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Commentaire de velosolex

sur Les barrages : des ouvrages hydrauliques singuliers


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velosolex velosolex 7 décembre 2019 11:55

@velosolex
Très intéressant, cet extrait d’un jounnal local datant de 1931, et montrant que l’opposition existe déjà, et que les paysans ont une vision déjà très claire des enjeux, et de l’écologie, à une époque où ce mot n’existe pas. 
(source Ouest-Eclair du 28/02/1931) : Dans les monts d’Arrhée - Le projet de barrage de l’Ellez provoque une émotion considérable dans la région
QUIMPER, 27 février. - (De notre rédaction).
« Nous sommes menacés dans nos biens, dans nos personnes... Bientôt, si l’on n’y met garde, nous devrons quitter, nous et nos enfants, la maison qui nous a vu naître, notre petite ferme, la terre à laquelle nous tenons tant, puisque ce sont nos vieux qui l’ont faite. Nous sommes seuls devant la coalition... et voilà que nous nous y sommes pris un peu tardivement.
« Nous ne savions pas  ». Et ces rudes paysans de la montagne et du marais parlaient avec un accent de sincérité qui sortait, on le sentait bien, du fond du coeur. Ils nous étalèrent leurs raisons de protester, les griefs accumulés, en termes souvent naïfs, mais réfléchis, pesés, marqués au coin de la réflexion et du bon sens.
Mon Dieu, connaissant les faits comme nous les connaissions, qu’auriez-vous fait à notre place ?
M. Berthélémé nous dit : « A la fin de février, nous organisons, à Brennilis, une grande réunion de protestation. Nous comptons sur vous ».
Nous promîmes, et voilà pourquoi nous avons pu faire connaissance - de près - avec le pays de la montagne, et étudier sur place les faits de la cause, comme disent les avocats.

Nous ne nous plaignons pas de notre voyage. Brennilis n’est certes pas l’Eden souhaité par les sybarites désireux de se créer une sorte de paradis sur terre. Son bon recteur, M. l’abbé Gargadennec, qui, depuis huit ans, avec un dévouement admirable, évangélise la paroisse, ne nous démentira pas, ni ses paroissiens non plus - du moins ceux qui ont pris contact avec les autres régions. Mais, qu’à cela ne tienne. Si, sur les hauts sommets, la température, comme le paysage, sont, en ces jours d’hiver, quelque peu réfrigérants, ils n’en gardent pas moins un charme, un attrait particuliers.
Nous comprenons que l’on puisse s’attacher à ce coin de notre sol, à cette solitude, à cette nudité, à ces champs, à ces prés, à cette tourbe, à cet immense marais, à cette montagne que domine la chapelle de Notre-Dame. Et puis... N’est-ce pas ! Tout cela, c’est le sol natal. Où les pères ont créé, les fils se doivent de continuer leurs entreprises.


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