Les progrès techniques n’ont qu’un impact limité sur la
courbe de production de pétrole d’un champ pétrolifère
donné. Comme celà a été bien montré par C. Campbell dans le
cas du champ du Prudhoe Bay en Alsaka, cela ne change pas
fondamentalement la courbe de production. De plus,
plus on décale le pic de production par des artifices
techniques, plus la chute est vertigineuse après le
pic, comme celà se produit en ce moment même dans les
champs de la mer du Nord ou dans le champ de Cantarell
au Mexique (prévision de baisse de production de 7% par an).
Bien-sûr on peut augmenter le taux de recouvrement, c’est
à dire la quantité de pétrole extractible d’un puit donné.
Mais plus on essaye d’augmenter ce taux, plus cela coute
en ENERGIE. Le pétrole qui reste est plus difficile à
extraire et à raffiner. Savez-vous qu’en Arabie Saoudite,
on injecte plus d’eau de mer dans les puits qu’on extrait
de pétrole, pétrole lui-même pollué par le sel.
Le résultat, c’est que même si on peut augmenter la quantité
de pétrole extractible, le « nouveau » pétrole coûte beaucoup
plus cher en argent mais surtout en ENERGIE. Et il reste
toujours du pétrole dans un puit car il faudrait plus
d’énergie pour l’extraire que celle qu’on obtiendrait :
le pétrole n’est alors plus une source d’énergie mais
juste un vecteur d’énergie ce qui est très différent.
D’autres exemples de vecteurs sont l’hydrogène ou encore
les bio-carburants.
Le rapport clef, c’est le EROEI, "Energy Returned On Energy
Invested".
Il était très élévé pour les puits du Moyen-Orient (plus
de 10 contre 1) mais est par exemple de 3 contre 1 voir
moins pour les schistes bitumineux d’Alberta au Canada,
ou ceux du Venezula.
L’énergie n’est pas une commodité comme une autre. On ne
peut pas transformer des dollars en pétrole, même si on
dispose de milliards. Il faut que ce pétrole existe et
qu’on dispose des moyens de l’extraire. Si on ne trouve
pas de source alternative d’énergie abondante à court terme
(10 ans), ce qui parait de
plus en plus probable, notre modèle économique va
s’effondrer car il POSTULE l’absence de limites à l’énergie
disponible, et surtout la croissance perpétuelle de sa consommation.
Vous vous demandez encore pourquoi les ultra-riches s’enrichissent
et s’enrichissent encore ... ils préparent leur avenir.