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Accueil du site > Culture & Loisirs > L’été léger > Le temps de finir la bouteille

Le temps de finir la bouteille

À la vôtre ! 

Un canon qui fait long feu …

« Entrez-donc, soyez les bienvenus. Vous allez bien boire un petit verre ! » C'est alors que débute la chaîne des interrogations, des supputations et des tergiversations qui vous conduiront à vider une bouteille et pourquoi pas une seconde avec ces visiteurs de l'improviste. Mais en attendant, il est bon de reprendre le fil des questionnements qui vous pousseront jusqu'au si nécessaire tire-bouchon …

Vos amis s'installent et vous allez descendre en cave. Il y a ceux qui méritent l'honneur de vous suivre et de choisir eux-mêmes le doux flacon qui les régalera. Il y a les autres, ceux qui ne sont pas assez intimes pour découvrir les sous-sols de vos secrets et ceux pour lesquels vous n'avez pas très envie de montrer la diversité de vos ressources.

Qu'importe, il faut bien sélectionner le doux breuvage qui accompagnera cette visite impromptue. Rouge ou blanc (le rosé chez moi est banni de la liste des possibles), vous devez d'abord juger de la préférence supposée de vos hôtes. Ils n'ont d'ailleurs guère le choix. Chez vous, seul le vin se boit à l'apéritif. Les alcools sont proscrits et le vin ne fait pas partie de cette liste d'infamies …

Vous affrontez votre cave. Il faut se décider. De cette initiative dépend vraiment la suite de la soirée. Une bonne bouteille, un vin rare et gouleyant et tout le monde sera heureux. Dans le cas contraire, les convenances vous sauveront du fiasco mais rien ne sera vraiment comme il convient. Les questions sont nombreuses : sa provenance, sa couleur, son âge, sa nature … Nous allons tenter d'y répondre puisque je vous devine suspendus à mes lèvres !

Je n'ai pas une cave immense contrairement à certains mariniers de ma connaissance. La question de la provenance se limite donc à trois destinations : la vallée de la Loire, le Sud Ouest et l'ailleurs occasionnel. Les vins de chez nous ont naturellement ma préférence si les visiteurs sont liés à notre Loire. Le Sud Ouest sera un clin d'œil au soleil si celui-ci vient à nous manquer. L'ailleurs est plus rarement de la fête sauf s'il permet d'évoquer un souvenir commun.

La couleur est fondamentalement la question de fond de cette expédition souterraine. Le blanc, naturellement vient en premier à notre esprit de ligérien, attaché au Sauvignon, au Chardonnay et au Chenin pour ne citer que les trois principaux cépages qui nous enchantent. Mais l'âge allant, ce blanc si gouleyant vient à se faire traître. Des crampes ou bien des indélicatesses digestives peuvent nous détourner de la coutume pour quérir un petit rouge de soif.

L'âge ne se pause guère pour les blancs qui en pays de Loire ont la fâcheuse habitude de ne jamais prendre la peine de s'installer durablement dans les casiers à bouteilles. La rotation des blancs est si rapide qu'il n'est pas rare qu'ils restent dans leur carton d'arrivage, déjà ouvert lors de l'expédition initiale et qui sera vidé avant que d'être rangé. Pour les rouges, c'est différent. Il se peut que quelques bouteilles vénérables sommeillent en arrière plan et trouvent alors l'occasion rêvée d'être réveillée d'un baiser qui ne sera certainement pas princier.

La nature, je ne trouve pas le terme que les spécialistes véritables ne manqueront pas de me signaler, consiste alors, dans mon esprit pas encore embrumé par l'alcool à trouver le breuvage qui convient à l'état d'esprit de mes hôtes impromptus. Le vin léger, le blanc plus subtil, le rouge de soif, le vin qui résiste un peu et celui qu'il faut conquérir. En quelques secondes, il vous appartient de choisir ce que sera la dégustation à venir.

Vous pensez en avoir fini avec les préliminaires. Vous remontez, la mine réjouie des entrailles de votre demeure, une (ou quelques) bouteille(s) à la main. Vous dépoussiérerez le flacon si c'est un rouge. Vous tendez la merveille du moment à vos hôtes, espérant une exclamation, un acquiescement prometteur. Toujours un peu taquin, vous tendez la bouteille encore forclose à l'un de vos visiteurs.

Pendant que vous vous affairez à choisir le contenant le plus adapté à votre sélection, vous ne résistez pas au plaisir de l'épreuve du tire-bouchon. Les plaisirs sont innombrables, l'ingéniosité des buveurs n'a pas de limite dans ce domaine. Toutes les ressources technologiques peuvent se mettre au service de notre vice. Du plus simple au plus complexe, du manuel au presque automatique, de la traction humaine à d'autres ressources complémentaires, l'outil œnologue ne cesse de nous surprendre.

Dans notre pays de Loire, il y a les coquins qui aiment à proposer un instrument bizarre. Sur un classique pied de vigne, un pas de vis très ordinaire va vous conduire tout droit en enfer. C'est le tire bouchon de Sancerre … Je vous laisse le plaisir de découvrir sa particularité. Quant à moi, je me plais à mettre en main de mon expert le tire-bouchon à ailettes. J'ai bien souvent le temps de préparer les petits accompagnements avant que de venir au secours du pauvre assoiffé.

Ce qui se passe alors, une fois le bouchon détroussé ne vous regarde plus. C'est une autre histoire, qui vous sera peut-être un autre jour contée. Pour cela, il me faut matière à inspiration. Je ne refuserai d'ailleurs pas quelques invitations afin d'explorer toute la variété des possibles en la matière. À la vôtre. Prenons le temps de finir la bouteille !

Modérément vôtre.


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35 réactions à cet article    


  • jako jako 20 juin 2014 08:18

    A la tienne Nabum ! , cela donne envie ton article. Bonne journée.


    • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 16:45

      Jako


      Venez
      Je vous attends ce soir, je tiens le stand à vin « L’Accoudoir » au festival de jazz d’Orléans au jardin de l’évêché 
      Je compte sur vous

    • ZEN ZEN 20 juin 2014 09:20

      OK J’arrive...
      Prépare une bouteille de St Nicolas de Bourgueil
      Une bonne !


      • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 16:46

        ZEN


        Jardin de l’évêché à partir de 18 h 30

        Je vous espère 

      • Jean-paul 20 juin 2014 09:48

        Je suppose que vous ne connaissez pas les champagnes californiens, et aussi les vins chiliens.argentins .Un vino verde portugais ou un shiraz australien.


        • Fergus Fergus 20 juin 2014 10:26

          Bonjour, Jean-Paul.

          Très sympa, le vinho verde : fruité, léger, d’une couleur très claire, il dépasse rarement les 9° et se laisse boire facilement et sans danger.


        • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 16:47

          Jean-paul


          Je suis patriote pour cette unique motif
          Rosé Blanc Rouge

        • Jean-paul 20 juin 2014 18:22

          Nabum

          Je dirai chauvin,difficile pour vous de dire qu il existe d excellents vins francais et etrangers

        • ZEN ZEN 20 juin 2014 10:12

          Buvons français ! smiley  smiley


          • Jean-paul 20 juin 2014 13:28

            Zen

            Votre whisky est francais :)


          • Fergus Fergus 20 juin 2014 10:24

            Bonjour, C’est Nabum.

            Ce qu’il y a de bien dans l’existence, ce sont les différences de goût des uns et des autres. C’est ainsi que mon épouse et moi, atypiques à bien des égards, avons banni le vin rouge pour définitivement ne boire que des blancs et, à un degré nettement moindre, des rosés, avec une préférence marquée pour le pinot noir d’Alsace, que d’aucuns classent dans les rouges alors qu’il a tout le caractère d’un rosé bien charpenté mais pourtant léger à boire et tellement fruité, et pour l’arbois pupillin.

            Côté blanc, c’est vers l’Alsace là aussi que va nettement notre préférence, avec une prédilection pour le pinot gris dont il nous arrive d’accompagner un repas entier. Mais il va de soi que apprécions beaucoup également les sauvignons comme le sancerre et le pouilly fumé. Un peu moins les chardonnay, même s’il nous arrive de prendre plaisir à déguster un excellent chablis ou pouilly fuissé, voire un saint-romain, les meursault et cortons étant trop chers.

            Contrairement à mon épouse, j’ajoute à ces vins les crus du Jura dont je suis très amateur, qu’il s’agisse d’un assemblage de savagnin et de chardonnay ou de savagnin seul, avec une prédilection pour le vin jaune, et notamment pour l’incontournable château-chalon.

            Sans oublier les vins suisses, les dézaley (chasselas), les johannisberg (sylvaner), les malvoisie (pinot gris) et autres fendant (chasselas)... 

            Cela dit, il va de soi qu’en vivant en Bretagne nous sommes des habitués et des amateurs de muscadet. Il nous arrive même, de temps à autre lorsque nous passons dans le vignoble d’aller faire une petite dégustation du côté de Vallet ou de Basse-Goulaine.

            Santé !



            • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 16:47

              Fergus


              Tout sauf le Rosé pamplemousse !

            • kalachnikov lermontov 20 juin 2014 14:17

              Bonjour.

              C’est beau la France, non ?

              Je suis de Languedoc-Roussillon et vous recommande le Fitou. Je ne parlerais pas cépages et autres parce que je ne prends pas les choses ainsi. Pour moi, le vin c’est la poésie de la terre précipitée en flacon. Et donc, le Fitou, c’est la caillasse, le soleil, un côté épais et sanguin, et en même temps granuleux. Quand j’avale une gorgée, cela me fait cet effet-là, vraiment, des graviers qui descendent mon gosier. C’est bizarre de toute façon la dégustation de vin, sur le plan des sensations. C’est quelque chose de sensuel et de charnel, d’organique.
              Le Corbière aussi. Un vin étrange, agressif et hostile au premier abord. Au premier contact, il y a une sorte d’effroi qu’on traduirait presque par ’mon dieu,quelle piquette !’ car il a un côté en bouche assez abrasif. Mais il suffit d’une fois où vous êtes en état de le recevoir pour que votre opinion change. C’est la sauvagerie en fait qui vous a fait cet effet, on est peu habitué dans notre monde et notre mode de vie ouaté. Et le Corbières, eh bien, tout simplement ce sont les Corbières, un milieu assez hostile et peu peuplé, montagneux qui sépare l’Ariège de l’Aude. L’ours y vient en goguette, le loup y passe pour aller d’Italie en Espagne. Là-bas, un instant vous vous croyez en Ecosse et l’heure d’après c’est le Midi qui vous assomme. Ca a un côté désarçonnant, très montagne russe, fatigant. Mais cette fatigue est superficielle parce qu’on y revient et s’habitue à ces changements de rythmes sans crier gare. On croit avoir apprivoisé la chose mais c’est l’inverse, je crois,qui se passe.

              Je ne suis pas originaire d’ici mais ces vins ont fini par s’imposer à moi comme les meilleurs. Ce sont mes goûts évidemment, mes préférences. Bon, je ne crache pas sur le reste.
              Je bois essentiellement du rouge, parfois du blanc. Rarement du rosé (ici, les mercantiles essaient de nous convertir au rosé-pamplemousse à l’apéro !). Modérément, évidemment, et souvent en mangeant, ne serait-ce qu’un petit fromage local ou des olives, une charcuterie, un pâté. Des huîtres et des moules crues avec les blancs,celui de La Clape en particulier.


              • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 16:48

                lermontov


                Que d’amour pour ce vin qui nous unit tous

                Merci les amis

              • Jean-paul 20 juin 2014 18:18

                Pour ce vin qui unit le monde.


              • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 21:58

                Jean Paul


                Le vin unit une partie du monde

              • jmdest62 jmdest62 21 juin 2014 08:07

                bonjour CNabum

                « ...Le vin unit une partie du monde... »
                la bière en unit une autre partie , si j’avais votre plume j’en ferais bien l’éloge...

                @+


              • eugène wermelinger eugène wermelinger 20 juin 2014 18:24

                Il y a qq années un ami médecin a monté de sa cave quatre bouteilles, étiquettes cachées, on me demandant de choisir la meilleure : celle que nous allions boire. Il connaissait mes talents de « pendulant ». Je déterminais donc la bouteille adéquat.
                Réaction de mon ami : mais c’est la bouteille de rouge la plus chère de ma cave.
                Je la réservais pour une occasion exceptionnelle. Mais c’est la bonne occasion, alors à notre santé et notre amitié.
                Il est resté mon ami.
                A la tienne Désiré !


                • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 21:59

                  eugène wermelinger


                  C’est le pendule qu’il me faut 

                • Jean-paul 20 juin 2014 18:24

                  Nabum

                   Que d amour pour cette coupe du monde qui nous unit tous.

                  • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 21:59

                    Jean Paul


                    Pas de coupe du monde mais une bonne coupe de champagne quand vous voulez ! 

                  • 65beve 65beve 20 juin 2014 18:32

                    Bonsoir les amis de la vigne.


                    « Chez le marchand de vin du coin, je demande un canon de la bouteille.

                    Oh ! ce verre de vin frais, cette goutte de pourpre, cette tasse de sang !

                    J’en eus les yeux éblouis, le cerveau lavé et le cœur agrandi. Cela m’entra comme du feu dans les veines. »


                    Jules Vallès - le bachelier.


                    A la vôtre !

                    cdlt



                    • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 22:01

                      65beve


                      Ce bachelier devit grand et réussit fort bien sa vie

                      Le vin fait aussi de joli vieux 

                    • kalachnikov lermontov 20 juin 2014 22:02

                      En passant par la case insurrection.


                    • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 22:15

                      lermontov


                      Faire sauter le bouchon est parfois une nécessité que nous ne devrions pas perdre de vue

                    • Prudence Gayant Prudence Gayant 20 juin 2014 22:23
                      Demain, c’est fable dominicale.

                      • Prudence Gayant Prudence Gayant 20 juin 2014 22:25

                        Je crois bien que prudence gayant a l’esprit embrumée, demain c’est samedi ; au temps pour moi.


                      • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 22:26

                        Prudence


                        Demain c’est samedi 

                        Il sera question de ...
                        je n’en sais rien encore

                        Je me décide souvent le matin même

                      • Prudence Gayant Prudence Gayant 20 juin 2014 22:28

                        Attendons le petit-déjeuner, les idées viendront.

                        J’ai écrit attendons, mais c’est en général. 

                      • C'est Nabum C’est Nabum 20 juin 2014 22:31

                        Prudence


                        Les textes sont écrits, il faudra en chosir un

                      • Prudence Gayant Prudence Gayant 20 juin 2014 22:39

                        22h26 et 22h31 sont dans le même bateau ?


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