@ l’auteur,

Il y a un élément qui semble vous échapper : ne vous est-il jamais venu à l’idée que c’est Bayrou qui a trahi les idées de l’UDF plutôt que des UDF qui auraient trahi Bayrou ?

Vous semblez oublier bien rapidement les 40 ans d’alliance politique de la droite et du centre, alliances électorales qui, malgré les disputes RPR-UDF, ont reposé pendant longtemps sur des bases solides.

Et que fait Bayrou pendant l’entre-deux tours ? Deux actes symboliques majeurs. Le premier est de s’organiser un sous-débat du second tour avec Ségolène Royal, et le second, d’affirmer « je ne voterai pas pour Sarkozy » en évitant bien de dire s’il votera blanc ou pour Ségolène Royal.

Ces deux actes symboliques avaient pour objectif évident d’ancrer le Modem sur la gauche, de signifier un renversement d’alliance.

Ce renversement d’alliance a été décidé en quelques heures, individuellement. Un « Qui m’aime me suive », en quelque sorte. Il ne faut donc pas s’étonner que tout le monde ne le suive pas.

Que l’UMP ait brandi la menace de candidatures concurrentes aux législatives ne fait aucun doute. Que cet argument ait été convaincant, soit.

Mais le fait est que du point de vue du positionnement politique, on peut comprendre qu’un certain nombre de personnalités du centre-droit n’aient pas envie de se faire entraîner de force dans une alliance avec la gauche.

Le Nouveau Centre est donc la résultante automatique de la décision solitaire de Bayrou de « s’afficher » à gauche. Et le nombre croissant de ralliements au Nouveau Centre ne fait que corroborer cette analyse. L’un des derniers liens qui rattachent les élus « UDF » à leur parti est le financement public.

Je ne serai pas étonné qu’on assiste lors des prochaines municipales à toute une série de candidatures de sortants « UDF » en « Divers droite »...