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Accueil du site > Actualités > Europe > De l’éclatement des nations à l’Europe des régions (...)

De l’éclatement des nations à l’Europe des régions ?

Les historiens qui, dans un lointain futur, chercheront à comprendre l’évolution géopolitique de l’Europe au début du XXIe siècle, auront de quoi être perplexes. Ils se demanderont sans doute pourquoi l’Europe a franchi une étape décisive vers le fédéralisme, au moment même où, en son sein, le Royaume de Belgique voyait son propre Etat fédéral éclater. Ils se demanderont comment on a pu ne pas comprendre, à Bruxelles même, épicentre de l’unification européenne, les enseignements fournis sur place par ce pays laboratoire du fédéralisme ? Comment on a pu s’obstiner à tenter d’incorporer près de trente peuples sans doute bien plus différents les uns des autres que Wallons et Flamands... et ce, à l’instant précis où sous les fenêtres des institutions bruxelloises, la crise entre ces deux communautés démontrait la fragilité d’une fédération qui ne parvenait à devenir une véritable nation ?

Nos historiens futurs trouveront peut-être quelques réponses sur le blog militant du correspondant européen de Libé, Jean Quatremer, qui depuis quelques jours à Bruxelles, se réjouit de l’explosion annoncée de la Belgique. Bien qu’un récent sondage indique que seulement 40 % des Flamands sont en faveur de l’indépendance, les responsables politiques néerlandophones souhaitent en effet la scission. La Belgique vit une crise de régime sans précédent, du fait de l’impossibilité depuis le 10 juin dernier de constituer un gouvernement fédéral, les partis flamands présentant des revendications autonomistes inacceptables pour les francophones.

Dans un article du 3 septembre judicieusement intitulé L’Eclatement de la Belgique soluble dans l’Europe, M. Quatremer commence par rappeler avec force et justesse qu’"une éventuelle indépendance flamande ne serait nullement contraire à l’idée européenne". Mieux, il estime que "l’Union ne peut que soutenir la revendication flamande, celle-ci étant tout à fait légitime au regard des principes qui ont présidé à sa création".

Au-delà du fait qu’il est savoureux de voir Jean Quatremer en accord avec les nationalistes flamands, il faut admettre qu’il a raison au-delà même de la question belge : les autonomismes régionaux et l’européisme sont des alliés objectifs... du moins pour le moment. Tout ce qui peut travailler au détricotage des identités nationales - séparatismes, régionalismes, communautarismes multiples sans oublier l’immigration - devrait faciliter peu à peu l’effacement de ce qui reste d’identité, puis de souveraineté, en vue du grand basculement dans la "purée de marrons" supranationale.

Désintégration nationale et intégration européenne

Il s’agit d’un pari d’apprentis-sorciers. S’ils veulent d’ici à quelques décennies, que l’Europe soit devenue un véritable "pays" composé de véritables "citoyens" européens, il faut commencer par faire table rase en sciant doucement les racines, souvent profondes, des nations actuelles.

Plusieurs instruments européens concourent à favoriser ces séparatismes, dont nous nous gardons bien ici de juger la légitimité. Il y a la petite dizaine de conventions et chartes du Conseil de l’Europe (charte des langues régionales, etc.) qui tendent, derrière des apparences généreuses, à promouvoir une nouvelle carte politique de l’Europe dont ont disparu les frontières actuelles, à partir de fondements communautaristes ethniques et/ou linguistiques, bien analysés par l’historien Pierre Hillard. De même, le Comité des régions de l’UE créé par le Traité de Maästricht trouve sa raison d’être dans cette logique régionaliste favorisant l’éclatement des constructions politiques que sont les Etats nations, et dont la France est l’archétype. Bientôt d’ailleurs, les fonds structurels européens devraient être directement distribués et gérés par ces "régions"... Citons enfin l’exemple de la Charte des droits fondamentaux bientôt contraignante, qui ouvre la porte des tribunaux à toutes les revendications communautaires, balayant la philosophie des droits et libertés fondamentaux conquis depuis la Révolution. Comme le rappelle Alain Finkielkraut : « c’est contre le pouvoir des tribus que s’est constituée la pensée des droits de l’homme » (Le Monde, 25 octobre 1989).

Pour n’avoir pas compris que ce détricotage prendrait du temps, singulièrement en France, mais pas seulement, les promoteurs du premier traité constitutionnel prirent une sévère déculottée le 29 mai 2005. Ils avaient eu l’imprudence et la naïveté d’afficher la couleur en l’intitulant sans ambiguïté "Constitution pour l’Europe" et en prévoyant des "lois européennes", un "ministre des Affaires étrangères de l’Union", la consécration d’un "hymne européen", d’une "devise européenne", d’un "drapeau européen", d’une "journée de l’Europe", en somme tout l’apparat sémantique de l’Etat, en l’occurrence du super Etat. Le président de la République de l’époque ayant eu le bon sens de le soumettre directement au peuple par référendum, l’affaire était pliée : les Français n’ont évidemment rien contre l’Europe, mais ils refusent l’obstination supranationale qui s’est accélérée depuis quinze ans, et menant à un Etat continental qu’ils ne reconnaissent pas.
Aidé de ses vingt-six alter ego, son génial successeur à l’Elysée sauva la Constitution européenne en juin 2007, toilettant ce traité de toute cette sémantique constitutionnelle trop franche, pour mieux en conserver la substance, avant de le faire voter bientôt par une majorité de parlementaires qui lui doivent bien ça.


Une "bombe" ethnolinguisitique sous le sol européen

Entre-temps, la Belgique en tant que telle n’existera peut-être plus et les dirigeants du reste de l’Europe n’y auront vu aucun avertissement quant à la pertinence de l’orientation fédérale européenne actuelle. A moins que plusieurs gouvernements particulièrement concernés n’y voient à plus court terme le risque d’un effet domino : après la scission de la Flandre, celle de la Catalogne ? de la Corse ? du Pays Basque ? de l’Italie du nord ? de l’Ecosse ?
Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’IRIS, rappelle que l’Europe de l’Est est également touchée par les phénomènes séparatistes et pointe du doigt avec inquiétude la question du futur statut du Kosovo qu’il qualifie de "bombe placée sous le pied de l’Union européenne" - des Etats membres plus précisément - dans la mesure où "si indépendance il y a, cela reviendrait à avaliser, là encore, l’idée selon laquelle, des Etats peuvent faire scission sur des bases purement ethnolinguistiques".

C’est donc la fin de la conception française de l’Etat nation, qui réunissait des citoyens égaux en droit et devant la loi sans distinction autour de la res publica, ce vouloir-vivre ensemble qui surplombait les particularismes relevant de la sphère privée. Il n’y avait pas de minorités ethniques (pas plus que religieuses, régionales ou fondées sur l’orientation sexuelle) dans une nation comme la France qui n’est pas fondée sur la race. Mais "l’ethnicisme est un racisme", nous rappelle Alfred Grosser (Le Figaro, 13 septembre 2000). Et c’est ici, que les raisons qui conduisent à pousser à l’éclatement des Etats nations en Europe deviennent troubles... pour ne pas dire suspectes.

Christophe BEAUDOUIN
L’Observatoire de l’Europe


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48 réactions à cet article    


  • Ridenow 10 septembre 2007 13:28

    Revoila nos bons nationalistes français, cette mouvance jacobine trouble qui regroupe du Parti des Travailleurs/libre pensée au FN en passant par Chevènement et les gaullistes de droite.... anti région, anti Europe, en avant vers le passé !


    • Christophe Beaudouin Christophe BEAUDOUIN 10 septembre 2007 15:21

      Parce que le retour périodique de l’Europe carolingienne sous de nouvelles formes, le retour des féodalismes régionaux etc, c’est « moderne » selon vous ? Parce que vous préférez les supranationalismes (rouge, brun, bleu etc) qui seraient moins « troubles » que les patriotismes ? Oui, il y a à gauche, à droite et ailleurs des personnes qui aiment passionnément la diversité des nations, des cultures et des langues, condition selon eux de l’harmonie entre les Hommes, et qui par conséquent ne se résolvent pas à l’uniformisation, à la marchandisation, à la tribalisation ni à la dépolitisation du monde. Mais vous avez parfaitement le droit, vous, de vous y résoudre et même de penser que c’est formidablement moderne.


    • Little Scarlet Pimpernel Little Scarlet Pimpernel 10 septembre 2007 20:59

      Peut-être que vous mélangez la question des nationalités historiques du territoire de l’actuel Etat français avec celle de l’opportunité de la défense de cet Etat. Les deux questions ne se posent pas forcément sur la même base. Pourquoi opposer l’indépendance de l’Etat français à la reconnaissance des droits des nationalités historiques ?

      Lire :

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=87

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=119

      Nicolas Sarkozy, l’Etat et l’identité nationale (1) et (2)


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 12 septembre 2007 17:12

      @ l’auteur et Scarlet pimpernel : Il y a le sentiment d’appartenance et les accommodements opportuns d’une fédération. Si vous avez le temps, une trentaine de pages sur ce thème au lien suivant

      http://nouvellesociete.org/714b.html

      Pierre JC Allard


    • Ridenow 17 septembre 2007 01:19

      non, il s’agit juste d’une démocratie au plus proche des citoyens, de la promotion des cultures locales et de l’ouverture au monde qui sont toutes les deux refusées actuellement au nom de la nation une et indivisible.

      Je vous en prie, ne reprenez pas la rhétorique de la diversité des cultures et des nations alors que vous faites l’apologie d’un système politique qui leur refuse toute expression culturelle (charte européenne des langues minoritaires...) ou politique ( dévolution de pouvoirs).

      Votre discours est à première vue totalement incohérent au sens ou il défend pour l’ensemble France la diversité culturelle et politique, et la refuse par des arguments exactement inverses pour des entités comme la Bretagne ou la Corse qui d’en n’importe quel autre états d’Europe bénéficieraient d’une réelle reconnaissance. Il est en réalité totalement cohérent, porte le nom de nationalisme d’Etat. Et il n’honore pas la démocratie.


    • Le Canard républicain le canard républicain 10 septembre 2007 14:03

      Plus que jamais, il faut obtenir un référendum sur le nouveau traité européen : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28483

      Ce week-end, la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne au Portugal a bénéficié d’une discrétion remarquable. Ils veulent éviter à tout prix un débat populaire sur le traité européen qui n’est qu’un « recyclage » de la constitution rejetée en 2005.


      • Manuel Atreide Manuel Atreide 10 septembre 2007 14:15

        Cher M. Beaudouin,

        Comment dire ? Vos analyses sur le coté dangereux de la situation belge actuelle est vraisemblablement juste. Vous serez heureux, je pense, de savoir que Libération (pouah, ce journal de gôchôs) partage et même développe cette analyse.

        Ce qui me surprend toujours chez les personnes de votre mouvance, c’est cette manie que vous avez de mettre les choses les unes contre les autres. Vous fonctionnez sur le principe de « ou-ou ».

        Et vous essayiez le « et-et ». Et la France Et l’Union Européenne ? Et la nation française, et un état fédéral (ou confédéral, uni, allié, relié) européen ? Je n’arrive pas à comprendre comment vous ne pouvez pas voir que le jeu de l’exclusion ne peut qu’engendrer désordre, méfiance et parfois conflit armé.

        Parfois je me convaincs que vous êtes mus par le syndrôme du « cétémieuavan », mais vous avez l’air intelligent. Il m’arrive de rester coi devant un tel manque d’envergure, un tel manque de confiance en l’avenir, en l’Europe.

        Allez, votre papier est bon. Soyons au moins d’accord là dessus. La situation belge est sérieuse. Qu’on soit souverainiste ou européen fédéraliste convaincu.

        Manuel, sous les murs d’Ilion, Atréide


        • finael finael 10 septembre 2007 15:31

          Il me paraît intéressant de noter que la seule force capable de s’opposer à la dilution généralisée pronée par les groupe transnationaux et les entreprises multinationales c’est bien la nation souveraine.

          Bien sûr, les autonmistes et régionalistes de tout poil y verront un nationalisme dépassé, en oubliant bizarrement le nombre de siècles qu’il aura fallu pour forger les identités nationales dont l’actuel gouvernement ne se préoccupe que du point de vue de « l’immigration ».

          Et en passant sous silence le fait qu’une nation favorise le « détricotage », comme vous dites, des autres.

          Mais j’aime beaucoup cette phrase de De Gaulle :

          « Etre patriote, c’est aimer son pays, être nationaliste c’est détester celui des autres. »

          Et finalement, nos autonomistes, nos régionalistes, que sont-ils ?


          • Antoine Diederick 11 septembre 2007 23:46

            @ Finael,

            « Etre patriote c’est ne pas oublier son terroir tout en sachant qu’en englobant un tout plus vaste, il est possible de refonder ses racines »

            Merde alors....mon affirmation fait un peu Action française et ya du Barrès in it...mais mme si cela fait un peu con, pourquoi pas après tout, vu que pour le moment c’est surtout du n’importe quoi....


          • fafou0 22 septembre 2007 20:50

            « Etre patriote, c’est aimer son pays, être nationaliste c’est détester celui des autres ».

            Après des années de réflexion sur cette phrase, je la trouve totalement ambigüe surtout au sortir d’une guerre, car :

            - être patriote en période de guerre, c’est défendre SON pays en tuant l’autre...
            - donc être patriote, toujours en période de guerre, c’est forcément détester l’autre ou encore être forcé de le détester (?)


          • ZEN ZEN 10 septembre 2007 15:47

            Ce débat est d’une importance fondamentale, même s’il est difficile ...

            Il esrt sûr qu’il existe des forces en Europe, surtout en Allemagne, qui oeuvrent pour la dissolution des Etats, considérés comme des freins au grand marché , hinterland des multinationales et des groupes financiers us, et pour des regroupements à base ethnique et linguistique. De quoi ouvrir une boîte de Pandore !...

            Sur un article déjà ancien d’AV, un débat là-dessus se poursuit, assez passionné, mais toujours intéressant :

            http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=27636

            Ce matin, un article du Nouvel Obs soulignait , à propos de la Belgique, les dangers existants :

            "Et maintenant à qui le tour ? Si la Belgique est aujourd’hui le maillon faible et le plus menacé des 27 Etats membres de l’Union européenne, il n’est pas le seul. D’autant que le grand élargissement à l’Est a donné le mauvais exemple : six des nouveaux entrants depuis 2004 (Slovénie, République tchèque, Slovaquie, Lituanie, Lettonie et Estonie) n’étaient pas des Etats avant 1989.

            .

            Crise identitaire. D’où une tentation autonomiste croissante pour des régions riches avec un fort nationalisme identitaire, comme l’Ecosse, la Catalogne ou le Pays Basque. « Il est très frustrant pour elles de voir la Slovénie siéger au Conseil européen et ce n’est pas un hasard si aujourd’hui les Basques ou les Catalans veulent plus », soulignait Nicolas Levrat, professeur à l’Institut européen de Genève. ( Libération du 29 décembre 2005) Il y a des statuts de pure façade. « L’Etat libre de Bavière » a depuis cinq ans sa propre représentation à Bruxelles, en face du parlement européen. L’intitulé est pompeux, mais cette région allemande, la seule avec la Saxe et la Thuringe à porter officiellement le titre de freistaat, ne dispose dans les faits de guère plus de pouvoirs que les autres länder, dont l’autonomie reste essentiellement limitée à la justice, la police, l’éducation et l’environnement. La grande coalition CDU-SPD d’Angela Merkel a en outre adopté une réforme pour « clarifier » les compétences des länder et resserrer les boulons. En Grande-Bretagne, « Royaume-Uni toujours moins uni » selon l’expression du député européen Jean-Louis Bourlanges, les différentes nations bénéficient de forts attributs de souveraineté depuis la devolution lancée en 1997 par Tony Blair. Elles ont leur hymne et leur drapeau. Le pays de Galles a sa propre assemblée. L’Ecosse dispose d’un véritable parlement, héritier de celui qui existait en 1707 lors de l’unification, avec un exécutif dirigé par un Premier ministre responsable devant 129 députés qui peuvent décider de lois ou de règlements locaux. Mais leurs compétences restent très limitées en matière fiscale, au grand dam des nationalistes qui voudraient récupérer la manne du pétrole de la mer du Nord. Un tiers des Ecossais souhaitent l’indépendance et le SNP (Scottish National Party) promet un référendum pour 2010. Mais lors des élections de mai, il n’a battu que d’une très courte tête le Labour. L’Irlande du Nord a aussi son assemblée et un gouvernement semi-autonome. L’Angleterre se trouve maintenant en crise identitaire, car démunie de toute institution régionale spécifique. L’Espagne constitue de loin l’Etat le plus décentralisé de l’Union. Les 17 « communautés autonomes » du pays gèrent 60 % des dépenses publiques, et les régions dites « historiques » (Pays Basque, Catalogne, Galice) ont des compétences encore plus étendues. En 2006, les Catalans ont approuvé un nouveau statut qui reconnaît la Catalogne comme « nation » et lui accorde la moitié des impôts levés dans cette riche région. Le Pays Basque, lui, disposait déjà depuis 1977 d’une indépendance fiscale quasi totale et de larges pouvoirs de police. Dissuasion. Ces tendances centrifuges parcourent peu ou prou tous les pays de l’UE, y compris la France, qui reste néanmoins la plus prudente. Les compétences des départements, héritées de la Révolution, restent de fait aussi larges que celles des régions. L’Europe a certes pour effet d’affaiblir les Etats en rognant certaines de leurs prérogatives. Mais elle contribue aussi à désamorcer les micronationalismes. Les aides structurelles sont accordées aux régions les plus pauvres et non aux plus riches, les plus tentées par l’indépendance. En Italie, la Ligue du Nord, en perte de vitesse, dénonce avec les mêmes accents le pouvoir de Rome et celui de Bruxelles. Dans la péninsule, les régions bénéficient déjà depuis plus de vingt ans d’une large décentralisation. Le projet de constitution prévoyant des « dévolutions » - élaboré par le gouvernement Berlusconi - a été rejeté lors d’un référendum l’an dernier. « Le lien Europe-régionalisme est complexe, agissant dans les deux sens, mais je crois que l’Union a plutôt un rôle modérateur, car ce que veulent les régions est finalement moins l’indépendance que le droit de peser dans les choix politiques », affirme Nicolas Levrat, rappelant que « la région qui se séparerait de l’Etat auquel elle appartient sortirait aussi de l’Union européenne et devrait s’y faire réadmettre, en tant que nouvel Etat, à l’unanimité ». Le veto est alors une puissante arme de dissuasion pour l’Etat lésé. S’il y a divorce, il doit se faire à l’amiable, avec le consentement des deux parties. "


            • Krokodilo Krokodilo 10 septembre 2007 16:08

              Salut Zen,

              l’article rapporté est très intéressant et bien écrit, comme souvent dans le Nouvel obs que je lis régulièrement, mais il faut remarquer le tour de force que constitue le fait d’écrire un article sur les identités régionales et la tentation centrifuge sans employer une fois le mot langue, ou l’expression identité linguistique ! A moins qu’il s’agisse d’un extrait et que le thème soit traité par ailleurs ?

              Quoi qu’il en soit, cela n’aurait rien d’étonnant de la part d’un journal qui boycotte systématiquement le thème de la barrière des langues, de l’hégémonie croissante de l’anglais en Europe, et qui en dix ans n’a probablement pas mentionné une fois le simple mot espéranto, même lorsque Montpellier a fait une version en Eo de son site Internet officiel ou qu’un prix Nobel d’économie a défendu l’idée et la nécessité d’une langue auxiliaire en Europe... C’est ce qu’on appelle la ligne éditoriale, qui chez eux doit être quelque chose comme : « Soutenons l’anglais, et le français restera dans sa roue. » ! Voir leur récent numéro spécial « Londres » où il est expliqué comment cette ville rayonne sur le monde de sa lumière, les jours sans pluie et sans brouillard, naturellement. A moins que les péripéties des socialistes essayant d’éviter que Ségolène et son ex ne se croisent au congrès d’été aient été jugées plus importantes, ou les régimes minceurs de l’été, ou tant d’autres infos cruciales pour l’avenir de l’Europe, l’essentiel étant de ne pas avoir l’air un tant soit peu anti-européen.


            • ZEN ZEN 10 septembre 2007 17:17

              Rectification : l’article ci-dessus n’est pas extrait du Nouvel Obs, mais de Libé. Rendons à César...

              J’ajoute que bien que je considère l’article comme important, je ne partage pas du tout la ligne politique affichée de l’auteur...


            • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 12 septembre 2007 17:32

              @ Zen. Là où un groupe ressent son appartenance identitaire, là il veut qu’existent les pouvoirs permettant la defense et le développement de la culture qui s’y rattache. Le reste est négociable et les avantages économiques sont primordiaux dans la composition des structures, essentiellement opportunistes, qui coiffent ces groupes identitaires. Je sais que l’appartenance identitaire des Catalans est en Catalogne, comme celle des Québécois au Québec. Ce que l’on met dans la corbeille « Espagne » ou la corbeille « Europe » est a discuter... mais au vu des intérêts de la Catalogne. j’ignore ce qu’en pensent les Flamands... et les Corses.

              http://www.nouvellesociete.org/714b.html http://www.nouvellesociete.org/5040.html

              Pierre JC Allard


            • Krokodilo Krokodilo 10 septembre 2007 15:47

              Intéressant article, mais auquel il manque un développement sur les difficultés linguistiques de l’UE. car justement la situation belge nous montre à quel point la langue est un puissant facteur identitaire, et à quel point la supranationalité pose le problème de la communication, pourtant systématiquement passé sous sielnce !

              Vous évoquez pourtant le sujet :

              « Plusieurs instruments européens concourent à favoriser ces séparatismes, dont nous nous gardons bien ici de juger la légitimité. Il y a la petite dizaine de conventions et chartes du Conseil de l’Europe (charte des langues régionales, etc.) qui tendent, derrière des apparences généreuses, à promouvoir une nouvelle carte politique de l’Europe dont ont disparu les frontières actuelles, à partir de fondements communautaristes ethniques et/ou linguistiques, bien analysés par l’historien Pierre Hillard. »

              Le problème qui se pose à l’UE est tout à fait celui de la France face aux langues régionales : à l’évidence, il nous faut une langue auxiliaire commune, ne serait-ce que pour pouvoir parler entre Européens. Or, l’UE nous pousse vers l’anglais, solution peu efficace, et surtout injuste à bien des égards.

              Si la Belgique éclate, les Flamands devront choisir une langue de communication avec l’UE, et ce ne sera probablement pas le français...


              • cflorian 10 septembre 2007 16:03

                votre vision des identités et des nations est subjective. selon moi l’europe peut devenir un état fédéral sans avoir besoin de détruire les racines des pays qui la composent. il est vrai que la france s’est construite en éliminant les identités des différents peuples qui composaient son territoire, mais il existe d’autres voies. la définition même de nation peut changer totalement votre point de vue. on peut considérer que les nations sont les états existants, et dans ce cas là vous êtes pour leur souverainneté. par contre si l’on considére que les « régions » sont des nations, et à ce moment là vous êtes pour une union de plusieurs nations au sein d’un même ensemble. en prenant votre explication sur la conception française d’état nation, celle ci ne me semble pas incompatible avec l’union européenne.

                vous partez du principe que le traité européen a été rejeté car les français n’ont pas voulu de super état, ce qui n’est que le cas d’une partie des électeurs du non. partir d’un mauvais constat ne peut mener qu’à un mauvais raisonnement et donc une mauvaise réponse.

                je pense que les frontiéres ne sont que des limites administratives et l’important est de savoir les compétences de chaque entité. les identités existent mais ne doivent pas nous enfermer et nous refermer. on ne peut pas rejeter l’europe parce qu’elle renierait les nations et défendre dans le même temps des pays qui se sont construits au dépend de nations.


                • Marsupilami Marsupilami 10 septembre 2007 16:27

                  Article très intéressant. Témoignage personnel : il y a encore 20 ans, je me sentais plus Européen que Français, pas du tout nationaliste et j’étais très favorable au fédéralisme. J’ai petit à petit changé d’avis en constatant ce qui se passait du côté de l’eurocratie bruxelloise qui semblait n’avoir qu’une ambition : transformer l’Europe en un gigantesque supermarché uniformisé, tandis que les firmes-mastodontes du capitalisme financier mondialisé taillaient des croupières aux Etats-Nations et que les régionalismes reprenaient du poil de la bête. A présent, seuls les Etats-Nations sont encore capables de résister efficacement, et à la dictature des marchés mondialisés et aux tentations régionalistes qui ne me semblent compréhensibles et acceptables qu’en tant qu’aires culturelles... et agriculturelles (relocalisation intégrale de la production agricole). Du coup, des fois, je me sens presque devenir souverainiste alors que je ne suis toujours pas nationaliste. J’imagine que plein de gens doivent être paumés comme moi.

                  La Belgique va imploser, c’est à peu près sûr. Et la boîte de Pandore sera alors ouverte. Je crois que je vais lancer un parti populiste pour une Bourgogne indépendante. Si j’avais un jumeau polonais, je deviendrais très vite un grand conducator et je me ferais construire un palais des Ducs high-tech où il serait interdit de parler la langue d’Oc, le ch’timi, l’alsacien et le breton.

                  Putain on est mal barrés...


                  • Antoine Diederick 11 septembre 2007 12:21

                    @ Marsu

                    Ne t’en fais , lorsque nous recréerons la Lotharingie , nous y remettrons la Bourgogne et la Provence smiley smiley

                    Je te vois bien en Prince des Etats de Bourgogne....première multinationale qui voulait niquer le Roy de France ! smiley


                  • Antoine Diederick 11 septembre 2007 12:27

                    @ Marsu

                    « Du coup, des fois, je me sens presque devenir souverainiste alors que je ne suis toujours pas nationaliste. J’imagine que plein de gens doivent être paumés comme moi. »

                    Oui, il y a bien plein de gens comme nous tous qui sont paumés par toutes ces confusions. Personnellement , je n’y échappe pas....


                  • Antoine Diederick 11 septembre 2007 12:28

                    Bonne journée à tous.


                  • Marsupilami Marsupilami 11 septembre 2007 12:36

                    @ Antoine

                    No problem. Je suis pour une fédération bourguignono-wallonne. Quand je serai le nouveau trou-duc de Bourgogne, je te nommerai grand chambelland de la moule-frites et vaguemestre du vague-à-l’âme. Aucun Flamingand ne sera toléré dans nos contrées. Je nommerai Raoul de Godewarsvelde ministre de la culture et notre hymne régional sera Quand la mer monte.


                  • fafou0 22 septembre 2007 21:33

                    @Marsupilami

                    Exactement le même état d’âme que vous au sujet de l’Europe et j’irai même plus loin en considérant que l’Europe n’est que technocratique et qu’il ne peut plus y avoir de transparence dans l’état actuel des choses :

                    - L’Europe a été une grande et belle aventure au sortir de la guerre qui s’est concrétisée car les premiers adhérents étaient de grands pays et qu’il n’y en avait pas trop....ceci, sans dénigrement aucun des « petits » pays...

                    Actuellement, comment se sont fait les dernières adhésions ?

                    Vous parlez des ch’tis, dont je suis, en cela vous avez totalement raison : la langue est le principal facteur d’intégration.

                    Et pour l’Europe : Quelle langue ?


                  • moebius 10 septembre 2007 17:37

                    je pense plutot a une europe des grandes villes qu’une europe des régions. Nous allons plus dans le sens d’une urbanisation et d’une déterritorialisation et donc d’une dérégionalisation . La belgique en est l’exemple avec Bruxelle ou flammands wallons et d’autres cohabitent en paix


                    • TALL 10 septembre 2007 18:59

                      En tant que Bxlois depuis 50 ans, francophone trilingue, et les 3/4 de ma famille flamande, voilà un sujet que je connais mieux que n’importe quel envoyé spécial à Bxl. Je vais peut-être d’ailleurs proposer un article à Agoravox sur le sujet, vu ma connaissance effective et prolongée du terrain. Dès que j’ai le temps, je le fais.

                      En attendant, je voudrais juste dire ceci : c’est que se fédérer n’a d’intérêt que si le collectif apporte une plus-value à chacune des parties. C’est pour ça que le fédéralisme à 2 communautés ( la germanophone étant trop liliputienne pour compter réellement ) est boiteux. Car il suffit que le + fort n’ait plus envie de traîner le boulet du + faible et ça casse. Et c’est ce qui se passe avec la Flandre économiquement + forte et démographiquement majoritaire. Sans oublier un sentiment identitaire bien réel ( Vlaams gevoel ) qui trouve sa spécificité dans ses racines néerlandophone et catholique, la Hollande étant néerlandophone et protestante.

                      Cette rupture d’un fédéralisme à 2 n’est donc pas extrapolable à toutes les régions d’Europe, loin s’en faut.


                      • Ar Brezonneg 10 septembre 2007 22:00

                        Ce qui va se passer au Kosovo, où en Belgique, n’est que le prélude à ce que nous attendons nous -les Bretons- depuis 1532 !

                        En 1532, il y a eu un traité de rattachement de la Bretagne à la France , voté sous la pression politique du roi de France , par des élus plus ou moins stipendiés ... Ce n’était pas trop grave tant que notre bonne Duchesse Anne veillait aux destinées....

                        Puis, cela s’est gâté par la suite, et notamment à partir de la révolte des Bonnets rouges, et des traitement que les rois de France ont fait subir aux Bretons : massacres, bagnes, exécutions sommaires, déportation, famine, spoliations... Bref tout ce que la Révolution francaise a su industrialiser par la suite et qu’elle a exporté....

                        Seulement, il existe le testament écrit de la Duchesse... Testament que personne en France ne veut exciber -et pour cause !- car il contient les conditions de la reprise l’Indépendance de la Bretagne....

                        Et maintenant, il y a l’Europe !... avec son système politique, que les politiciens francais ont été assez stupides pour l’entériner sans trop savoir sans doute où cela va les mener !...

                        Dès que le « traité bis » sera voté et mis en application, la Bretagne reprendra sa route (dont la Loire inférieure avec Nantes comme capitale...). Le palais du gouvernement vient d’y être remis en état, grâce au maire de Nantes ! (Merçi M.Hérault !)

                        Comme les « nations » actuelles ne seront plus que des régions, avec une sorte de « gauleiter » à leur tête, lequel recevra ses ordres du pouvoir central Bruxellois, nous ne seront plus génés par un jacobinisme du passé (le Club des Jacobins était le Club Breton à la Révolution !...).

                        L’Europe que nous allons avoir ce sera celle de Charlemagne, ou celle des Mérovingiens...

                        Et comme la France n’aura plus assez de députés pour s’y opposer... La Turquie qui ayant plus de population qu’elle aura par conséquent plus de députés que la France, ne sera que trop heureuse avec biens d’autres pays que de « liquider » un ancien pays colonialiste en l’amputant de l bretagne, de la Corse , du pays Basque !!!! Et cela le plus légalement du monde !!.... L’avenir va être intéressant ! Et nous allons pouvoir reprendre notre route après une trop longue nuit !


                        • Laurent_K 10 septembre 2007 23:30

                          C’est vrai que l’Europe de Charlemagne, ça fait envie : guerres, massacres, féodalité, éclatement en plusieurs empires après sa mort...


                        • Le Canard républicain le canard républicain 11 septembre 2007 07:10

                          Un petit rappel...Eléments chronologiques concernant la République française :

                          26 août 1789 : Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen.

                          septembre 1791 : Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne.

                          20 septembre 1792 : Laïcisation de l’Etat civil et institution du divorce.

                          21 septembre 1792 : Proclamation de la Première République.

                          4 février 1794 : Suppression de l’esclavage dans les colonies.

                          24 février 1848 : Proclamation de la Seconde République.

                          25 février 1848 : Proclamation du droit au travail pour tous.

                          2 mars 1848 : Limitation de la journée de travail.

                          5 mars 1848 : Instauration du suffrage universel masculin. Liberté de la presse et de réunion.

                          27 avril 1848 : Abolition définitive de l’esclavage dans les colonies.

                          4 novembre 1848 : Abolition de la peine de mort en matière politique.

                          4 septembre 1870 : Proclamation de la Troisième République.

                          1881 : Ecole gratuite. Liberté de la presse.

                          1882 : Ecole obligatoire et laïque.

                          1884 : Liberté syndicale.

                          1886 : Loi laïcisant le personnel des écoles publiques.

                          9 avril 1898 : Loi établissant la responsabilité patronale pour les accidents du travail.

                          1901 : Loi sur la liberté d’association.

                          7 juillet 1904 : Loi interdisant l’enseignement à toutes les congrégations.

                          13 juillet 1905 : Loi d’assistance obligatoire aux vieillards, infirmes.

                          9 décembre 1905 : Loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat.

                          13 juillet 1906 : Loi sur le repos hebdomadaire obligatoire.

                          1930 : Gratuité de l’enseignement secondaire en 6e.

                          26 avril-3 mai 1936 : Victoire du Front populaire aux élections législatives.

                          11 juin 1936 : Vote de la loi instituant deux semaines de congés payés.

                          12 juin 1936 : Vote de la loi instituant la semaine de travail de quarante heures.

                          18 juin 1936 : Le gouvernement dissout les ligues fascistes.

                          13 août 1936 : Loi prolongeant l’obligation scolaire jusqu’à quatorze ans.

                          1943 : Création du Conseil national de la Résistance qui reprend les valeurs révolutionnaires et républicaines dans son programme.

                          1944 : Proclamation du Gouvernement provisoire de la République française. Les libertés et la légalité républicaine sont restaurées. Droit de vote et éligibilité accordés aux femmes.

                          1945 : Retour à la vie démocratique dans le pays ( nombreuses élections ). Création de la Sécurité sociale. 1946 : Référendum positif sur la nouvelle Constitution. Naissance de la Quatrième République.

                          1958 : Référendum positif sur la nouvelle Constitution. Naissance de la Cinquième République.

                          1959 : Ecole obligatoire jusqu’à 16 ans.

                          1962 : Signature des accords d’Evian mettant officiellement fin à la guerre d’Algérie en reconnaissant à ce pays indépendance et souveraineté. Au référendum sur ces accords, le « oui » réunit 91 % des suffrages exprimés. Historiquement, l’Empire n’est plus et pour la première fois depuis plus d’un siècle, la métropole redevient l’essentiel du territoire national. Référendum sur l’élection directe du Président de la République.

                          1965 : Loi pour l’égalité des sexes sur le plan des régimes matrimoniaux.

                          1981 : Abolition de la peine de mort.


                        • Francis, agnotologue JL 11 septembre 2007 09:57

                          @ Ar Brezonneg, vous allez un peu vite en besogne, les séparatistes bretons sont une minorité et c’est heureux.

                          Maintenant vous dites : «  » Seulement, il existe le testament écrit de la Duchesse... Testament que personne en France ne veut exciber -et pour cause !- car il contient les conditions de la reprise l’Indépendance de la Bretagne....«  »

                          Pourquoi n’en parlez-vous pas vous-même ? Vive la transparence, à bas les obscurantismes : publiez donc ce texte si vous l’avez.


                        • Jacques Kotoujansky Jacques Kotoujansky 10 septembre 2007 23:27

                          Bravo cher Christophe ! Le débat s’allume de tous les côtés ! Et finalement si nous arrivions à faire douter les fédéralistes ? Et à ce que les députés/sénateurs s’interrogent ? Je rêve...


                          • Laurent_K 10 septembre 2007 23:33

                            oui c’est un rêve (je le partage soit dit en passant non pas que l’Europe soit une mauvaise chose en soit, mais c’est devenu un grand n’importe quoi). Nos députés et Sénateurs ne souhaitent absolument ouvrir ce débat. Il va falloir les y forcer un petit peu...


                          • Marc Bruxman 11 septembre 2007 01:36

                            Peut être au contraire que l’on assiste à la rupture des nations souvent artificielles au profit de deux phénoménes : - Un recentrage sur les régions pour tout ce qui concerne la langue et la culture. (Bretagne, Pays Basque, Catalogne, ...). - Une identité commune européenne car finalement il y a beaucoup de points communs entre nos différents pays. Et des fois il est plus simple de parler avec un étranger qu’avec un habitant de son propre pays d’une région lointaine. Par exemple quand je vais à Marseilles, j’ai beaucoup plus l’impression d’être à l’étranger que quand je suis à Bruxelles ! (Amis Marseillais de ne prenez pas mal, ce n’est pas parce que je ne comprend pas tout que je n’apprécie pas ;)).

                            L’essentiel c’est que le fédéralisme se passe bien selon le principe de subsidiarité et que les entités restent autonomes. Mais a long terme, il n’est pas dit que le fédéralisme européen se centre autour des pays que nous connaissons. Qui sait si le pays basque n’aura pas envie de se réunifier ? Et la Catalogne ne voudra t’elle pas figurer en Europe sous forme de région autonome ? Et la Bretagne ?

                            Quand a la Flandre c’est sur que la culture n’y a rien a voir avec le reste de la Belgique. Mais ce n’est pas forcément pour cela que cela part en couille. Aux Pays Bas les différences culturelles entre les provinces sont très grandes et pourtant le pays tient debout.


                            • Le Canard républicain le canard républicain 11 septembre 2007 06:55

                              Au cours d’une conférence de presse tenue le 10 juillet à Strasbourg, le Président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso, a déclaré : « Parfois j’aime comparer l’Union Européenne en tant que création, à l’organisation des empires. Nous avons la dimension de l’empire, mais il y a une grande différence. Les empires ont été habituellement bâtis par la force avec un diktat imposant du centre, sa volonté aux autres. Maintenant ce que nous avons est le premier « empire non-impérial ». Nous avons 27 pays pleinement décidés à fonctionner ensemble et mettre en commun leur souveraineté. Je crois que c’est une grande construction dont nous devrions être fiers. Au moins, nous à la Commission, nous en sommes fiers. »


                              • Le Canard républicain le canard républicain 11 septembre 2007 07:01

                                La forme fédérale de l’Etat permet parfois de masquer un Empire qui n’ose pas avouer son nom. C’était le cas de l’URSS hier et des U.S.A. aujourd’hui. Les U.S.A. sont le modèle initial des fédéralistes européens. J’ai commencé un dossier sur les U.S.A. : http://sauvonslademocratie.neufblog.com/le_canard_republicain/2007/07/somma ire-du-dos.html Dossier instructif pour la suite de ce qui peut nous attendre...


                              • ZEN ZEN 11 septembre 2007 08:16

                                Intéressant votre blog...J’y reviendrai


                              • Antoine Diederick 11 septembre 2007 12:25

                                @ canard républicain (IP:xxx.x85.123.127) le 11 septembre

                                bien de mettre le commentaire de Barroso.

                                Pas de bol Monsieur Barroso nous n’avons pas besion d’un empire mais d’une entité forte et DEMOCRATIQUE qui n’a rien à vois avec les mirages du passé !!!!!


                              • finael finael 11 septembre 2007 10:06

                                Les nations, à part deux ou peut-être trois exceptions, étant déjà sous l’influence de lobbies plus puissant qu’elles, que pourraient bien faire des régions face à ces mêmes puissances.

                                En 1919 la destruction des empires a mené à la création de nombre de petits états plus ou moins mal accordés avec une suite de conflits sans fin pour aboutir au massacre de 39 - 45.

                                Suite à l’effondrement de l’URSS les états baltes, qui se croyaient les « plus riches » ont vu leur PNB dégringoler, idem pour les autres « républiques » qui, de plus, sont en général terres de conflits, corruptions et dictatures.

                                Il est dit plus haut que les nations sont artificielles, mais les régions seraient-elles plus cohérentes ? Qui vous dit que la Bretagne, le Pays Basque, la Catalogne sont réellement unis, bonjour les conflits de frontières !

                                Quant à une « région » comme la Corse, relisez-en la sanglante histoire.

                                Par rapport à ce que je disais plus haut, ces « autonomistes » sont plus des nationalistes que des patriotes, le jour ou ils se retrouveraient « entre eux » on pourrait assister à de mauvais remakes du conflit irlandais !


                                • Francis, agnotologue JL 11 septembre 2007 10:15

                                  Bon article. A mettre en parallèle avec d’autres, notamment « Le Bilderberg, le lobby le plus puissant du monde ».

                                  La présidentielle 2007 n’a été qu’une revanche de l’échec cuisant subi le 29 mai 2005 par ces élites qui, selon l’expression de RM Jennar, ont trahi. Cela, sans vouloir me vanter hélas, je l’ai dit et redit ici, depuis le début de la présidentielle, depuis la désignation de S. Royal comme candidate du PS. C’est la droite « décomplexée » qui a raflé la mise.

                                  Michel Rocard peut toujours dire ce qu’il faudrait faire, vilipender le capitalisme financier qui nous ruine, c’est trop tard.

                                  Les états font le jeu des multinationale. Autrement dit, le jeu de leurs ennemis. En d’autres temps on aurait parlé de crime de haute trahison. Aujourd’hui que la mode est à la disparition des états nations, ce crime n’en est plus un : il y aurait trop de coupables.

                                  Dans ce contexte, s’il ne se passe rien de nouveau je crois hélas que nous n’aurons bientôt probablement pas d’autre alternative que celle de prendre ce satané train d’enfer des séparatismes en marche ou demeurer citoyen d’un état nation moribond.


                                  • Francis, agnotologue JL 11 septembre 2007 10:17

                                    ps : je persiste dans ce commentaire, même après lecture de celui de Finael ci-dessus.


                                  • le vrai dilettante 11 septembre 2007 11:38

                                    Comme d’habitude vous tirez des conclusions hâtives de l’actualité récente et vous dressez des parallèles incohérents en comparant chats et chiens... Non, malgré la crise actuelle, la Belgique n’a pas encore éclaté (pourtant vous ne le souhaitez pas, pourquoi le prévoir ?), et si même elle éclatait rien n’indiquerait pas un échec : ce serait au contraire un retour à la détermination des peuples en dehors des carcans nationaux que le XIXe et le XXe siècles ont essayé de leur imposer.

                                    « Oui, il y a à gauche, à droite et ailleurs des personnes qui aiment passionnément la diversité des nations, des cultures et des langues, condition selon eux de l’harmonie entre les Hommes, et qui par conséquent ne se résolvent pas à l’uniformisation, à la marchandisation, à la tribalisation ni à la dépolitisation du monde. »

                                    Vous délirez, en France la nation n’a jamais été le garant ni de la diversité, ni des cultures, ni des langues, mais bien au contraire un outil de centralisation et d’uniformisation des régions... A qui voulez-vous faire gober ça ?


                                    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 12 septembre 2007 17:41

                                      A Danton : ’Vous entrez dans Brussels, District Féderal, capitale d’une Europe où il n’y a qu’un passeport... smiley

                                      PJCA


                                    • moebius 11 septembre 2007 11:46

                                      Ce qui faut pas entendre comme connerie sur ce fil !


                                      • Antoine Diederick 11 septembre 2007 12:09

                                        Bonjour Monsieur Beaudouin,

                                        Bon article.

                                        Hier , au parlement flamand le one-man show du leader du Vlaamse Block (nationaliste flamand) a fait long feu.

                                        Réclamant un référendum immédiat dont la teneur aurait été la scission immédiate de la Belgique, De Winter n’a pas eut beaucoup de succès.

                                        Le référendum n’est pas prévu par la constitution belge et sa détermination ne pouvait pas aboutir. Les observateurs de la vie politique belge remarquent avec raison que les élus au parlement flamand par leur prudence et leur refus d’écouter le chants des sirènes ont fait preuve (temporairement ?) de raison.

                                        On a souvent dit que la Belgique était le « laboratoire européen » (ce dont les belges se passeraient bien)et que ce qui se passait en Belgique pouvait augurer de l’avenir en Europe (notre pays , la Belgique n’a-a-t-il pas été créé suite aux affrontements des nations européennes ?).

                                        Ce n’est pas la première fois que suite aux élections, les belges peinent à mettre en place un gouvernement. Si vous regardez attentivement , il n’a pas été rare que la constitution d’un gouvernement prennent plusieurs mois avant un dénouement et parfois mme ces gouvernements ne sont pas arrivé au terme de la période législative ensuite.

                                        Cette fois-ci, la crise est plus grave. Et la crispation très réelle.

                                        Je lis ici des commentaires très intéressants et de qualité, qui n’épuiseront pas la question belge ni mme celle de l’intégration européenne. J’écris cela car malheureusement, je n’ai pas le temps de suivre le fil de discussion et que ce sujet est passionnant.

                                        Je ne vois comme possibilité pour l’Europe que de se « fédéraliser » pour parvenir à créer demain une enthité forte sur le plan international. Mais, il est clair que ni le régionalisme, ni le communautarisme, ni le souverainisme et encore moins le droit du sol de type pan-germanique ne peut nourrir notre avenir.

                                        @ Monsieur Jacques Kotoujansky

                                        Vous faites allusion à la volonté d’une certaine Allemagne à définir (en flamand) son « grondgebied » , sa zone d’influence comme acteur principal au centre de l’Europe. En effet, je crois que cela n’est pas nouveau (j’en avais déjà entendu parler il y a 10 ans).

                                        En tout cas le débat est ouvert, son contenu détonnant et dangereux mme pour la construction européenne et l’intégration qu’elle suppose.

                                        Il est primordial que nos homme politiques fassent preuve d’intelligence pour créer en Europe un ensemble cohérent et solide pour l’avenir et les défis qui nous attendent tous.

                                        Or, ce n’est pas le cas....du moins apparemment.


                                        • judel.66 11 septembre 2007 21:42

                                          c’est une erreur de donner les usa comme modele d’une europe future...les usa ont une langue commune et meme deux avec l’espagnol ..les usa n’ont pas le culte du pays natal , de la maison de famille ,le yankee n’a pas de racines et aux usa on peut aller d’un bout du pays a l’autre sans etre déraciné...dites a un ouvrier de roubaix d’aller travailler a varsovie...

                                          mamgré les efforts de l’intelligentia internationnaliste , immigrationiste , qui nous y pousse il faut résister et se battre pour une europe des nations..nous sommes encore attachés a nos coutumes , a nos maisons , a nos langues et finalement a notre façon de vivre.....


                                          • non666 non666 25 septembre 2007 14:40

                                            Oui, l’éclatement des États nations est un moyen commode pour imposer le fédéralisme européens, premier pas de la mondialisation amorcée.

                                            Diviser pour mieux régner, faire exploser les États nations en une myriades d’entités régionales incapables d’avoir une vision globale, quelle belle espérance pour ceux qui ont justement LEUR vision globale a nous vendre !

                                            Après la belgique, viendra la Catalogne, l’explosion de l’Italie entre les ligues Lombardes et le mezzogiorno, la séparation de l’Ecosse...

                                            La Tchequie et la Slovaquie : c’est déja fait .

                                            Qui refusera une défense clef en main, offerte par les États unis qui accepteront gentiment de nous commander dans le cadre de l’Otan ?

                                            A qui profite le crime ?

                                            Comme toujours...


                                            • elnino-88 elnino-88 27 septembre 2007 19:55

                                              site interdit par nos medias A voir,a lire,a comprendre


                                              • Internaute Internaute 30 septembre 2007 13:43

                                                @l’auteur

                                                Vous avez vu juste sur le déroulement des opérations.

                                                Le déracinement progressif passe par l’uniformisation des us et des coutumes. Par exemple, la plaque automobile européenne coûte cher et n’apporte rien mais permettra d’oublier qu’il existait des jolies plaques italiennes et d’autres allemandes. Son introduction n’est donc pas technique mais uniquement à titre de bourrage de crânes. Jacques Barrot doit être pendu haut et court sous l’Arc de Triomphe.

                                                Il reste maintenant à nous donner une explication. Pourquoi, l’ensemble des hommes politiques qui arrivent au gouvernement en Europe sont-ils toujours en faveur de la disparition de leur pays et pour l’avènement d’un pouvoir mondial, l’Europe n’étant qu’une étape ?

                                                Merkel a fait campagne aussi contre l’entrée de la Turquie. Une fois au pouvoir elle a retourné sa veste. Le référendum a été refusé par les présidents dans tous les cas où ils savaient qu’il serait perdu parceque les populations sont contres.

                                                Pourquoi y a-t-il une telle constance dans le déni démocratique ? J’avoue que je n’ai pas la moindre idée sérieuse de la réponse et j’assiste impuissant à notre lente disparition en tant qu’Etat libre.

                                                L’apparente contradiction qu’il y a entre d’un côté l’uniformisation des us et coutumes et de l’autre le développement des natiolismes les plus étroit, tout en visant un pouvoir mondial sont les caractéristiques profondes de l’URSS. Souvenons-nous que les Ukrainiens en tant que peuple ont été créés par les communistes. Avant eux, tous les ukrainiens se sentaient russes. Il a fallu que le pouvoir judéo-communiste créé des spécificités administratives ukrainiennes et leur bourre le crâne en leur disant qu’ils étaient ukrainiens pour que peu à peu ceux-ci se sentent ukrainiens et non plus russes. C’est d’autant plus ridicule que l’Ukraine est le berceau historique de la russie et du peuple russe. Le mal a été fait et maintenant l’Ukraine se sent un pays à part entière. Cependant il est toujours au bord de la scission.

                                                La mécanique subversive mise en place par l’Union Européenne a déjà fait ses preuves en URSS. Espérons seulement que nous n’aurons pas besoin de dizaines de millions de morts pour nous en sortir dans deux ou trois générations.


                                                • Vilain petit canard Vilain petit canard 1er octobre 2007 10:21

                                                  Le problème belge et ses répercussions sur l’Union a été précédé de multiples signes avant-coureurs. Il est clair qu’il existe un projet non avoué de partitionner l’Europe en une multitude de régions. Déjà qu’à 26 ou 27 chefs d’Etats, on n’arrive pas à se diriger, alors vous pensez, à 300 Présidents de Régions... On sera revenu à l’état de l’Allemagne avant l’invasion napoléonienne : 360 principautés indépendantes, effondrées en un mois devant les Français et leur commandement centralisé.

                                                  Du coup : aucune politique étrangère, aucune force armée (crédible) possible, et aucune coordination. Là, on n’embêtera personne en cas de conflit.

                                                  En revanche, pour le business, là, c’est super-intéressant : 450 millions de consommateurs, divisés en 4 ou 500 régions, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur région, et avec chacune leur langue spécifique, idéal pour imposer un produit unique...

                                                  Et tout ça profite à qui ? Je vous le demande...

                                                  Le reste, les grands discours sur la démocratie, l’identité, l’ethnie, et autres particularismes, c’est du baratin.


                                                  • Christophe Beaudouin Christophe BEAUDOUIN 15 octobre 2007 11:06

                                                    Cher Dom, Si vous n’en avez (je cite) « rien à foutre » de mes « vues tordues » et mon « culte du mensonge » (?), pourquoi prenez-vous la peine de me lire et de me faire cette longue réponse ? Vous écrivez bien et votre propos gagnerait en crédibilité s’il n’était ponctué d’insultes. Internet permet à chacun d’exprimer tranquillement son avis : souffrez qu’enfin un média nous aide à sortir de la pensée unique. Notez aussi que dans les présents commentaires, d’autres internautes ne partagent pas mon opinion sur l’Europe, sur le communautarisme etc., mais ils s’expriment avec respect, parce qu’ils aiment le débat. Sur le fond, je note au moins deux contradictions. Vous êtes pour l’Europe telle qu’elle se fait mais vous êtes (comme nous) contre le supranationalisme. Là, il faut que vous fassiez un choix. Par ailleurs, vous célébrez « la République des citoyens » enfantée par les Lumières (comme nous) mais adhérez à cette Europe de la « Charte des droits fondamenteaux » qui balaye justement tout « l’acquis » des droits l’homme de 1789 (V.par ex http://www.observatoiredeleurope.com/La-fin-des-droits-de-l-Homme-et-du-Citoyen-_a742.html?PHPSESSID=23fa9702f8bea6ee534bfc2334262467) Enfin, vous êtes si je comprends bien, de ceux qui haïssent les nations, les frontières etc. forcément pourvoyeuses de guerres et de haine, tandis que les « communautés » de toutes sortes, elles, sont plus naturelles et donc par définition pacifiques. Vaste et beau sujet de débat. L’Histoire démontre pourtant exactement que les guerres (par exemple du XXème siècle en Europe) viennent justement de ce qu’une puissance a cherché à un moment donné à bousculer les frontières. L’empire c’est la guerre, le dialogue des nations c’est la paix. (V. par exemple Régis Debray « A demain de Gaulle »). Pour vous la frontière est le problème, pour nous la frontière c’est ce qui permet à des civilisations différentes de vivre ensemble. Très bonne journée à vous. CB

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