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Accueil du site > Actualités > Société > Comment aider l’enfant à devenir lui-même ?

Comment aider l’enfant à devenir lui-même ?

François de Singly propose un livre de moraliste progressiste, à rebours du discours ambiant catastrophiste : la régression fondamentale, anthropologique est en route… Il fait une comparaison avec le métier de voyagiste. Autrefois, l’enfant devait se soumettre à l’ancienneté et à l’autorité des adultes pour recevoir l’héritage en silence, gage de son respect. Maintenant, les évolutions technologiques obligent à pratiquer un mode coopératif d’éducation : l’enfant construit sa part d’héritage dans ce que les adultes lui proposent. Cette éducation « coopérative » est, en fait, aussi ancienne que les réflexions sur l’éducation. Montaigne écrivait à propos des précepteurs : « Quelquefois luy ouvrent le chemin, quelquefois le luy laissent ouvrir. Je ne veux pas qu’il invente, et parle seul : je veux qu’il escoute son disciple parler à son tour. »

Le métier de parent a bien changé. Au lieu de réclamer le retour de l’état d’esprit ancien, enjolivé d’une réputation sans taches, François de Singly nous présente ce nouveau « métier » par une analogie avec le métier de voyagiste.
 
Il est impossible qu’une chose ou qu’un phénomène disparaisse et ne soit remplacé par rien. Le thème de la crise, de la perte des repères est un thème permanent, contre lequel l’effort de pensée doit lutter en faisant le tri dans la doxa et en voyant la singularité du moment, de chaque moment. La démission des parents, si facile à dénoncer, ne se voit guère si l’on prend en compte ce qu’ils font et non pas ce que faisaient les parents hier et qu’ils ne font plus. Les modes d’éducation pratiqués maintenant sont pourtant anciens. Hermann Hesse, par exemple, en 1922 écrivait dans Siddharta la valeur de l’expérience par rapport à la transmission (la mémoire) ; Korczak, en 1929 : « l’enfant préfère se débrouiller seul, mais si c’est trop compliqué, il demande conseil. Il a alors besoin d’un informateur poli. »
 
Nos critères de pensée sont bouleversés ? Eh bien, voyons ce qu’il se passe vraiment, au lieu de déplorer que l’on ne reconnaît plus rien et que, du coup, ce qui se passe et qui nous entoure relève de la destruction, seulement de la destruction.
Si l’éducation était un voyage, le voyage organisé a laissé la place au voyage à la carte. Les enfants devaient être « bien élevés », obéissants et polis. Maintenant, ils doivent être autonomes et apprendre de l’expérience et non plus de la seule soumission aux adultes. Bien des moralistes passéistes y voient l’abandon de tout, lié à « mai 68 ». Cette transformation ne provient pas que des penseurs comme Dolto ou Neill (libres enfants de Summerhill), elle est aussi liée au développement des médias de masse, radio, jeux vidéo, Internet…
 
Les parents doivent maintenant donner un cadre aux expériences des enfants, proposer des voyages, vérifier les voyages entrepris, être disponibles en cas de problème… (p28) Ils doivent être attentifs à la singularité de chacun de leurs enfants. Les enfants ne sont plus seulement filles de ou fils de…
 
L’interdit de l’inceste semble donner une allure scientifique (universelle) à l’éducation autoritaire et valider cette idée que l’on abandonnerait l’éducation au profit d’une confusion, une indistinction des générations… cette indistinction n’est pourtant pas en vue : se développe une culture jeune qui crée césure entre les générations et tend à constituer les jeunes en classe sociale.
 
Durkheim est un fondateur de cet état d’esprit qui considère l’autorité comme seule structure possible de l’éducation : l’individu ne vaut que par l’universel qu’il porte en lui, c’est-à-dire la Raison. « Je ne suis certain de ne bien agir que si les motifs qui me déterminent tiennent à ma qualité d’homme in abstracto ». Il faut donc dégager l’enfant de sa gangue locale et personnelle pour qu’il atteigne la Raison. Denis Meuret, dans Gouverner l’école, a exploré l’attache de la France à Durkheim et des USA à Dewey dans une comparaison des systèmes scolaires de ces deux pays, comparaison qui fait apparaître une formidable inadéquation de notre système au monde actuel.
 
Il faudrait, au lieu de regretter les neiges d’antan, décrire et valoriser ce qu’il nous faut faire et tenter de décrire ce voyage-découverte que constitue l’éducation d’un petit d’homme de nos jours. François de Singly s’y emploie. Les changements scientifiques et techniques ont disqualifié la reproduction à l’ancienne : Le Progrès n’est plus cumulatif et n’est pas nécessairement tourné vers le bien. Nous ne sommes plus des nains sur les épaules des anciens. Transmettre, simplement transmettre, ne garantit ni l’amélioration des conditions de vie, ni le perfectionnement de la conscience philosophico-politique, qui est la valeur « absolue » de l’humain. Les moyens électroniques de communication et d’échanges ont permis de créer une culture générationnelle : la contemplation et l’admiration des œuvres du passé ne suffit pas et parfois n’est pas ressenti comme nécessaire, par les jeunes. L’injonction sociale à devenir soi-même devient la règle. On a quitté le taylorisme où chacun pouvait choisir la couleur de sa voiture, pourvue qu’elle soit noire. L’enfant est doué de raison et il doit être écouté. Cela ne rend pas inopérante l’éducation familiale, comme le craignent certains, Aldo Naouri en tête. L’ordre générationnel ne serait pas respecté si l’adulte fait comprendre ce qu’il demande à l’enfant. Durkheim était déjà dans cette ligne : l’autonomie ne s’apprendrait que par l’hétéronomie (la dépendance servile) qui serait indivisible. Les limites de la toute puissance seraient externes jusqu’à ce que l’esprit de disciplines soit intériorisé et qu’elles deviennent "évidentes".
 
On est passé de l’idée de discontinuité à l’idée de continuité entre les âges. C’est d’ailleurs un des points fondamental de la pédagogie Freinet : l’enfant est de même nature que nous (invariant n°1). L’éducation a changé de registre, passant de l’identification à l’expérimentation nous dit aussi Galland. Les parents doivent fixer un cadre à l’intérieur duquel l’enfant exerce sa liberté, d’expression, d’essais-erreurs... de composition de son propre programme. Ils doivent organiser : la sécurité d’abord, la vie commune, les rythmes quotidiens et les règles de circulation hors de la maison, la scolarité enfin, sa place et sa valeur. Le cadre est discutable, pour une part, de façon à être admis et intégré aussi dans le processus d’apprentissage de l’autonomie par l’expérience (les limites du cadre et de son contenu sont parfois indécidables). Enfin, rien d’irréversible ne doit être accompli par le jeune. Les parents doivent aussi fournir les ressources de ce voyage-découverte : l’autonomie s’apprend ; les parents doivent assurer sécurité, consistance… François de Singly traite de la fessée, là encore, près de Freinet : « Etre plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres. » (invariant n°2)
 
A l’inverse des moralistes qui ont pignon sur rue et interprètent toute nouveauté comme perte, fuite et destruction insidieuse des valeurs fondamentales de la civilisation, François de Singly se situe en moraliste progressiste. Les relations nouvelles entre les jeunes et leurs aînés (pris au sens étymologique : qui sont nés avant) ne sont pas soumis à un système binaire : ou le puiné se soumet en attendant de devenir lui-même un aîné ou tout fout le camp. Ces relations sont complexes et le droit d’inventaire des petites personnes peut et doit s’exercer dès le plus jeune âge. Des aînés forts et sûr d’eux n’en seront pas inquiets et ne tenteront pas d’opposer leurs cris d’effroi devant l’émergence de cette étrange nouveauté. Des aînés forts et sûrs d’eux organiseront la transmission dans les formes nouvelles, ils composeront cette transmission, avec et par la construction de l’enfant. S’ils sont sûrs d’eux, ils le feront sereinement.
 

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45 réactions à cet article    


  • Leila Leila 25 septembre 2009 10:54

    Excellent article qui devrait redonner du courage aux parents qui ont démissionné devant la complexité du monde où nous vivons.

    Référence du bouquin svp ?


    • Orélien Péréol Aurélien Péréol 25 septembre 2009 12:18

      Voici les références du livre : Comment aider l’enfant à devenir lui-même ? Eléments de réponse, François de Singly, Ed Armand Colin, Paris 2009, 151p


    • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:33

      les parents qui ont démissionnés c’est qu’ils ont été démissionnés par leur propres parents....c’est l’impasse culturelle....et c’est une chaine sans fin, un peu comme le karma....et le rouge carmin...

      « Oh stetit cruella puella in rota tuniqua. »

      Pour sortir du karma et de la détermination, il serait bien de sortir des cadres, comme celui de votre propos qui est d’une ex-complexité parfaite smiley

      commons thinkings.


    • Orélien Péréol Aurélien Péréol 30 septembre 2009 23:16

      En fait, le livre paraît demain (je n’avais pas fait attention) et de Singly a donné un interview au Monde : http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/09/29/francois-de-singly-l-accompagnement-a-supplante-l-obeissance_1246749_0.html


    • Marc Viot Marc Viot 25 septembre 2009 11:12

      Vivement des écoles de parents en formation continue ...


      • monbula 25 septembre 2009 12:09

        Viot

        Une excellente idée de votre part, j’y suis pour.
        Reprenons la parole.


      • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:57

        l’école devrait en effet proposer aux futurs parents un éclairage sur leur futur rôle de parents, le savoir est plus complexe , en effet , que le livre.

        La question est ancienne :« Qu’elle école pour quelle société ? »...

        Le modèle républicain est sans fins d’autant que le monde a changé.....


      • Dolores 28 septembre 2009 17:47


        Je crains qu’une école des parents soit insuffisante ! D’ailleurs, en est-il réellement besoin ?

        Point n’est besoin d’éduquer un enfant pour qu’il reste et devienne lui-même.
        C’est un adulte miniature qui sait déjà tout ce qui doit être su dès qu’il vient au monde.
        Les parents ne sont là que pour lui offrir un toit, la nourriture indispensable, le vêtir de marques et obéir au moindre de ses caprices.

        A peine né, il possède le discernement et l’expérience qui lui permettent de faire ses propres choix, c’est d’ailleurs pour cela qu’on recommande la « négociation » qui fait qu’un parent ne peut jamais dire « non » à un enfant sans passer pour le pire des bourreaux.

        Tout ordre fait souffrir le bambin, alors ne lui en donnons pas.

        Apprendre le fait souffrir aussi, ne l’envoyons plus d’autorité à l’école, ce lieu de maltraitance ( ainsi que je l’ai lu dans un autre article du même acabit).

        Bref, laissons le croître à sa guise afin qu’il devienne un despote sans respect ni politesse,un être agressif et violent quand la société refusera, elle, de se plier à ses désirs comme à des ordres et à ses attentes de satisfaction immédiate.

        Nous voyons déjà le résultats et les dégâts provoqués par une une telle attitude à l’égard de l’éducation dans l’enfance : de jeunes et des adultes déboussolés dont on dénoncera par la suite, mais trop tard, le manque d’éducation ou la violence, ou les deux.

        Balivernes que tous ces discours pseudo-psychologiques sur l’éducation le plus souvent faits par des personnes qui ne connaissent les enfants que de très loin.

        Le but de l’éducation n’a jamais été de maltraiter mais de mettre des limites entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

        Je me pose toujours la question de savoir comment ont bien pu faire les parents d’antan.
        N’aurait-ils éduqué que des imbéciles, des adultes tarés par une éducation traumatisante ?

        Bientôt plus personne ne sera plus capable d’élever et d’éduquer un enfant si on les écoute et si l’on prend leurs divagations pour argent comptant : il faudra un permis d’aptitude à procréer et à éduquer pour produire toujours plus d’ enfants « sauvages » !

        Être bien éduqué est devenu insupportable pour de gros nuls qui ne l’on pas été.


      • monbula 25 septembre 2009 12:14

        Merci pour le Prof auteur

        Merci de recadrer les adultes et de porter une nouvelle respiration.

        Qui a dit que les Profs étaient des cons. ?


        • rocla (haddock) rocla (haddock) 25 septembre 2009 13:02

          Et en français parlé , il dit quoi ce nartic ?


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:13

            ben...il dit cet article que le puiné va se retrouvé baisé par le cadet.... smiley

            Aurélien, celui qui vaut de l’or, c’est le sens de ce prénom...très bon prénom. Article bien écrit....

            « Comment aider l’enfant à devenir lui-même ? »
            Vaste programme, qui consiste à libérer les adultes de leur propre enfance afin que leur progéniture accède à l’autonomie.... ?

             smiley

            bien, je blague.....enfin pas tout à fait....


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:15

            euh....« se retrouver »......

            « Dis-moi Céline pourquoi n’as tu jamais pensé à te marier  »


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:17

            ....et que l’ainé, va tanner le puiné.....et que les bessons, vont gicler la parentèle smiley


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:19

            ...surtout si les bessons sont roux, sourds et aveugles smiley


          • monbula 25 septembre 2009 14:32

            Diedérick

            Pas marié, dépêche toi, elle t’attend.


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:35

            merci joli synchrone....tu es qui ?


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:51

            Dis-moi Monbula, je lis que ’tu fais dans la noix’....c’est juste une question...« Est-il vrai que les racines du noyer sécrète une substance malicieuse pour les autres plantes qui voudraient essaimer au alentour de son enracinement ? »


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:52

            « aux alentours » merci de corriger...


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:53

            autre question Monbula :« N’aurais-tu pas une Macrine dans ton entourage ? »


          • monbula 25 septembre 2009 15:53

            Pour Diederick

            Je ne fais pas dans la noix . Relisez mon post, Monsieur et pour la question piège. , adressez-vous à un ingénieur agronome ?


          • Antoine Diederick 25 septembre 2009 15:56

            passes ton chemin....


          • monbula 25 septembre 2009 16:04

            Merci mon Grand ?

            Et n’oublie pas cherches-toi un ingénieur agronome ?


          • crazycaze 25 septembre 2009 13:23

            Très bon article qui tente de mettre un terme avec les affirmations simplistes d’une vision archaïque dans laquelle l’enfant n’est que le fruit des méthodes éducatives parentales. On en n’est effectivement très loin, tout comme les croyances en un déterminisme génétique ou que tout se joue à l’âge playskool !! 

            Je vous conseille un livre intéressant « Pourquoi nos enfants deviennent ce qu’ils sont » de Judith Rich-Harris. J’ai eu dans mon cadre professionnel l’opportunité d’étudier sa théorie de la socialisation par le groupe (1995) - en VO . Même si on peut lui faire pas mal d’objections, cela reste une approche digne d’intérêt.

            Pour ma part, la conception proposée par Urie Bronfenbrenner, qui représente le développement de l’enfant comme le fruit des interrelations entre différents systèmes enchâssés (depuis son milieu familial jusqu’au système le plus vase, le macrosystème socioculturel) donne une vision plus exacte de la construction de l’enfant.

            Les enfants ne se construisent pas uniquement au travers des relations avec les adultes (parents, grands-parents, etc.), ou même avec leur fratrie, mais aussi avec leurs partenaires éducatifs (enseignants, entraîneurs, etc.), mais aussi pour la plupart des enfants et de façon de plus en plus importante au cours de son développement dans ses relations avec ses pairs, ses camarades de jeu, et aussi en accédant à différentes sources d’informations (du livre à internet).

            N’accordez aucun crédit à Aldo Naouri, psychanalyste, dont les cadres de référence sont arbitraires et fondés sur ses croyances dans la théorie psychanalytique, pourtant remise en cause par la plupart des psychologues du développement, qu fondent leurs opinions sur des études rigoureuses du développement de l’enfant.


            • de singly 4 octobre 2009 18:54


              Merci de rappeler cette référence que j’ai oublié dans mon livre. Lorsqu’on écrit, on essaie de mobiliser tout ce que l’on peut mais en même temps on en oublie, involontairement toujours, surtout dans le cadre d’un « essai » moins chargé en bibliographie

              François de S


            • Jiache 25 septembre 2009 13:47

              Le rôle de tout parent est d’aider son enfant à se « détacher » progressivement et à gagner en autonomie. C’est un travail quotidien et difficile. Ce n’est ni par le laisser faire, ni par un abus d’autorité que l’on y arrive. Je m’interroge sur quelques pratiques parentales qui me semblent déstabilisantes pour l’enfant, par exemple :

              • Comment se fait-il que des préados aient la télé / console / PC dans leur chambre ? Ne vaudrait-il pas mieux que les parents aient un contrôle sur ce genre d’activité, ne serait-ce que pour en parler et connaitre les horaires de coucher de leurs progénitures ?
              • Comment se fait-il que l’autorité scolaire soit remise en cause devant les enfants (que cette autorité ait tort ou raison n’a aucune importance) ?
              • Comment peut-on, en tant, que parent demander à son enfant de 6 ans de prendre ses responsabilités, les parents étant justement la pour expliquer et non pour laisser faire ?
              • Dernier exemple : j’entendais l’autre jour une maman dire à sa petite : « que veux tu manger ce soir ? » Un gamin de cinq ans ne peut pas répondre à cette question : il est même mis en danger. La question rassurante eut été : « Pour ce soir, tu préfères ci ou ça ? » La, il y a un choix, c’est plus rassurant.

              Bref, pour qu’un enfant devienne autonome, il a besoin de cadres.

              • crazycaze 25 septembre 2009 15:34

                Vous avez complètement raison.

                Pour le premier point effectivement le rôle de tout parent, qu’il soit humain ou animal vivant en société, est d’assurer la fonction d’étayage, cad accompagner l’autonomie de l’enfant, non seulement en assurant ses besoins primaires tant qu’il nest pas en mesure de les assouvir par lui-même, et en lui servant de modèle et/ou lui enseignant l’adoption de comportements adaptés à la société.

                En termes de pratiques pédagogiques, cela consiste en ce que les nords-américains désignent par « authoritatives », cad une éducation à la fois faite de contrôle et d’affection. Les pédagogies de laissé-faire, autoritariste ou inconsistante (cad tantôt laxiste tantôt autoritaire) sont néfastes au développement l’enfant.

                Les parents qui n’osent pas s’opposer à leurs enfants ne leur rendent pas service. Tout comme ceux qui sont hyper-contrôlants, les responsabilisent avant l’heure, les submergent d’activités, ou visent à travers leurs performances scolaires une évaluation de leur efficience en tant que parent, au détriment de l’équilibre psychologique de l’enfant.

                De même, en remettant en cause l’autorité du prof d’école devant eux, ils les mettent dans une position difficile, « le cul entre deux chaises » ! Mais il faut aussi savoir écouter l’enfant, dans la formulation de ses griefs à l’encontre de l’enseignant, qui peut se montrer injuste... comme les parents eux-mêmes. Il ne s’agit pas de nier la parole de l’enfant non plus, comme c’était le cas autrefois, quand les parents donnaient systématiquement raison à l’enseignant. 

                Nous avons tous été à l’école, et l’injustice y existe comme au dehors. Recueillir la parole, comprendre, aider l’enfant à accepter et à surmonter ce qu’il ressent comme injuste, en lui expliquant que n’étant pas présent, il nous est difficile de prendre partie, c’est l’aider à adapter son comportement en fonction du contexte.
                 
                D’ailleurs, l’enfant adapte génralement son comportement aux différents contextes de vie, d’où parfois des différences de perception de l’enfant entre son comportement dans le contexte familial et dans le contexte scolaire.


              • Jiache 25 septembre 2009 19:44

                @crazycase

                Nous sommes d’accord sur l’essentiel. Cependant, en ce qui concerne les enseignants, mais c’est valable aussi pour les « erreurs » des parents, l’enfant doit être conscient que ses parents, profs et éduquants en général peuvent se tromper. Les adultes ne doivent jamais donner l’impression d’être parfaits, ainsi, l’enfant sait qu’il a la possibilité de dépasser les adultes, ça l’aide à se construire aussi. L’adulte doit aussi être capable de reconnaitre qu’il s’est trompé.


              • crazycaze 25 septembre 2009 23:59

                c’est ce que je pense aussi... et que j’applique !! Comme je le dis parfois en assistance « j’ai beau savoir beaucoup de choses sur l’éducation de l’enfant, ça ne m’empêche pas de me comporter parfois comme un gros con avec mes enfants... la différence, c’est que je me rends compte à quel point et que j’ai quelques outils pour réparer mes erreurs, notamment celui de le reconnaître et de m’en expliquer avec mes enfants, même quand ils étaient très jeunes !! »


              • Halman Halman 27 septembre 2009 11:43

                "Comment se fait-il que des préados aient la télé / console / PC dans leur chambre ? Ne vaudrait-il pas mieux que les parents aient un contrôle sur ce genre d’activité, ne serait-ce que pour en parler et connaitre les horaires de coucher de leurs progénitures ?"

                Ne vous inquiétez pas pour ça Jiache.

                La plupart des jeux électroniques sont bien plus éducatifs que vous ne le pensez.
                Ils permettent de développer, entre autre, un sens de l’orientation impressionnant, un sens de la coopération entre joueur qui n’existait pas dans notre temps, des réflexes aptitudes psychomotrices que l’on ne pouvait pas connaitre de notre temps non plus.

                Et ils savent faire la différence entre la réalité et le virtuel bien mieux que vous ne l’imaginez. Bien mieux que leurs parents qui n’ont pas ce genre d’expérience et ne font que réagir à des idées préconçues que leur ont mises dans le crâne des journalistes et pseudos psychologues et sociologues à la gomme.

                Et ils permettent surtout une évasion et une décompression de la vie courante si peu passionnante, bien salutaire à leur équilibre.

                Les jeux permettent souvent de ne pas tomber dans la dépression, voire pire.

                J’ai pas loin des 50 ans et pourtant la vie de mes contemporain est si ininterressante pour la grande majorité qu’heureusement il y a les jeux et simulateurs pour me remonter le moral.


              • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:43

                il y a des hiérarchies dans la société, mais la manie consumériste a une fâcheuse tendance à nous rendre égaux en terme de pouvoir d’achat....et de capacité d’autonomie selon l’énergie déployée à acquérir toutes sortes de consommables....


                • Antoine Diederick 25 septembre 2009 14:58

                  Les gars, je vous salue bien et vous souhaite une bonne fin de semaine....

                  Adios.


                  • monbula 25 septembre 2009 16:07

                    Diederick

                    Tu mes quittes ?


                  • monbula 25 septembre 2009 16:08

                    Diederick

                    Tu me quittes , mon amour.....


                    • Antoine Diederick 25 septembre 2009 17:41

                      Lis l’article sur les fraises sur Avox, après , reviens ici et lis ceci :« Veux-tu mon poing sur le coin de ta fraise ? »

                      demain tu iras courir 5 kms, ensuite tu iras voir tes copains , tes amis, ensuite en forme, tu iras quelque part faire quelque chose pour toi, puis lorsque tu l’auras fait, tu écriras un « nartic » sur ton expérience, histoire d’essayer d’être intéressant.

                      Pour l’ingénieur agronome, j’ai , je suis le fils d’’un agronome.


                    • monbula 25 septembre 2009 17:50

                      dederick

                      Tant mieux pour toi si t"es fils d’ingénieur agronome.

                      Pour la fraise du Périgord, tu tapes Vergt, et tu seras dans la fraise du Perigord.

                      Merci, je ne connais pas toutes les variétés de fraise. Je ne travaille pas dans la fraise ni dans la noix . Relis mes posts .


                    • Antoine Diederick 25 septembre 2009 17:56

                      ben comme tu as besoin d’un intermédiaire pour qu’enfin , plutôt que de souligner ça et là, de tes commentaires les fils de discussion, vas-y franchement, témoigne, fonce.....

                      bon en attendant, perso vais revoir le règles de l’impératif.....

                      Bon we à toi .


                    • monbula 25 septembre 2009 18:02

                      Pour Diederick

                      Au revoir mon grand


                    • Antoine Diederick 25 septembre 2009 21:59

                      bientôt tu baiseras mes godasses....je te l’affirme smiley



                      • Antoine Diederick 25 septembre 2009 21:58

                        j’aime bien quand tu te fous de ma gueule....mais fais gaffe que je ne te prenne à ton jeu...soi-disant journaliste, tu ne peux pas savoir à quel point je suis content d’oublier ce métier de sots.

                        A propos de fraises, si les fraises du Périgord ont belles allures les fraises belges sont bien gouteuses mais cette année un peu riquiqui, Carrefour est passé par là.....

                        Mais tu as raison, j’ai changé de profession, je suis devenu glandeur professionnel. smiley

                        Cela ne se commande pas....cela donne un avantage vis-a-vis des excités de la raison et du bien faire !

                        Bon, mon ami, c’est quand tu veux, toi aussi tu peux dire quelque chose d’intelligentt ou tout du moins d’essayer .

                        Tu veux un kissou nordique, yes « we can » !

                        bon we


                      • Antoine Diederick 25 septembre 2009 22:02

                        les noyers sont des arbres assez particuliers, et pas commodes, faut les respecter, ce sont des durs à cuire.....

                        les arbres sont magiques, cela fait partie de ce que mon père me fit remarquer....salut à toi.


                      • LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 26 septembre 2009 11:19

                        « L’enfant est de même nature que nous (invariant n°1) ». Des moralistes nostalgiques d’un passé révolu pour de multiples raisons (lire Brighelli et d’autres) semblent ne pas avoir compris cela. Y aurait-il d’un côté des plaques sensibles vierges qui ne demanderaient qu’à être éclairées et de l’autre des porteurs  de lumières et d’images dont la fonction seraient de s’imprimer leurs marques ?

                        Nous adultes ne sommes-nous pas structurés par notre histoire juvénile et n’est-ce pas parce que nous avons un fond commun avec nos enfants doublé d’une antériorité par rapport à eux que nous pouvons exercer une influence, une éducation sur eux ?

                        Les parents et les professeurs aident les jeunes à « voyager » dans leur époque càd les aident à se construire vers un statut d’adulte relativement autonome en regard des valeurs et des mœurs du moment. Les rapports intergénérationnels sont organisés sur la base des désirs mais aussi des angoisses des premiers qui, dans le processus éducatif, font écho aux désirs et aux angoisses des seconds. Là est la similitude de nature entre les enfants et les adultes.

                        La culture (au sens large les rituels sociaux, les activités d’apprentissage et professionnelles, les arts et les connaissances partagés…) que les familles et l’Ecole font vivre à la jeunesse, a justement pour but de formaliser ses désirs et de calmer ses éventuelles angoisses (que notre condition de mortel génère).  

                        En ce sens, dans mon âge scolaire, je me rappelle de l’impact de mes lectures des œuvres de Jules Verne. Emporté par le maelström des aventures vécus par ses personnages, j’ai vécu « hors du temps » les émotions qu’un bien plus vieux que moi avait ressenties dans l’écriture de ses récits. Cet effet sur ma mémoire et mes repères culturels prend bien sa source sur  cette proximité entre l’enfant et l’adulte.

                        Merci donc à l’auteur de cet article dense (et quelque peu difficile à lire) pour les pistes de réflexion qu’il suscite en citant les travaux de Singly

                        Cependant, je reste sur ma faim sur un point quand il insiste sur le rôle des parents en se référant, d’une part, de façon générique à ce concept de parent et d’autre part en éludant le rôle des acteurs de l’Ecole dans le processus éducatif.

                        « Les parents doivent aussi fournir les ressources de ce voyage-découverte : l’autonomie s’apprend ; les parents doivent assurer sécurité, consistance… » mais .... « « Etre plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres. » (invariant n°2) » Sont-ils les seuls fournisseurs ? Les professeurs, les animateurs de l’éducation populaire ne sont-ils pas concernés ?

                        L’utilisation générique de l’idée de parent. Les parents ne sont pas tous équipés de la même façon pour offrir « ces voyages qui forment la jeunesse ». Leur propre « voyage » ont été bien différents et, leur culture (encore au sens large) et l’énergie qu’ils en ont retirées font la diversité de ce monde. L’ennui est que les voyages de certains ont tourné au naufrage et que les sociétés de sauvetage en mer sont plus ou moins existantes et dépendantes du bon vouloir des amiraux et de la puissance de leur entité collective. Quid dans cet article de cette diversité et des mesures appropriées  qui renvoient aux réalités locales, alors qu’il est indispensable d’y faire référence si l’on veut que des changements aient lieu.

                        Le rôle des autres éducateurs. Dans le prolongement de cette remarque, quid aussi dans ce texte du rôle des professionnels de l’éducation que sont, in fine, les acteurs de l’Ecole. Si une partie des parents  actuels ont du mal à porter leurs enfants vers des contrées meilleures, n’est-ce pas parce qu’ils ne bénéficient plus des solidarités de proximité,  de village ou de corporations sur lesquelles leurs  ancêtres s’appuyaient autrefois ? Que doit-on construire pour remplacer ces solidarités perdues ? Les acteurs de l’Ecole qu’ils le veuillent ou non sont aussi des éducateurs. Ils ont leurs propres enfants qu’ils savent faire réussir dans la vie, voyez les statistiques !!! S’ils sont donc des éducateurs (autant que des enseignants), ne doivent-ils pas réfléchir à la construction d’un vrai dialogue avec les parents de leur élèves afin de réaliser la co-éducation qui permettra d’éviter le désastre des 150 000 jeunes qui quittent notre système éducatif avec des compétences bien faibles, sans diplôme et par la même sans avenir ?


                        • Halman Halman 27 septembre 2009 11:31

                          « Les changements scientifiques et techniques ont disqualifié la reproduction à l’ancienne »

                          Surement pas.

                          Même avec les technologies modernes, les grands principes de bases sont toujours valables et indispensables. Même en Rafale, le pilotage c’est toujours le pilotage basique comme en Mystère des années 1950. Les lois de la nature sont toujours les lois de la nature que ce soit en vieille trapanelle de la guerre de 14 comme en navette spatiale.
                          Les enseignements basiques sont toujours indispensables même avec les « nouvelles technologies » qui ont pourtant 30 ans dans nos foyers et bureaux.
                          Gérer et programmer sa feuille Excel demande exactement la même méthode et rigueur et les mêmes organisations et principes que classer ses fiches et ses dossiers il y a 50 ans.

                          Le meilleur moyen pour l’éducation de l’enfant : lui foutre une paix royale.

                          La mode est de plus en plus au bourrage de crâne et aux activités extra scolaires à outrance. Il n’a plus une heure à lui dans une semaine programmée à la minute près, pour pouvoir se construire.

                          Il doit subir en permanence des avalanches de données extérieures sans avoir le temps de se poser, de faire le point, d’ingurgiter, de rêver et par conséquent de se construire intellectuellement.

                          Et on s’étonne de crises d’adolescences hystériques, et d’adultes complètement cinglés ou déshumanisés, aux vies programmées de psychopathes légers.

                          Ne vous inquiétez pas pour les enfants, pas besoin d’un adulte qui lui bourre le crâne de sa morale erronée. Les enfants savent très bien par eux mêmes démêler le bon grain de l’ivraie.

                          Ils savent parfaitement bien quand un raisonnement, fut il rabâché par un adulte, est faux et inapplicable.

                          Quand une prof de collège leur explique que l’eau est un fluide incompressible, qu’il est impossible d’aller sur la Lune, que l’électron a une charge électrique positive...

                          Quand les parents sont incapables de répondre correctement à ses questions sinon par des théories fumeuses lues dans un journal de grande actualité ou bien par des convictions personnelles toutes aussi fumeuses les unes que les autres...

                          C’est moi l’adulte alors j’ai raison. Crétin fini oui. Qui a oublié, abruti de ses pseudos certitudes la plus élémentaire des humilités les plus basiques : toujours remettre en question ses connaissances et paradigmes, et mettre à la corbeilles idées reçues et pseudos certitudes que l’enfant sait parfaitement bien détecter dans ses raisonnement encore non dévoyés et pollués par certains adultes.

                          Le gamin se rend bien compte du délire de l’adulte et vérifie ailleurs.


                          • Orélien Péréol Aurélien Péréol 29 septembre 2009 21:11

                            A Halman 

                            « Les changements scientifiques et techniques ont disqualifié la reproduction à l’ancienne » Surement pas.

                            Ben si.

                            La vitesse est une énergie et transforme les relations humaines. Même si le fond reste le même. Avec nos trains et nos voitures, nous allons voir la famille et les amis. Avant, on y allait à pied, maintenant, ils habitent parfois loin. On va voir des paysages... plus loin... on se parait dans les communes environnante, on peut rencontre un ou une étrangère.. ça change.
                            On se téléphone, c’est pour se dire des niaiseries (écouter une chanson célèbre et pas mal faite), ça change les rapports sociaux que quelqu’un puisse d’un coup s’éclipser de la situation dans laquelle il est (par exemple, en cours, ou dans le bus) et entrer dnas une autre situation qui n’est pas localisée...


                            La situation autoritaire : « moi je sais, tu apprends et tu feras comme moi plus tard » n’est plus envisageable, même si analyser, décider, lire, comprendre, voir...etc. aimer... restent inchangés...


                          • de singly 4 octobre 2009 18:56


                            Merci à Aurélien P que je ne connais pas. C’est agréable d’avoir des lecteurs ! Et du soutien !

                            François de S

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