Enclenchons le retour vers la démocratie. Et bonne année
à tous.
(1/2) Notre
démocratie, celle que nous portons en nous comme ceux qui nous ont précédés,
celle dont ont entendu parler tous ceux qui par le monde ne l’ont jamais
connue, est en urgence, en urgence vitale une fois de plus. Elle a besoin de
notre oxygène et nous aussi. D’un empêchement faisons une force.
La leçon donnée
ici est un peu désincarnée. Il y a
plus simple et plus concret, plus âpre aussi,
fait de nos vies où nous n’avons pas les mêmes places ni en réalité les
mêmes droits et devoirs. Il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour
des canards sauvages.
→ Oligarchie (version soubassements et fonctionnements).Pouvoir
économique qui impose ses priorités et lignes rouges au pouvoir politique.
Pouvoir médiatique qui rassemble et associe pouvoir culturel, loisirs et
information, le pouvoir de la fabrication de l’opinion publique par le biais
des instituts de sondages dits instituts d’opinion. Et tout cela sous le
contrôle des mêmes mains. Bien sûr, il faut faire partie du club des milliardaires et ses
obligés ou collaborateurs. Sans oublier les pouvoirs de l’opposition politique
et des contre-pouvoirs sociaux réduits à leur plus simple expression. Des
institutions conçues pour tenir en respect le peuple et sa lucidité et ses
humeurs. Ainsi que, cerise sur le gâteau,
la présence essentielle, soigneusement bichonnée par les sondages et les
médias déjà cités (un réseau de médias lui est dédié), d’une extrême-droite
tenant le rôle d’épouvantail ou de roue de secours selon la fluctuation du niveau de crédibilité des politiciens aux
commandes.
→ Oligarchie (version sociale
et économique) : Des niches fiscales qui vont bien, un régime d’impôts dégressif au
profit des fortunés et pesant en proportion pour l’essentiel sur les classes
moyennes et populaires ainsi que sur la consommation. Et quand même une fraude
fiscale plus que conséquente des nantis par ailleurs gâtés par une offre
généreuse en optimisation fiscale. Récompenses indispensables pour qui a le
mérite de gagner beaucoup d’argent. Une bonne gestion budgétaire, privatisation
des profits et socialisant des pertes, tant que cela passe. Des services
publics à la portion congrue afin d’éviter le gaspillage. Un coût du travail à
contenir et un droit du travail toujours plus souple pour que tout ce qui
précède soit possible.
Rien de bien nouveau sur notre société aux apparences
bien entretenues mais toujours bon à rappeler quand se déploie la comédie
droite (version macronie et autres)/extrême-droite qui se challengent autant
qu’ils se soutiennent en nous croyant encore plus bêtes que ce dont ils rêvent,
présumés incapables de voir qu’ils sont aux services des mêmes oligarques.
Un monde où 10% d’entre nous possèdent 50% du
patrimoine, 50% (dont les 10 % précédents) qui
possèdent 92% et 50% qui se débrouillent avec les 8% restant sans
oublier ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose (référence INSEE).Une réalité
tellement vertigineuse que nous avons du mal à nous la représenter. Eh oui, c’est
nous qui avons généré toute cette richesse
si bien répartie. Il y a de quoi nous faire réfléchir quand on essaie de
nous culpabiliser avec nos salaires toujours trop élevés, nos services publics trop coûteux
comme nos retraites, nos chômeurs trop indemnisés, nos pauvres trop fraudeurs,
la faute à l’immigration qui explique
tout, la dette que nous devons (qui doit à qui ?), le manque d’argent
endémique nous dit-on comme excuse à
toute ambition réformatrice. Un monde qui, faute de placer au premier plan de la
réflexion et de la décision, l’intérêt général et la responsabilité politique,
condamne toute réelle efficacité écologique et toute réflexion commune sur
notre avenir géopolitique. Que nous reste-il ?
N’oublions pas, la république des oligarques a besoin
d’une droite qui a besoin d’une extrême-droite qui a besoin des oligarques.