Pour sûr. On peut toujours rêver...
Vous avez bien sûr compris que mon « oreille » était politique, dans le sens premier du terme : la chose publique. J’entends tout comme vous la RUMEUR. Mais, contrairement à soeur Anne, ce que je vois poindre à l’horizon, ça n’est pas un France repeinte au Rose optimiste, mais plutôt une France bleu Marine sur fond de bruits de bottes. L’histoire nous a maintes fois démontré que lorsque le peuple gronde en cas de crise longue, les premiers visés sont bien souvent les mêmes. Par frustration, la rumeur publique s’en prend à ce qu’elle a sous la main : l’immigré, le non-conforme, l’artiste, improductif et inutile par nature.
L’exemple est ici sous nos yeux, lisez les commentaires, sortez d’Agoravox et visitez d’autres forums. Allez faire un tour dans la vraie vie. Croyez vous que tout ce petit monde qui crache commodément sur une catégorie désignée sous couvert de dénoncer la censure (dont certains auteurs et chanteurs sont les premières victimes) sera prêt a descendre dans les rues et occuper les places publiques jours et nuits pour que les choses changent ? Permettez-moi d’en douter. Pour ma part, je suis prêt à reprendre du service. Mais à la dernière manif’ locale contre Hadopi, nous étions dix...
N’avez-vous pas l’impression, en matière de censure sur internet, d’avoir contribué à dévier la cible en déclenchant une fois de plus la vindicte populaire sous couvert d’humour ?
La révolution virtuelle derrière un écran, les Rebelles du tout gratuit pour ma gueule, soit. Mais vous savez quoi ? Pendant que nous échangions ces propos, aucune molécule n’a bougé...