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Commentaire de José Peres Baptista

sur Les attentats de Londres ne sont donc pas liés à Al-Qaïda...


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José Peres Baptista José Peres Baptista 14 avril 2006 12:12

Il ne s’agit pas d’une organisation structurée mais d’une sorte de « marque de fabrique ». Ce sont des groupuscules fanatiques isolés réunis sous des valeurs religieuses radicales parfois identiques mais parfois non. Il n’y a pas d’organisation hiérarchique ou pyramidale comme en comportent la plupart des groupes terroristes constitués comme ce fut le cas pour l’OLP, l’ETA ou l’IRA, entre autres.

Nous sommes confrontés, au niveau mondial, avec Al Qaïda à une problématique nouvelle qui est celle d’individus qui commettent les pires horreurs au nom d’un Islam radical et d’une haine anti-occidentale. Ce sont les seuls éléments communs et c’est là toute la difficulté de la lutte contre de tels mouvements. C’est un peu comme si toutes les luttes nationalistes sur la planète se revendiquaient d’une organisation commune. D’autre part se greffent dans ces luttes mafias, crimes crapuleux un peu comme pour le mouvement nationaliste corse.

La formulation « Al Qaïda » telle qu’elle nous est décrite officiellement est donc une tentative de nous faire croire que nous aurions, nous occidentaux, un ennemi commun alors qu’il s’agit de luttes différentes et très circonstancielles. Les mouvements de lutte terroriste indonésiens n’ont rien à voir avec ceux du Cachemire ou avec ceux des Egyptiens ou des Tchetchènes. Leur seul point commun est de s’opposer par les armes à leurs pouvoirs respectifs. Que ces mouvements aient des liens ponctuels entre eux n’a rien d’étonnant, les mouvements nationalistes que j’ai cités plus haut, l’ETA et l’IRA par exemple, échangeaient aussi des contacts et des ressources.

Effectivement depuis la chute du mur et la fin de l’URSS le « monde » occidental, libéral n’avait plus d’ennemi institutionnel et la présentation d’Al Qaïda sous cette forme a l’énorme avantage d’en fournir un.

Tous les régimes autocratiques sont aujourd’hui vacillants. La Lybie de Khadafi a acheté sa réintégration dans le cercle des pays « innocents » en acceptant de payer des indemnités pour un attentat qu’elle n’avait pas commis, son pouvoir se mettant ainsi sous protection occidentale. En Afghanistan les « saigneurs » de la guerre n’ont jamais été aussi puissants qu’aujourd’hui alors qu’ils étaient sous contrôle avec le régime taliban. Force est de constater que ces derniers reviennent en grâce auprès de la population pour l’ordre et la sécurité qu’ils apportaient. Qu’on ne se méprenne pas, mes propos ne sont ni caution ni opinion, ils relèvent tout simplement du constat.

La Syrie comme l’Iran subissent les coups de butoir des organisations internationales parce qu’ils ne veulent pas endosser les responsabilités de la déstabilisation de leur région. Si l’on peut discuter de la démocratie en Syrie, il nous faut bien admettre par contre que l’Iran est un des pays du Moyen-Orient dans lequel elle est la plus avancée. Ahmadinejad a le soutien de son peuple quant à l’affirmation de la souveraineté iranienne et ce, sans artifice ni contestation.

Nous pouvons parier que des accusation de proximité avec Al Qaïda ne vont pas tarder à être prononcées à l’encontre de ces pays...

Un des pays favorisant le plus l’intégrisme islamiste est le Pakistan mais il est rentré dans le rang et le giron occidental. Pour combien de temps ? Musharaf a de plus en plus de mal à tenir sa population.

Remarquons simplement que les Etats Unis et leurs alliés ne s’attaquent pas à résoudre la situation des pays instables mais justement le contraire. L’Irak était bien sous la coupe d’un dictateur mais était stable. L’Iran aussi est stable or ce sont des pays stables qui sont visés par la stratégie américaine. Quel serait alors l’objectif d’une telle macropolitique ? La fausse bannière Al Qaïda s’inscrit dans cette logique.

Identifier clairement cet objectif c’est assembler le puzzle stratégique américain. Cette volonté de placer les occidentaux au pied d’un mur artificiel construit de toutes pièces ne doit pas nous empêcher d’y voir clair.


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