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Méthode syllabique, saison 2

L’actuel ministre de l’Education demande de nouveau aux enseignants de ne plus appliquer la méthode globale et d’appliquer la méthode syllabique. De nouveau. En effet, en 2006, Gilles de Robien avait déjà eu la même démarche. Cette commande pourra être faite encore dans quelques années, si c’est le choix du ministre d’alors ; parce qu’elle est fondée sur une « définition » d’un problème qui n’existe pas.

Nous lisons en mettant en œuvre deux processus relativement indépendants :

  • la signification orale des lettres, ce qui se désigne par l’image B.A-BA,
  • et une anticipation des syllabes et des mots qui nous dit si on doit lire deux lettres à la fois ou trois, ou quatre… anticipation qui engage un coup d’œil « global ». Pour le dire autrement, B suivi de A ne fait pas toujours BA. On va le voir.

Il n’y a que trois lettres en français qui n’ont qu’un seul son : le « j », le « k » et le « v ». Sans compter nombre d’exceptions uniques à la prononciation syllabique. « Monsieur » porte deux exceptions et ces deux exceptions n’existent que pour ce mot : O et N accolées se prononcent « e » et les lettres « EUR » se prononcent « EU ». Quelqu’un qui n’aurait que l’outil syllabique ne pourrait pas lire « Monsieur ». Quelquefois, on se moque de ce mot en le prononçant à la « syllabique ».

Un autre exemple : C et H font généralement « CHE » comme dans arche et quelque fois K comme dans archéologie. Rien ne l’indique dans l’écriture, il faut connaître le mot globalement. L’architecte et l’archéologue ne procèdent pas du même syllabique, du même B.A-BA ! Un lecteur qui ne connaîtrait la lecture que par le syllabique lirait sans doute archéologue avec le « che » comme architecte. (Sans compter incidemment le Che, qui se prononce « Tché »).

B suivi de A fait BA sauf BAI, BAU, BAN. Dans ces syllabes, il faut lire trois lettres d’un seul coup. On peut noter que dans BAI+L, il faut lire quatre lettres d’un seul tenant et que, de nouveau, B et A font BA ! Mais dans BAIN, il faut lire quatre lettres et B et A ne font pas BA ! BANC se prononce comme BAN, avec un C muet… etc. Pour lire, il faut donc aussi prendre une vision du mot en son ensemble pour savoir comment relier les lettres entre elles. Sans quoi on lit « banc » comme « banque ». Parfois, on doit lire cinq lettres en une seule syllabe : BAIES, avec E et S muets. BAIL et BAILLENT se prononcent pareillement ! Les enfants baillent (BAILLENT : huit lettres à lire d’une syllabe !). Juste pour ne rien oublier, le bacon, dans lequel B et A ne font pas BA. Vous en trouverez aisément d’autres.

Les maîtresses du primaire, puisque ce sont surtout des maîtresses, (j’accorde avec le plus grand nombre) savent cela et l’enseignent. Pourquoi enseigneraient-elles autre chose que ce qui se pratique dans la lecture, une fois acquise ?

On peut se demander les raisons de la persistance d’un faux problème dont la vacuité n’est pas difficile à montrer et à faire comprendre. Toutes celles et ceux qui acquiescent à cette idée qu’il y aurait à l’école deux méthodes d’apprentissages, une mauvaise et une bonne, imaginent que les difficultés de lecture que leurs enfants rencontrent viennent de la méthode « globale », qui serait exclusive de l’autre et serait le résultat d’un choix idéologique hasardeux des enseignantes.

Voir la dualité de la lecture entre la valeur syllabique des lettres et l’originalité de chaque mot qui compose des assemblages parfois uniques de lettres, voir que chacun lit « syllabique » et « global », en même temps, dans le même geste, se rendre compte de cette nécessité de connaître les deux ne représente pas un travail considérable pour un lecteur lambda. Cela nous sortirait de ce « retour » d’une méthode idéale contre une méthode « dont tout le monde admet aujourd’hui qu’elle a eu des résultats tout sauf probants », pour reprendre les mots du ministre.

Tout le monde ? Vraiment ?

Pour lire, on mixe les deux, pour apprendre aussi.

 

JPEG - 438.1 ko
Toutes les écritures d’un mot inventé

 

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240 écritures syllabiques correctes
Remerciement à Arnaud Hoedt, Jérôme Piron, Kevin Matagne

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30 réactions à cet article    


  • owen meany 2 septembre 2017 11:18

    Certes.
    mais la méthode Bosher a permis à des générations de français d’écrire sans faute à 13 ans, même depuis le fin fond des campagnes où l’on parlait encore le patois.
    Il faudrait commencer par la première question : pourquoi a-t-on renoncé à une méthode marchait très bien ?

    Pour votre interrogation, la lecture en couleur permet d’associer tous les graphèmes (façons d’écrire) d’un phonème.
    Ouvrez ce tableau et agrandissez avec ctrl+roulette (ou ctrl et touche +).
    Vous verrez en haut, à droite du milieu, toutes les écritures du son « an ».
    Avec votre doigt, écrivez sur le tableau : « maman », puis « moment », puis « sang », puis « enfant ».
    Évidemment, on est hésitant au début, mais c’est très rapide de repérer les différents sons/graphies et de pointer à vitesse normale l’écriture des mots.

    Pour le son « an », on n’est plus à l’incessante déconstruction et reconstruction (de maman à moment ; changer de « an » à ent« ). On est dans »un choix parmi« . L’enseignant à pointé un graphème, l’élève qui suit l’enregistre. En passant, l’élève se rend compte des différentes façons d’écrire le son avec les différents mots de la langue française.

    C’est une méthode de Caleb Gattegno : »La lecture en couleurs« , ou »Silent Way« .
    Au début, l’enseignant fait repérer, prononce et fait prononcer les sons pour écrire les premiers mots. Pour les sons à graphie simple, on dit pas »bé« , mais »b« , ni »èfe« , mais »f« . Pour la récitation de l’alphabet, on s’en fout, on verra plus tard.
    Le but, avec le temps, est d’écrire de pointer les mots (puis les phrases) qui permettent progressivement de couvrir tous les graphèmes du tableau (qui existent dans la langue française).

    Dans le déroulement, Gattego préconise de pointer ce qui fait un mot (plus tard une phrase), sans rien prononcer (le Silent Way). Les élèves écrivent et après seulement l’un d’eux ou l’ensemble le prononce : qu’il puisse enfin le »sortir" par le son. On imprime mieux ainsi neurologiquement l’association du son et du graphème.
    Séance après séance, l’élève voit progressivement les graphèmes enregistrés et les graphèmes encore à découvrir permettant de d’écrire tous les mots de la langue française. Cette perception générale de ce qui est conquis et reste à faire pour savoir écrire a son importance.

    C’est plus rapide que la méthode Boscher.


    • Alren Alren 2 septembre 2017 20:32

      @owen meany

      "mais la méthode Boscher a permis à des générations de français d’écrire sans faute à 13 ans, même depuis le fin fond des campagnes où l’on parlait encore le patois.« 

      Désolé mais ceci est totalement faux ! J’ai toute une collection d’écrits manuscrits datant de 1880 à 1950, d’enfants et d’adultes, y compris d’un »premier du canton" au certificat d’études de 1885 et je peux vous assurer que c’est cousu de fautes d’orthographes et de fautes de syntaxes !

      En revanche mes neveux et nièces, et leur enfants d’âge lycée écrivent sans aucune faute.

      La méthode syllabique convient pour apprendre à lire à un adulte qui va catégoriser rationnellement les syllabes tout en comprenant que c’est le mot qu’elle forme qui est l’important.
       
      L’enfant de six ans qui entre au CP va voir la syllabe comme l’important et aura cette lecture ânonnée si exaspérante pendant des années.
      Sans compter qu’à cet âge il faut une motivation pour ce très lourd travail qu’est l’apprentissage de la lecture et que la découverte de phrases complexes.

      Ces phrase globales doivent être apprises simultanément avec le déchiffrage syllabique pour charger au minimum la mémoire des enfants.
      Les phrases globales peuvent être découvertes à la maternelle en grande section. Elles sont courtes et en rapport avec le vécu de la classe : les enfants de cinq ans adorent pourvoir épater leurs parents avec la lecture de telles phrases.

      Après enquête auprès de professeurs des écoles, personne n’utilise la méthode uniquement globale. Mais la plupart utilisent la méthode mixte que je viens de décrire.

      J’ajoute que le choix de la méthode de lecture n’est pas du ressort du ministre mais de la liberté pédagogique de l’enseignant. Ceci depuis Jules Ferry et n’avait jamais été remis en cause.

      Mais les ministres, on devrait dire les sinistres de Macron font preuve d’autoritarisme tous comme la ministre de la santé qui veut imposer onze vaccins avec adjuvant aluminium à des enfants de six mois au mépris de leur sécurité pour complaire aux gros labos dont elle est l’ancienne employée.


    • Orélien Péréol Orélien Péréol 3 septembre 2017 23:19

      @owen meany
      Vous serez bien aimable de commenter mon texte et non de poser votre foi à son occasion.

      Ce que vous appelez la méthode Bosher n’est pas une méthode qui a permis aux Français d’écrire sans fautes.

      Sur le son « an », vous avez oublier « am » et « em ».
      Vous avez aussi oublié, ça fait beaucoup d’oublis, il me semble, une difficulté que je traite dans mon article et qui nécessite une vision globale des mots pour lire, représentée par ces deux phrases inoubliables : Les poules du couvent couvent. et : il n’y a pas deux présidents qui président...

    • owen meany 4 septembre 2017 02:04

      Bonjour Orélien,

      Vous n’avez pas regardé le tableau : dans les graphies en rose, il y a la graphie « am » (pour jambon, par exemple), « a graphie »amp« (un camp), la graphie »amps« (des camps), la graphie »ham« (la hampe), etc.... Il y a »em« , (emporter). Il y a : »emps« (longtemps), »empt« (certainement une fin de mot, j’ignore lequel) et »empts« (sans doute son pluriel).

      Les poules du couv- »ent« est encore une graphie en rose, même colonne, même son »an« . Elles cou - »vent« , c’est le son »v« qui se trouve à la 4ème colonne à partir de la droite en bas, de couleur vert caca d’oie, graphie »vent". C’est justement ce tableau qui résout la difficulté de cette phrase. Et qui répond à votre article.

      Ce tableau est exhaustif : tous les sons de la langue sont répertoriés, toutes les graphies (écritures possibles) des sons sont listées et discriminées.

      La méthode Boscher sert à former les mots. Elle n’est que le préalable, (comme la lecture en couleurs, d’ailleurs) ce n’est pas elle qui va éclairer les constructions depuis l’étymologie, indiquer les familles des préfixes et suffixes, ni indiquer les conjugaisons et l’orthographe grammaticale, qui requièrent une compréhension de sa syntaxe.

      Tout cela est de la construction, l’enfant ensuite saura jouer, appareiller les différents aspects, (il globalise, justement).
      La méthode globale ne peut pas être le préalable, l’enfant ne peut pas mobiliser ses intuitions sans repères, ou bien ses productions resteront floues, approximatives. Et l’enseignant est là pour aider. C’est une fuite, une fausse solution s’il n’a pas les moyens d’offrir une progression structurante et articulée.

      Oui, c’est du boulot, l’enseignant ne peut pas mentir là dessus. Son travail est bien transformer les efforts de l’enfant en plaisirs à explorer, en conquête de ses capacités, de sa puissance d’agir. La rigueur n’empêche pas l’empathie, c’est même exactement le contraire.
       
      Après, Macron, sa femme, son chien, ses ministres, je l’avoue, ce ne sont pas des sujets qui m’intéressent.


    • Orélien Péréol Orélien Péréol 4 septembre 2017 08:09

      @owen meany
      Ben oui, les enfants n’ont qu’à apprendre par cœur ce tableau et tout ira bien. Personnellement, j’ai du mal à m’y intéresser, peut-être je suis trop vieux. J’ai un peu d’autres idées sur la question et


      si je préférerais que vous commentiez mon article... J’y dis que la lecture a deux jambes (c’est une image) le syllabique (la correspondance phonique) et le global (l’anticipation), que faire croire que c’est l’un ou l’autre et jamais les deux, faire croire que l’apprentissage a deux méthodes, une bonne, une mauvaise... n’est pas conforme à ce qu’il se passe vraiment.

    • owen meany 4 septembre 2017 10:22

      @Orélien Péréol

      Votre fil de commentaires montre qu’à peu près tout le monde finit par convenir que les deux approches sont nécessaires. Ce n’est donc pas le vrai problème. Simplement, chacun part de ses affects, de ses souvenirs bons ou mauvais, de ses représentations. On est tous faits ainsi, et vous aussi.

      Vous soulevez le vrai problème de l’arbitraire des lettres pour transcrire les sons de la langue, avec un fonctionnement par l’absurde que vous montrez avec vous deux pages d’illustration.

      Je vous présente un outil, permettant de cheminer une progression, avec des graphies pré-discriminées, présentées en base sons et non en base lettres, ce qui évacue notamment vos deux illustrations.

      Vous dites que vous ne voulez pas vous y intéresser. Bon...
      Vous inventez que c’est de l’apprentissage par cœur.
      Vous débarrassez les propos des uns et des autres, au lieu de les compléter ou de contre-argumenter, et vous répétez qu’on ne vous comprend pas.

      Vous voulez juste raconter que vous êtes un monsieur pas content ?


    • Orélien Péréol Orélien Péréol 4 septembre 2017 12:06

      @owen meany

      Je ne vois pas en quoi votre tableau évacue l’illustration d’Arnaud Hoedt, Jérôme Piron, Kevin Matagne, c’est-à-dire le fait qu’un mot puisse être susceptible d’avoir invalide l’idée qu’on lit par le syllabique.
      Si je me débarrasse selon le mot que vous employez des uns des autres, c’est qu’ils n’argumentent pas sur mes arguments, ils déroulent une autre pelote, pour prendre un image, je ne peux donc pas contre-argumenter. Je n’ai pas envie de traiter de tout. Qu’ils écrivent leur article.
      Je n’ai jamais dit, ni pensé qu’on ne me comprenait pas.
      J’ai écrit un texte synthétique sur l’acte de lire, facile à comprendre pour documenter le débat qui revient par la bouche du ministre sur une bonne façon (la syllabique) et une mauvaise (la globale), l’une à la place de l’autre et jamais les deux, en montrant comment l’acte de lire contient les deux.
      Vous trouvez que tout le monde est d’accord. Il me semble que non puisque le ministre a relancé cette opposition inventée (ça n’a pas trop pris).

    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 2 septembre 2017 11:50

      ENFIN,....psycho-pédagogue, je me suis toujours opposée à cette théorie du genre appliquée à l’apprentissage du français. Une langue sans sexe, sans histoire. J’ai chez une pile de dictionnaire d’étymologie ramenant les mots à leur origine parfois très lointaine. Mon mémoire portait sur l’origine de la dyslexie. Chaque lettre de l’alphabet s’associe sur l’écran de l’inconscient à une image et le dyslexique bloque souvent sur les mêmes lettres. Exemple : Le « b » rappelle la femme enceinte, le « p », le « p »apa, la « père avec son chapeau. Chaque lettre a un sens symbolique, ainsi que les syllabes. Avec la méthode globale, l’enfant n’a plus la possibilité de faire un travail de séparation de sa filiation. Papa et maman sont confondus dans une »scène primitive" archaïque dans laquelle père et mère sont fusionnés. Extrait de Deleuze et Guattari (Anti Oedipe) cher à Madame Taubira,... Extrait : Le schizophrène est mort ou vivant, non pas les deux à la fois, mais chacun des deux au terme d’une distance qu’il survole en glissant. Il est enfant ou parent, non pas l’un ET l’autre, mais l’un au bout de l’autre comme les deux bouts d’un bêton - dans un espace indécomposable...IL n’est pas simplement bisexué, ni entre les deux, ni intersexué, mais transexué. Il est transvimort, trans-parent,...Merci Madame BELKACEM,...Voilà la société qui se préparait


      • Orélien Péréol Orélien Péréol 3 septembre 2017 23:26

        @Mélusine7
        Alors, là. Les bras m’en tombent !

        Le « b » a au moins trois graphies : B ne rappelle pas la femme enceinte et le « b » manuscrit en cursive non plus. Ensuite, vous amalgamez la femme enceinte et la maman... Regardez comment on représente les femme sur les pictogrammes et comment on représente les femmes enceintes pour signifier les places prioritaires. Si vous y voyez un « b », je veux bien manger le chapeau de ma femme.

      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 9 septembre 2017 12:08

        @Orélien Péréol


        Maman, mère. Deux montagnes comme...deux seins,...

      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 9 septembre 2017 12:16

        @Mélusine7
        Le B majuscule, c’est la femme mariée à son mari et qui ainsi porte le chapeau du « P ». du « P »ère. Le contraire, des femmes qui ont fait de « bb » toutes seules.


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 9 septembre 2017 12:23

        @Mélusine7


        Connaissez-vous, Claude Koener, c’est le mari de la tante de mon compagnon. Et nous sommes les amis de la cousine de Françoise Nyssen dont le fils, ce n’est pas un mystère était dyslexque...et s’est malheureusemnt suicidé. J’attends avec impatience le premier livre d’Hubert Nyssen (créateur d’Acte Sud) : Le nom de l’Arbre, car il y a un « mystère » dans l’histoire de notre amie : ISABELLE. 



      • rpplbis rpplbis 9 septembre 2017 14:23

        @Mélusine7
        le double « b » n’existe en français que dans les mots « abbé » « abbaye » et peut-être quelques autres de la même famille. Peu de bb là dedans.


        D’autre part,aucune femme n’a fait un enfant toute seule (à part, la vierge Marie, mais il faut y croire et personnellement, je n’y crois pas)

      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 9 septembre 2017 17:00

        @rpplbis
        Une étrange histoire me fut racontée un jour par un archéologue (le jour de mon anniversaire,celui de la saint Daniel) qui aurait découvert des crânes au coeur d’une caverne dans les Ardennes belges. Il s’agirait probablement des restes d’amour coupables dans des Abbayes. Quant à la Vierge, l’histoire raconte qu’elle fut fécondée par l’Ange Gabriel et le Saint conduit des méandres de l’Oreille. Nous sommes là dans le symbolique.


      • Decouz 2 septembre 2017 12:06

        Le problème vient de l’orthographe du français qui combine plusieurs logiques : phonétique, étymologique, grammaticale.
        Il y a peut-être des langues plus fantaisistes dans l’écriture comme l’anglais, mais là on le sait et on apprend plus un mot dans sa singularité (globale), tandis qu’en français on passe d’une règle à l’autre sans cesse.


        • Alren Alren 2 septembre 2017 20:00

          @Decouz

          "en français on passe d’une règle à l’autre sans cesse."

          Je ne comprends pas votre remarque.

          Le français est une langue plus rationnelle que l’anglais du fait de la création de l’Académie française qui avant d’être sclérosée comme elle l’est aujourd’hui, a défini un bon usage et clarifié les règles.

          Les règles sont de deux sortes : grammaticales et orthographiques.

          Les règles de grammaires sont parfaitement stables, du type accord verbe-sujet, concordance des temps. Seule la règle d’accord du participe passé est complexe mais rationnelle quand on établit un organigramme.

          Les « règles » d’orthographe n’en sont pas. Ce sont des rapprochements d’écriture comme par exemple les noms en « ard ». L’astuce est alors de trouver un mot de la famille qui possède une finale plus longue ou de réaliser le caractère plutôt péjoratif du mot.

          On aura ainsi retard et retardé, renard et renardeau, hasard et hasardeux dans la première catégorie et et art se distinguera par artistique.

          Clochard, tortillard, mouchard, vantard, scribouillard appartiennent à la deuxième catégorie.

          L’anglais est à ma connaissance la pire langue pour la correspondance écrit-oral. Et le finlandais paraît-il une des meilleures sinon la meilleure. ce qui explique qu’en matière d’apprentissage de la lecture les petits Finlandais ont trois ans d’avance en lecture sur les petits Anglais.


        • lisca lisca 2 septembre 2017 12:29

          « Les enfants ne sont pas idiots. Ils n’ont guère besoin qu’on leur enseigne une  »anticipation des syllabes et des mots qui nous dit si on doit lire deux lettres à la fois ou trois, ou quatre… anticipation qui engage un coup d’œil « global »".
          Cette opération de globalisation, ils la font depuis qu’ils sont nés. Ils voient un visage et savent si c’est celui de leur mère ou non, d’un homme ou d’une femme, d’un adulte ou d’un enfant, etc. Par quels détails ? Une foule. Ils apprennent le visage avant ses détails ; ils savent tirer des conclusions instantanées.
          Mais ils ont absolument besoin de repères de BASE lorsqu’ils veulent déchiffrer un message (écrit donc) qu’ils n’ont jusqu’alors qu’entendu, tout comme un agent secret face à un message crypté. Celui-ci à l’inverse tente de rendre au langage parlé ces petits symboles incompréhensibles.
          Que fait l’agent ? Il globalise ? Il prend le message et cherche à se rappeler un message similaire global enfoui dans sa mémoire (reptilienne) ?
          Non, il analyse.
          Il prend les détails du message, les regroupe, les isole, les déplace, les réarrange, etc. Il fait appel à ses souvenirs, son hémisphère droit, son hémisphère gauche...
          Oui, la langue française n’est pas phonétique (comme l’est par exemple l’espagnol) parce qu’elle est attachée à son histoire et ses origines. On écrit ophtalmologue et non oftalmologue parce que ce mot vient du grec, et la langue française prend soin que cela se sache. On écrit PAIN et non P+(un symbole qui remplacerait IN), parce que le mot latin d’origine commence par PAN, et parce que la nasale IN est propre aux Celtes. On sait donc déjà beaucoup de l’origine du mot, et tant mieux.
          L’enfant apprendra tout cela plus tard, ce qui l’aidera à être intelligent, et à trouver la signification d’un mot qu’il ne connaît pas.
          En attendant il apprend qu’à la base P+A=PA. En général, c’est ce qui fonctionne ; de même qu’en général un individu portant jupe a des chances maximales d’être une femme (en France, quoique).
          On prend soin de lui apprendre, une fois qu’il a intégré cette notion de base (P+A+A), qu’elle n’est pas la règle absolue. Pas à pas, jour après jour, leçon après leçon, lettre après lettre, mot après mot.
          L’enfant comprend, puis il oublie, il faut rabâcher. Mais il intègre toutes ces notions finalement avec sa petite tête aux capacités que vous avez l’air d’ignorer.
          La méthode Boscher marchait très bien. La méthode globale ne marche pas, je ne comprends même pas qu’on puisse encore la défendre.
          Il faut juger aux résultats !


          • Fergus Fergus 2 septembre 2017 14:02

            Bonjour, lisca

            Je partage très largement votre analyse. Merci à vous de l’avoir exprimée ainsi !


          • lisca lisca 2 septembre 2017 19:23

            @Fergus
            Merci !


          • Orélien Péréol Orélien Péréol 3 septembre 2017 23:30

            @lisca
            Tout à fait d’accord avec vous. Faire des écoles pour apprendre des choses aux enfants, c’est les prendre pour des idiots.

            Les laisser apprendre tout seuls les rendra intelligents.
            Ben oui. J’y avais pas pensé.

            Si vous voulez commenter mon article, cela serait bien. L’anticipation est nécessaire à la lecture. Voilà ce que j’ai écrit. Qu’en pensez-vous ?

          • blackh blackh 2 septembre 2017 14:09

            Il faudrait d’abord revoir et simplifier cette connerie de langue faite l’origine pour les lettrs.


            • Dzan 2 septembre 2017 21:28

              @blackh
              Mais il aurait fallu que vous prissiez de bonnes leçons, afin que que vous écriviez correctement langue que vous abhorrez.


            • lisca lisca 2 septembre 2017 19:25

              « Cette connerie de langue ». Vous parlez de la vôtre ? déficiente à l’oral comme à l’écrit.


              • mursili mursili 2 septembre 2017 21:41

                Bof...Le nouveau ministre cherche à asseoir à bon compte son autorité qu’il sait précaire en se jetant sur le suspect habituel rendu unique responsable de l’échec massif du mammouth : la méthode globale ! Le serpent de mer récurrent de toute rentrée scolaire digne de ce nom...Il sait qu’il va plaire à de nombreux parents allergiques à toute « pédagogie » (un gros mot).

                http://www.lejdd.fr/politique/lecture-blanquer-veut-abandonner-la-methode-globale-qui-nest-plus-appliquee-depuis-longtemps-3419432


                • zygzornifle zygzornifle 3 septembre 2017 08:30

                  chaque nouveau ministre enlève une pierre a l’édifice de l’éducation nationale ......


                  • Osis Osis 3 septembre 2017 08:59

                     

                     
                    C’est vraie, les méthodes d’enseignement ont beau dos...
                    A quoi sert une méthode quelle qu’elle soit si les moyens de l’appliquer ne sont pas là ?

                    •  Peut-être qu’en obligeant simplement les enseignants, comme par le passé, à corriger réellement, en marge, les copies...

                    •  Peut-être qu’en les obligeant à faire leur boulot, après les cours, dans l’établissement où ils travaillent et non pas chez eux sans aucun contrôle... (Sont-ils donc si supérieurs aux autres salariés qu’eux, l’on ne puisse les contrôler ?)

                    • Enfin leur assurer un salaire en rapport avec la responsabilité leur travail. Ils sont tout de même, assurément, l’avenir de notre société.

                    Pour l’heure, l’Éducation Nationnale dans son ensemble n’est bonne qu’à nous fabriquer des footballeurs, des rappeurs incultes, des nabillas ignares, des crétins pour la téléréalité et pire encore des politiciens véreux ignobles et sans vergogne.

                     

                     


                    • Parrhesia Parrhesia 3 septembre 2017 09:42
                      >>> chaque nouveau ministre enlève une pierre a l’édifice... <<<

                      Bonjour zygzornifle,

                      Et malheureusement, ce n’est pas vrai que pour la seule éducation nationale ! C’est vrai dans d’autres domaines car cela correspond à la mise en place en cours de l’empire mondialiste.

                      Tout le monde parle de « réformes » réputées « indispensables » !!!

                      Or, une réforme dont trop peu de gens parlent mais qui est cependant devenue la plus urgente est maintenant d’organiser la sortie des « réformateurs » de la cinquième colonne mondialiste, que ceux-ci agissent par intérêt personnel ou par bêtise crasse !
                       Ceux-ci travaillent en effet non pas au progrès rationnel de l’ensemble de notre planète mais bien pour la victoire la plus rapide et la plus absolue possible de l’hégémonie capitaliste exclusivement financière !!!

                      Grâce aux progrès des moyens techniques de surveillance et de communication mis en oeuvre, le temps joue de plus en plus en faveur de cet empire qui, contrairement à l’Hydre de Lerne n’a qu’une seule tête, mais elle est invisible ! (enfin... invisible... mais de moins en moins !!!)

                      Bon dimanche à vous  !!!

                      • Orélien Péréol Orélien Péréol 3 septembre 2017 23:35
                        Un article sur un spectacle qui honore ce rapport à la langue de liberté : https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/la-convivialite-orthographique-195121
                        J’ai pris une illustration du livre qui narre ce spectacle. Qu’ils soient remerciés.

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