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La voix d’or

Comédie d’Éric Bu et de Thibaud Houdinière, avec Sandrine Seubille, Élodie Menant, Grégory Benchenafi, Marc Citti, Benjamin Egner, Charlie Fargialla, Pianiste : Stéphane Isidore ; Avignon, au Théâtre Actuel à 11h45

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Ce spectacle est un enchantement. Une comédie musicale envolée à la diable, tous les moments sont bons et gouteux et dans sa légèreté si douce, se raconte une généalogie tordue, complexe et douloureuse pour les protagonistes, à la manière des histoires mythologiques de la Grèce ou d’un démontage psychanalytique. Lier des ingrédients aussi éloignés l’un de l’autre avec autant de subtilité, de vivacité, relève vraiment du grand art et on ne peut que féliciter les deux créateurs Éric Bu et Thibaud Houdinière d’avoir réussi cet exploit. On se régale des chansons, des musiques, des danses, des situations, tandis que l’histoire dans laquelle on nous embarque est tissée de toute la tragédie humaine, à savoir que la famille est un idéal admirable et respecté, tandis que toutes les familles sont des nœuds de conflits, de dominations diverses et croisés…

Il y a un théâtre dans le théâtre, puisqu’on assiste à l’écriture de la pièce, écriture qui pour nous arrive directement sur scène. On se trouve sans cesse dans des registres hétérogènes, sans aucune gêne : on navigue dans les époques de la généalogie et on revient à la situation initiale de l’auteur qui écrit la vie de son producteur, en l’écoutant et traduisant ce récit en théâtre. Quelques perles dans les dialogues, comme cette version inédite d’un vieux proverbe : « vendre la peau de l’ours… est le meilleur moyen de s’obliger à le tuer » (cité de mémoire).

Pour couronner cette virtuosité, on peut savoir qu’il s’agit d’une histoire vraie… on peut aussi ne pas le savoir, ce qui était mon cas.

 

Éric n’a plus d’idées et quand Guillaume, son producteur, lui parle de son grand-père, Charles Gentes, surnommé la voix d’or, star des cabarets dans les années 50… il bondit… Et c’est parti… on passe par Paris, par l'Égypte, et sa révolution de 1952, les États-Unis… on voit passer Aznavour, Dalida, et même un hilarant Claude François… Ils chantent, ils dansent, ils jouent, ils sont tous formidables. L’histoire de la famille est torturée à souhait, méchanceté, aigreur, trahison, abandon… et se finit dans un éloge du pardon, que faire d’autre ? Qu’aurions-nous fait à leur place ? Toutes les comédiennes, et les comédiens sont épatants, sautant les époques, jonglant avec les rôles, chantant, dansant…

Un grand moment de théâtre populaire, simple et joyeux, riche et profond, une leçon de vie qui s’avale d’un trait comme une orangeade !

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