Considérer que le genderisme aurait quelque prétention ou dimension scientifique,
c’est méconnaître les fondamentaux de cette constellation idéologique, ainsi
que ses ascendances idéo-philosophiques. A ajouter, le fait que l’esprit
scientifique est étranger aux éminences et théoriciens genderistes :
principalement des littéreux ayant fait une indigestion de post-structuralisme,
French Theory, déconstructionisme et autres manifestations de la faillite
postmoderne en termes d’intelligence et pensée. De cette bouillie idéo-philosophique
est issu un des fondamentaux du genderisme : à savoir la réfutation de toute
objectivité scientifique :
soit parce que A. (version soft) l’objectivité
scientifique est elle-même une construction culturelle associé à un paradigme
donné (matérialisme),
soit parce que B. (version orthodoxe hardcore) l’objectivité scientifique
en soi serait elle aussi un medium de la domination mâle (branche féministe du
genderisme), soit de la domination hétérosexiste (branche queer du genderisme).
Partant de là, les études scientifiques même les plus objectives possibles
ne changeront rien aux positions du genderisme : puisque supposémment biaisées
idéologiquement dès le départ : ergo les références scientifiques dans ce genre
de débat sont généralement le fait des « idiots utiles » du
genderisme qui envisagent ce courant
comme synonyme ou identique aux mouvements féministes/queer « traditionnels »
eux fondés sur la revendication d’équité, et non pas la déconstruction de toute
singularité culturelle ou humaine.
Pour faire court sur le distingo à apporter entre les mouvements féminisme/queerisme
à revendication d’équité et le genderisme : les premiers relèvent de doctrines
idéologiques/morales en quête de traitement égal (pour les femmes, les homos,
trans, etc…) ne se fondant sur aucune proposition définitive en matière de
questions de psychologie, biologie, etc… encore ouvertes et étudiées.
Le genderisme lui se fonde sur une doctrine précise avec trois propositions
fondamentales :
1. les différences entre hommes et femmes n’ont rien à voir avec la
biologie mais sont socialement construites
dans leur intégralité (
« le pénis est une construction sociologique » selon la papesse Butler)
2. les motivations humaines au sein d’une société sont déterminées par une
seule chose : le Pouvoir, et c’est
donc en termes de relations/luttes de pouvoir que tout doit être entendu et
expliqué
3. enfin, les interactions entre individus sont déterminées non pas par les
motifs des individus interagissant en tant que tel, mais par des motifs de nature « groupale » à savoir dans le cas qui
nous intéresse : la domination supposée du genre mâle sur le genre femelle. Donc
un homme interagit avec une femme non pas sur la base de quelque motif
personnel, mais exclusivement en fonction de son appartenance au groupe mâle et
à fin de pouvoir.
Le point 1. à savoir la nature supposément et exclusivement construite des
différences hommes/femmes/autres suffit à montrer l’absurdité du genderisme,
encore plus lorsque lui est associé malhonnêtement l’idée de la revendication d’équité :
si le pénis est une construction culturelle, que dire de l’égalité de
traitement ou de l’universalité des droits : abstractions dont la mesurabilité
est nettement moindre que celle de n’importe quel pénis ? Bien entendu, ce constat ne pose de problème
qu’aux idiots utiles du genderisme dont les motivations (égalité de traitement)
sont certes louables mais très éloignés de celles des théoriciens genderistes pour
qui la question n’a jamais été celle de l’universalité des droits puisqu’ils appartiennent
le plus souvent à l’école du nihilisme moral, et quand ce n’est pas le cas à
celle du relativisme éthique ou moral…ce qui laisse présager de la nature des
futurs « débats de société » auxquels nous serons confrontés lorsque le
genderisme sera devenu mainstream.