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Commentaire de Page2007

sur Le journalisme citoyen : une utopie ?


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Page2007 (---.---.85.196) 25 août 2006 12:43

« Ce processus se base sur les commentaires des lecteurs. Dès qu’un article est publié, tout lecteur peut intervenir librement pour le commenter, le critiquer, le compléter, l’enrichir ou le dénoncer. »

Le problème est qu’on n’a pas que cela à faire, de vérifier les articles et commentaires, et de rectifier toutes les erreurs. Généralement, l’espace de discussion est accaparé par quelques trolls, qui n’ont rien d’autre à faire dans leur vie, ou par des gens qui ont des comptes à régler et y consacrent toutes leurs énergies.

Comment lutter ? C’est impossible !

La lutte tourne en faveur de ceux qui n’ont rien à faire d’autre, et ce sont rarement les gens les plus sérieux et les plus objectifs.

Personnellement mis en cause il y a quelques jours dans deux articles successifs, en tant qu’animateur du site Page2007.com, j’ai commencé par répondre. Puis, face à l’invasion de trolls racontant n’importe quoi, colportant tous les ragots trouvés sur Google ou dans leur imagination, sans la moindre rigueur éditoriale, j’ai laissé tomber. Je ne peux pas passer mes journées à leur répondre. Plus on répond, plus on les excite, et le débat ne finit jamais. Maintenant je ne lis même plus leurs commentaires.

Comme je le disais à Carlo Revelli dans un courriel, s’il y a des lois en France contre la diffusion de calomnies et diffamations, c’est parce que la simple diffusion de la calomnie a un impact dommageable qu’aucune rectification ne peut corriger.

Donc ce n’est pas acceptable de dire : « vous n’avez qu’à rectifier dans les commentaires, la vérité se dégagera de la discussion. » C’est faux.

D’une part, c’est nous demander de consacrer un temps que nous n’avons pas. Au nom de quoi on perdrait du temps à devoir répondre à des gens qui nous attaquent ?

D’autre part, c’est méconnaître la psychologie humaine, que de croire que la vérité est la plus forte face à une invasion de mensonges.

Le dicton populaire « il n’y a pas de fumée sans feu » donne un poids durable à n’importe quelle calomnie. « Il en restera toujours quelque chose ».

Le gros problème d’Agoravox, c’est que beaucoup de lecteurs le confondent de plus en plus avec un journal. Or ce n’est pas un journal. Les articles ne sont pas vérifiés avec la rigueur d’un service de presse. N’importe qui peut être auteur. Agoravox est un lieu d’expression citoyenne, où l’on trouve de tout, pas un lieu de diffusion d’enquêtes et d’analyses sérieuses & vérifiées.

Tant que le lecteur lit les articles avec en tête la distance requise par leurs conditions d’écriture et de publication, c’est très bien.

Mais lorsqu’il les prend pour des articles de journalistes, sensés informer objectivement et sérieusement, cela devient grave ! Or j’ai plusieurs fois constaté qu’un nombre important de lecteurs prend pour vérité tout article diffusé !

La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. La liberté de s’exprimer librement s’arrête là où l’on commence à mettre en cause la crédibilité des autres, à nuire à leur travail, sur la base de motifs qui peuvent être : une vision trop rapide des choses sans enquête sérieuse ; une vengeance ; une jalousie ; une concurrence ; une hostilité idéologique ; etc etc Agoravox ne dispose malheureusement pas des filtres éditoriaux suffisants pour contrer ces problèmes. C’est donc la victoire de celui qui s’exprime, contre celui qui a autre chose à faire dans la vie que de suivre ces dérives et les corriger.

Agoravox est un forum diffusant des opinions. Pas un journal professionnel diffusant des vérités.


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