@pipiou
Étudier l’histoire de l’URSS, c’est l’étudier aussi avec le regard que les Russes d’aujourd’hui portent sur leur propre passé, et il se trouve qu’il est tout à fait à l’opposé de celui de l’Occident, et du votre en particulier, mais qui se fie à la « doxa » médiatique occidentale.
A partir des premières « réformes » de Khrouchtchev, allant déjà dans le sens du capitalisme, et jusqu’à la « perestroïka » de Gorbatchev, qui a achevé le « travail », il a donc fallu plus de 30 ans pour en venir à bout, et l’URSS était encore la 2ème puissance mondiale, au moment de son « effondrement »-liquidation...
Echec incontestable, certes, mais tout aussi incontestablement, échec très relatif, à moins que vous ne soyez particulièrement de mauvaise foi... Ou particulièrement aveugle aux réalités historiques !
Communiqué de TML pour le centenaire d’Octobre :
"Les
capitalistes occidentaux ont réussi à persuader leurs peuples que
l’URSS fut un échec d’un bout à l’autre, comme modèle de
développement…
Alors
que potentiellement, lors de sa dissolution, en 1991, elle était
encore la seconde puissance mondiale.
Son
effondrement devait être la « fin de l’histoire », la « libération
des peuples de l’Est », le « développement économique par le
capitalisme », etc…
Aujourd’hui,
plus d’un quart de siècle après cette « libération », plus de
55% des Russes, même selon les instituts de sondage US, s’affirment
nostalgiques de l’URSS, et Lénine et Staline y sont encore
considérés parmi les chefs d’État russes les plus populaires,
avec Poutine, alors que Gorbatchev et Eltsine sont carrément honnis,
que cela « choque » l’Occident ou non !
Pourtant,
le retour au pouvoir d’un parti communiste, même s’il en est
d’influents, n’y semble pas imminent.
Gorbatchev,
liquidateur de l’URSS en 1991, avait déjà depuis des années
livré officiellement l’économie de son pays aux bandes maffieuses
constituées par les gangs tout droit sortis des anciens goulags.
C’était ce qu’il prétendait être la « perestroïka »
(reconstruction) !! Parachevant cette ruine économique tragique et
entraînant un appauvrissement généralisé de la population, sous
l’ère Eltsine, ces gangs, les futurs « oligarques », se sont
affrontés de manière sanglante pendant des années, jusqu’à ce
que le clan Poutine, issu du KGB, prenne le dessus et impose son
ordre, toujours en place, depuis 1999. Aujourd’hui, la Russie reste
un état capitaliste « émergent », capable de défendre
militairement son indépendance, mais d’une puissance financière à
peu près équivalente à celle de l’Espagne, infiniment plus
petite…
>>>Aujourd’hui
la Russie Soviétique qui suscite la nostalgie n’est donc pas
celle, dégénérée, de Gorbatchev, déjà ravagée depuis longtemps
par le capitalisme, …mais bien celle
qui est sortie de terre à l’issue de la Grande Révolution
d’Octobre, il y a cent ans.
>>>Celle
qui a émergé du néant, saignée à blanc par la 1ère guerre
mondiale, puis par la guerre « civile », guerre
soutenue en fait par toutes les puissances impérialistes
occidentales, dont la France.
>>>Celle
qui, dès 1917, organisait
le pouvoir des Soviets, assemblées ouvrières et paysannes sur la
société,
alors que
chez nous « démocratie » rime encore avec ploutocratie,
oligarchie et surtout duperie !
>>>Celle
qui, en 20 ans, est devenue, à partir d’un pays totalement ruiné,
une puissance
économique industrielle capable de résister à l’Allemagne Nazie,
puissance dominante en Europe, et de la vaincre !
>>>Une
nouvelle fois ruinée par cet effort immense, l’URSS se releva à
nouveau en quelques années, sans déchoir de son rang de deuxième
puissance mondiale
Mais
avec les « réformes économiques » de Khrouchtchev, en
fait déjà un rétablissement déguisé du capitalisme, s’ouvrira
une ère de stagnation économique et de recul social, parachevée
sous la « perestroïka » de Gorbatchev.
Néanmoins,
de nombreux acquis sociaux de la première période y ont longtemps
perduré,
et suffisamment pour que l’on puisse comprendre à la fois la
nostalgie actuelle et la méfiance à l’égard des divers
« communistes », héritiers de l’ère Gorbatchev, bien qu’ils
fassent mine de s’en défendre et n’hésitent pas à se référer
formellement à Lénine et à Staline pour tenter de récupérer leur
prestige de leaders historiques.
Les
véritables communistes sont parfaitement conscients des légendes
noires, mensonges et calomnies déversées par la bourgeoisie pendant
des dizaines d’années sur leur propre histoire. Ils ne se
contentent pas de proclamations nostalgiques mais tirent, dans un
esprit critique constructif, les leçons utiles de l’histoire de
l’édification de l’Union Soviétique, qui a rayonné un temps
sur le tiers de la planète.
Leur
but n’est pas de la reconstituer en l’état, mais de construire
un nouveau projet d’alternative prolétarienne, à la fois digne du
Grand Octobre et capable de répondre, en 2017, au chaos de la crise
du capitalisme ainsi qu’à sa mascarade de démocratie, et
notamment en Macronie !"