"@Drugar
« Quelle accusation péremptoire ai-je fais ? »
Je vous relis, et effectivement vous n’avez pas fait
d’affirmation péremptoire. C’est moi qui ait retourné l’accusation débile
lancée par Malitourne (que je connais depuis des années, c’est l’ex type du
militant borné Asselinien ultra-agressif) à l’encontre de Debout la France.
Après, puisque vous contestez mon accusation, cela revient au même sur le fond.
« En quoi F.A. promet-il la Lune ? »
FA développe un discours un peu millénariste selon lequel
l’UPR va bientôt casser la baraque et remporter les élections, son manque de
résultats actuels s’expliquant selon lui uniquement à cause de la censure
médiatique. Chaque fois, il prétend que son émergence est pour demain. Or, si
je ne nie pas ses progrès, qui restent malgré tout lilliputiens, je pense que
c’est faux.
"Le fait qu’il n’ait fait que 0.92% à la présidentielle rend-il son
argumentaire faux ?"
En soi non, mais ce résultat très faible devrait quand même
l’inciter à se remettre en question, ce qui n’est absolument pas le cas.
Qu’avez-vous à lui reprocher sur le fond ?"
Le principal reproche de fond que je ferais à Asselineau,
c’est justement de travestir des différences de forme, d’approche qu’il a avec
les autres souverainistes comme Nicolas Dupont-Aignan, pour en faire des
divergences de fond.
"Je ne me focalise pas sur le nom UE, j’appel un chat, un chat : cette
structure s’appel officiellement Union Européenne (UE), j’utilise donc ce
terme."
Si par UE vous considérez la structure actuelle de la
construction européenne, alors dans ce cas il est clair que Nicolas
Dupont-Aignan entend en sortir. Vous ne pouvez donc pas affirmer le contraire,
et il n’y a donc bien aucune vraie différence de fond entre nous, ce qui est
mon point.
Je vais scinder votre commentaire : "NDA propose la même
chose que JLM : un rapport de force avec l’UE, une désobéissance au traités,
imposer une vision franco-française de l’UE au mépris total de l’avis des
autres membres."
Sur le
rapport de force avec l’UE, je ne comprends pas bien votre point : de quoi
croyez-vous que sont faits les rapports entre Etats ? Il y a toujours un
rapport de force, c’est consubstantiel.
Sur la
désobéissance aux traités, en fait il faut bien comprendre la position de DLF.
A DLF comme pour tous les souverainistes conséquents, nous plaçons au-dessus de
tout la souveraineté nationale. Si donc l’application d’un traité international
devient insupportable pour l’indépendance nationale, eh bien je n’ai aucun
problème à ne pas le respecter. Et si ça ne plaît pas aux étrangers, eh bien
tant pis. J’ajoute que les scrupules que l’on pourrait avoir d’agir ainsi
voient leur portée grandement affaiblie quand on considère la façon dont s’est
construite les traités européens, avec la véritable forfaiture qu’a constituée
l’adoption du traité de Lisbonne.
Enfin,
et là est la différence majeure avec Mélenchon, la vision de la construction
européenne que nous développons a ceci pour particularité qu’elle permet à
chaque pays de s’associer librement aux différentes politiques européennes :
sur tel sujet, tel ou tel pays coopèrent, sur un autre, tel pays ne participera
pas mais tel autre oui, etc. L’Europe des Nations que nous proposons n’impose
rien si ce n’est un socle minimal. Si vous voulez, notre attitude est l’exacte
inverse à la fois de celle de l’UE actuelle prétendument libérale qui en
réalité celle du laisser-faire et du délitement et de celle sociale que
Mélenchon voudrait imposer à nos voisins (et qui n’a effectivement aucune
chance de survenir).
[Sur l’engagement
de NDA de, pour le cas où la refondation de l’UE en Europe des Nations
échouerait, de quitter l’UE et que vous ignoriez]
Il s’agit du point 3 sur cette page internet : http://www.nda-2017.fr/theme/europe.
Ce point n’est effectivement pas développé par NDA, parce que s’il le faisait,
ce serait admettre qu’il pense que l’opération a peu de chance de réussir et
que les médias en profiteraient pour faire peur sur le thème du Frexit.
"Certainement, pas. L’appartenance de la France à l’UE
est écrit dans notre constitution (c’était l’objet du référendum de 2005
justement)"
Vous vous trompez sur ce point : l’appartenance à la France
à l’UE résulte de la révision constitutionnelle de 1992.
"Il ne s’agit en rien d’un détail juridique,
contrairement à ce que vous pensez, mais d’un point fondamental de droit. A
moins que vous ne considéreriez notre constitution comme de la gnognotte"
Pas du tout, c’est ridicule. J’ai déjà répondu par ailleurs
à vos considérations sur le respect des traités. Quant à la constitution, elle
proclame également la souveraineté et l’indépendance nationale, et il y a peu
de doute quant à la hiérarchie de ces valeurs par rapport au respect des
traités.
"Pourquoi, nécessairement repartir de cette structure
nuisible qu’est l’UE, pour au final tout changer de fond en comble ?"
C’est là où l’on voit bien la nocivité du discours de
François Asselineau, qui vous embrouille au plus haut point. Debout la France et
Nicolas Dupont-Aignan n’ont jamais proposé de repartir de la « structure
nuisible qu’est l’UE », ils proposent justement de s’en débarrasser.
« C’est quoi l’intérêt de procéder ainsi ? »
Les intérêts sont multiples : sur le plan de l’approche
tout d’abord, l’intérêt est en premier lieu et évidemment, éviter d’effrayer
les Français qui ont légitimement peur en raison du discours apocalyptique
délivrée par les médias et les différents relais d’opinion. En second lieu, d’éviter
de tomber dans le piège tendu par les Européistes du « Tout ou rien »,
entre la structure de l’UE actuelle qui tendrait vers toujours plus de
fédéralisme, et le chaos d’une absence totale de coopération
Mais il y a aussi des intérêts diplomatiques : le Royaume-Uni
est en train de l’expérimenter, mais la partie qui se retire d’une organisation
(après pourtant que cette organisation se soit pliée en 4 pour combler ses désidérata,
avec le deal obtenu par Cameron qui se rajoutait aux nombreuses exceptions
britanniques) est dans une situation de faiblesse par rapport à un bloc et sa
marge de négociation est étroite. La chance de T May, c’est que les dirigeants
européens sont d’une faiblesse (France, Allemagne) et d’une connerie (France) abyssale,
mais sa position est objectivement faible. De plus, à la table de négociation,
proposer quelque chose donne toujours (à condition que ce ne soit pas non plus
débile bien sûr), une meilleure main plutôt que déclarer. Si vous voulez et
même si ça vous choque, lorsque vous voulez partir, il est toujours plus habile
de proposer un compromis, même inacceptable, pour rejeter la responsabilité de
la rupture sur l’autre partie.
"C’est quoi le problème avec le fait de sortir de l’UE
par l’article 50 du TUE ?"
Je les ai déjà évoqué, mais ils sont multiples : d’abord
le fait que cet article soit pratiquement vide de contenu et laisse le champ
libre à beaucoup de pratiques détestables, comme l’expérimentent nos amis
britanniques. Mais fondamentalement, le problème est qu’il indique chez le pays
qui l’actionne une soumission à l’ordre juridique européen de l’Etat retrayant.
Je ne réponds pas sur le reste, je n’ai rien d’autre à
ajouter.