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Accueil du site > Actualités > Environnement > Les terres abandonnées, que deviennent-elles ?

Les terres abandonnées, que deviennent-elles ?

Si vous vous promenez dans la campagne vous remarquerez facilement des terres à l’abandon dont la culture a cessé. En montagne vous pouvez même discerner les vestiges de murettes soutenant d’anciennes terrasses qui ont été cultivées il y a longtemps. Mais l’abandon ne concerne pas que l’agriculture, on a abandonné des mines non rentables ou épuisées, des usines dont les produits ne correspondaient plus à la demande ou étaient trop chers, des pans de forêt. Que deviennent ces espaces abandonnés ? Des écologistes* se sont interrogés sur leur devenir ; voici leur principales observations.

L’abandon, selon les auteurs de l’article, correspond à la fin des activités humaines sur un espace quel qu’il soit alors que l’on n’avait, pour référence, que la fin des activités agricoles considérées acquises après 5 ans d’absence de culture. Depuis 1950, 400 millions d’hectares de terre environ ont été abandonnées, le phénomène est plus important dans l’hémisphère nord ou la dépopulation rurale a été très forte, où l’intensification agricole a contraint à l’abandon de terres pauvre, difficiles d’accès. Des contraintes dues à la dégradation du milieu physique peuvent aussi en être la cause : érosion, volcanisme, inondations, pollutions.

Comment l’abandon redessine-t-il le milieu naturel ? Alors que l’on veut soustraire de nouvelles zones à l’activité humaine pour accroître ce milieu, la réponse à cette question est primordiale. En fait l’effet est variable.

Sur une terre intensivement cultivée, appauvrie en biodiversité, sur une forêt surexploitée, sur une zone minière, disons sur une zone non construite, l’abandon est positif. Il bénéficie à la forêt et à la végétation par réensemencement provenant des espèces végétales les plus proches, il bénéficie aussi à l’habitat des oiseaux et à celui des invertébrés, il y aura un ensauvagement passif avec retour des grands herbivores et carnivores qui étaient présents dans le voisinage le plus proche. Toutefois un retour à la situation préexistante, avant la conversion agricole puis l’abandon, ne sera pas atteint passivement même après des siècles, et les terres abandonnées ne retrouvent pas leur statut initial.

Il peut être négatif lorsqu’il existait un équilibre entre une culture de subsistance humaine et un milieu naturel très peu affecté. La coévolution entre l’espèce humaine et le milieu naturel a créé une grande hétérogénéité d’habitat. L’abandon peut alors conduire à une perte d’espèces locales rares et à une homogénéisation du milieu.

L’abandon peut favoriser le développement de plantes invasives, il peut aussi produire un glissement vers de nouvelles communautés qui n’ont rien à voir avec la situation antérieure à l’activité humaine. Enfin le paysage va se refermer et rendre plus difficile la lutte contre les incendies qui à leur tour vont produire des cascades de modifications de la diversité spécifique. D’une manière générale la biodiversité peut tout aussi bien s’accroître que diminuer.

Comment accompagner un abandon de terres vers une biodiversité optimale ? Les auteurs ne donnent pas de réponse à cet important sujet. Ils font état du peu de travaux qui lui ont été consacrés ne serait-ce que par une cartographie globale sur l’étendue et la persistance de l’abandon ou l’importance et la direction de l’effet de l’abandon sur la biodiversité. Ils invitent à leur meilleure prise en compte dans le futur.

*Organa N. Daskolova & Johannes Kamp, Science 12 Novembre 2023, N°6645, pp. 581-583.


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9 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 7 octobre 2023 14:27

    « Comment accompagner un abandon de terres vers une biodiversité optimale ? »


    De grâce, ne touchez à rien, reposez-vous !


    • zygzornifle zygzornifle 8 octobre 2023 08:54

      Mieux vaut les laisser a l’abandon et laisser la nature s’en charger que mettre son grain de sel la dedans et tout massacrer au nom de l’écologie, de l’appât du gain ou de centre dépotoirs d’accueil pour migrants  .....


      • Gasty Gasty 8 octobre 2023 09:48

        La nature qui reprend le dessus ! Quelle horreur.


        • mmbbb 8 octobre 2023 09:52

          Je fais de la montagne, le temps efface ce qu il a cree En Ariège , l arrière pays montagneux , jadis cultive et dont le paysage fut sculpté par le dur labeur des paysans est désormais modele par la nature . Les prairies sont couvertes par les landes sauvages , les orris construit dans les alpages , maisons en pierres seches sont desormais eventrées par la flore dont les arbres, J ai eu l impression de voir le tableau d Hubert Robert du Louvre qui dans l imaginaire du peintre représente le musée a l abandon et en ruine ou les arbres poussent dans la grande galerie .

          Le temps accomplit son oeuvre , un paysage transfigure durant a peine deux générations .

          Ne faites rien la nature n a pas besoin de nous en revanche nous avons besoin d elle .

          PS Les biologistes étudient la formation de la vie sur les iles volcaniques apres l eruption . Il suffit à peine de quelques années pour que ces ilots de lave deviennent des lieux de biodiversités .


          • pierre 8 octobre 2023 19:00

            J’ai été contacté pour un terrain faisant partie d’un projet, j’ai essayé de répondre et je me suis retrouvé dans un fatras administratif, donc j’ai abandonné ce bien dont j’ignorais l’existence.


            • Tzecoatl Tzecoatl 9 octobre 2023 06:50

              Le feu est une forme de profit pour le capital nature. Les cendres permettent à la végétation de repartir de plus belle, et évidemment de favoriser les populations moins pionnières.

              Contrôler et anticiper cela est une responsabilité locale.


              • ZenZoe ZenZoe 9 octobre 2023 09:40

                Tout ce que vous dites montre que vous prenez les choses à l’envers. La nature n’a pas besoin des hommes, bien au contraire, et la prire espèce invasive est l’espèce humaine. Un peu moins d’arrogance svp !


                • LeMerou 10 octobre 2023 07:40

                  @BlogHardi

                  Il y a beaucoup de ces terres en friches, qui sont en fait en jachères, leur propriétaires étant rémunérés pour cela. Elles sont loin d’être toutes à l’abandon. Ainsi la production diminue ce qui permet l’import de matières en provenance d’autres Pays. Merci l’Europe/


                  • MONET René 10 octobre 2023 10:00

                    Je partage l’idée générale qu’il ne faut rien faire, sauf peut-être s’il s’installe une espèce non souhaitable.

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