Pour être clair voici des éléments du dossier technique
1) avis du groupe technique relatif aux appareils sous pression :
« Propriétés mécaniques du matériau retenues à la suite du programme d’essais
Afin de caractériser le matériau ségrégé, Areva NP a mené un programme d’essais destructifs portant sur des calottes sacrificielles, dont le Groupe permanent a analysé la représentativité. Le Groupe permanent souligne l’ampleur de ce programme. Les différences dans l’élaboration des calottes conduisant à des variations des propriétés mécaniques de l’acier qui restent limitées mais qu’il est difficile d’évaluer avec précision, le Groupe permanent considère que l’appréciation des propriétés du matériau doit se faire selon une démarche conservative »
Traduction les mesures de propriétés mécaniques sont dans les marges habituelles, - on s’en doutait une légère variation de la concentration de carbone en joints de grains ne va pas avoir d’effet majeur sur les caractéristiques mécaniques-.
Dans ce genre de démarche politique (avec la complicité de nombre de techniciens carriéristes) on en revient toujours au principe de précaution à l’utilisation sélective.
2) On finit tout de même par en venir au vrai paramètre sensible, c’est à dire la tenacité soit schématiquement le résistance à la propagation d’une fissure.
Citation du groupe permanent de sûreté nucléaire :
"Le Groupe permanent considère que la démarche
suivie intègre des conservatismes significatifs concernant les propriétés
mécaniques du matériau déduites des essais sur les calottes sacrificielles et
intégrant une hypothèse de vieillissement, les chargements pris en compte et
les caractéristiques des défauts postulés ; cette démarche permet donc de
conclure que le matériau présente des propriétés mécaniques d’un niveau
suffisant pour prévenir les risques redoutés et assurer l’aptitude au service
des calottes.«
On notera que dans les chargements on ne mentionne pas le flux neutronique parce que pour les couvercles et fond de cuve, ces flux, la composante rapide, ne sont pas à des niveaux sensibles.
Conclusion : la démonstration a été faite qu’il n’y avait pas de problème de dimensionnement et que le risque d’aggravation de fissures éventuelles (non présente sur les couvercles et fond de cuve en l’état actuel) du à la légère déviation de concentration en carbone n’existait pas.
L’imposition d’un changement de couvercle est purement une mesure politique. Le prétexte, difficulté d’inspection due aux nombreuses traversées, - barres de contrôle.. -, peut s’appliquer à tous les couvercles des réacteurs REP.
Enfin, il n’est pas fait mention du fait que la fabrication d’un nouveau couvercle pourra/devra éviter de légères variations, sous forme de ségrégations, en concentration de carbone aux joints de grains.