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Commentaire de Céphale

sur Université : diagnostic et thérapie(s)


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Céphale Céphale 15 novembre 2007 18:08

L’université américaine est pour le monde entier un modèle normatif. Or il présente trois différences fondamentales avec l’université française : (1) Sélection à l’entrée. L’admission se fait sur dossier. Un candidat ne peut être admis qu’avec le soutien de ses professeurs du secondaire, et certaines universités sont plus exigeantes que d’autres. (2) Coût élevé pour les étudiants. Les études des étudiants les plus riches sont financées par la famille, celles des plus pauvres sont financées par des bourses. Il faut remarquer que les bourses sont attribuées de préférence aux familles de bonne réputation, sans égard aux aptitudes de l’élève. (3) Orientation professionnelle. Les étudiants savent au départ ce qu’ils voudraient faire plus tard. Ils n’ont pas, comme en France, la possibilité de faire des études dont on sait à l’avance qu’elles n’offrent pas de débouchés.

On peut constater que ce modèle s’accorde assez bien avec celui de nos grandes écoles. Par parenthèse, les fondateurs du MIT au dix-neuvième siècle ont pris pour modèle l’Ecole Centrale de Paris. (1) La sélection est sévère. Elle se fait par concours, avec en plus quelques admissions sur dossier. (2) Le coût pour les étudiants est variable ; certaines grandes écoles, type Polytechnique, sont gratuites, alors que d’autres, type HEC, sont payantes. (3) Orientation professionnelle très marquée, ce qui ne veut pas dire que les futurs dipômés auront tous le même métier. Il suffit de regarder n’importe quel annuaire d’une grande école pour s’en convaincre. Mais ils ne risquent pas trop d’être au chômage. Encore que...

Les universités françaises sont à l’opposé du modèle américain. (1) Pas de sélection à l’entrée pourvu qu’on ait le baccalauréat. (2) Les études sont presque gratuites. L’étudiant n’a besoin que de se loger et de se nourrir. (3) Beaucoup d’étudiants ne savent pas ce qu’ils feront plus tard. L’université n’est pour eux qu’un moyen de retarder l’entrée dans la vie active. Les professeurs du secondaire essayent bien d’orienter vers des filières courtes ceux qui n’ont pas un niveau suffisant pour faire une prépa, mais ils ne sont pas toujours écoutés.

Quand l’auteur s’indigne en comparant les budgets des universités et ceux des grandes écoles « Comment admettre que le budget par étudiant à l’université soit en moyenne égal à seulement la moitié de celui d’un étudiant en école d’ingénieur ou en classe prépa », il ne tient aucun compte de la différence entre le nombre d’étudiants dans les universités et dans les grandes écoles, le nombre beaucoup plus élevé dans les universités étant dû à l’absence de sélection.

Enfin les universitaires français oublient trop souvent que les grandes écoles font aussi de la recherche. Je citerai simplement, à titre d’exemple, Polytechnique, les Mines, Centrale, Physique et Chimie de Paris...


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