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Victoire écologiste. Les terres de Gonesse resteront agricoles !

  Nouveau revers pour les porteurs du projet Europacity, et nouvelle victoire pour les militants écologistes. Le 12 mars 2019, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a prononcé l’annulation de la révision du plan local d’urbanisme (PLU) de la ville de Gonesse. Les 280 hectares de terres agricoles du Triangle de Gonesse ne seront plus urbanisables. 

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Gonesse et le projet Europacity

Pour comprendre la situation, un petit retour en arrière s'impose.

Le triangle de Gonesse, ce sont 750 hectares de terres agricoles, situées entre l'aéroport du Bourget et celui de Roissy, à 15 km du centre de la capitale. Mais entre Grand Paris et densification, ces terres céréalières sont de plus en plus menacées de disparition.

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Le principal ennemi : le projet Europacity. Porté par Immocham (devenue récemment Ceetrus), filiale immobilière du groupe Auchan, et Wanda Group, conglomérat chinois, le projet Europacity se propose de créer un complexe de loisirs et de commerces sur 80 des 750 hectares du triangle. Doivent se greffer sur ce projet la construction d'un quartier d'affaires de 200 hectares.

Pour les défenseurs du projet, ces aménagements constitueront "un véritable moteur économique métropolitain avec plus de 50 000 emplois créés, confortant ainsi le dynamisme du territoire et l’attractivité de la région Île-de-France, face à la concurrence internationale."

Chantage à l'emploi, folie des grandeurs et rêve de rayonnement à l'international, des arguments classiques d'un vieux monde mourant, complètement anachronique de la crise environnementale et climatique en cours.

C'est dans ce contexte que, le 25 septembre 2017, le conseil municipal de Gonesse avait voté la révision du PLU de la ville, faisant du triangle une zone constructible. A cette époque, l'avis défavorable du rapport d'enquête publique, qui avait alors jugé le projet "peu compatible avec la notion de développement durable", n'avait pas paru déranger les politiques locaux...

Une forte résistance écologiste et des alternatives possibles

Depuis 2010 et le lancement du projet, un large mouvement de résistance s'est mis en place.

http://nonaeuropacity.com/wp-content/uploads/2018/05/Gonesse_27.05.18.mp4

Le Collectif pour le Triangle de Gonesse organise réunions d'informations, manifestations, meetings (le dernier en date, le 22 février dernier, avait réuni plus de 1 300 personnes), actions de désobéissance civile, grandes fêtes (voir vidéo ci-dessus), recours en justice... Toutes les armes sont utilisées pour lutter contre l'artificialisation des terres.

Le projet CARMA (Coopération pour une Ambition agricole, Rurale et Métropolitaine d’Avenir), projet alternatif et écologiste, a quant a lui vu le jour fin 2016, à l’occasion de l’appel à projets « Inventons la métropole du Grand Paris ». Visant à trouver l'harmonie entre espace bâti et terres agricoles, à relancer l'autonomie alimentaire et à relocaliser l'économie, ce projet fait aujourd'hui l'unanimité chez les défenseurs des terres de Gonesse.

Des victoires, mais une guerre loin d'être terminée

Depuis le début de la mobilisation, les défenseurs du triangle de Gonesse semble de plus en plus gagner sur le terrain de l'opinion publique. La prise de conscience écologiste d'une part toujours plus grande de la population va d'ailleurs dans leur sens.

Mais les bétonneurs ne renoncent pas pour autant. En avril dernier, Vianney Mulliez, président d'Immochan, déclarait au Parisien sa détermination à mener le projet Europacity à son terme, malgré les revers successifs.

La décision du tribunal administratif d'annuler la modification du PLU semble néanmoins être un sacré coup derrière la casquette des promoteurs du projet.

"Cette urbanisation concerne des terres particulièrement fertiles, alors que les bénéfices escomptés, notamment en termes de créations d’emplois, invoqués par la commune de Gonesse, ne sont pas établis", relève le juge, qui semble avoir perçu l'arnaque.

Le PLU étant annulé, les terres doivent retrouver de facto l’usage strictement agricole prévu par l’ancien plan d’urbanisme. La ville de Gonesse a annoncé faire appel de la décision. La bataille n'est pas encore complètement gagnée.

Mais au delà d'Europacity, la nouvelle menace pour le triangle de Gonesse vient du Grand Paris, et de son projet de construction d'une gare en plein milieu des champs. En effet, un arrêt "Triangle de Gonesse" est prévue sur le trajet du futur Grand Paris Express. On peut se demander l'intérêt d'installer une station à cet endroit, maintenant que le projet de complexe de commerce et de loisir est fortement compromis...

Pour autant, les militants écologistes doivent rester vigilants : Le permis de construire de la gare ayant été accordé par le préfet du Val d'Oise et l'annulation de PLU ne le remet pas en cause. La bataille juridique et sur le terrain continue. Affaire à suivre...


Crédit photo : Yann Guillotin


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6 réactions à cet article    


  • placide21 15 mars 2019 09:56

    « Europacity » Tout est dans le nom ,la débâcle se pointe à l’horizon pour les prédateurs, ce n’est que le début d’une prise de conscience, un retour de balancier.


    • ZenZoe ZenZoe 15 mars 2019 10:38

      La France est devenue un gigantesque centre commercial où elle vend des biens qui viennent de Chine. Nos belles terres agricoles sont détruites pour longtemps et le chômage ne baisse pas, cherchez l’erreur.

      A l’autre bout du monde, la Chine saccagée par la pollution et le manque de terres arables rachète celles de la France et rapatrie les profits chez eux.

      Dans tous les cas, on se fait avoir, que ce soit par les Chinois ou par les Mulliez, (première fortune de France installée en Belgique et très puissant lobbyiste).

      J’ai peur qu’Europacity ne soit pas une affaire close.


      • Spartacus Lequidam Spartacus 15 mars 2019 12:34

        Evidemment des champs qui ne rapportent rien, de cultures subventionnées n’aident en rien les populations au milieu des villes au chômage endémique surpeuplées de chômeurs, de problèmes sociaux et de sécurité comme Gonesse, Villers le Bel, Garges les Gonnesses, Sarcelles.

        En résumé, la situation économique et sociale locale est bien pourrie et les champs ne rapportent rien à la population et la production agricole de ces dernier est subventionnée et ne fait même pas vivre correctement les agriculteurs qui sont dessus. 

        Gonesse, Villers le Bel, Garges les Gonnesses, Sarcelles sont des villes surpeuplées de gens sans travail.

        A coté de CDG et du parc exposition de l’autoroute A1 le lieu est extrêmement propice au développement tertiaire et permettra d’offrir des emplois, du bien être à la population.

        Les champs sont un anachronisme dans ce lieu. C’est poétique pour les bobos, et pour les réticents aux changement une marotte absurde a défendre.

        Il existe une offre de valorisation urbaine et tertiaire de ce lieu abandonné de la république et une majorité d’habitants y sont favorable et plusieurs milliers pourront en vivre et sortir de la précarité assisté.

        En résumé une minorité ecolo-fasciste bobo interdit aux gens le développement urbain par idéologie principalement des urbains employés a vie qui n’ont rien a foutre des chômeurs et des gens qui souffrent d’être au chômage depuis longtemps.

        Evidemment les ecolos fascistes vous expliquent qu’ils ont des projets « alternatifs » avec des jolies photos, sauf que c’est du pognon public, des emplois subventionnés et pas leur argent.

        Bref un poisson d’avril enrobé de papier d’emballage vert.

        Une minorité idéologique détruit le potentiel économique.

        Hélas les gens qui pourraient en vivre n’existent pas, à cause d’eux.

        Les gens qui pourraient sortir des guétos de Sarcelles par un emploi qui n’existe pas ne sont pas visible...

        Bref les victimes des écolos réfractaires aux changements sont innombrables, mais n’existent pas officiellement, les emplois ne sont pas créés.

        Leur destruction sociale et économique est invisible. Les loups s"habillent en moutons vert.


        • Pepito Gavroche Pepito Gavroche 16 mars 2019 13:11

          @Spartacus

          Le militant écologiste est obligatoirement un bobo, et donc un bob fasciste... Voilà le genre de raccourcis que l’on lit et entend à longueur de temps, et qui n’a jusqu’à présent été avéré que par... l’avis personnel des gens qui n’aiment ni les écolos ni les bobos... 

          Je trouve étrange d’imaginer que la sauvegarde des terres agricoles est anachronique dans le contexte environnemental dans lequel on se trouve, à moins bien sûr d’être climato-sceptique... Le temps du tout-tertiaire, et de la société de loisir et de consommation est révolue ou est en passe de l’être à cause des dégâts qu’elle a elle même causé à la planète... 

          Ce sont ceux qui pensent que les méthodes qui ont engendré les catastrophes vont les réglés qui sont les « réfractaires au changement », à mon avis...

          La réinsertion de beaucoup de ces populations, qui, comme vous le dites très justement, sont en grande précarité, est en partie possible par l’agriculture et la relocalisation de l’économie (chose qui ne sera pas possible si on détruit tout ce qui n’est pas du tertiaire...) et bien plus durable que de bétonner pour foutre des bureaux et un parc d’attraction... Seulement il faut en avoir la volonté politique, ce qui est loin d’être le cas... 

          Et un petit flashback nous montrera que, en général, lorsqu’on aménage les espaces naturels en banlieue, c’est justement pour gentrifier et pouvoir virer les populations précaires un peu plus loin... Étrange donc de penser que ce genre de projet va les aider... 
          Un petit exemple actuel, la forêt de Romainville, défendue par des bobos-écolos-réfractaires, rasée pour devenir une base de loisir, et autour de laquelle on est en train de construire de belles résidences bien chères, dans lesquelles les habitants actuels du quartier ne pourront habiter qu’en rêve...

           :) 

          ps : le pognon public, c’est aussi le pognon des bobos-écolos-fascistes-réfractaires 


        • pierrot pierrot 15 mars 2019 17:48

          Je me réjouie du rejet de ce projet d’immense centre commercial à Gonesse. Mais il faut rester prudent car des recours sont toujours possibles.

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