Banlieues, Mythes mais Réalités
Quelle solution pour les banlieues sensibles ? Avant de donner une quelconque solution et surtout pour que cette solution soit comprise et éventuellement acceptée, il faut que le problème soit bien posé.
Quel est alors le problème ? C'est avant tout le problème de violence, violence qui prend plusieurs formes : la forme physique qui est la plus spectaculaire, la forme verbale et la forme psychologique plus discrète, mais non moins traumatisantes (indifférence, exclusion, formes d'incivilités ...). Le mot "violence" comme vous le constatez est en fait utilisé pour indiquer tout acte volontaire portant sciemment atteinte à l'intégrité physique ou morale du destinataire de l'acte (le choix des termes n'est pas important du moment qu'ils sont compris). C'est donc cette violence qui dégrade considérablement le cadre de vie mais il y a aussi la pauvreté qui a elle toute seule suffit à nuire à l'image d'un quartier de part le snobisme naturel humain et nous en reparlerons, car il a toute son importance dans la présente analyse.
Quelle est la cause de cette violence ? Il faut d'abord comprendre que lorsque l'homme subit une violence alors nécessairement il la restitue. C'est le cas avec la mauvaise humeur que nous avons tous connue et qui n'est qu'une façon détournée de restituer de manière distillée une violence que nous avons subie. Sous prétexte que nous ne sommes pas de bonne humeur nous allons à la moindre occasion réprimander nos proches, leur refuser une gentillesse ... et exercer ainsi de manière continue des petites violences sur eux jusqu'à ce que la violence qui entrée en nous soit épuisée. C'est le même principe pour le défoulement. Ce comportement est sans doute une composante de l'instinct de survie. Lorsque la violence et donc la souffrance est subie de manière excessive alors l'esprit s'adapte en déformant sa perception du réel afin que la violence subie soit moins douloureuse. L'individu pourra alors minimiser la violence qu'il subira mais, le revers de cette adaptation est qu'il aura tendance également à minimiser la violence qu'il ferait subir aux autres. D'où l'impression de perte de la notion du bien et du mal constatée chez certains individus des banlieues. A noter également que la violence reçue va être comme vu précédemment, distillée en général sur les proches du sujet accentuant ainsi les tensions familiales et abaissant la qualité de l'éducation. Le joug sous lequel les parents tiennent leurs enfants va être de facto allégé.
Mais une inconnue reste à résoudre : quel est le flux originel de violence qui transforme ainsi de manière ciblée certaines populations en ambassadeurs de la violence ? Pourquoi eux et pas les autres ? La réponse se retrouve encore une fois dans l'analyse du fonctionnement de l'esprit humain. Depuis la nuit des temps l'homme est rongé par 2 sentiments antagonistes : la peur du pauvre et la jalousie envers le riche. Respectivement, le racisme et l'antisémitisme sont des instances de ces deux sentiments. Les populations de ces banlieues sensibles sont composées en grande partie de populations qui ont émigrées de pays pauvres et qui sont pauvres dans le contexte d'accueil. Ces populations étant fortement typées par leur couleur de peau, on assiste forcément à une association entre la couleur de peau et le niveau social potentiel. On comprend alors que le résultat de cette stigmatisation soit le rejet groupé de ces populations typées et de leur cultures perçues instinctivement comme pauvres, donc honteuses, archaiques et impropres. Mais l'Homme est un être vivant social qui est donc naturellement poussé par ses émotions à s'intégrer, c'est pour lui un besoin primaire. La satisfaction de ce besoin crée du plaisir autant que son insatisfaction crée systématiquement de la souffrance. Et c'est cette souffrance causée par le rejet instinctif et incompris de ces populations pauvres et typées qui est la source originelle de la violence.
Il ne s'agit pas ici de trouver des victimes et des coupables, bien au contraire, on voit bien que seule la nature humaine est à blâmer. Ceci dit on conçoit aisément que la solution passe par la prise en compte de l'irrationalité des individus par eux-même et surtout par leur dirigeants politiques. Une fois cela acquis, ce sera clair pour tout le monde qu'il faut s'atteler avec passion à réduire les inégalités sociales si on veut mettre un frein à cette violence. Il ne sert à rien de nier les sentiments des uns et des autres, de les refouler. Il faut au contraire les laisser s'exprimer ouvertement et les décortiquer devant tout le monde pour soulager les victimes mais, aussi et surtout les bourreaux.
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