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#48 des Tendances

Le rôle des étrangers dans le conflit soudanais

Le conflit soudanais, oppose les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (FSR). Il est exacerbé par les Émirats arabes unis (EAU), les États-Unis et l'Égypte qui attisent le conflit en fournissant un soutien militaire à leurs factions respectives, modifiant les équilibres déjà fragiles du pays.

Depuis le début des hostilités en avril 2023, les Émirats arabes unis ont apporté un soutien aux Forces de Soutien Rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdan Dogolo, alias Hemetti. Ce soutien s'est manifesté par la fourniture de drones, ainsi que par un soutien logistique important

Les FSR, initialement issues des milices Janjawids connues pour leurs exactions au Darfour, ont utilisé ces ressources pour renforcer leur position. Les équipements militaires fournis par les EAU ont permis aux FSR de mener des offensives efficaces et de s'assurer le contrôle d'une parties de Khartoum et du Darfour.

 

Implication des États-Unis et de l'Égypte

En parallèle, les États-Unis et l'Égypte ont apporté leur soutien à l'armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan. Ce soutien s'inscrit dans le cadre d'une longue tradition d'alliances militaires et politiques. Les États-Unis, en particulier, ont vu dans l'armée soudanaise un rempart contre l'instabilité régionale et une clé pour maintenir l'équilibre des pouvoirs au Soudan.

L'Égypte, quant à elle, a des intérêts géostratégiques importants dans la région, notamment la gestion des ressources en eau du Nil et la lutte contre les mouvements islamistes radicaux. Le soutien militaire égyptien à l'armée soudanaise s'est traduit par la fourniture de matériel militaire et une coopération étroite dans le domaine de la sécurité.

 

Accusations

Les accusations de fourniture d'armes sophistiquées aux belligérants ont exacerbé les tensions internationales. Le général Yasser al-Atta, chef de cabinet soudanais, a publiquement accusé les Émirats de fournir des drones et des armes avancées aux FSR, ce qui a mis le gouvernement soudanais en difficulté. Les autorités soudanaises ont expulsé quinze diplomates émiratis, aggravant les relations entre Khartoum et Abou Dhabi.

Ces accusations de soutien militaire ont mis en lumière l'implication des puissances régionales dans le conflit, compliquant davantage les perspectives de paix.

 

Diplomatie

Les États-Unis ont exprimé leur « inquiétude » quant à l'implication des Émirats dans le conflit, appelant à une cessation immédiate de l'approvisionnement en armes et au soutien logistique.

En novembre 2023, les tensions ont atteint un point culminant avec l'expulsion réciproque de diplomates entre le Soudan et les Émirats arabes unis. Cette escalade diplomatique dévoile au grand jour le rôle aggravant des interventions étrangères dans ce conflit déjà très compliqué.

 

Influence sur les perspectives de résolution du conflit

L'intervention étrangère influence effectivement le déroulement du conflit et les dynamiques internes de pouvoir au Soudan. Le soutien militaire des Émirats aux FSR a renforcé leur position sur le terrain, rendant difficile tout effort de négociation pour un cessez-le-feu durable. De même, le soutien des États-Unis et de l'Égypte à l'armée soudanaise a alimenté la poursuite des hostilités.

Ces interventions ont non seulement prolongé le conflit, mais ont également alourdi le bilan du nombre de morts. Les tentatives de pourparlers de paix, souvent menées sous l'égide des Nations unies ou de l'Union africaine, ont été entravées par les intérêts divergents des puissances étrangères impliquées.

 

Le conflit soudanais illustre les dangers des interventions étrangères dans les guerres civiles. Alors que les Émirats arabes unis, les États-Unis et l'Égypte poursuivent leurs agendas stratégiques, le peuple soudanais continue de souffrir des conséquences d'un conflit alimenté par des armes et des crédits étrangers. Au cœur de cette crise, se trouve, surtout, le tracé colonial d'un pays regroupant des ethnies et des religions différentes, exigeant une cohabitation qui, comme sur d'autres continents, semble être de plus en plus illusoire.


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