acteurs sociaux, la population, génère ensuite de la manipulation, et celle-ci peut radicalement changer le comportement politique des gens, ce grâce aux médias dominants et leur mécanisme de propagande.

Se pencher sur le pouvoir politique et s’en méfier, c’est aussi s’éloigner des partis politiques, de l’enfermement idéologique que l’affiliation partisane incombe, et refuser CE système de vote partisan. Dans un pays comme le notre, lorsqu’un parti politique prend forme en vue d’une échéance électorale, tous les moyens mis en œuvre pour remporter la bataille idéologique sont envisageables. Corruption, clientélisme, communication de masse, mensonges, promesses insoutenables, séduction populiste, sourire bloqué en forme d’enthousiasme à dose pharmaceutique pour l’image des caméras, bonne humeur affichée aux micros des soldats de la propagande journalistique, diffamation et dénonciation déguisées en forme de programmes politiques différents. Bref, tout y est au carnaval de l’hypocrisie, mais pas un seul n’est sincère.

Me direz-vous, peut-être existe-t-il encore en France un homme politique qui serait respectable, dont le programme idéologique humaniste, socialiste, serait porteur d’espoir pour bon nombre de citoyens, et qui mériterait d’être élu pour rebâtir un vrai socialisme, et rendre plus positive l’image internationale de notre pays que celle imposée par l’actuel présidictateur faisant office de vacataire de l’Élysée... Mais il serait forcé d’utiliser des règles du jeu viciées des urnes, là où le vainqueur de l’élection est celui qui a injecté le plus d’argent dans la campagne, et cet homme respectable ne sera jamais élu président de la république. Dans tous les cas, toute promesse faite à des électeurs n’est qu’électoraliste, opportuniste. Se reposer sur des chefs de partis politiques proférant leur stratégie électorale, et leur attribuer un suffrage, c’est croire qu’il existe en politique des philanthropes dont le rôle est d’améliorer nos vies, alors qu’ils ont écrasé tant de têtes avant de pouvoir gravir les échelons et se faire élire à la tête des partis.

 Il est d’usage de croire que le Président de la République française et son gouvernement sont ceux qui dirigent le pays. Comme s’ils étaient ceux qui ordonnaient aux esclaves (la population) de ramer pour faire avancer la galère. Mais trop occuper à ramer, les soixante-cinq millions d’hommes de main ne voient pas vers quoi le navire de guerre se dirige…

Certes, l’organe exécutif possède des pouvoirs, inutile ici de les énumérer longuement, au niveau de l’armée, de la sécurité, des entreprises publiques, il a l’initiative des lois etc. Et nous voyons depuis l’été 2007 à quel point la volonté d’un prince président plus que douteux peut être néfaste et saigner à blanc de manière irréversible les acquis sociaux d’un peuple tout entier en faisant table rase des luttes sociales du passé… Néanmoins, lorsque le mandat présidentiel touche (enfin) à sa fin, et qu’une bataille électorale se joue dans l’arène, il est important de faire croire que c’est le citoyen qui choisit et que le pouvoir change de main. Le vainqueur d’une élection de ce type est celui qui a injecté le plus d’argent dans sa campagne, c’est aussi celui ou celle dont l’action politique accordera le plus de crédit aux agents du grand Capital, aux entreprises privées, aux lobbies, aux banquiers et qui fera le jeu des marchés financiers. Comment imaginer, dans une économie globalisée qui se prostitue en permanence aux ordres des requins de la finance internationale, qu’un homme politique mène en France une politique sociale égalitaire de premier plan ? L’État et sa gouvernance se vendent sur un gigantesque marché où il faut être compétitif, quitte à vendre tous ses brevets aux pays "émergeants" comme la Chine ou l’Inde, quitte à vendre ses entreprises publiques aux copains pour en devenir actionnaires. Voila pourquoi nous n’avons qu’un choix restreint entre deux, trois partis de masse tout au plus, dits "partis attrape-tout", où au final, les candidats s’accordent sur le fond : avoir le pouvoir, et satisfaire les objectifs de l’économie de marché. A l’issue de la courte équation à une seule inconnue, nous voila donc avec une mascarade démocratique dite représentative à parti unique, où l’issue du scrutin bénéficie à l’UMPS, pour un gouvernement moribond n’écoutant pas le peuple, tant l’écart est grand entre ce qui a été dit pendant la phase de séduction électorale et ce qui est fait concrètement...pour les méchants loups banquiers et actionnaires du Capital. (La cassure-réforme des retraites, la mobilisation et protestation sociale qu’elle engendre ainsi que le mutisme du pouvoir que cela suscite est très révélateur d’une spirale infernale implacable et soumise à la dictature des marchés financiers.)

De ce point de vue, le pouvoir politique est donc quelque chose qui dépossède l’humain de sa propre liberté d’action, dont il faut chercher à se méfier le plus possible si l’on ne veut pas subir l’action du groupe sur nous-mêmes. Le pouvoir politique n’est pas à conquérir, il est à détruire, pour que tous ceux qui composent la société civile, [salariés du privé, fonctionnaires, étudiants, chômeurs, retraités, artisans et travailleurs indépendants, agriculteurs, etc.] fassent eux-mêmes partie du gouvernement, s’affranchissent de toute autorité les gouvernant. Et que celui-ci ne soit pas une fonction de métier, mais une activité réservée à qui s’intéresse à la gestion des affaires publiques dans le respect de tous, pour le bien commun de tous. Évidemment, ce projet social serait jugé bien trop utopique pour être réalisé, il ne peut exister que dans la philosophie politique du socialisme libertaire. La société mercantile et l’ère marchande ont trop vite fait oublier à l’être humain qu’il pouvait commercer avec autrui tout en respectant la valeur du travail produit par chacun, selon ses besoins et ses capacités. D’où la nécessité de conserver le socle étatique et sa base juridique, c’est un mal nécessaire.

En effet, dans ce monde globalisé dirigé par les petits clubs privés de l’élite banquière et politique, qui correspond de moins en moins aux attentes et espoirs des individus, l’État est devenu plus que jamais nécessaire. Ne serait-ce qu’en guise de rempart, pour se protéger des attaques perpétrées par la mondialisation libérale (comme l’explique N. Chomsky encore, avec sa théorie de l’État/cage qui protège de la loi de la jungle des multinationales privées), si celui-ci jouait son rôle social, pour garantir les services publics et la redistribution réelle de la richesse produite au niveau local de façon équitable.

Le pouvoir politique n’a donc que pour objectifs ceux de : contenir les révoltes du peuple, ne lui accorder qu’une expression de protestation sociale sporadique occasionnelle en manifestant docilement dans des rues cerclées de CRS, accorder une pleine liberté d’expression tant qu’elle reste dans le cadre de la loi, (si une loi interdit les actes de dissidence, nous avons la pleine liberté d’expression pour publier les éloges envers le pouvoir, rappelons nous les dictatures européennes des années 1930…). Donner au populo l’impression d’être libre là où, chaînes aux pieds, il est contrôlé, filmé, intoxiqué, surveillé, fliqué, fiché, mais "libre" (d’appliquer la loi…). Enfin, prévenir des infractions pénales et civiles, garantir une espèce de semblant d’État de Droit, une justice à deux ou trois vitesses là où les dominés sont toujours moins bien protégés que les puissants qui eux, peuvent se permettre quelques petits tours de passe-passe, de pots de vin et de transactions douteuses de temps en temps. Vivement pour eux que la suppression du juge d’instruction soit effective.

Enfin, pour couronner le tout, endoctriner les masses, et placer dans les cerveaux, dès l’école et l’enfance, d’innombrables faits historiques vidés de leur réelle cause qui encensent le cours de nos pensées futures comme par exemple le mythe que la défaite de 1940 était inévitable (pour le pouvoir économique, l’occupation et le fascisme étaient plus rentables que la résistance), ou l’idée que la révolution de 1789 avait aboli la monarchie, que la propagande est toujours le fait des dictatures nazies, soviétiques ou cubaines…

Pour ce faire, les détenteurs du pouvoir politique et économique, tous deux intimement liés, doivent faire en sorte que les dominés expriment en permanence leur consentement et leur conformisme à l’ordre dominant. Pour maîtriser l’ensemble du corps social, tout ou partie repose sur les dogmes reconnus et tenus pour légitimes par tous au moyen de mécanismes d’autocontrainte et d’auto-soumission à l’autorité. L’avantage dont bénéficient les pourfendeurs politiques du capital est que l’institution transcende la vie humaine : son espérance de vie peut être supérieure à celle de l’Homme. L’humain n’étant que de passage sur cette Terre, chaque nouveau né doit adopter les codes qui existaient avant lui s’il veut être intégré à son époque, à sa société. L’enfant scolarisé socialisé suit une formation d’adaptation au monde dans lequel il pourra évoluer sainement et accumuler du lien social, s’il a la chance d’avoir été sélectionné. Pour cela, il doit apprendre à être dynamique, compétitif comme si sa vie était une entreprise. Il doit gagner sa vie au détriment de son temps libre, et ce n’est qu’après avoir grimpé les marches de la hiérarchie sociale, écrasant sans le voir bon nombre de ses confrères, que l’esclave moderne sera gratifié pour le mérite qu’il a eu toutes ces années durant.

En échange de la course au mérite que nous propose la démocratie libérale, le chantage institutionnel dominant permet aux conseils d’administration de placer leurs dirigeants ou de se décharger de leurs fonctions en laissant à penser que quiconque refuse de faire fructifier ce désordre global s’est naturellement mis à l’écart de sa communauté. Car pour obtenir de tous la soumission au pouvoir, la croyance aux dogmes divers et variés dont nous parlerons plus bas, que ce soit par l’argent ou la coercition du droit, il est nécessaire que les cerveaux aient été préalablement adaptés dès l’enfance, à l’école. Cet art de l’empire capitaliste et son ingéniosité à se renforcer, malgré la prise de conscience mondiale qui tente de percer dans l’ombre, passe par l’éducation scolaire, la reproduction des élites, la falsification de l’Histoire, et la propagande médiatique.

Transformer les cerveaux en éponges gorgées de normes, de dogmes idéologiques, et d’imaginaires collectifs.

L’État français s’est constitué lentement au fil du temps, et correspond à un long héritage social, philosophique, économique et politique reçu de nos ancêtres. Toutes nos institutions publiques ou privées n’ont pas été érigées au hasard, et ce, encore moins du jour au lendemain. Elles sont le résultat d’une mise en pratique des écrits d’intellectuels que les puissants ont choisi d’écouter, de doctrines émanant d’écrivains servant de garde-fous idéologiques du pouvoir, de luttes sociales ayant contraint les gouvernants à plier sous la fermeté des grèves et des mouvements sociaux.

Ce ne sont pas les gens du peuple qui ont mis en place les instances gouvernementales. L’actionnariat et la finance ont été installés par les banquiers il y deux siècles car ils avaient compris que posséder des parts dans les entreprises privées leur apporterait moult bénéfices sans avoir à faire partie du processus de production.

Les institutions démocratiques de ce pays ont été bâties par des professionnels de la politique issus de la classe dominante, notables bourgeois et aristocrates. Par exemple, la constitution de la Troisième République fut rédigée par les monarchistes après la défaite face aux prussiens, avant de perdre les élections face aux républicains. Cela montre qu’en France, l’objectif initial n’était pas d’instaurer un régime démocratique en confiant l’initiative des lois au peuple, mais à l’aristocratie, à l’image des théories de Montesquieu, Rousseau, et des Pères fondateurs de la constitution américaine.

De l’Empire Carolingien qui commence en 800, avec le sacre de Charlemagne, et marque le début de la consolidation des frontières du royaume de France, à la cinquième république de 1958, le droit de parole a toujours été confié aux intellectuels dominants, qui certes étaient dissidents à leur époque, mais étaient tolérés par le pouvoir. Saint Thomas d’Aquin (1224-1274) prônait une monarchie élective et une séparation des pouvoirs pour réguler l’action du prince, faisant renaître les idées d’Aristote en France. Cet intellectuel et théologien du XIIIème siècle ne faisait que servir le Clergé et le pouvoir royal. Thomas More (1478-1535), qui développa l’un des premiers ouvrages communistes de la pensée politique moderne, avec « Utopia » considérait que l’égalité devait prédominer sur la société d’ordre et de classes. Nommé à la couronne anglaise, il n’a été exécuté que parce qu’il s’est opposé à reconnaître la seconde épouse du roi Henri VIII comme reine d’Angleterre, se ralliant au Vatican plutôt qu’à l’Église anglicane nouvellement créée. Ces hommes reproduisaient les croyances collectives religieuses gouvernées par le Clergé depuis des siècles, il fallait croire à l’imaginaire collectif divin pour avoir le droit de parole, et en diffuser les préceptes. Si l’on se penche sur les théories développées pendant Le siècle des Lumières, Hobbes, Montesquieu, Locke, Rousseau, Voltaire, Constant, il est souvent lu dans les manuels scolaires qu’ils ont préparé la révolution de 1789, ainsi que l’avènement de l’esprit rationnel affranchi de la doctrine divine chrétienne. Ces écrits faisant passer 1789 pour une révolution d’initiative populaire lancée par le Tiers-État n’étaient autres que des codes pour consolider le pouvoir de l’aristocratie plutôt que de le donner au peuple, considéré jusqu’alors comme trop incompétent, pas assez cultivé pour s’occuper de la chose publique. La révolution française, il semble nécessaire de le rappeler, n’était qu’un putsch de l’aristocratie sur la bourgeoisie monarchiste, et avait pour but de changer les têtes dirigeantes, non améliorer les conditions de vie de la population.

Les idées politiques évoluent, c’est un progrès intellectuel énorme au fil des siècles pour l’Humanité toute entière, mais l’enfermement dogmatique des esprits perdure : la volonté divine toute puissante est remplacée au 18ème siècle par l’esprit rationnel, la souveraineté du peuple et la légitimité constitutionnelle alors que cela n’a jamais réellement existé. Combien d’Hommes écrivant des théories non souhaitables par les gouvernants n’ont pas été retenu par l’Histoire, oubliés dans les méandres du temps qui passe ? De Platon à nos pseudos philosophes médiatiques d’aujourd’hui comme BHL, Finkielkraut, Attali etc., les philosophes que l’Histoire choisit de retenir, d’écouter, sont ceux que les puissants jugent utiles à leur service et à la survie de leur pouvoir, ce n’est nullement pour cultiver les masses populaires et nourrir le débat démocratique en proposant un projet social nouveau. A nous, contemporains du 21ème siècle de le faire, il y a du travail.

La Troisième République et ses lois de 1881 rendent l’instruction scolaire obligatoire pour tous les enfants. De fait, l’uniformisation de l’éducation, similaire pour tous, fait que la propagande institutionnelle devenait un immense progrès social. L’éducation nationale sélectionne les élites, reproduit les inégalités sociales (un fils de cadre a plus de chance de sortir diplômé qu’un fils d’artisan ou d’ouvrier), nous empêche parfois d’être libres de penser par nous-mêmes, elle installe la compétition entre les individus par l’évaluation trimestrielle, impose de courber l’échine face à l’autorité du maître ou professeur, elle éradique les possibilités de luttes sociales en se réclamant hypocritement de rassembler des élèves issus de milieux sociaux différents dans une seule et même classe. L’école est une institution de formatage idéologique, elle forme des générations de petits moutons suivant les sentiers bien tracés par le système babylonien, dont le processus se poursuit à l’université : l’objectif est de réfléchir, de se poser des questions, mais tout en ayant un format de pensée allant dans le sens voulu. L’autre aspect négatif à retenir qui nécessiterait une profonde réforme du système éducatif, c’est que par l’argument de l’ascenseur social et de la mobilité sociale (un fils d’ouvrier peut devenir cadre par les diplômes universitaire), l’éducation nationale achète la paix sociale, en laissant l’impression que le système offre une chance à chacun d’entre nous, condamnant ainsi tout espoir de résistance collective à l’ordre établi même si on le critique personnellement. Enfin, elle ne donne pas le goût d’apprendre aux élèves, par son aspect de boîte à former de l’adulte à échelle industrielle en forme de ciment du projet professionnel, et aller à l’école pour bon nombre de français est synonyme de temps perdu, d’angoisse, de malheur, de souffrance interne, de souvenirs traumatisant.

Pourtant, ce serait un tort de ne pas soulever des avantages non négligeables, en ce qu’elle donne la chance à tout le monde d’être cultivé et instruit, de savoir lire et écrire. En France, en 2007, le taux d’alphabétisation est de 100%.

Nous bénéficions jusqu’ici d’un des meilleurs systèmes d’éducation publique en France, et pourtant, on nous encense depuis l’enfance de tout plein de non sens remplis d’indécence, en faisant croire aux mômes que nous vivons en démocratie dans un système de libertés, égalitaire, fraternel, et qu’il faut voter pour choisir les gouvernants là où aucun citoyen ne choisit qui va le diriger. De ce côté, l’école est maître dans l’art de reproduire les croyances collectives en lesquelles chaque individu scolarisé a sa chance d’accès à une situation professionnelle et donc financière confortable, là où seuls 15% des fils d’ouvriers n’obtiennent le bac général.

La mesure du temps, instrument universel de gouvernement des comportements humains.

 Tout au long du processus d’apprentissage des normes et des valeurs de la société, une chose primordiale instituée comme naturelle qui gouverne l’humain est la mesure du temps.

 Dans nos sociétés occidentales, sans la maîtrise du temps, le système capitaliste n’aurait pas pu se développer et s’étendre à l’échelle de la planète. Les articles, les textes, et les ouvrages traitant de l’histoire du capitalisme analysent l’essor du colonialisme, mine d’or de l’économie européenne dès 1492, des Révolutions Industrielles du 19ième siècle et de l’industrialisation qui a suivi l’avènement des théories de l’organisation du travail. Le Fordisme et le Taylorisme théorisent le travail à la chaîne en usine, et les paradigmes de macroéconomie étudient le marché du travail, l’économie d’échelle qui permet d’augmenter la production, la logique économique de créer des besoins, et de tendre vers le plein emploi, ou de limiter le taux d’inflation suivant l’angle d’approche idéologique préférée.

 Mais la maîtrise du travail, la gestion et la division des tâches à effectuer ne peuvent se faire s’il n’y a pas de contrôle de l’individu sur une échelle numérique fixée rationnellement pour le faire obéir à des ordres. Ce concept créé de toute pièce par l’être humain pour gérer l’évolution de la vie sociale sur le Globe, est peut-être la chose la moins remise en cause dans l’analyse des conséquences néfastes du capitalisme, et c’est pourtant celle qui permet d’enfermer la totalité de la population mondiale sous les mêmes critères.

La division du temps que nous connaissons, en douze mois de trente jours est celle qui a été pour la première fois instituée par le royaume de Babylone au douzième siècle avant notre ère. L’objectif de l’article n’est pas de critiquer tel ou tel mode de calendrier, romain, julien, grégorien ou autre, mais de proposer l’idée que l’uniformisation du temps fut un outil fourni par les scientifiques au profit de la classe dirigeante, qui l’a utilisé pour contrôler les foules. Pour déterminer la valeur d’un article produit de la main de l’Homme, il fallait posséder la notion du temps pour en déterminer le prix de l’article, la concurrence, l’inégale répartition de l’argent, etc. Le contrôle du travail passe par le temps : dans une entreprise ou une usine, un superviseur, contremaître ou manager est chargé de vérifier le travail de ses subordonnés, et de leur demander d’aller plus vite, pour être plus rentables à l’entreprise. Cela permet de fixer un cadre d’obligations auxquelles le travailleur doit se soumettre sous peine de sanctions ou de licenciement économique. Le temps fixe le travail, les salaires, la valeur des choses, il est au cœur même de la logique d’entreprise : pour faire du profit, il faut maîtriser la course après le temps qui passe, pour davantage de productivité horaire par tête.

Même dans les formes les plus élémentaires de la vie sociale, nous sommes conditionnés par le découpage du temps. Il fixe un cadre qui formate et uniformise tous nos actes, pour lesquels il est difficile de se réapproprier une liberté face à la pression de la société régie sur ce découpage horaire, journalier et mensuel du temps. Le fait que tout le monde possède une horloge, une montre, ou tout appareil indiquant l’heure à n’importe quel coin de la planète, et que nos actes en répondent permet d’arriver à une conclusion : hormis le cours naturel des planètes, tout découpage du temps reste établi selon la volonté humaine, et peut varier selon la conception des humains de leur monde. Le temps est une bonne arme de poing de la classe dirigeante pour exploiter les dominés de la planète sans qu’ils ne remettent en cause ce découpage, mais nous en sommes tous les esclaves aliénés, la pleine et réelle liberté ne s’acquière donc qu’au moment venu du trépas. Que l’on se dise altermondialiste, anarchiste antisystème, ou que l’on critique sans étiquette la logique économique qui régit les activités humaines de nos jours, voila quelque chose qui ne pourra jamais être changé, car c’est le repère majeur de l’Humanité. Pourtant, ce contrôle du temps est pour grande partie responsable de l’exploitation de l’Homme par l’Homme des temps modernes.

 Il faudra donc beaucoup de temps pour s’approprier le temps de reprendre le pouvoir sur le temps. L’Occident capitaliste, son pouvoir économique et politique, ses institutions, son idéologie, sa propagande, ses croyances collectives et sa maîtrise du temps ne sont pas prêts de stopper leurs ravages sur la Terre entière. Ne l’attendons pas pour vivre de meilleurs lendemains et construisons les à notre échelle locale.

Samuel Métairie.

http://sam-articles.over-blog.com

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31 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 26 juin 2010 08:11

    Félicitations à l’auteur pour cette description du « système » en place.

    Effectivement, cela ne commence pas avec Sarkozy, comme le croient certains, celui ci n’en est que le énième avatar. Tout est conçu pour maintenir l’ordre établi, c’est à dire, in fine, la domination de quelques centaines de familles sur toute la société.

    De fait, tous les dés sont pipés et il sera bien difficile de reconquérir notre liberté. D’ailleurs, combien le veulent vraiment ?
    Pendant que j’écris ces lignes, je vois une dame seule et démunie promener son chien. Hier soir , des SDF déchiraient les sacs poubelle de la boulangerie qui est à proximité. Cette nuit des groupes de jeunes très imbibés parcouraient les rues....

    Tout continue, comme si de rien n’était, l’Ordre Etabli n’est jamais remis en cause.
     Du moins, pas encore.


    • anti-oligarchie anti-oligarchie 26 juin 2010 22:30

      A tous ceux qui ne veulent pas le Nouvelle ordre mondiale,rap 100% anti NWO-Illuminati , Efficace et à voir et revoir :
      http://www.dailymotion.com/video/xc416y_clip-anti-nouvel-ordre-mondial-guer_music
      A 2:40,elle pète tout :
      http://www.dailymotion.com/video/xctrsy_illuminati-gouvernance-mondiale-den_news


    • Firedog Firedog 26 juin 2010 08:55

      Article intéressant.
      Cependant, je ne suis pas d’accord avec votre vision des penseurs du 18e. Leur objectif n’était pas de maintenir l’aristocratie en place. La révolution a d’ailleurs changé le système, même si la bourgeoisie a remplacé la noblesse au pouvoir. Je pense que si aujourd’hui nous avons des idées de contestation du système en place, c’est en grande partie grâce à eux.


      • FYI FYI 26 juin 2010 10:59

        Un bon état des lieux et que j’espère de plus en plus de gens vont prendre conscience.
        En arriver à faire croire que le monde fonctionne ainsi est de l’ordre de l’universel est tout simplement de l’escroquerie.

        A compléter que 5% de la population influence les 95% autres, il suffit que ces 5% commencent à en prendre conscience et c’est la fin de ce système.
        Maintenant qu’est-ce que nous allons avoir ? qui vivra verra. Car la manipulation des esclavagistes (les 150 familles dont vous parliez), est grande.

        Incroyable comment les gens acceptent leur situation, tel que aller travailler tous les jours, faire ses papiers administratifs, obtenir une pièce d’identité etc ... quel tristesse pour nous tous.

        Maintenant la vraie question est qui sont ces esclavagistes ?
        D’où viennent-ils, comment se sont-ils constitués, leurs véritables but, depuis quand existent-ils ? Connait ton ennemi et tu te connaitra !

        De mon côté je pense que leur dénominateur commum est qu’ils doivent être des « lucéfériens » !
        On en sera plus très bientôt, car le voile se déchire un peu plus chaque jour ...


        • gimo 26 juin 2010 16:41

           Fermer les yeux du peuple et obtenir le contrôle des cerveaux pour contenir les masses 
          pour ne pas voir ce petit caprice que je me suis fait !!!!! SVP   !!!
          Nicolas Sarkozy voulait son « air force one » à l’image de l’avion personnel du Président américain. Il a donc commandé un A330 et a fait voter un budget conséquent de 180 millions d’euros. L’heure de vol dépassera les 20.000 euros alors forcément, à ce tarif là, les autres dépenses semblent dérisoires. Ainsi les rumeurs parlent-elles d’une machine à café à 25.000 euros et même d’un four à pizza. merci le peuple !!!

        • Alpo47 Alpo47 26 juin 2010 19:02

          Pas difficile, la Tribune a fait récemment une étude pour retrouver les actionnaires du CAC40.
          Résultat : 90 familles possèdent 45% du CAC 40. Voilà une partie des ultra-privilégiés qui tirent toutes les ficelles de notre société.


        • bob 26 juin 2010 11:00

          Bon article qui a tendance à oublier les nervis mercenaires du pouvoir :

          - Religieux achetés
          - franc-maçonnerie prête à tout pour conserver ses privilèges
          - laquais ineptes qui se tient en place grâce au terrorisme qu’il impose à son entourage
          - syndicalistes corrompus
          - idiots utiles dont le nombre important remplace l’intelligence qu’ils n’ont pas
          - bobos snobs

          Liste non-exhaustive.

          Ces individus sont le squelette et le nerf sensitif de la main-mise des « zélites » sur le pays. En se détournant de ces mercenaires, le simple quidam fait plus pour le changement que n’importe quelle proposition ( systématiquement avortée) modifiant favorablement le futur du pays.
          Si vous souhaitez ètre révolutionnaire ou ne serait-ce que rebelle, n’écoutez plus ces gens dont la seule fonction est le maintien en place du pouvoir et de ses iniquités. N’oubliez jamais que leurs intérêts vont à l’encontre du vôtre.


          • Le Canard républicain Le Canard Républicain 26 juin 2010 11:20

            Association pour une Constituante :
            http://www.pouruneconstituante.fr/spip/
            Pour que vive la souveraineté populaire !

            Article 25 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1793 :
            « La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable ». : http://www.xn—lecanardrpublicain-jwb.net/spip.php?article129 (avec mozilla firefox)

            Cordialement.
            J..G.


            • Firedog Firedog 26 juin 2010 11:23

              Ce serait pas de 1789 ?


            • Le Canard républicain Le Canard Républicain 26 juin 2010 11:36

              Celle de 1789 n’a que 17 articles :
              http://www.xn—lecanardrpublicain-jwb.net/spip.php?article130

              La Déclaration de 1793 introduit la constitution de 1793, notre première constitution républicaine.

              Cordialement.
              J.G.


            • Firedog Firedog 26 juin 2010 11:49

              Ah oui !! au temps pour moi !! smiley


            • Dingo117 26 juin 2010 18:49

              Autant* pour VOUS !


            • Marc.M Marc.M 26 juin 2010 11:30

               

               

              Jour après jour, l’insidieuse intraveineuse Nationale Sarkozyste instille goutte à goutte et intoxique la France de sa gangrène mafieuse dans les membres de la République, sa peste liberticide dans les organes Démocratiques, sa rage répressive dans l’ossature des Droits, sa lèpre despotique dans le système nerveux Constitutionnel, sa leucémie sacrificielle dans le sang des institutions.

              Sarkozy et sa bande de nouveaux nobles et privilégiées pourrissent notre France de l’intérieur par le copinage et le coquinage entre crapules du cac40 et du Fouquet, ces apparatchiks du fascisme économique ultra libéral qui phagocytent les forces vitales de la Nation pour la faire tomber dans leurs escarcelles.


              • le naif le naif 26 juin 2010 13:00

                @ L’auteur, merci pour cet article

                @ Marc.M

                Pensez-vous qu’avec un DSK, au hasard, les choses seraient si différentes ???
                Les présidents passent, la ploutocratie persiste ....

                Slts


              • Marc.M Marc.M 26 juin 2010 13:25

                @naif

                Que mon propos dénonce la politique actuelle n’exonère pas les autres partis. Nous avons suffisamment fait l’expérience de la « Gauche-caviar-de-droite » à la DSK pour ne pas vouloir y retourner.

                Ce n’est pas un changement de politique qu’il faut à la France mais un changement de société. Et pas qu’à la France.

                Ces Pieds Nickelés ont mondialisé leurs profits financiers. Mondialisons leur perte


              • Samuel Moleaud 27 juin 2010 16:36

                Faut-il s’attaquer à l’Homme qui fait fructifier l’institution, ou au système institutionnel lui-même ? ;)


              • gimo 27 juin 2010 23:31

                tout le mal vient du système de déléguer ses droits a des gens  sans contrôle 

                le vte est une supercherie pour idiots  cela vient a donner un chèque en blanc

              • herbe herbe 26 juin 2010 15:47

                Analyse intéressante, on peut y retrouver d’ailleurs des éléments déjà vu chez La Boétie , Chomsky et même du brulot qui a tant effrayé (sic) : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Insurrection_qui_vient

                Il faudrait la compléter à mon humble avis par une analyse plus poussée de l’exceptionnelle prédisposition des cerveaux à être contrôlés (ou à vouloir contrôler, c’est selon...), il y a quelques pistes en rapport avec le cerveau lui même mal connu et ce qu’on appelle « la culture ».

                Un ouvrage entre autres un première approche pour cette analyse :

                http://www.amazon.fr/Principe-Lucifer-Howard-Bloom/dp/2914569033

                Il s’agit en quelque sorte d’une espèce « d’extension du domaine de la lutte », le darwinisme, le darwinisme social et le très pernicieux darwinisme des idées (ou idéologies) ...

                Attention ce n’est pas très optimiste mais on pourra poursuivre la réflexion :
                La théorie des mèmes, le gène égoïste...

                ce savoir est donc à la portée de tous dominés comme dominants, alors la question est : on reste dans ce schéma qui parait universel et inéluctable (there is no alternative ?) ou alors on change vraiment ?... (et pas juste l’illusion de la rupture, cache misère de la perpétuation du modèle courant, on prend d’autres et on recommence...)


                • herbe herbe 26 juin 2010 16:11
                  une petite introduction au livre de Bloom :



                  quelques extraits :

                  «  »Nous avons besoin de l’histoire dans son intégralité, mais pas pour retomber dedans mais pour lui échapper «  : citation d’Ortega Y Gasset placée en début d’ouvrage »

                  « Les systèmes que je vais décrire ne sont pas mon idée de ce que devrait être le monde, ils sont les conclusions auxquelles j’ai abouti à regret, concernant ce qu’il est vraiment. ». « Il traite de la façon dont, par notre intérêt pour le sexe, notre soumission à des dieux et à des dirigeants, notre attachement parfois suicidaire à des idées, des religions et de vulgaires détails de type culturel, nous devenons les instigateurs inconscients des exploits de l’organisme social. »

                  « Il ne faut pas interpréter le pessimisme de sa vision comme la soumission au déterminisme encore moins au nihilisme. Howard Bloom est un pessimiste actif. Il exprime le pessimisme de la lucidité mais il croit en la nécessité de la volonté politique, qui précisément distingue les sociétés humaines des sociétés animales : l’auteur fait toujours la différence entre les deux et n’utilise les secondes que comme schéma de compréhension et modèle simplifié de simulation des premières. »

                  « Les dernières pages, qui semblent annoncer le second tome de son ouvrage, sont au contraire un appel à la »régulation« de la compétition sauvage entre superorganismes par mèmes interposés. »

                  « Howard Bloom nous fait comprendre que l’humanité est encore menée par des réflexes, relativement primitifs »les incessants chuchotements de notre cerveau animal« , mais que la connaissance scientifique ne peut que nous libérer de ces réflexes primitifs et faire progresser l’humanité.
                  C’est à nous maintenant d’interpréter de manière positive son message décapant. »


                  « Ainsi apparaît-il qu’il est temps aujourd’hui d’intégrer la dimension mémétique dans la réflexion sociologique, politique et surtout géopolitique en montrant qu’elle est à même de séparer ce qui revient aux automatismes sociaux de ce qui relève de l’intelligence humaine individuelle et collective dans les mouvements qui animent cette gigantesque »meute sociale« (pour reprendre l’expression de l’auteur) qu’est devenue notre planète livrée en même temps à des forces d’unification et de dislocation. »



                • non667 26 juin 2010 15:49

                  à sam
                  ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
                  à apprendre par coeur


                  • Pépé le Moco 26 juin 2010 15:51

                    Excellent article !

                    On aimerait lire de tel article dans la presse, malheureusement cette dernière, à part quelques rares exceptions, est à la solde des « Cosmocrates » et oeuvre à la fabrique du consentement édictée par ces derniers.

                    Et si c’était le cas, encore faut-il que le mouton français soit en mesure de comprendre de un tel écrit ou de s’y intéresser ! L’animal se nourrit majoritairement avec « L’Equipe », la base de sa culture.


                    • gimo 26 juin 2010 17:23

                      Françoise Dolto 


                        une pédiatre et psychanalyste française.
                       Elle s’est largement consacrée à la psychanalyse de l’enfance dont elle est une des pionnières.
                       avait dit (citation) suivante 
                      que !!
                      l’école était  une bergerie pour les moutons de panurge
                      je pense que cela devrait   interpeler  les citoyens et explique 
                      bien le formatage des cerveaux

                      • cmoy patou 26 juin 2010 19:43

                        Le silence des pantoufles est parfois plus inquiétant que les bruits de bottes ! Tu crois que tu passeras à travers, les réformes passent et ton quotidien ne change guère.

                        Tu crois que tes routines quotidiennes te protègent.

                        Est-ce uniquement la bonne marche de la photocopieuse et du distributeur de boissons qui te préoccupent ?

                        Crois-tu que ton silence te protégera des tendances à l’oeuvre dans tous les pays industrialisés, les délocalisations ,- que tu seras épargné par la privatisation alors qu’autour de toi, les services publics tombent un par un, alors qu’en Grande-Bretagne, en Suisse, en Italie et bien sûr aux Etats-Unis, la marchandisation de l’enseignement progresse à grand pas ?

                        Tu es prêt à t’adapter à tout, à la flexibilité, à la privatisation, tu te dis que rien de vraiment grave ne peut t’arriver. Pas de problème, si tu es prêt à accepter de travailler 35 heures + Rtt et que ton patron utilises des ouvriers kleenex appelés aussi intérimaires sur des contrats au mieux annuels, à accepter les délocalisations des politiques et du patronat local qui décideront pour toi.

                        Tu penses que tu es un bon ouvrier que tu seras toujours reconnu et que donc il ne peut rien t’arriver.

                        Il ne peut effectivement rien t’arriver à part que tu feras aussi le surveillant, « l’orientateur », l’infirmier, l’assistant social,le corvéable a merci pour le même salaire, voire un salaire renégocié à la baisse, si les salaires sont régionalisés et individualisés. Il ne peut rien t’arriver jusqu’au jour où les critères changeront et que tu ne seras plus reconnu comme un « bon ouvrier. » Alors, que deviendras tu quand les directeurs des ressources humaines décideront que tu ne leur est plus utile que ta société qui t’exploite depuis des années ne gagne plus assez d’argent sur ton dos ?

                        Tu penses que tout cela n’est que vaine agitation, on ne peut pas aller contre l’air du temps. C’est au contraire maintenant ou jamais qu’il faut se battre.

                        Tu crois qu’on a que ce qu’on mérite, qu’il fallait voter autrement. Tu crois qu’il y en aura toujours d’autres qui feront grève à ta place, que ton syndicat s’occupe de tout et qu’il n’y a qu’à cotiser pour avoir la paix et encore quand tu cotises !!

                        De toute façon,concernant le service public , on en a vu d’autres et on en verra d’autres On n’en a pas vu « d’autres » de cette taille : à travers la régionalisation, c’est l’unité du service public qui est en danger ; à travers la réforme des retraites, c’est la notion même de solidarité qui est visée. Le but avoué est de remplacer progressivement la protection sociale par des mécanismes d’assurance privée et le service public par un service privé.

                        Tu n’y comprends rien et tu n’as pas envie de comprendre. S’informer fatigue. Mais toi aussi, tu es un citoyen comme les autres qui pèse sur les choix de société.

                        Tu as ta piscine à finir...

                        Tu n’as jamais fait grève et tu penses être récupéré par les rouges. Si tu penses que défendre le service public et les travailleurs sont des lubies de révolutionnaires et des prémisses du grand soir, alors oui, préserve-toi !

                        POURTANT IL FAUDRA BIEN SORTIR LA TETE DU CASIER UN JOUR !


                        • Samuel Moleaud 27 juin 2010 16:26

                          Dans dix ans, nous pourrons peut-être reconnaître une chose que Sarkozy aura fait de bien en France : faire monter la mayonnaise, et engendrer une radicalisation des idées... comme vous dites, lorsque les gens ne pourront plus subvenir à leurs besoins... Mais ce jour ne sera pas rose, rouge ou noir...mais sanglant.
                          A la violence d’un système, répondre par la violence est la seule solution. Mais j’espère que celle-ci sera ciblée et plus intelligente que celle dirigée vers les pauvres.


                        • moebius 26 juin 2010 22:29

                          Trés adolescent boutonneux. Une dissert de terminale ?


                          • Nomade 27 juin 2010 11:48

                            Eh bien Moebius, on est impatients de lire la tienne.....


                          • Samuel Moleaud 27 juin 2010 16:28

                            J’ai appris à lire et écrire hier. Les boutons, on verra dans quelques années ;)
                            Mais j’attends de lire tes arguments pour une critique constructive !


                          • avocatdudiable avocatdudiable 27 juin 2010 10:52

                            La vérité que presque tout le monde ignore : la Révolution Française ce n’est que le changement du paquet de lessive. En réalité elle a été orchestrée par les très riches qui se sentaient menacé par le pouvoir royal de Louis 16 qui souhaitaient les taxer plus afin de soulager le petit peuple !

                            Et qu’ont-ils donc fait ? Ils se sont servis de la haine de ce petit peuple envers eux-même pour les retourner contre le Roi. Le Roi s’est fait décapiter mais les ennemis du petit peuple sont toujours là.

                            Autre preuve, au moment de créer la Constitution de 1789, ils s’étaient posés la question (cela vous pouvez le vérifier dans les ouvrages d’histoire des lois car c’est comme cela que je l’ai appris) de savoir s’ils allaient mettre le peuple souverain comme le préconisait l’idéal de Rousseau dont ils s’étaient servis, ou la nation souveraine.

                            Finalement ce fut la nation souveraine et non pas le peuple souverain. Cela sous-entendant qu’une fois élu, un politicien n’avait aucun compte à rendre. Evidemment il y a les votes mais ceux-ci sont contrôlés par les médias qui sont contrôlés par l’argent.

                            Depuis 1952 la Constitution a remis le peuple souverain mais remarquez que c’est bien tardif, que la différence est minime avec la nation souveraine car au paragraphe suivant il est spécifié que ce sont de toute façon les élus qui nous représentent intégralement sans aucun compte à rendre qui soit précisé. Un petit progrès certes mais dans la pratique c’est néant.

                            La démocratie est la forme la plus efficace pour nos élites de nous fermer les yeux parce que nous croyons que les idées viennent de nous-même. Or ils viennent des médias ou de ces intellectuels. Et Noam Chomsky même s’il dit des choses très justes, à certains moments est lui-aussi manipulateur.


                            • Samuel Moleaud 27 juin 2010 16:33

                              Oui, Chomsky peut-être manipulateur. Dans le sens où il adopte un langage clair, simple, dans le respect et le refus de tout intellectualisme. Pour que son message soit compris de tous, et abordable à n’importe quel individu.
                              De toute façon, chaque idée propagée, chaque argument à pour but de convaincre. Donc chaque discours, chaque texte, d’extrême gauche à l’extrême droite ou sans étiquette, n’est que de la propagande. Nous ne pouvons que choisir celle que l’on va boire.

                              Je me permets de corriger une petite erreur de frappe : "Depuis 1952 la Constitution a remis le peuple souverain mais remarquez que c’est bien tardif" ... Tu parles sans doute du suffrage universel direct, qui a été mis en place en 1962, non en 52. smiley

                              Mais il est vrai que la démocratie est une grande évolution. Comme dit le même Chomsky, le pouvoir utilisait des matraques avant pour faire taire le peuple, désormais il utilise la propagande pour nous fermer les yeux. Mais nous pouvons plus facilement ouvrir les yeux que panser nos plaies !


                            • Shiva Shakti Shanti Shiva Shakti Shanti 27 juin 2010 16:43

                              Trop bien ! Merci beaucoup vous m’en apprenez de belles.... Il faudrait faire un résumé encore plus concis de ce texte et le distribuer gratuitement au peuple de France dans le metro et autres lieux de galère perpétuelle, contactez-moi si vous avez besoin d’un « distributeur » ... HEHEHEHE

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