Il
est possible que le communisme ait moins de 100 millions sur ce qui lui tient
lieu de conscience, mais l’argument est bon, porteur, parce que facile à
comprendre et à retenir. Donc, il faut continuer à l’utiliser face à des cocos,
qui, pour leur part, ne se privent pas, par exemple, d’accuser de fascisme, tous ceux qui leur déplaisent. On
ne va donc pas se gêner, avec ces malfaisants.
Même
si nous avons d’autres raisons d’estimer que le communisme, est une saloperie
conduisant invariablement au totalitarisme, l’argument reste aussi spectaculaire que dissuasif.
Venons-en aux réalités de la doctrine :
Marx, et dans une moindre mesure
son acolyte bourgeois Engels, ont basé leurs théories sur une série de postulats,
correspondant à des intuitions, dont aucun n’est, par définition, démontrable.
La
bourgeoisie décrite par Marx est caricaturale au-delà de toute expression, et
le prolétaire qu’il nous dépeint correspond aux aspirations de l’homme
artificiel inventé par des Lumières, qu’il conviendrait éteindre dans les plus
brefs délais, à une époque où l’on parle beaucoup d’économies d’énergie,
A
partir de là, que tous les régimes communistes doivent utiliser le marteau pour
enfoncer le vieil homme dans le moule de l’Homme Nouveau, est inéluctable. Que,
par le passé, cela ait causé la mort de cinquante ou cent millions de morts,
est finalement secondaire.
Cette
inadéquation de la nature humaine et du communisme oblige les communistes à
nier l’existence de la seconde, mais le marteau n’en reste pas moins « incontournable ».
Parmi
les communistes, un théoricien au moins, s’est rendu compte de cette faiblesse
rédhibitoire, c’est Trotski qui, du coup, s’est lancé dans une tirade grâce à
laquelle, il a pris place parmi les auteurs importants de science-fiction :
« …l’homme
commencera sérieusement à harmoniser son propre être. Il visera à obtenir une
précision, un discernement, une économie plus grands, et par suite, de la
beauté dans les mouvements de son propre corps, au travail, dans la marche, au
jeu. Il voudra maîtriser les processus
semi-conscients et inconscients de son propre organisme : la respiration, la
circulation du sang, la digestion, la reproduction. Et, dans les limites
inévitables, il cherchera à les
subordonner au contrôle de la raison et de la volonté. L’homo sapiens,
maintenant figé, se traitera lui-même comme objet des méthodes les plus
complexes de la sélection artificielle et des exercices psycho-physiques.
« Ces
perspectives découlent de toute l’évolution de l’homme. Il a commencé par
chasser les ténèbres de la production et de l’idéologie, par briser, au moyen
de la technologie, la routine barbare de son travail, et par triompher de la
religion au moyen de la science. Il a expulsé l’inconscient de la politique en
renversant les monarchies auxquelles il a substitué les démocraties et
parlementarismes rationalistes, puis la dictature sans ambiguïté des soviets.
Au moyen de l’organisation socialiste, il élimine la spontanéité aveugle,
élémentaire des rapports économiques. Ce qui permet de reconstruire sur de tout
autres bases la traditionnelle vie de famille. Finalement, si la nature de
l’homme se trouve tapie dans les recoins les plus obscurs de l’inconscient, ne
va-t-il pas de soi que, dans ce sens, doivent se diriger les plus grands
efforts de la pensée qui cherche et qui crée ? Le genre humain, qui a cessé de ramper devant Dieu, le Tsar et le
Capital, devrait-il capituler devant les lois obscures de l’hérédité et de la
sélection sexuelle aveugle ? L’homme devenu libre cherchera à atteindre un meilleur équilibre dans le
fonctionnement de ses organes et un
développement plus harmonieux de ses tissus ; il tiendra ainsi la peur de
la mort dans les limites d’une réaction rationnelle de l’organisme devant le
danger. Il n’y a pas de doute, en effet, que le manque d’harmonie anatomique et
physiologique, l’extrême disproportion dans le développement de ses organes ou
l’utilisation de ses tissus, donnent à son instinct de vie cette crainte
morbide, hystérique, de la mort, laquelle crainte nourrit à son tour les
humiliantes et stupides fantaisies sur l’au-delà. L’homme s’efforcera de commander à ses propres sentiments, d’élever ses
instincts à la hauteur du conscient et de les rendre transparents, de diriger
sa volonté dans les ténèbres de l’inconscient. Par là, il se haussera à un
niveau plus élevé et créera un type biologique et social supérieur, un
surhomme, si vous voulez. »
En attendant l’avènement
de cet hitlérien produit du communisme triomphant, on comprend mieux la nécessité
des camps de concentration, des pelotons d’exécution et de la balle dans la
nuque, pour le redressement (au sens des maisons du même métal) de l’imparfait cheptel humain que le marxisme-léninisme
hérite du capitalisme.
Quand on a compris
cela, on n’a pas besoin de cent millions de morts comme arme de dissuasion.