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Commentaire de pazuzu

sur Bachar El-Assad : quand la girouette joue au poker...


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pazuzu pazuzu 23 juillet 2007 23:41

Monsieur,

Je viens de lire votre article et, n’ayant pas la même lecture que vous des évènements dont vous faites part, j’apporte mon point de vue personnel pour enrichir le débat.

Dire que la contrepartie de l’accord entre la Syrie et l’Iran est la non signature d’un accord de paix avec Israël, est une interprétation hasardeuse et non une information fiable. En effet, la Syrie ne souhaite pas négocier sans le « retrait » d’Israël du Golan. Ce retrait est un préalable à toute négociation, et non la contrepartie de l’accord commercial et militaire signé jeudi.

Vous poursuivez en collant un article de wikipédia dans lequel il est écrit qu’Assad critique les juifs et Israël. Et alors ? Il est permis de critiquer les Catholiques, les Musulmans, mais pas les Juifs ? Il est permis de critiquer le monde entier, y compris les religions. En quoi votre précision apporte un plus à l’information ? Ce passage, dans votre article, serait une entreprise de manipulation des esprits ? Dans un souci de transparence, permettez-moi juste de coller la réponse du Pape Jean Paul II à Assad lors de cette allocution « il est temps de retourner aux principes de la légalité internationale : interdiction de l’acquisition des territoires par la force, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, respect des résolutions de l’ONU et des conventions de Genève ».

Plus loin, vous reprenez par un « face à cela ». Je précise qu’il s’est écoulé 6 ans entre son discours devant le Pape, et sa proposition de pourparler avec Israël. La politique régionale a, bien évidemment, évoluée, ceci expliquant sans doute cela .

Plus bas, vous écrivez que la Syrie est au ban des nations « pour son implication (plus ou moins directe) dans l’assassinat de Rafik Ariri. Ce « plus ou moins directe » m’amuse beaucoup. D’autant plus que depuis 2 ans personne, pas même la commission d’enquête de l’ONU, n’a permis d’affirmer ou d’apporter la moindre preuve de l’implication de la Syrie. En revanche, je vous l’accorde, 5 minutes après l’attentat, Bush affirmait que la Syrie était coupable, mais on attend encore les preuves. Comme quoi les idées reçues, surtout celles de Bush, on la vie longue. Et si vous avez une quelconque preuve de la responsabilité de la Syrie dans ce crime, je vous informe qu’une prime de 5 millions de dollars est encore offerte à qui permettra d’identifier les coupables, la croix rouge serait ravit de ce don si vous ne savez qu’en faire. Question, avez-vous des preuves ? Merci de m’en faire profiter.

Enfin, pour enrichir votre information selon laquelle la Syrie finance Fatah Al-Islam, je précise que le fils Hariri finance aussi Fatah Al-Islam, mais que l’administration Bush a également financé ce groupe terroriste pour contrer le Hezbollah. Ma source est en Anglais et j’en suis désolé http://www.newyorker.com/reporting/2007/03/05/070305fa_fact_hersh

Vous concluez en affirmant que le président Assad est aux abois politiquement, au plus bas, et qu’il tente de trouver des relais. Et si nous tentions une autre lecture vous et moi ? La Syrie sait parfaitement qu’aucun tribunal ne pourra honnêtement prouver son implication, parce qu’elle se sait non coupable. Politiquement, Israel est au plus bas, et on peut en dire autant de Bush. Les USA sont pris dans deux bourbiers (Irak, Talibans), ils se battent contre la Chine au Darfour, et l’Amérique Latine se rebelle. L’armée de Bush n’ira pas en Iran. Si Israël veut déstabiliser l’Iran, il ira seul.

Pour ma part, en tant que spectateur, et stratégiquement, je trouve la Syrie et l’Iran très habiles. J’insiste en précisant que je ne partage pas leur position, mais politiquement, et en terme de guerre froide, ils ont parfaitement bien compris les enseignements de Machiavel.

Amitié


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