L’idée du "convertible", cet hélicoptère-avion traîne depuis longtemps dans le cartons. On a dessiné tout ce qui passait par la tête des ingénieurs, fait des avions q
ui se posaient sur la queue (imaginez faire un rétro en pleine tempête de cette manière !) les avions à
hélices noyées dans l’aile,
celles carénées ou à l
’aile orientable, l’avion de transport à aile basculante,
qui a failli marcher, les
Mirage (?) le meilleur de tous
(trop bruyant !), le
s laids, ou encore les projets d’hélices à replier (?), et les
rotors basculants, bref on a tout tenté et tout imaginé. Jusqu’au jour ou l’inévitable Bell a sorti un bien joli bijou a
ppelé XV-15. Comme d’habitude, c’est à la suite d’un concours entre deux modèles que ça c’est joué. Entre Boeing et sa proposition de Model 222, et Bell, alors champion des hélicoptères US avec son
Model 301. Le 31 juillet 1973 on annonce le vainqueur du concours de la NASA et de l’
US Army Air Mobility Research and Development Laboratory : c’est Bell, qui avait déjà un peu exploré le problème avec le
XV-3 (une vraie catastrophe pourtant !).
Le contrat accordé (NAS2-7800) pour deux appareils est de 28 millions de dollars. Quatre ans plus tard, le 3 mai 1977, sort le Bell XV-15 numéroté N702NA. L’engin fonctionne, fait sa première transition en vol le 3 mars 1977, mais le programme s’arrête tout de suite pour deux ans : la NASA n’a pas de veine d’essai assez large pour l’essayer en tunnel aérodynamique, indispensable pour ce genre d’engin.
Le second exemplaire, prévu dans le contrat, déjà construit, devenu le N703NA avait commencé entretemps ses tests dès le 3 avril 1979, et en
1980 on peut reprendre avec les essais en chambre. Rien ne presse, c’est un engin purement expérimental et l’armée ne pousse pas derrière pour sa livraison. Il vole, donc et il ira même faire la libellule au salon du Bourget de 1980. Il est équipé de deux turbines Avco Lycoming LTC1K-4K , des moteurs du commerce T53-L-13B surchargés, et doté d’un train récupéré d’un
Canadair CL-84. Par précaution, deux sièges zéro-zéro Rockwell-Columbus LW-3B ont été installés. En mars 1982 c’est le grand jour : le XV-15 part faire sa promotion sur la côte Est en effectuant au total 4815 km et en se posant devant l’hélipad du Pentagone (
oui, là). Au retour, c’est la NAVY qui se déclare soudain intéressée. On se met
à en rêver partout...
Les engins, mécaniquement complexes vieillissent très vite car les tests sont incessants : en août 1982, le premier modèle a déjà accumulé 289 heures de vol, ce qui est énorme. En novembre 1987, on remplace les pales en aluminium par des pales en composites. Des vibrations apparaissent, le modèle doit faire un atterrissage d’urgence. La coque restée en aluminium vibre aussi, et elle est jugée trop lourde malgré ses 4315 kg l’ensemble à vide. Le 20 août 1992, à basse altitude heureusement, le prototype perd sa liaison entre rotors, l’un d’entre eux s’emballe et l’engin se retourne avec ses deux pilotes qui ne sont que blessés. Le second, mis dans le tunnel d’essais, prend le relais en vol.
Lors du crash, on est déjà à 15 ans d’essais, l’air de rien : le projet,
si séduisant sur le papier, n’avance pas vraiment. L’engin est bien trop compliqué à faire voler avec seulement des réflexes de pilote, et les ordinateurs de l’époque ne suivent pas. Le module de contrôle d’attitude de Calspan Corporation, nommé
"Stabilization Control Augmentation System", notamment. L’ordinateur de Sperry Rand s’avère lui aussi trop lent. L’appareil est complexe, et jugé surtout trop dangereux. En 1994, le programme s’arrête faute de crédits. La seconde cellule a volé 281 heures. Elle revole quelques heures en 1995 avec les anciennes hélices, mais sans plus. Au bilan des courses, l’engin, sans être catastrophique, n’a pas démontré grand chose, à part que ce type d’appareil nécessite des commandes de vol hyperprécises et des ordinateurs en conséquence, et qu’il faut l’alléger au maximum si on veut en faire un engin de transport. On en reste là donc.
En décembre 1982, les militaires américains annoncent souhaiter se munir d’un appareil de transport "a décollage vertical" pour leurs trois armes, baptisé "
Joint-service Vertical take-off/landing Experimental "(JVX). Le marché est annoncé comme colossal : il y en a 1086 à fournir sur plus de 20 ans, pour au total 25 milliards de dollars ! On pense que les constructeurs vont se bousculer, et tout le monde de l’hélicoptère est prié d’envoyer des projets. L’ Aérospatiale et Westland, Bell Helicopter, Boeing-Vertol, Grumman, et Lockheed sont sondés. Pas un ne répond. Trop compliqué à faire : tout le monde a en tête
l’incroyable Dornier DO 31 ADAV (à
1’41 de la vidéo) qui perçait les tympans dans un rayon d’un km lors de son décollage. L’engin est infaisable !
On peut décoller verticalement, mais on ne peut rien transporter ou presque (des bombes !) : c’est le Harrier et rien d’autre. Le gag à constater, c’est que toutes celles qui n’ont pas répondu ont pourtant, un jour où l’autre dessiné un projet de ce type ! Confrontés à sa réalisation, c’est autre chose : elles avaient toutes jeté l’éponge ! Le seul à répondre à la proposition est donc.... Bell, qui sentant sa fin prochaine se rapproche de son ancien concurrent Boeing.Tous les deux, à la hâte proposent un super XV-15 de transport le 17 février 1983. Le contrat est accordé au seul ayant fait la proposition. Bell y a vu un moyen pour sauver ses finances, Boeing, qui a racheté Vertol, une opportunité pour dévorer définitivement son adversaire. Ils ont créé ensemble une compagnie qui va nourrir deux états : le Texas et la Pennsylvanie.
L’engin est très très ambitieux. C’est cette ambition démesurée qui va le faire courir à sa ruine. Les techniciens, en voulant tenter de résoudre plusieurs problèmes à la fois, ne vont en régler aucun individuellement. Les problèmes entre eux vont interférer, des problèmes nouveaux apparaître avec les modifications pour en résoudre d’anciens. Cellule, moteurs, logiciels de bord rien ne marchera comme souhaité. Pire, puisque l’appareil connaîtra quatre crashs depuis ses premiers vols, tuant 30 personnes au total. En juin 1991 (pas de blessés), en juillet 1992 (7 morts), celui d’avril 2000 (19 morts) et de décembre 2000 (4 morts). Voyage dans le cercueil à pilote et à parachutistes ou le puzzle à problèmes.
Pour tenter de faire un transporteur fiable, il faut faire la chasse au poids superflu, tout d’abord. Selon le cahier des charges, il devait faire 6 fois le poids total du XV-15 à pleine charge (24 800kg) et être capable de décoller verticalement à 19 840 kg, pour un poids à vide de 14 880kg. On le voit tout de suite, le décollage vertical lui enlève la moitié de ses capacités d’emport ! Ce ne sera pas un Pavelow ! Bell et Boeing ont au moins un avantage : en 1982, il ont énormément progressé sur l’allégement de leurs hélicoptères. Un autre concours qui a opposé deux engins restés sans suite a démontré les progrès accomplis par
le S-75 et le
D-292, tous deux concurrents du programme
"Light Helicopter Experimental (LHX)". Le D-292 est déjà un développement du Bell 222 de 1975. Le projet MV-22 va faire appel pour une large part aux composites : tout le fuselage, notamment, ce qui est une première aussi pour un engin de cette taille, renforcé par un mince croisillon d’aluminium. C’est plus léger, mais moins résistant à l’impact, et en cas de dégâts c’est plus difficile à remplacer que la tôle. Selon un ancien responsable des "
Phantom Projects" de Boeing, Vince Weldon, ce type de fuselage serait surtout dangereux en cas de crash (notamment dans le cas du Boeing 787 !), car le feu dégaerait des vapeurs toxiques et la structure s’effondrerait beaucoup plus vite qu’un corps en aluminium. A voir les vestiges d’un B-
2 crashé et incendié à Guam, on est bien tenté de le croire. Autre problème : les portes en cas de crash sont toutes trop petites se plaignent les paras, qui n’ont pas envie de finir grillés !
Les turbines doivent être colossales, et fournir 6150 hp de puissance chacune, ce que promet General Electric avec ces T64-GE-717. Pour alimenter ses turbines il y a un nombre considérable de canalisations qui courent le long des ailes, jusqu’au pivot central (car toute l’aile tourne). Comme ou a voulu faire un engin qui se déplie et se replie facilement, et comme ses nacelles en bout d’ailes doivent savoir bouger selon trois axes (oui, trois !), on obtient un cauchemar de plombier, alimenté en haute pression : 5000 psi alors que sur les autres moteurs on est à 3000. Les canalisations sont faites.... en titane ! Résultat, l’avion-hélicoptère pisse de l’huile de partout, par tous ses joints. Ça se
voit sur les photos, et ça donne aussi des nacelles qui sautent car sous 5000 psi l’huile se pulvérise, et quand elle tombe
sur une partie chaude... explose.
Ça donne ça. Et comme les turbines vibrent comme pas une avec l’immense moulinet de leurs pales géantes... elles finissent par réussir à
dévisser des boulons,
qui tombent régulièrement sur les tarmacs. Enfin, dernier problème lié aux moteurs : leur puissance d’éjection ! Une enquête récente a démontré un autre point inattendu : la chaleur dégagée par les deux
turbines abime l’acier des porte-avions : sur les croiseurs où il était censé aussi atterrir il faudra lui préparer un
hélipad réfrigéré !
Pour gérer tout ça on a prévu un peut court : on pense que le calculateur du XV-15 sera suffisant avec quelques améliorations. Evidemment au premier crash on revoit tout : les pilotes ont du mal à simplement voir les panneaux de commande du tableau de bord, surtout en vol de nuit (une des raisons invoquées pour le crash mortel des 19 paras) : on leur refait tout l’avant de l’appareil en appelant la société israélienne
Elbit qui leurs fournit de grands afficheurs modernes "
glass cockpit" pour le "
Control Display Unit / Engine Instrument Crew Alerting System (CDU/EICAS) ". Les commandes de l’appareil sont entièrement électriques et tout est triplé
. Le 10 février 2007, les V-22 sont à nouveau consignés au sol. Nouveau problème d’ordinateur ! A l’époque ils ne sont que 54 exemplaires : 46 aux Marines et 8 à l’Air Force. Le "problème" est grotesque : lors d’un test à basse température, on s’est aperçu que l’ordinateur de bord perd sa "redondance", à savoir qu’il n’y en a plus qu’un seul sur les deux qui fonctionne. Auparavant, dans la version précédente, ils mettaient 2,5 secondes pour basculer de l’un à l’autre ! Auraient-ils été conçus dans un pays chaud où se trouve Elbit ? Dans l’appareil à l’arrière c’est pareil : on y étouffe, l’engin est mal ventilé !
L’engin possède un vice de fabrication incompressible et contre lequel il n’y a aucun remède : lorsqu’un hélicoptère sent que son moteur le lâche, il désolidarise le rotor principal de ce dernier et se laisse descendre en ce qu’on appelle l’autorotation. Cela a évité la mort à de nombreux occupants d’hélicoptère. L’Osprey ne peut pas le faire : ses hélices géantes doivent être impérativement lancées, le vent relatif ne les fait pas tourner. Une panne de moteur doublée d’une panne d’axe de transmission et c’est la mort assurée. A contrario, voilà un S-92 en autorotation maintenue en train de se poser...
comme un avion. Un autre, verticalement (un peu sec, mais
ça marche). Autre vice ingérable : les deux moteurs sont éloignés l’un de l’autre, et quand un Osprey se pose sur un porte-avions, il doit faire attention à ce que les deux nacelles soient au-dessus du pont : s’il se pose avec une seule, quand il va redécoller, il va verser automatiquement, car le flux d’éjection des gaz chauds des moteurs provoque une poussée conséquente..
que d’un seul côté !
Pour le construire, on est allé la chasse aux crédits : en 1989 déjà, sous G.W.Bush, Donald Rumsfeld avait tenté de clore définitivement le projet, mais le Congrès avait voté contre : en 1992 encore, même chose, malgré l’annonce du crash à 19 morts. L’argent dépensé est colossal : pour 458 machines espérées, on en est aujourd’hui à 53.3 milliards de dollars dépensés, dont 9.9 pour la recherche et 43.1 milliards en pièces diverses, et 262 millions pour la construction elle-même. En mars 2008, March 2008, Bell-Boeing a signé un contrat de 10.4 milliards pour fournir
167 appareils jusque 2012, alors que l’Osprey était confronté à de sérieux problèmes de mise au point, si bien qu’il a fallu emprunter des pièces de rechange sur les lignes de production existantes : 11 engins en 2005 et 36 en 2009, qui ne pourront être terminés. Pour ne pas se faire retirer le projet, Boeing avait engagé un lobby très efficace, mené par le géneral Richard Hearny, ancien directeur de la Navy retraité depuis 1996 devenu "
Vice president for business development" dans l’entreprise. Chez Bell, c’était le général Terrence R. Dake, retraité des Marines depuis 2000. Ils avaient leur relation privilégiée avec le général Fred McCorkle, à la tête de la direction des Marines, premier demandeur de l’appareil.
En mission c’est une catastrophe en maintenance : résultat il affiche le taux de disponibilité le plus bas jamais vu dans l’air force : annoncé à 82% de disponibilité par le constructeur, il a atteint dans les trois escadrons déployés en irak 68%, 57%, et 61% percent respectively. En comparaison, les anciens , CH-46Es and CH-53 ont obtenu un taux de 85% d’Octobre 2007 à juin 2008 note
un rapport à l’acide du Congrès de décembre 2009, rédigé par Jeremiah Gertler, spécialiste de l’aviation militaire. Selon d’autres sources, en novembre le taux de disponibilité était descendu à 26,7% ! Oui, mais on n’a pas le droit de le dire. Alors si un s’amuse à le faire, on sévit : rien ne peut être laissé à l’extérieur qui mettrait en danger la production du V-22, en clamant un peu trop fort ses imperfections manifestes. C’est certainement ce qui est arrivé à Michael D. Hawley, à qui on a retiré brusquement la direction de l’
Afloat Training Group Atlantic, dans laquelle il était le "pacha" de l
’USS Wasp (LHD-1). Or c’est sur le Wasp qu’avaient eu lieu les essais en mer de l’Osprey (et en 1990 du XV-15 !). Avant qu’il ne décolle vers l’Irak pour sa première apparition sur un théâtre d’opérations, via
l’USS Bataan. Un des Osprey en se rendant en Irak avait dû atterrir en urgence... en Jordanie. "Problèmes techniques". On lui avait envoyé des pièces de rechange : il redécolle... et même problème encore : les "Thunders Chicken" déployés râlent (mais officiellement
sont ravis). Il y a un an auparavant, pour se rendre à un meeting en Angleterre, un Osprey avait eu du mal et avait dû faire une escale en Islande.
Ward Carroll, un ancien pilote de F-14 déclare alors que les pièces détachés posent problème, car selon lui, comme l’appareil a été conçu il y a ... trente ans, certains fournisseurs ont tout simplement disparu ! C’est après ces essais sur le Wasp que la presse avait évoqué son
mauvais comportement sur un bateau, et sa façon de vouloir faire fondre la tôle des porte-hélicoptères... des choses entendues sur le Bataan, ou dites sur le Wasp : exit Michael D. Hawley ! On avait oublié d’autres détails grotesques : sur le Bataan, tout était en 118 volts mais le MV-22 n’acceptait comme courant que du 115 volts à plus ou moins...2 volts !!!” Pour rattraper le coup
, lors de leur retour d’opération, via la Jordanie... monte à bord un invité spécial, Barack Obama, venu faire le service après-vente, et qui n’a donc vraiment peur de rien !
Envoyé en Irak à la hâte, en 12 exemplaires seulement, on découvre qu’on a oublié quelque chose dessus : l’armement. Il n’en possède aucun ! Trente ans qu’on bosse dessus, tous les hélicoptères ont été conçus pour laisser passer quelque part des mitrailleuses mais lui en est démuni ! Alors on improvise : on sort une M240G de 7.62mm que l’on
fixe à l’arrière sur la porte de soute. Qui n’a plus qu’à rester ouverte si l’on veut tirer. A la hâte encore on demande à BAE, qui avec
son Remote Guardian System (RGS) de faire une mitrailleuse "téléguide", que l’on fixe... à l’endroit d’emport, au crochet. C’est une GAU-17 7.62mm minigun (à canon rotatif) cette fois. Coût de l’opération : 50 millions de dollars ! Cher payé, le barillet !
Derrière le développement ou la production chaotique de l’appareil, il reste bien des mystères. L’engin a en tout cas connu plus de déboires de cellules qu’on a pu le dire : derrière le musée de Goletta, des
vestiges de carcasses de V-22 peintes il y a plus de 20 ans sont bien là : les restes de crashs non répertoriés ? Car c’est un fait que le Pentagone n’a même pas de répertoire de ce qu’il possède, mais au point de ne pas trouver des V-22 manquants à 119 millions de dollars pièce, c’est un peu fort de café : or c’est le cas. Un congressiste,
Edolphus Towns, a tenté d’obtenir en mars dernier l’inventaire des Osprey produits auprès des s Lt. General Trautman et le Lt Col. Karsten Heckl, des Marines, et leur emplacement actuel, et de ceux en cours de production : on ne
lui a même pas répondu. En mars 2009, ces mêmes Marines annonçaient avoir en leur possession 73 appareils "
grounded" avec leur perte de boulons manifeste. Or le Congrès avait autorisé la construction d
e 150 appareils depuis 1996 et l’Air Force n’a reçu les
siens qu’en 2006 ! Or elle n’en a que douze à
Hurlburt Field. Une douzaine d’appareils de développement on été certes retirés du service où se sont crashés (sans qu’on le sache toujours donc), et seulement une quinzaine des 30 annoncés en 2009 ont été livrés : où sont donc passés les autres ? Il en manquerait, si l’on compte bien quatre douzaines ! Payés par le Congrès, mais... introuvables dans les registres du Pentagone !
Pouvait-on après ce bilan accablant du V-22 faire pire encore ? Et bien oui : comme je vous l’ai raconté ici-même, en
septembre 2008 déjà avec l’incroyable histoire du
DP-1C, d’Anthony A.Dupont,
datant de 1981, qui s’est vu octroyé 4 millions de dollars par an de 2000 à 2007 par le Congrès pour faire voler un avion à décollage vertical
jusqu’à 40 cm d’altitude, sa performance maximale à ce jour. Sponsorisé par un ardent républicain Duncan Hunter, l’engin avait absorbé 63 millions de dollars jusqu’en 1998 et 33 de plus de 2000 à 2006 pour ne jamais marcher correctement, en 36 années de développement au total ! Cent millions de dollars en pure perte. Le document du Congrès à son égard ava
it été affligeant. Encore une fois, l’absence totale de vérifications de l’utilisation des crédits avait permis des dépenses faramineuses pour un projet qui avait été clairement pourtant dénoncé comme non viable par la DARPA dès 1999 et décrit comme non viable en 2001 par l’Office of Naval Research : la même chose que l’Osprey, qui, lui pourtant a fini par devenir une arme du Pentagone !. Au pays du libéralisme outrancier, les fuites de capitaux publics sont légion ! Si le pire engin volant a existé, c’est
certainement celui-là. Pire que l’Osprey !
Pour conclure, c’est simple : l’Osprey n’aurait jamais dû être fabriqué, et il aura très certainement une vie très courte en utilisation. Pourtant certains lui imaginent encore un avenir, notamment en
mini Awacs ! C’est un appareil inadapté... à tout ! Certes, mais, comme je vous l’ai dit hier, on n’a rien prévu à sa place ! Un secrétaire de la Navy, Sean O’Keefe avait fait un un excellent résumé de la situation dans son rapport de 1992 au "
House Armed Services Committee", la réunion bipartite qui sélectionne les armements et soumet ses choix au Congrès Dans sa conclusion, il déclarait :
:"Le V-22 ne peut être construit - pour atteindre les objectifs assignés . C’est une impossibilité à fabriquer." Bref il est temps d’en sortir !