Bonjour,
philippe baron-abrioux
Il
est tentant de porter un regard condescendant sur les citadins « ignorants » des choses de la campagne.
Mais peut-on leur reprocher cette ignorance dans une société dont le rythme ne
cesse de s’accélérer de décennie en décennie ? Même chez les paysans, mis
à part quelques vieux exploitants arc-boutés sur d’anciennes techniques et des habitudes
surannées, le contraste est saisissant entre les Modernes, hyper-mécanisés sur
des monstres de 250 CV et les Anciens qui, au tournant des années 60, en
étaient à abandonner la moissonneuse-lieuse tractée par un bœuf ou un cheval
pour un tracteur Massey-Harris ou Renault de 50 CV ?
Dans
un texte intitulé 1957 :
Jour de batteuse, j’ai raconté une de ces journées particulières si
pleine de vie et depuis belle lurette oubliée par les jeunes agriculteurs. Et
encore ai-je fait appel en cette occasion à ce que j’ai personnellement connu :
avant-guerre, donc pas très longtemps avant, il était encore des paysans qui battaient
leur récolte de céréales au fléau comme au Moyen Âge ! Eh oui, les temps
changent. Sans doute trop vite, et de manière trop radicale pour que nous
puissions garder le souvenir collectif de ces temps si proches et pourtant si
différents !
Cela
dit, comme Alinea, il m’arrive d’être agacé par des comportements qui me
paraissent stupides. Mais il ne faut pas se faire d’illusions, le phénomène va
s’aggraver : l’aîné de mes petits-fils a 8 ans et il ne connaît quasiment
rien de la campagne : en revanche, et bien qu’il ait chez lui interdiction
de se servir des smartphones de ses parents et de l’ordinateur (sauf pour
alimenter le site de son école de réflexions personnelles), il connait la majeure
partie des applications et est capable de dépanner sa mamie ou son papy lorsqu’ils
rencontrent un problème, de quelque nature que ce soit. Impressionnant !