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Commentaire de armand

sur Université : diagnostic et thérapie(s)


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armand armand 16 novembre 2007 10:38

Article qui ne fait que reprendre le crédo sarkozien distillé par sa vestale Pécresse (dont l’expérience, en matière universitaire, est quasi-nulle...)

Je reconnais volontiers le manque de moyens. C’est même indiscutable. Ce n’est pas une raison pour ponctionner les étudints et donner aux nouveau satrapes que seraient les présidents d’université le droit de disposer de leur patrimopine immobilier qui est, il faut le dire, propriété d’Etat.

Deux points en particulier sont, à mon avais, inacceptables.

Sous prétexte de laisser à un ’porteur de projet’ (autrement dit un ’chef’ sur le modèle de notre dictateur plébiscitaire) toute latitude on lui attribue des pouvoirs quasi absolus en le faisant émaner d’un CA croupion. C’est notamment dans le domaine du recrutement des enseignants que cette réforme est effrayante : les commissions élues sont remplacées par des commissions ad hoc nommées par ledit CA-croupion, sur lequel le président d’université exerce un droit de véto. Ce système ’resserré’ et autoritaire n’existe dans aucune des institutions universitaires dont on dit s’inspirer. A titre d’exemple, dans les facs américaines ce sont tous les enseignants titulaires qui votent pour l’élection de nouveaux collègues, et un nombre impressionnant de contre-pouvoirs limitent les pouvoirs présidentiels.

Cet aspect de la réforme, byzantin, je le reconnais, pour le grand public, mais essentiel pour les universitaires, n’est que le reflet du führenprinzip obsessionnel qui caractérise le nouveau gouvernement : un chef doit pouvoir imposer son ’projet’ sans entraves.

Quant à la mise en accusation des formations généralistes, j’affirme haut at fort que le problème n’est pas dans nos formations, mais dans l’esprit obtus d’un des patronats les plus bêtes du monde. Systématiquement à contre-courant, le patronat français exige des formations pointues là où Américains, Britanniques, Japonais, Allemands recrutent des généralistes qu’ils forment ensuite sur le tas. Et quoi de surprenant puisque dans la plupart des cas ce patronat, issu de deux ou trois grandes écoles, n’est jamais passé par les universités.

Si c’était là une des seules bizarreries de notre Medef national, on pourrait m’accuser d’être partial, mais dans bien d’autres domaines l’exception française est patente : mises en pré-retraites, retraites précoces, refus de recruter passé 45 ans, opacité totale sur les rémunérations patronales, pantouflage etc. il y aurait d’abord à béléyer devant la porte du Medef avant de mettre en accusation l’enseignement supérieur.


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