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La Covid a-t-elle (aussi) tué l’open-space ?

 

Durant la crise sanitaire que nous traversons depuis maintenant plusieurs mois, les habitués des open-space ont pu noter combien chaque mètre carré compte. Un plateau ouvert, oui. Mais des espaces de travail de plus en plus fermés et réduits. Une question se pose alors : la crise du Covid 19 a-t-elle sonné le glas de l'open space ?

Si depuis le XXème siècle, l'architecture du travail a toujours plus ouvert les espaces de travail, décloisonné et rapproché les employés, la tendance est aujourd'hui toute autre. Concernant 20% des français, l'open space fait l'objet de nombreuses critiques au sujet - notamment - de la circulation évidente du virus.

Plusieurs mesures ont été déployées pour assurer la santé de tous. Dans son protocole national de déconfinement, le Ministère du Travail fixe à 4m2 la surface minimale par employé. Plus possible ou du moins difficile désormais d'échanger avec les collègues de bureau. Il n'y a plus vraiment d'échanges directs avec eux mais plutôt des échanges de mail, Slack et autres appels téléphoniques et sms.

On observe de façon généralisée une chute de la communication au bureau qui va dorénavant surtout à l'essentiel. En découle un manque de convivialité qui se fait majoritairement ressentir chez les habitués de l'open space, qui ont vu cet espace changer radicalement. En plus d'être réduite, la communication se fait plus complexe, notamment lorsqu'il s'agit d'expliquer son point de vue, ou bien une tâche fastidieuse.

Les gestes barrières, que nous connaissons tous aujourd'hui, font également partie intégrante de l'open space pour des raisons évidentes. Port du masque, distanciation sociale, lavage des mains, aération fréquente des espaces de travail... Tant de mesures qui peuvent représenter un frein à la productivité. Il en est de même pour les aménagements des bureaux, qui viennent entraver la communication entre collègues.

On entend fréquemment l’inquiétude à peine voilée dans le discours des salariés exerçant au sein d'espaces de travail ouverts. Peur d'être contaminés d'abord, mais peur aussi et surtout de ramener le virus chez eux et de contaminer par la même occasion famille, parents et enfants. Les liens sociaux au travail se voient ainsi modifiés et altérés.

Plusieurs psychologues cliniciens ont démontré que la méfiance et l'anxiété envers les collègues de travail était de fait plus présentes au sein des open spaces. En avril 2020, 55% des actifs ayant télétravaillé pendant le confinement exprimaient le souhait de télétravailler davantage une fois le confinement terminé. Aujourd'hui encore, la Ministre du Travail Élisabeth Borne recommande fortement aux entreprises de le favoriser lorsque cela est possible.

 

La fin de l'open space pourrait doper le recours au télétravail.

Pratiqué par la grande majorité des salariés durant le confinement, ce dernier a toutefois montré quelques limites, notamment en terme de productivité. Un sondage réalisé par Odoxa révèle que le télétravail régulier ne concernait plus la majorité des Français en septembre. Sur 14% des Français pratiquant le télétravail régulièrement, seuls 4% d'entre eux ne se rendent pas en entreprise. Les 10 points restants alternant entre travail à domicile et présence en entreprise.

 

Si certaines entreprises ont fait le choix de conserver cette méthode de travail à distance au moment du déconfinement, la majorité ont donc opté vers un retour au bureau. Et ce, pour plusieurs raisons :

- Baisse de productivité : les entreprises qui ont pu se tourner vers le télétravail ont notamment constaté que quinze personnes travaillant de chez elles ne représentaient pas du tout la même force de travail que quinze personnes au bureau.

- Déperdition en terme de décisions face à la réception d'informations (appels, mails..). La réactivité n'est alors pas du tout la même à distance qu'au bureau.

- Baisse du sentiment d'appartenance, qui, cultivé correctement et dans le bon environnement, suscite réellement l'adhésion à un projet, quel qu'il soit.

Ainsi, les open space ont opté pour un réaménagement total des espaces de travail.

 

Ce réaménagement passe obligatoirement par divers équipements de protection qui ont constitué et continuent de générer aujourd'hui encore une demande très importante pour des entreprises. En France, les fabricants de plexiglas ont été au bord de la rupture de stock. Les entreprises de mobilier de bureau ont vu leur carnet de commande exploser dès fin avril 2020. Pour certaines de ces entreprises, le CA s'est vu être multiplié par trois en ces temps de crise sanitaire : une réelle opportunité quand on sait les conséquences dramatiques que cette pandémie a engendré sur bon nombre de sociétés.

Outre ces nouveautés au sein des open spaces, la possibilité d'un « juste milieu » entre l'open space et le travail à la maison semble faire sens auprès de professionnels. L'entreprise sera alors un lieu où l'on vient pour les réunions, la créativité, l'échange et le partage dans des salles de réunions alors aménagées à cet effet : plus vastes et plus aérées.

Les avis divergent donc au sein des entreprises et auprès des salariés quant à l'avenir de l'open space. Si certains évaluent comme impensable l'option du télétravail et pour qui rien ne vaut le présentiel, d'autres, souvent sous l'effet de la peur, se montrent plus prudents et continuent, aujourd'hui encore, de travailler chez eux malgré la réouverture de leur espace de travail.

Du côté des entreprises, les facteurs économiques et facteurs de productivité font pencher la balance vers un retour au bureau et donc un aménagement nécessaire. Aménagement offrant la possibilité aux salariés de maintenir une certaine communication, bien que restreinte, de conserver une dynamique de travail et un sentiment d'appartenance parfois éteint après la période de travail à la maison. Aménagement aussi qui permet de faire vivre grand nombre d'entreprises du secteur. L'open space se trouve inévitablement dans une phase décisive de son évolution. Pour décider de l’avenir de son usage, l’employeur, doit trancher en faveur de la santé des collaborateurs qui sont énergie vitale des entreprises.


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7 réactions à cet article    


  • Albert123 2 décembre 2020 09:31

    « Du côté des entreprises, les facteurs économiques et facteurs de productivité font pencher la balance vers un retour au bureau et donc un aménagement nécessaire. »


    pour un virus avec un taux de létalité réelle de 0.7 % (dernier chiffre de l’institut pasteur) ?


    faut juste arrêter de se foutre de la gueule du monde, rien ne justifie les mesures extrêmes et délirantes prises ces derniers mois pour transformer ce beau pays en camp de concentration géant avec 70 millions de de cobayes pour les néo menguele macronistes.



    • Albert123 2 décembre 2020 11:15

      @Septime Sévère

      vous pouvez donc vous dire que soit la létalité de ce covid est encore bien inferieure au 0,7 % comme indiqué par l’institut pasteur ou que le taux de contamination est également bien inférieure à celui que les tests bidons indiquent.

      bref dans tous les cas ce covid (enfin cette grippette) ne justifie en rien les mesures drastiques qui nous ont été imposées.

      bref pas besoin de tortiller du cul pour en revenir à la même conclusion à part si votre truc c’est la branlette intellectuelle et l’enculage de mouche.
       


    • I.A. 2 décembre 2020 10:46

      Albert123 a raison.

      Brassages et contacts humains sont les artisans et garants de notre santé immunitaire, intellectuelle, sociale, culturelle et économique !

      Continuer à pratiquer ces règles hygiénistes démentes, revient à débiliter, à très court terme, la civilisation occidentale.

      Il est simplement ahurissant que personne ne veuille considérer très attentivement l’exemple suédois, issu du simple bon sens... Sans doute les scientifiques latins ne supportent-ils pas la SIMPLICITÉ.


      • eau-mission eau-pression 2 décembre 2020 11:18

        @Septime Sévère

        Arrêtez avec votre fascination pour l’Ecole Nationale des Anes. Y’a des vaccins pour ça. Exemple de formule : faire simple, c’est compliqué.


      • eau-mission eau-pression 2 décembre 2020 13:57

        @Septime Sévère

        Et bien, n’hésitez pas à lui répercuter ma formule. A moins que vous ne la croyiez incompréhensible aux yakas.



        • Pasagenoux Pasagenoux 3 décembre 2020 09:11

          La Covid a-t-elle (aussi) tué l’open-space ? — En tout cas, elle n’a pas tué les anglicismes qui sont en train de pourrir notre langue !

           

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