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Pourquoi l’euro ne peut pas marcher – Réponse au MRC

Jean-Pierre Chevènement est, avec Philippe Séguin, la personne qui a le plus influencé ma construction intellectuelle au début des années 1990 (débats sur Maastricht et l’autre politique). Même si je suis très souvent en accord avec lui, je crois qu’il fait fausse route dans la crise de l’euro.

Les propositions du MRC

Cet été, le Mouvement Républicain et Citoyen n’est pas resté inactif. Jean-Pierre Chevènement a ainsi publié une lettre ouverte au président de la République, pour appeler à un soutien franco-allemand au rachat des titres de dette espagnols et italiens par la BCE. Il appelle à un « rachat massif » pour « sauvegarder la cohésion de la zone euro ». Il a également estimé que le FESF est sous doté. Il vient de confirmer ses propos dans une interview sur Marianne.

Julien Landfried porte-parole du sénateur de Belfort, a prolongé sa réflexion sur Atlantico et dans le Monde. Il prône un euro moins cher, une lutte contre le dumping fiscal, une mutualisation partielle des dettes publiques (contre la fin des fonds structurels) et une mobilisation l’épargne nationale. Il y ajoute une réforme des statuts et missions de la BCE pour y inclure la croissance et l’emploi et une coordination de la politique de change. Enfin, il prône une relance salariale en Allemagne.

Des propositions intéressantes et des angles morts

Bien sûr, comment ne pas partager un nombre important de ces propositions (lutte contre le dumping fiscal, croissance et emploi dans les objectifs de politique monétaire) ainsi qu’une partie du constat ? Cependant les propositions faites ici souffrent de gros angles morts. Appeler Berlin à une relance salariale, à une baisse de l’euro, à une réforme de sa gouvernance de la monnaie unique ou à des euro obligations me semble illusoire tant cela est contraire à la politique allemande.

Mais c’est surtout sur la mutualisation des dettes publiques et la demande d’augmentation du FESF que va porter ma critique. J’y vois un écho des politiques du FMI des années 1990, dénoncées par Joseph Stiglitz, quand le Fonds prêtait de l’argent aux pays émergents pour défendre leur monnaie, tout en imposant une austérité dévastatrice. Ces politiques ne font que traiter un problème de liquidité en ignorant le problème de solvabilité et profitent surtout aux créanciers !

En effet, faciliter le financement de la dette des pays en difficulté ne rend pas cette dette forcément plus soutenable. Le cas de la Grèce est à ce titre particulièrement éclairant avec un PIB en chute libre qui ne permet pas le rééquilibrage des comptes. Qui plus est, cela revient à transférer les créances privées (et donc le risque) sur les Etats, ce que je trouve particulièrement insupportable. En outre, tous ces pays ont surtout besoin de croissance.

L’euro, une maison trop grande, mal construite, et en zone inondable

Le problème de la zone euro est très complexe. On pourrait dire qu’il s’agit d’une maison trop grande, mal construite, et en zone inondable. C’est une maison trop grande (sur des fondations trop petites) en ce sens qu’il ne s’agit pas d’une Zone Monétaire Optimale, ce qui impose d’innombrables ajustements pour la faire fonctionner, comme nous le voyons depuis 18 mois.

Malheureusement, c’est aussi une maison mal construite, dans le sens que la politique monétaire suivie est totalement absurde, aboutissant à une monnaie extrêmement surévaluée, qui provoque un désastre industriel. Et enfin, c’est une maison construite en zone inondable, en ce sens qu’elle est offerte à tous les vents de la mondialisation, laissant rentrer toutes les importations, subissant la sous-évaluation des autres monnaies ou les crises venues d’ailleurs.

Ce triple problèmes de construction fait que l’on peut se dire qu’en en corrigeant deux, la situation irait mieux, ce qui est vrai. Mais, malheureusement, si les fondations ne sont pas solides, elles finiront par s’effondrer, même si on règle les autres problèmes. Une monnaie unique pour des pays aussi hétérogènes créé des cercles vicieux qui pourront être compensés un temps par beaucoup d’argent, mais qui finiront toujours par nous rattraper après nous avoir coûté très cher.

Car cette construction artificielle et bancale accroît les problèmes au lieu de les régler. Comme le rappelle Jean-Jacques Rosa, « la politique monétaire unique freine ainsi les économies en récession et stimule les économies en surchauffe ». Elle pousse aussi les pays à un moins-disant salarial et social pour gagner en compétitivité et elle empêche le rééquilibrage des balances commerciales. Bref, loin de faire converger les économies qui la composent, elle les fait diverger.

Car supposons que l’Allemagne accepte des euro-obligations ou une augmentation radicale du FESF (ce qui semble bien improbable, comme l’a montré le sommet de la semaine dernière), seul le problème de liquidité sera réglé. Patrick Artus avait affirmé que la Grèce avait besoin de baisser ses salaires d’au moins 30%. La sauvegarde de l’euro impose de toutes les façons une immense régression sociale et la « solidarité » européenne ne s’exerce en réalité qu’avec la finance.

Oui, le MRC a raison de dire que si nous refaisons la toiture et nous nous protégeons des inondations, cela ira mieux. Malheureusement, la maison euro est bâtie sur des fondations extrêmement faibles. Mieux vaut reconstruire de nouvelles maisons nationales avant l’effondrement…


Moyenne des avis sur cet article :  4.14/5   (28 votes)




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20 réactions à cet article    


  • NeverMore 23 août 2011 12:58

    Oui, l’HOMME est mon favori, mais que de gachis.

    Et je crains de devoir voter utile (je tiens à emmerder un maximum certains favoris).


    • eratosthène 23 août 2011 13:59

      Article facilement démontable, allons-y :


      « Le problème de la zone euro est très complexe. On pourrait dire qu’il s’agit d’une maison trop grande, mal construite, et en zone inondable. C’est une maison trop grande (sur des fondations trop petites) en ce sensqu’il ne s’agit pas d’une Zone Monétaire Optimale, ce qui impose d’innombrables ajustements pour la faire fonctionner, comme nous le voyons depuis 18 mois. »

      Tu sais ce qu’est une ZMO au moins ? C’est une zone où il y a des ajustements de main d’oeuvre et de capital en cas de choc asymétrique, ce qui limite leur ampleur. En conséquence, la zone est homogène avec un taux de chômage identique partout et un même niveau de revenu. A ton avis, sur la base de cette description, est-ce que la France est une ZMO ? Non, il y a de grandes différences entre les régions françaises. Pour autant, tu n’es pas contre la France. Si tu veux poursuivre la logique de la ZMO, jusqu’au bout, il faudrait que chaque région française soit indépendante en gros.

      L’euro ne pousse pas à un moins disant salarial, ce n’est pas ce qui a été constaté.
      L’euro a par contre permis de réduire les coûts de transaction au sein de l’UE, ce qui avantage nos économies.
      Tu oublies aussi un peu vite tes cours d’histoires. Les crises monétaires des années 30 et 70-80, ça te dit quelque chose ? Le franc était une monnaie de merde qui se dépréciait au moindre accoue. Si on avait le franc, au niveau du pétrole, on raquerait. L’avantage de l’euro, c’est qu’on a l’Allemagne avec nous qui peut apporter une crédibilité forte. Dans les années 30, la concurrence entre les monnaies européennes a donné lieu à une véritable guerre des monnaies et à un protectionnisme sans borne, tu connais la suite, je suppose. Dans les années 70-80, on a évité cela grâce au serpent puis système monétaire européen mais qui a été maintenu très difficilement. L’euro évite les problèmes de parité du SME et permet de résoudre le problème du triangle de Mundell.
      L’intérêt d’une politique monétaire nationale serait de pouvoir dévaluer sa monnaie en temps de crise mais en réalité, ça n’a peu d’intérêt. Dans les années 30, les pays essayaient d’exporter leur chômage en dépréciant leur monnaie mais au final, cette politique suivie par tout le monde n’était pas optimale. La déflation n’a fait qu’empirer.
      Les coûts de la dévaluation peuvent s’avérer supérieurs à ces gains.

      Face à une crise qui touche toute l’Europe, la solution n’est pas dans le chacun pour soi.
      Il serait beaucoup plus efficace de coordonner nos politiques économiques pour se serrer les coudes. L’égoïsme est facile en temps de crise car quand quelqu’un est dans la merde, il est tentant de l’y laisser mais c’est une illusion car on finit par être éclaboussé aussi.

      Sinon, à part poster des liens, tu sais développer des arguments ou pas ?

      • Le Yeti Le Yeti 23 août 2011 17:33

        « En 2012 L’Euro(pe) c’est FINI ! »
        Sans parler du 21 décembre ...

        Je me suis amusé à mettre de côté l’aspect scabreux des prophéties pour juste m’en tenir à un parallèle clinique entre les différents textes ancestraux et la situation actuelle. J’en suis arrivé à me poser une question terrifiante : en quoi avons-nous besoin d’un cataclysme pour que ce soit la fin du Monde !!?
        Dieu à prévu un grand black-out pour fin 2012 ? Mais qu’il ne se dérange pas ... On gère très bien tous seuls !

        Ma définition de la politique de l’autruche : « Avoir le tête dans le sable et le fion en offrande est le meilleur moyen de se faire enc... ».
        (Volontairement) grossier, certes mais explicite.


      • Roosevelt_vs_Keynes 23 août 2011 17:55

        L’euro, les marchés, le FMI... ne sont que les reflets de la réalité sur les murs de la caverne.

        Certains élus commencent à faire leur coming out : virer l’asset britannique de la Maison-Blanche et virer Wall Street et La City des manettes de contrôle du monde : Glass-Steagall.


      • Laurent Herblay Laurent Pinsolle 23 août 2011 15:26

        @ Eratostène


        La ZMO, concept inventé par Robert Mundell consiste en trois critères :
        1- la mobilité des travailleurs
        2- un budget fédéral
        3- une homogénéité économique

        Ces trois critères sont vérifiés pour les Etats-Unis où la France, mais absolument pas par la Zone Euro (ce qu’admettent de plus en plus les soutiens de l’euro je vous signale : lors d’une émission sur France 24, mes trois contradicteurs l’avaient admis) :
        1- mobilité des travailleurs : existe à l’échelle de la France ou des Etats-Unis, mais pas du tout à l’échelle de la zone euro (différences culturelles, de langue...)
        2- budget central important : OK pour la France ou les Etats-Unis, faux pour la zone euro
        3- homogénéité économique : bien sûr, il y a de grandes différences entre certaines zones des Etats-Unis et de France, mais cela n’a rien à voir avec la diversité du tissus économique de la zone euro. Dans les deux premiers cas, il y a un salaire minimum national. Dans la zone euro, il varie de 200 à 1200 euros par mois. Ensuite, tous les grands distributeurs sont véritablement organisés à l’échelle national, ce qui n’est pas du tout le cas à l’échelle de la ZE.

        L’euro pousse à un moins-disant salarial puisqu’il n’y a pas possibilité d’ajuster ensuite par une dévaluation. Quand les dévaluations étaient possibles, un pays pouvait laisser les salaires augmenter plus vite sur son territoire que chez les voisins car il pouvait dévaluer pour compenser après coup. Avec une monnaie unique, ce n’est plus possible, donc l’euro pousse au moins-disant salarial.

        Dans une crise, les pays avec de forts déficits commerciaux dévaluent pour relancer leur économie. Avec l’euro, ils sont contraints de baisser leurs salaires (Grèce, Portugal, Irlande, Espagne demain, Italie et France après-demain ?). L’Allemagne a montré cette terrible voie en diminuant ses salaires de 2,5% depuis 10 ans (mais 20% pour les bas salaires).

        Les coûts de transaction : vu l’explosion des profits des banques, on peut dire qu’il s’agit d’un point de détail.

        Le « franc une monnaie de merde » : beau raisonnement d’économiste !!!

        Est-ce que le fait que la lire, la peseta ou le franc (dans une moindre mesure) a empêché ces trois pays de croître jusqu’au début des années 90, plus vite encore que l’Allemagne et son mark cher ? Non, c’est la rigidité monétaire (la non adéquation de la valeur de la monnaie à la situation économique d’un pays) qui provoque la récession.

        La baisse de la valeur d’une monnaie n’est pas forcément un problème : la Suède a fortement rebondi en laissant sa couronne se déprécier pendant la crise.

        Les dévaluations sont une conséquence de la crise des années 1930 et non une cause, comme l’expliquent trois prix Nobel d’économie (Allais, Krugman, Stiglitz). La crise des années 1930 est la conséquence d’une énorme crise financière consécutive d’une bulle colossale et qui a détruit le système bancaire étasunien (et allemand), que les autorités n’ont pas voulu sauvés.

        La petite tirade sur l’égoïsme est vraiment trop facile. La question de l’euro, c’est plaquer une politique monétaire unique sur des pays tout simplement trop différent pour partager une même monnaie ; Même la bulle immobilière espagnole trouve une bonne partie de son explication dans l’euro. Si l’Espagne avait conservé la peseta, nul doute que les taux espagnols auraient été plus élevés, ce qui aurait limité la bulle.

        Enfin, on peut parfaitement coopérer avec des monnaies nationales. On l’a fait pendant très longtemps et la croissance de la futur zone euro était bien plus vaillante dans les années 1970 et 1980 quand nous pouvions adapter nos politiques monétaires à nos réalités nationales différentes, tout en se coordonnant avec le SME.


        • eratosthène 23 août 2011 19:50

          Les points deux et trois de la ZMO que tu cites peuvent se renforcer par un plus grand fédéralisme.


          La dévaluation permet d’augmenter les salaires, mais bien sur !
          C’est vrai que dans les années 30, les salaires ont augmenté.
          La dévaluation donne une compétitivité prix qui est faussée car il suffit que les autres monnaies se déprécient par rapport à la monnaie du pays et la compétitivité devient beaucoup moindre d’un coup.

          As-tu une preuve pour avancer que les salaires ont baissé dans la zone euro ?
          L’euro fort a poussé les entreprises à améliorer la compétivité hors-prix et a permis d’endiguer l’inflation justement car le prix des matières premières que l’on importe était contenu. On aurait payé bien plus cher avec le franc.

          Les années 70 et 80 n’étaient pas vraiment une période faste. Le chômage y était très élevé et l’inflation encore galopante. Relis ton histoire économique. C’était le temps des politiques de rigueur du franc car il fallait tenir la parité avec l’Allemagne. L’euro a au moins abaissé les taux d’intérêt ; baisser les coûts de transaction (donc favoriser l’exportation) et contenu l’inflation.

          La récession ne provient pas de la rigidité monétaire mais du manque de liquidité des banques qui ont perdu de l’argent avec leurs fonds spéculatifs.

          Les dévaluations sont à la fois cause et conséquence. Elles sont justifiées par le début de la crise mais elles ont contribué à répandre la crise. La France n’est entrée en crise qu’en 1931 après la dévaluation de la livre sterling. T’es vraiment pas au point.

        • Laurent Herblay Laurent Pinsolle 23 août 2011 22:02

          @ Eratosthène

          Le point 2 peut être corrigé par plus de fédéralisme. En revanche, le point 3 est aggravé par plus de fédéralisme. JJ Rosa l’a montré en reprenant des travaux de Paul Krugman qui montrent qu’une unification a tendance à renforcer l’hétérogénéité d’une zone au lieu de la faire converger. Le cas de la Tchécoslovaquie démontre également que l’unification économique et politique ne permet pas d’homogénéiser une même zone :

          http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2011/07/30/jean-jacques-rosa-enterre-l-euro.html

          http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2010/12/08/fin-d-une-monnaie-unique-le-precedent-tchecoslovaque.html

          Oui, le fait de pouvoir dévaluer permet d’augmenter les salaires, y compris pour ses voisins. Le pouvoir d’achat progressait dans les années 70 et 80 en Europe alors qu’il stagne ou baisse dans la zone euro depuis sa mise en place. Les salaires moyens ont baissé de 2.5% en Allemagne depuis 10 ans (et encore, le salaire médian a sans doute baissé davantage). En France, le salaire médian baisse depuis le milieu des années 2000. Les années 1930, c’est un contexte particulier, dont j’ai parlé dans mon précédent commentaire.

          L’euro cher fait fuir les entreprises, cf effondrement de la production automobile en France ou déclaration de Louis Gallois :

          http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20080327.OBS6801/louis-gallois-l-euro-asphyxie-l-industrie-europeenne.html

          L’inflation a été cassée en France dans la première moitié des années 1980 par le gouvernement du programme commun de la gauche, bien avant l’euro.

          Croissance annuelle réelle de la France dans les années 70 : 3.9% , 1980 : 2.3% ; 1990 : 1.9% ; 2000 : 1.4%. Certes, le chômage montait, mais il était moins élevé qu’aujourd’hui, le pouvoir d’achat progressait et il y avait plus de croissance. Les politiques de rigueur de l’époque sont d’aimables plaisanteries par rapport à ce que nous vivons aujourd’hui.

          Certes, baisse des taux d’intérêt, mais cela a provoqué une bulle de crédit en Grèce (public) et en Espagne et en Irlande (privé).

          La récession provient des deux. Une monnaie trop chère est un facteur aggravant. En outre, une monnaie unique ne permet pas d’adapter la politique monétaire aux situations différentes des pays.

          « T’es vraiment pas au point » : désolé, mais je crois que je vais continuer à accorder plus d’importance à l’opinion de 3 « prix Nobel d’économie » et d’autres économistes de renom plutôt qu’à la vôtre. Avec l’effondrement de la consommation dans tant de pays et l’effondrement bancaire en Allemagne et aux Etats-Unis, il y avait d’autres facteurs de récession.


        • Le Yeti Le Yeti 23 août 2011 16:00

          Tien, je croirais lire le tome II de mon article en cours de validation (ou pas !), « Mais Papa, l’Euro ça existe pas ! », mais en plus technique et plus concret ...

          Sans être expert et même en tenant compte du fait que la perfection n’est pas de ce monde, il semblerait, au vues de ce qui se passe actuellement et surtout de la façon dont cela se déroule, qu’il y aient quand-même des ratés dans les postulats politico-économico-financiers.

          Cela mis à part, c’est marrant de voir -et ce sur la plupart des sujets- que les partis pris sont la plupart du temps exhaustifs. C’est ou tout bon ou tout mauvais. Qu’est-ce que j’aimerais avoir des visions des choses aussi simples !


          • Laurent Herblay Laurent Pinsolle 23 août 2011 16:30

            @ Le Yeti,


            Pour le coup, le MRC a une attitude modérée sur l’euro puisqu’ils reconnaissent qu’il ne fonctionne pas bien (ce sur quoi tout le monde est désormais d’accord, pro comme contre), ils proposent des améliorations. Et ce n’est qu’en cas de refus de ces améliorations qu’ils seraient favorables au retour aux monnaies nationales (plan B).

            Pour ma part, dans un autre papier, j’avais souligné trois avantages à l’euro dans un papier de synthèse « Faut-il quitter l’euro ? » :
            - la facilitation des échanges trans-frontaliers pour les consommateurs
            - la suppression du risque de change et la facilitation des échanges pour les entreprises
            - la baisse des taux d’intérêt pour les emprunts d’Etat, qui s’est néanmoins révélé à double tranchant puisque cela a aussi favorisé un endettement excessif...



            Mais je ne peux pas le rappeler dans chaque papier sur l’euro...

            • Roosevelt_vs_Keynes 23 août 2011 18:01

              L’économie, quand ça marche, c’est drivé par des grands projets d’élévation des niveaux de vie.

              Pas par des bidouilles de chiffres qui n’aideront jamais à vivre Mme Michu.


            • garisamui garisamui 23 août 2011 16:37

              Article intéressant mais touffu, commentaires confus et anarchiques , tout cela ressemble à de la masturbation neuronale stérile ; j’y ai même lu qu’on parlait du triangle de Mundell, su SME , de la ZMO etc etc ....... et je me la gargarise pour rien dire......STOP  !!!!!!!
               Le plombier Polac, le carreleur Portos, le pecno Français, le carrossier Rital ils s’en tapent de vos conneries. En France nous avons vu dans les distributeur le fanta, le coca avec une pièce de 5frs passer à la pièce de 1 euro, le jour du passage à cette monnaie inique( + de 30% en 1 jour) ; je ne vous parle pas des grandes surfaces........
              On a tous prix en moyenne 20% dans les dents direct (et je reste poli...) dès le changement. Et cet escroc de premier sinistre avait garanti un surveillance des prix et bla bla..afin de lutter contre les fraudeurs etc..
              L’europe à réussit à bousiller notre agriculture, une des meilleure d’Europe, parmi d’autres choses et l’euro notre pouvoir d’achat.
              ON prête de l’argent que l’on a pas à des pays qui ne pourrons pas rembourser, mais que les banques feront rembourser aux contribuables qui ni sont pour rien .
              Je schématise mais grosso modo c’est ce que le travailleur de base européen comprend, et il en a marre.
              Seules les banques, les plus grandes entreprises supra nationales (Nestlé, Unilever, Monsanto etc...) les géants de la distribution alimentaire (carrefour, auchan, leclerc etc ) voulaient l’Europe et l’euro pour monnaie unique : moins de frais et taxes , plus de douanes intra communautaires, main d’œuvre plus nombreuse et moins chère etc etc .........

              Nous en France qui sommes issus de longues lignées d’agriculteurs où avons nous laissé le bon sens paysan : qui sème récolte et seulement avec la charrue derrière les bœufs.....
              et pas l’inverse, ni non plus de donner des dérivés carnés à des vaches....merde alors !
              Mon atavisme paysan qui ressort.

              L’équation est simple : haute finance+industries+distributeurs = appauvrissement des citoyens européens

              Tout allait mieux avant ; mais non, même quand le peuple vote non on la lui sert quand  même  ; sortons de ce merdier, vite ! Il est presque trop tard !


              • Le Yeti Le Yeti 23 août 2011 17:20

                « Et cet escroc de premier sinistre avait garanti un surveillance des prix et bla bla.. »
                Hihi ... MDR !

                Vi ... Et si il n’y avait que ça !
                Anecdote (notamment) personnelle : un soir, je vois le JT se conclure sur un Rafarin véhément à deux doigts de la colère asséner un « fustigieux » (sic.) « Il faut redonner aux Français le goût du travail ! ». Jingle JT ... Jingle pub et à 15 seconde intervalle, ça !

                Bizatouss !


              • Roosevelt_vs_Keynes 23 août 2011 18:02

                Réponse : la dette qu’il nous faut payer (prenez le temps :)


              • Le Yeti Le Yeti 23 août 2011 16:57

                Voila !
                Chacun ses opinions, certes, mais au moins l’approche de Laurent (Salut !) est constructive et intéressante sans être sourde. C’est comme cela qu’on avance.
                Merki ! (Accessoirement, je décompresse aussi d’autres discussions ... Mea culpa.)

                PARALLELEMENT aux débats actuels, ma démarche est la suivante.
                Si il y a effectivement des contingences concrètes à gérer et donc une myriade de questions et de choix bien précis à aborder, l’expérience m’a appris que lorsque quelque chose foire de manière chronique, c’est qu’il y a autre chose. Et généralement, c’est que l’on a loupé un ou plusieurs trucs qui soit manquent, soit sont faux. C’est alors en amont qu’il faut chercher le soucis et non en aval.

                En informatique par exemple, on m’a enseigné qu’après essayées toutes les solutions « courantes » qui me venaient à l’esprit, si cela ne fonctionne toujours pas, cela ne sert à rien de redémarrer 40 fois la machine. Il faut tout reprendre, ou du moins passer en revue, depuis le début ...
                On m’a aussi enseigné à ne pas insister sur mes blocages : « Demande à un autre, il verra beaucoup facilement ce qui crève les yeux et que tu ne vois plus parce que tu as trop la tête dans le guidon. »

                D’ailleurs ... Devant toute cette agitation merdiatique et dirigeante autour de l’argent, je ne peut m’empecher de repenser à Surcouf (Non, pas le magasin ! L’autre, le vrai ...) :
                « - Vous les Français, vous vous battez pour l’argent. nous les Anglais, nous nous battons pour l’honneur !
                - Chacun se bat pour ce qu’il n’a pas ... »
                 smiley


                • Laurent Herblay Laurent Pinsolle 23 août 2011 21:45

                  @ Le Yéti


                  Merci à vous. Très juste sur l’amont au lieu de l’aval. Ce que font les dirigeants européens depuis 18 mois, c’est traiter l’aval au lieu de se préoccuper de l’amont !

                  • Le Yeti Le Yeti 23 août 2011 22:41

                    Penser à regarder de haut en bas ... Et bien sûr sur les côtés aussi !
                    Il ne faut pas oublier que le monde est un tout.

                    L’humanité qui est déjà en soi un système complexe, s’inscrit dans un contexte encore plus vaste : le monde au sens le plus complet. Si l’argent est effectivement révélateur de la vie des hommes, il est également important de garder cette vue d’ensemble.

                    Argent, social, bio-diversité, géologie ; tous ces domaines sont intrinsèquement liés or je n’ai pour l’instant trouvé aucun article synthétisant tout ces sujets ET leurs relations. Cela me semble d’autant plus pertinent comme interrogation que cet équilibre mondial semble rudement « tendu » de partout.

                    Juste un exemple ...
                    La faille de San Andreas est actuellement sous surveillance accrue et on sait très bien qu’un jour ou l’autre, demain ou dans mille ans, elle va s’effondrer. Ça donnerait quoi si cela se produisait le mois prochain ? Au delà des 20 à 30 millions de morts, d’un côté des Etats Unis déjà en situation sociale et financière précaire qui recevraient un coup de grâce, de l’autre un Tsunami titanesque qui toucherait la Chine aprés avoir passé Un Japon déjà plus que mal en point. Là, à mon avis, le dernier I-phone à la mode n’intéressera plus personne.

                    Il ne s’agit cependant pas d’être alarmiste mais juste de retracer un bilan plus global qui à mon avis ramènerait plus à sa juste valeur l’importance de chaque sujet tout en l’éclairant.

                    Toujours est-il que regarder par le petit bout de la lorgnette ne mène pas à grand choses. Et là, la question du développement durable (entre autre ...) prend tout son sens.

                    Mais ça fait un moment que cela me démange de faire cet article. Dès que le courage m’en prends ...


                  • BA 23 août 2011 21:56
                    Mardi 23 août 2011 :

                    Le Titanic « ZONE EURO » est en train de faire naufrage … et les membres d’équipage sont en train de se battre !

                    Dans le poste de pilotage du Titanic « ZONE EURO », une bagarre générale vient d’éclater !

                    La commandante Merkel veut que tout le monde reste à son poste pendant le naufrage, mais ses lieutenants finlandais, autrichiens, néerlandais, slovaques et slovènes ne pensent qu’à sauver leur argent !

                    Quant à ses lieutenants portugais, irlandais, italiens, grecs et espagnols, ils sont carrément tombés à la mer et ils sont en train de se noyer : ils demandent aux autres de leur lancer des bouées, mais les autres ne veulent pas parce qu’il n’y a plus de bouées !

                    Dans le poste de pilotage du Titanic « ZONE EURO », la bagarre générale continue !

                    Et pendant ce temps, le bateau continue de couler.

                    Garanties grecques : la zone euro en pleine discorde.


                    • Le Yeti Le Yeti 24 août 2011 15:00

                      Au moins sur le Titanic, ils ont eu droit à des violons, pas à du pipeau ...


                    • Y.P Yvan 24 septembre 2012 05:22
                      Bonjour,

                      Vous écrivez :
                      « la zone euro est une maison mal construite, dans le sens que la politique monétaire suivie est totalement absurde, aboutissant à une monnaie extrêmement surévaluée, qui provoque un désastre industriel. »

                      Vous avez raison, la politique monétaire est absurde. Mais comparer la zone euro à une « maison » en laissant entendre par là : soit on reste dedans, soit on la casse (ou on la quitte), c’est malhonnête. Rien n’est irréversible en politique. La politique ce sont des textes, des élus et des lois... ce n’est pas une « maison » qui serait impossible à modifier !

                      Vous écrivez ensuite :
                      « c’est une maison construite en zone inondable, en ce sens qu’elle est offerte à tous les vents de la mondialisation, laissant rentrer toutes les importations, subissant la sous-évaluation des autres monnaies ou les crises venues d’ailleurs. »

                      La mondialisation s’arrête donc aux frontières des pays ? Magnifique ça ! Elle ne va pas jusque dans nos petits commerces qui vendent des produits venant autant de France, que de Chine ou du Brésil ?
                      La mondialisation ne s’arrête pas à nos frontières, bien sur que non. Il ne suffit pas de sortir de l’euro pour la contrôler, la réguler, la domestiquer. On peut d’ailleurs très bien le faire à un niveau européen (et bien mieux, car plus la masse d’une monnaie est élevée, plus cette monnaie est difficile à attaquer, ce qui met déjà des bâtons dans les roues de la finance).

                      L’euro serait donc LE problème, la BCE ne veut pas prêter directement aux Etats, la dette augmente, alors il faudrait revenir au franc pour que tout aille mieux ?
                      Le mieux serait alors, peut-être, de laisser tomber le franc tout de suite, et faire des monnaies régionales, ou départementales, et des taux de change à tous les coins de rue (c’est à peine sensible aux attaques spéculatives, le taux de change... mais à peine). Ce serait plus simple à gérer et à contrôler ?
                      Laissez-moi en douter.

                      Soyons sérieux. Vous inventez ici des arguments pour accréditer votre idée.
                      Non, la politique n’est pas une maison qu’il faut détruire si on veut la reconstruire, pour la modifier. Et non, la mondialisation ne s’arrête pas aux frontières de chaque pays (même si on est d’accord sur le fait qu’il faut taxer les importations en fonctions de leur origines, comme le kilométrage par exemple, le coût écologique, mais on peut le faire à niveau européen).
                      Puis vous savez, la baguette de pain coûte aussi cher en Seine et Marne qu’en Haute Savoie... pourtant je vous assure, le blé n’est pas en abondance dans les montagnes, il ne devrait donc pas s’acheter pas au même prix. Mais croyez-le ou non, la baguette est aussi chère qu’en Seine et Marne, pas plus.
                      J’ai l’impression que vous avez du mal à donner une dimension plus vaste que la nation à votre vision de la société. On serait donc limités à un cadre national pour qu’une société (et qu’une monnaie) fonctionne bien ?
                      Non bien sur... même si l’indépendance de chaque peuple est important, il faut aller de l’avant (et ne pas retourner chacun dans sa grotte dés qu’un obstacle fait front). Regardez nos régions, qui gèrent elles-mêmes leurs budgets et leurs investissements. Elles ont cette indépendance, et pourtant elles sont toutes au sein d’une même nation, d’une même zone économique. Et elle ne s’en plaignent pas je crois (les collectivités qui se plaignent, c’est à cause de l’endettement généralisé et des réductions de budgets de l’Etat, mais jamais à cause de leur manque d’indépendance).

                      A vous lire, on croirait que l’euro c’est le diable en personne... et il faudrait retourner dans notre chapelle du franc pour s’en protéger. Et si la France n’était pas rentré dans l’euro, quel serait la situation aujourd’hui ?
                      Et bien la dette serait sensiblement la même, car la France n’a pas attendu l’euro pour abandonner la création monétaire aux banques privées, vous devez bien le savoir.
                      Alors croyez-vous que pour résorber la dette en franc, il aurait fallu sortir du franc ?

                      Selon vous, il serait impossible d’unifier l’Europe dans une même zone économique, sortant des arguments douteux pour défendre cette idée. La différence économique entre les pays serait alors le premier frein, rendant impossible (carrément ?) cette union monétaire.
                      Mais prenez donc un peu de temps pour étudier la France, ses communes, départements, et ses régions, toutes aussi différentes les unes que les autres, tant sur le plan culturel que sur le plan économique, démographique. Rien ne vous choque ?
                      Pourtant, tout ça fonctionne très bien, c’est solide, solidaire, au sein d’une même zone économique. Et croyez-moi, la Bretagne est bien différente de Paris, et Paris bien différent de la Corse... l’activité n’est pas la même à Marseille que dans le Larzac... et les ressources en Ile de France ne sont pas les mêmes qu’en Auvergne... pourtant, ça fonctionne ;)
                      (et si on remonte un peu plus loin, dites-vous également qu’en Bretagne on parlait le breton, et pas le basque... et le français n’était pas une langue commune... pourtant, le temps à fait son chemin, et les progressistes aussi, heureusement) !

                      Je crois savoir que vous êtes quelqu’un de cultivé et d’ouvert d’esprit. Comme vous le dites si bien, le vrai problème ce sont les politiques appliquées à cette monnaie... pas la monnaie elle-même. Il n’y a donc pas besoin d’abandonner les institutions européennes et revenir au franc pour changer ces politiques désastreuses.
                      Pas besoin de casser la « maison » Mr Pinsolle, il suffit de changer les meubles. La maison c’est l’Europe et ses peuples, elle est là, elle était là avant, et elle sera là après. Les aménagements intérieurs, la couleur des rideaux... pas besoin de tout détruire pour les changer. De la même manière qu’on n’aurait surement pas besoin de faire des monnaies locales pour changer un politique libérale en France. Il « suffit » de changer de politique, voilà tout !
                      C’est pour cela que voter c’est important, mais ça, vous le savez bien smiley

                      Tout ce que vous voudriez voir appliquer au niveau national, à une monnaie nationale, on peut le faire à un niveau européen. Oh certes, c’est pas facile, ça parait presque impossible même, mais ça ne l’est pas ! (pas plus impossible que de voir des communes s’unir au sein d’une même nation).
                      Regardez les Etats-Unis, n’est-ce pas assez grand comme échelle pour vous démontrer qu’une monnaie commune n’est pas forcément une monnaie qui pille ses voisin ?
                      (je ne dis pas que l’économie américaine est mieux que la politique européenne... ils ont les mêmes libéraux que nous au pouvoir... mais au sein de leur territoire, au sein de leur zone économique, ils sont solidaire).



                      Je terminerais juste en rappelant que la zone euro, contrairement à certaines idées reçues, est la première puissance économique dans le monde (la zone dans laquelle s’effectue le plus d’échanges commerciaux). Et quand on voit l’effondrement imminent que va subir le dollar, on ferait mieux de tout faire pour garder cette monnaie européenne en place... car elle pèse un poids énorme dans l’économie de demain smiley

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