BHL = Etfou
Quand l'indignation dépasse le seuil de l'intolérable, que l'on est submergé par la nausée, que l'on ne peut contrôler le dégoût qu'inspire un individu ou une situation...
Et on pousse une sorte de crachat symbolique en direction de l'objet de notre répugnance ou à la figure de celui qui était à l'origine de notre dégoût ... ETFOU
le cri qui symbolise ce crachat à la figure quand l'on ne veut toujours pas céder à la violence physique !
Peut-on assimiler l'entartrage à ce « ETFOU » bien connu dans la culture arabe ?
J'y pense, parce que l'actualité et ce depuis maintenant un certain temps, me le suggère.
Le prétendu « printemps arabe » comme l'hirondelle qui annonce une nouvelle saison. En pays arabes, les gens sont-ils plus habitués et plus accoutumés aux mirages qu'aux hirondelles. Le temps de l'incrédulité devant la révolte comme s'il n'y en a eu jamais dans ces contrés. Nos chers intellectuels essayent tant bien que mal à rester dans le coup, en commentant des événements qui les dépassent. Sur lesquels se greffent des calculs géostratégiques auxquels ils ne comprennent rien et toute façon sont souvent gardés bien secrets à des journalistes et analystes se contentant de communiqués officiels. Ils se sont lancés dans l'action en surfant sur une vague en amateurs, ne sachant rien ou presque rien ni de la composante de la société civile, et encore moins de ses failles, et de ses tares.
Les analyses se ressemblent en superficialité, en banalité et lieux communs. La lecture de l'avenir rappelle plus les diseuses de bonne aventure, qu'une sérieuse analyse s'appuyant sur des données socio-économiques de la société civile. Les intellectuels souffrent de myopie et strabisme, divergent ou convergent, entachant irrémédiablement leurs analyses d'insuffisances graves ou de d'interprétations extravagantes, une littérature qui n'a rien avoir avec l'analyse politique, sociologique ou anthropologique, des écrits à classer dans la rubrique de la science fiction. Une littérature loin de nous donner une idée fidèle de ce qui bloque les sociétés arabes, reflète le narcissisme des intellectuels, de celui que l'empathie lui voile les yeux de la raison, à celui qui l'antipathie oriente ses recherches uniquement dans le sens de dénigrement, rares les analystes qui pointent les véritables maux et blocages dont souffrent les sociétés arabes.
La Tunisie et l'Egypte seraient en toute vraisemblance dirigées par des gouvernements islamistes. La Libye, après l'avoir mise à feu et à sang, les fameux rebelles et chantre de la démocratie, le symbole de la lutte pour la liberté et les droits de l'homme, sont maintenant bien installés et ont été hissés au pouvoir après un ensauvagement inouï. Que certains de nos intellectuels qui ont soutenu cette barbarie des temps modernes s'empressent à expliquer en banalisant, en minimisant, l'assassinat et le lynchage par des considérations d'ordre prosaïque cela démontrerait-il le cynisme de leur morale à géométrie variable. Les mêmes qui se sont émus d'un hypothétique massacre de civils ont eu soudainement la froideur et la hauteur de vue de ceux des tours d'ivoire pour nous expliquer, nous pauvres incultes, que pendant les temps troubles les assassins ne sont plus comptables de leurs crimes dans le feu de l'action. Exit les lois qui civilisent, qui enchaînent l'homme dans son humanité et lui interdisent l'accès au rang de sauvage. Ce que l'on reproche à certains et qui justifie l'ingérence devient subitement de l'ordre de non événement.
L'issue de Kadhafi fut malheureusement prévisible, qu'il soit mort par pendaison, par balle dans la tête, ou encore vivant sur une civière confrontant ses juges ou bien encore se lamentant sur sa fin dans un exile doré, une fin bien triste qui m'aurait pourtant réjouie si elle eût été non seulement celle d'un dictateur mais d'un système sociale et politique corrompu.
La société civile est fragmentée, elle n'a pas d'assise sociale consistante, pouvant faire face à un pouvoir politique et économique corrompu et clientéliste. On a beaucoup glosé sur la nature de ces sociétés orientales dont l'une des spécificités principales est le despotisme du pouvoir. Lequel n'a rien avoir avec le despotisme éclairé que certains penseurs des Lumières lui ont trouvé des vertus. Le despotisme orientale se confond souvent avec l'arbitraire.
La société civile est régie par l'arbitraire entre ses membres. On parle encore de clans et de tribus dans le cas de la Libye. Mais je n'entends personne m'expliquer en quoi le système du clans et de tribus est démocratique. Personne n'a soulevé le caractère antidémocratique du fonctionnement tribal ou clanique d'un groupe. Le rapprocher du système maffieux n'est pas excessif ni erroné. Le parrain, et ses proches. Et pour obtenir des faveurs, ce n'est pas le droit et la légalité qui priment, mais la flatterie et la courbette.
C'est impressionnant de voir un philosophe promouvoir des gens "plus démocrates" que le « guide », s'appuyant sur deux aspects complètement antidémocratique : le tribalisme et l'islam.
Le tribalisme a pour principe l'anéantissement de l'individualité dans un groupe, holiste mais au final au profit de quelques individus ( les chefs et leurs proches, il n'y a pas de différence tout compte fait avec le système Ben Ali ou le système Moubarak).
L'islam qui pose (d'après les exégètes musulmans) le paradigme que l'on naît musulman et il n'y a pas d'autres horizons que celui de la Oumma, avec ces lois et ses contraintes. Qu'y a-t-il de démocrate chez un individu qui parle au nom d'un peuple avant même qu'il ne se prononce, signifiant que l'horizon de l'islam est indépassable pour le peuple libyen. De quel légitimité tire-t-il le pouvoir pour que d'ors et déjà formuler l'intention (par principe insondable avant son expression) du peuple libyen ?
Mais les intentions non démocratiques sont dors et déjà exprimées, est-il louable de parler d'un islam modéré, comme si dans l'islam il y a une définition précise de ce qu'est modéré et de ce qui ne l'est pas. Dans l'islam il y a le « halal » c'est à dire le « permis », et le « muharam » c'est à dire ce qui est « autorisé », une vision binaire où l'individu (et la société en général) n'a pas l'habitude de voir les rapports sociaux sous l'angle de la justice, de l'utile etc, mais avant tout en terme d'autoriser et de non autoriser, sans chercher à comprendre les tenants et les aboutissants des interdits et des permissions.
Et l'on voit bien le piège de l'arbitraire despotique tant décrié chez celui que l'on a écarté à coups d'intervention humanitaire otanesque s'annoncer par ceux-là même qu'on a loué leur aspiration démocratique. Il est vrai que ce genre de fantasmes démocratiques ne sont racontés que par des gens qui se moque de la Libye comme on se moque du tiers comme du quart. Quant à notre entartré national, notre honte, notre « Etfou », il n'a cure de ses contradictions, de ses mensonges, de sa complicité d'assassinats et de destruction d'un pays. Il a satisfait à son désir criminel et la France rendra compte devant l'histoire de cette infamie. Elle se posera la question de comment elle a été réduite par un pouvoir politique qu'il n'a pas seulement pu éviter la nuisance de ce « Etfou », pire, il a permis à la folie meurtrière d'un individu, aussi dérangé d'esprit que ce BHL, de se mettre en oeuvre, la France à mis à son service e, à sa disposition et son armée et sa diplomatie.
Comment peut-on imposer la démocratie dans des régions du monde, à coup de canon, quand la notre est en voie de disparition, et que l'on a les exemples de l'Irak et l'Afghanistan, deux plaies béantes.
Le peuple français n'a plus la maîtrise ni de sa monnaie, ni de son économie, ni de la guerre, ni de rien. Il devra juste payer les frais des turpitudes des uns et des autres. C'est en quoi maintenant est limité le pouvoir du peuple.
Mais rassurez- bonnes gens, on s'occupe de vous, la France reste vigilante sur le respect des droits de l'homme.
http://www.arte.tv/fr/3760118,CmC=3760828.html
http://www.wat.tv/video/libye-benghazi-femmes-engagent-3ly57_2i6xp_.html
Libye : les femmes espèrent prendre leur place dans la rebellion - Centrefrance
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