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Commentaire de Patrick Adam

sur Le corps est laïque


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Patrick Adam Patrick Adam 21 novembre 2006 09:45

@ Mr Diod

Je n’ai aucune haine envers les psy, mais j’estime que nos sociétés leur accordent bien plus de place qu’il ne convient. Un psy peut-il pallier auprès d’un adolescent de la déconfiture de la cellule familiale ? Un psy peut-il lutter efficacement contre le vide culturel qui enserre un nombre considérable de quartiers abandonnés ? Un psy peut-il aller éduquer les jeunes qui sont assis le soir au pied de leur immeuble ? Un psy peut-il offrir un vrai projet de vie à un jeune environné par une multitude de trafics et les méfaits de l’argent facile ?

Un train déraille et on envoie une « cellule psychologique ». Un adolescent se blesse avec un panneau de foot et de basket et on envoie une « cellule psychologique » dans toute l’école. Un groupe de randonneurs se perd dans la montagne et on envoie une « cellule psychologique ». Pendant ce temps des milliers de vieillards meurent dans la pire des désolations psychiques et ils n’ont personne à leur chevet qui vienne écouter leurs histoires qui racontent combien ils ont été utiles à la société jusqu’à ce qu’on les stocke dans des mouroirs.

Je n’ai jamais pensé que les psy voulaient « imposer des normes ». Vous faites partie de ceux (une large majorité) qui n’ont rien compris à mon texte qui n’a rien à voir avec ce thème. J’ai voulu, puisque vous ne l’avez as réaliser, aborder le fait que l’homme est avant tout un homme culturel, c’est à dire que de tous temps, il a su passer de biologique au culturel. ON est loin de la norme. Bien sûr, si comme bon nombre d’intervenant vous pensez que le fait de faire allusion aux gay pride signifie une prise de position sur l’homosexualité, je me dis que vous êtes au même « niveau » que tous ceux qui se sont engouffrés dans la brèche sans faire preuve de la moindre réflexion. Vu que ces commentaires sont tous du viscéral et non du raisonnable. Il y a longtemps que j’ai appris à faire la différence, et je n’ai pas eu besoin de psy pour ça. Juste une rigueur de logique.

Je pense par contre que les psychiatres sont forts utiles à la société car ils ont une vision plus réalistes et moins fantasmagorique que les psychanalystes. J’aime bien les travaux de Laborit. Mais pour ce qui est des « très nombreuses avancées qu’ont permis les psychologues du monde entier » j’attends toujours dans voir les résultats concrets dans nos pays dont les liens sociaux se délitent chaque jour un peu plus. Un psy s’et-il penché un jour sur le système éducatif appliqué par de nombreuses familles musulmanes ? Y a-t-il eu une réelle recherche sur le sujet et quelles en ont été les conclusions. Or cette thématique touche environ cinq millions de jeunes plongés dans un environnement culturel qui ne peut que les déchirer. Un psy a-t-il fait une étude sur l’impact des télés satellitaires du Proche Orient dont certains parents gavent leur progéniture. ? Vous dites travailler dans les sciences humaines. N’y a-t-il pas là de bons sujets de réflexion.

Que les psy s’occupent des enfants battus ou violés me semble tout à fait naturel. Ils remplacent alors fort utilement le rôle que jouaient autrefois les religieux. Mais de là à leur confier tous les problèmes de nos sociétés depuis plus de vingt ans et de voir à quels résultats ils sont parvenus a de quoi rester dubitatif.

Issu d’une famille monoparentale, disposant de revenus plus que modestes, m’étant fait renvoyer de plusieurs établissements scolaires pour une indépendance d’esprit un peu trop manifeste, je me demande le chemin que j’aurais parcouru si j’avais été confié à un psy. Je suis heureux aujourd’hui de m’être fabriqué seul, au fil du temps, juste avec le désir d’apprendre le plus de choses possibles dans les domaines les plus variés qui soient. Je reconnais volontiers que j’ai été aidé par une société en expansion et confrontée à moins de problèmes identitaires qu’elle n’en connaît aujourd’hui. Et j’ai eu le plaisir de vivre loin de l’apologie de la violence et de l’obscénité dont on inonde aujourd’hui toute la jeunesse avec l’appui de nombreux psy qui en font l’éloge en la présentant comme un exutoire naturel.

Dernier point, je pense que la plupart des psy n’ont pas compris la différence qui existe entre « comprendre » et « accepter ». Mais ceci mériterait un long développement.

Bien à vous. Patrick Adam


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