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Une chute brutale du régime iranien n’est pas dans l’intérêt d’Israël

Un chef de la sécurité extérieure qui connaît son boulot a fortiori israélien ne dira jamais ça s’il ne savait pas que ce soulèvement social serait sans lendemain comme l’ont été les précédents. Il ne dirait pas ça non plus car ce faisant il mettrait en danger ses espions et informateurs en place.

Le modéré Mohamed Khatami a osé se prendre en photo en compagnie de l’ex président israélien Moshe Katsav et le toujours président de Syrie Bachar Assad lors des funérailles du Pape Jean-Paul II à Rome

Les relations internationales sont souvent une arme à double tranchant. Surtout en Orient compliqué. L’observateur amateur ou non averti croit savoir que les manifestations populaires contre la vie chère et la politique économique du régime en place à Téhéran est du pain bénit pour les ennemis jurés du régime des mollahs. Pour Israël particulièrement. Erreur de lecture ! Ce mouvement social ou complot fourbi par les agents extérieurs selon les faucons du régime, commencé le 28 décembre 2017 et étouffé par les forces de l’ordre, après un bilan officiel de 21 morts et quelque 4 000 arrestations , ressemble à bien des égards à la roulotte russe ; dans ce sens que la balle peut rater celui qui s’amuse à poser le canon sur sa tempe pour aller se loger dans la tête du spectateur, en l’occurrence Israël. Et cette éventualité n’échappe pas aux responsables sécuritaires de l’Etat hébreu. Yossi Cohen le chef du service de la sécurité extérieure « Mossad » en doit connaître un rayon. Comme d’autres de ses collègues de Tsahal ou du Shin bet (sécurité intérieure) et contrairement aux politiques dont le métier est de dire ce qu’ils ne pensent pas, Cohen ne voudrait en fait pas d’un changement rapide et brutal du régime en Iran. Il serait plutôt pour un retour à la normale du calibre de la république islamique, taille qu’il était entre le 2 août 1997 et le 3 août 2005 sous la présidence du pragmatique et modéré Mohamed Khatami qui a osé se prendre en photo en compagnie de l’ex président israélien Moshe Katsav et le toujours président de Syrie Bachar Assad lors des funérailles du Pape Jean-Paul II à Rome ern avril 2005 (Photo). La preuve que Cohen ne serait pas pour un renversement du régime en place à Téhéran - même de l’intérieur - réside dans cette déclaration spectaculaire qu’il a faite au sujet de ce qui est en train de se passer en Iran. « Nous avons des yeux, des oreilles et plus, même en Iran », a déclaré la barbouze en chef, lors d’une convention du ministère des finances à Jérusalem, le 9 janvier dernier. Un chef de la sécurité extérieure qui connaît son boulot a fortiori israélien ne dira jamais ça s’il ne savait pas que ce soulèvement social serait sans lendemain comme l’ont été les précédents. Il ne dirait pas ça non plus car ce faisant il mettrait en danger ses espions et informateurs en place. D’ailleurs l’ancien conseiller du premier ministre Benjamin Netanyahu et président du conseil de sécurité national d'Israël enchaîne sur le même ton : « (…) Il n’y a rien à attendre de formidable, même si je serais très heureux d’assister à une révolution sociale en Iran. Peut-être cela arrivera-t-il à l’avenir ». Esbroufe ou humour noir ? Des deux probablement. En fait, le futé Cohen fait d’une pierre deux coups dans cette déclaration. Et d’un il dit en implicitement qu’il ne voudrait pas d’une chute brutale du régime de Khamenei, et de deux il devance d’éventuelles critiques quant à l’inertie ou l’impuissance de ses services face à ce soulèvement populaire en en minimisant la portée. Well done. Comme on dit dans le jargon.

TENTACULES

En effet un ébranlement rapide du pouvoir en Iran peut être lourd de conséquence sur le voisinage. Israël et ses nouveaux alliés arabes du Golfe pourraient en être les premières victimes, si la chute du régime se soldait par une période d’anarchie ou par l’avènement d’un nouveau régime encore plus dur. Dans une analyse, Anshel Pfeffer journaliste chroniqueur britannique dans le quotidien israélien Ha'aretz tire la sonnette d’alarme en mettant en garde les Israéliens quant à une chute rapide du régime des mollahs : « Les dirigeants israéliens sont mal placés pour donner des leçons de démocratie à la République islamique et encore moins pour encourager les manifestants - ce qui peut être une arme à double tranchant, voire le baiser de la mort pour les opposants iraniens. Enfin, une question se pose : une déstabilisation durable en Iran est-elle réellement bénéfique à Israël  ? » Bonne question. En conclusion Israël et son gardien du temple Yossi Cohen espérerait plutôt un tranchage des tentacules pour ne pas dire des testicules de l’Iran que sont le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et le régime syrien de Bachar Assad, bras qui sont le vrai danger pour Israël. Effectivement le risque est grand pour l’Etat hébreu « Si l'Iran est la cible d'une attaque, il rasera Tel-Aviv et Haïfa. L'Iran et le Hezbollah sont assez puissants pour réagir d'une manière adéquate à l'agression sioniste (…). Le Hezbollah dispose de 80 000 missiles qu'il peut utiliser », a rapporté jeudi 21 mai 2015 la chaîne de télévision iranienne IRIB citant le général iranien Yahya Rahim Safavi qui a réagi aux propos émis deux semaines plutôt par le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon à Jérusalem selon quoi Tsahal bombarderait les installations nucléaires de l’Iran. Ce qui était là aussi une déclaration politique, faite par un politicien et destinée à la consommation intérieure. Une attaque des sites atomiques iraniens serait « très difficile » parce que les Iraniens « ont été assez intelligents dans la façon de disperser leurs sites nucléaires », a déclaré le 23 févier 2012, lors d’une conférence d’un centre de réflexion à Washington William Fallon , ancien amiral de la marine américaine qui était à la tête des opérations militaires américaines au Moyen-Orient et en Asie centrale jusqu’en 2008. La messe est dite.

http://chankou.over-blog.com/2018/01/une-chute-brutale-du-regime-iranien-n-est-pas-dans-l-interet-d-israel.html


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40 réactions à cet article    


  • Massada Massada 12 janvier 2018 10:41

    Je souhaite aux Iraniens de réussir dans leur quête en faveur de la liberté.
     

    Le régime iranien gaspille des dizaines de milliards de dollars pour répandre la haine. Cet argent aurait pu servir à la population iranienne qui connait pauvreté et chomage.


    • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 12 janvier 2018 15:53

      @Massada
      Cest vrai que les mollahs enrichissent l’uranium en appauvrissant le peuple, mais les modèles tunisiens, égyptiens et libyens où la quête de liberté a tourné en la quête au pain ce n’est guère encourageant


    • Samy Levrai samy Levrai 12 janvier 2018 10:46
      « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur... »

      • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 12 janvier 2018 21:14

        @samy Levrai

        Des tweets de Trump et de responsables israéliens qui encouragent la contestation en Iran et le mouvement se tasse. La preuve que big brother et son fiston ne veulent pas d’une chute du régime de la mollahie.


      • Samy Levrai samy Levrai 12 janvier 2018 22:34

        @Abdelkarim Chankou
        La preuve qu’ils ne contrôlent rien... 


      • MagicBuster 12 janvier 2018 10:53

        Vu de Casa - le monde est incompréhensible.

        Le prisme de l’islam déforme trop la réalité.

        Et si les marocains s’occupaient déjà du Maroc  ?
        Que faire des traitres marocains vivant en France ?


        • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 12 janvier 2018 15:54

          @MagicBuster
          Vous suivant Trump est musulman


        • Christian Labrune Christian Labrune 12 janvier 2018 10:55

          à l’auteur,

          Votre article relève au mieux du surréalisme, au pire du délire interprétatif.
          Le chef du Mossad déclarait, il doit y avoir trois jours, en manière de provocation savamment calculée : « Nous avons en Iran des oreilles, des yeux, et pas seulement ».

          Si les Iraniens persévèrent à ménager leur couloir vers la Méditerranée, tous les responsables politiques israéliens sont d’accord là-dessus, il faudra intervenir d’urgence : une centaine de milliers de missiles du Hezbollah au nord du Golan ne leur laissent pas d’autre choix.
          C’est ce qui fait que Bachar el-Assad, qui a tiré les conséquences logiques des récents raids israéliens sur son territoire, en vue d’y détruire des dépôts d’armes, paraissait refuser ces derniers jours l’installation de bases iraniennes sur son territoire. S’il l’acceptait, ce serait la guerre ; son pouvoir déjà chancelant n’y résisterait pas. Les Russes également font pression sur les Iraniens.

          Un gros scandale se prépare en Amérique : la précédente administration, qui avait supplié l’Iran de faire au moins semblant, jusqu’à la signature des accords de Vienne, de nourrir des intentions pacifiques, avait empêché d’aboutir une enquête sur des financements occultes du Hezbollah, à hauteur d’un milliard de dollars, et résultant du commerce de la drogue. On peut faire confiance à Trump pour que tout cela soit rapidement mis à plat et rendu public.

          Le régime iranien va tomber dans les prochains mois. Avec ou sans aide extérieure, les Iraniens qui ne veulent plus de soutien à Gaza ou d’aventure hégémonique au Moyen-Orient, qui réclament les têtes de Rohani et de son Führer, finiront par balayer les crapules islamonazies du régime, et l’odieuse complicité objective d’un pays des droits de l’homme comme la France, qu’un Macron s’emploie à déshonorer, n’y changera rien.

           


          • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 12 janvier 2018 15:57

            @Christian Labrune
            Merci de votre compliment qui s’applique mieux à votre commentaire.


          • leypanou 12 janvier 2018 16:50

            @Christian Labrune
            Le régime iranien va tomber dans les prochains mois. Avec ou sans aide extérieure, ..., qu’un Macron s’emploie à déshonorer, n’y changera rien : comme Bachar al-Assad ?
            Et puis, pourquoi seulement dans les prochains mois ? Dans les prochains jours c’est mieux non ?


          • Christian Labrune Christian Labrune 12 janvier 2018 17:09

            @Abdelkarim Chankou
            Quand les troubles ont commencé à se développer en Iran, Netanyahou a très clairement exprimé, tout comme Trump, sont hostilité au régime des mollahs et son amitié pour un peuple qui était en train d’essayer de s’affranchir du plus abject des régimes.

            Si les Européens, par un calcul misérable en vue du bout de gras, qui les avait déjà induits à signer les accords de Vienne, paraissent effectivement préférer le statu quo, des milliers d’Iraniens en lutte contre un régime pourri dussent-ils en crever, ce n’est pas le cas des Américains actuels ni des Israéliens.

            Netanyahou, à la fin de l’administration Obama, était le seul chef de gouvernement à voir et à dire clairement, surtout à l’ONU, le danger que représentait le régime des mollahs, et le seul à exiger qu’au lieu d’accepter un marché de dupes avec l’Iran, on prît toutes les mesures envisageables pour favoriser au plus tôt un effondrement du régime.

            Les Européens en sont encore à croire que les accords nucléaires garantissent la paix, à faire croire à l’opinion que la commission chargé de contrôler les installations nucléaires est efficace alors qu’il lui est interdit de se rendre dans les endroits les plus stratégiques, à Fordo en particulier. Ce qu’on voit donc actuellement se dérouler entre l’Europe et l’Iran, c’est une partie de bonneteau où les Iraniens sont les escamoteurs et où l’Européen joue le rôle du crétin qui croit pouvoir gagner quelque chose à un jeu de cette sorte. Cela défie la raison, mais c’est un fait.

            Des responsables politiques européens en sont aujourd’hui à demander aux Iraniens de bien vouloir être gentils, de ne pas continuer les recherches sur le nucléaire, de ne pas travailler à améliorer leurs missiles stratégiques, de ne pas chercher à envahir d’autres pays du Moyen-Orient. Les autres rigolent et n’en font évidemment qu’à leur tête, comme ils ont toujours fait, et ils progressent sur le terrain.

            Israël n’a aucune espèce d’intérêt à vouloir le maintien du statu quo, parce qu’on ne peut pas considérer que la situation actuelle soit quelque chose de stable et qui puisse perdurer. Vouloir le statu quo, ce serait accepter que continuent les avancées des Iraniens vers tous les pays de la région, et même une tranquille installation de bases iraniennes en Syrie, ce qui constituerait très vite un casus belli.

             Ce qu’il faut, c’est que les avancées de l’Iran, par un moyen ou par un autre, soient interrompues. Cela pourra peut-être encore attendre quelques semaines : les tergiversations qui ont précédé la guerre des six jours ont été longues, mais il est très clair qu’il y a des limites à ne pas franchir. Obama posait des lignes rouges et détournait le regard quand elles étaient franchies, mais ce style timoré n’a jamais été celui des dirigeants israéliens.


          • Christian Labrune Christian Labrune 12 janvier 2018 17:14

            @leypanou
            Vous pensez que le régime iranien, comme le troisième Reich, est fait pour durer mille ans ?


          • pipiou 12 janvier 2018 17:15

            @Christian Labrune
            Les Américains et les Israéliens des philanthropes !
            Toujours plus loin dans la bêtise.

            Netanayou qui vient expliquer à l’ONU la bonne attitude à tenir, ça ne manque pas de sel.
            C’est vrai qu’en matière de nucléaire les Israeliens ont un comportement exemplaire ! smiley



          • maQiavel maQiavel 12 janvier 2018 17:21

            Merci pour cet article. 

            Je ne connais pas les détails la politique israélienne vis à vis de Téhérant et peut être que l’auteur a raison : Israël ne souhaite pas un changement du régime iranien , juste mettre un frein aux ambitions iranienne dans la région. C’est possible.

            Mais ce qui est certain, c’est que la politique américaine vise à un changement de régime.

            Toutes les chancelleries savaient que les dernières révoltes en Iran avaient peu de chance d’aboutir , quand bien même elles ont certainement été partiellement instrumentalisées et infiltrées de l’intérieur par des services de renseignements étrangers , ces manipulations n’avaient pas pour but de renverser le régime iranien mais de susciter des réactions violentes des services de sécurité qui allaient permettre de convaincre les pays réticents à l’alourdissement des sanctions contre l’iran de la nécessité de la mise en place de sanctions supplémentaires , dans le but d’affaiblir l’Iran et son influence à l’étranger. Cela fait partie d’un ensemble plus vaste , celui de la politique d’endiguement de l’Iran. 


            • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 13 janvier 2018 02:06

              @maQiavel
              Merci de votre commentaire. J’ajouterai que les USA ne feraient pas ce qui est contraire aux intérêts d’Israël. De même les USA ne sont pas pas prêts à jouer les barbouzes en Iran sous peine de revivre le cauchemar des otages de l’ambassadeur du 4 novembre 1979 . Enfin Trump vient de confirmer la levée des sanctions contre l’Iran sur le dossier nucléaire. CQFD.


            • maQiavel maQiavel 13 janvier 2018 08:06

              @Abdelkarim Chankou

              J’ajouterai que les USA ne feraient pas ce qui est contraire aux intérêts d’Israël. 

              ------> Sur ce point, je dis attention. Certes les USA ne mettront jamais en danger la sécurité d’Israël, de plus étant donné le poids colossal des lobby pro-israélien, la politique américaine s’aligne souvent sur la politique israélienne. Mais pas toujours. Cet alignement n’est pas parfait, il existe aussi aux Etats unis des réseaux très puissants mettant en avant et avant toute chose, les intérêts géopolitiques américains et qui s’opposent parfois aux réseaux pro-israéliens.

              Il faut garder à l’esprit que le principal concurrent des américains sur le théâtre global, c’est la Chine. La stratégie américaine pour contenir l’expansion chinoise consiste entre autres à contrôler ses voies d’approvisionnement énergétique. Limiter le développement des relations de la Chine et de l’Iran qui ont un énorme potentiel s’intègre dans ce dispositif et c’était l’objectif principal des sanctions contre l’Iran. Les Etats unis ne se satisferont pas d’une Iran qui se contenterait à mettre un frein à ses ambitions régionales, ils veulent mettre en place un régime pro-occidental en s’appuyant sur les classes moyennes supérieures des grandes villes et notamment du nord de Téhéran.

              Sur la levée des sanctions américaines, il faut être prudent, la Maison Blanche a prévenu qu’il s’agit de la dernière suspension que le président va signer et que pour que les Etats unis restent dans l’accord historique, les Européens doivent l’aider à durcir cet accord dans les deux prochains mois. Parallèlement à cela, le trésor américain a imposé de nouvelles sanctions contre des entités et personnalité iranienne dont le chef de l’autorité judiciaire. Le ministre iranien des affaires étrangères a bien compris la manœuvre, il ne s’est pas réjouit de cette levée momentanée des sanctions, il a d’ailleurs twetté « La politique de Trump et l’annonce faite ce jour représentent des tentatives désespérées de saboter un accord multilatéral solide ». 


            • maQiavel maQiavel 12 janvier 2018 19:31

              Voici ma lecture de ce qui s’est passé en Iran :

              La République islamique d’Iran a plusieurs tetes , ce n’est pas un régime homogène. Cependant, deux tendances fortes se dégagent :

              -les conservateurs qui sont les révolutionnaires et qui favorisent les politiques économiques favorables aux classes populaires habitants les villes et à la population rurale.

              -les réformateurs adeptes de l’économie de marché et dont la base est constituée des marchands des grandes villes et des pans les plus riches de la société.

              Lorsque les réformateurs avec à leur tête Rohani sont revenus aux affaires après la présidence Ahmedinejad, ils ont misé sur la levée des sanctions économiques contre l’Iran afin d’enclencher une politique d’attractivité des investissements étrangers et de transfert de technologies. Les retombées de l’accord sur le nucléaire étaient au centre du dispositif.

              Face à l’échec des accords sur le nucléaire, les réformateurs se sont retrouvés dans une impasse socioéconomique. Ils se sont donc recentrés sur leur politique libérale de privatisation des secteurs industriels, bancaires, des hôpitaux et des universités. Seulement, ils se sont retrouvés face à des pesanteurs qui rendaient ce programme impossible à appliquer et l’un des plus importants obstacles a été le secteur parapublic.

              Le secteur parapublic est un pouvoir économique extérieur à la sphère étatique mais qui bénéficie néanmoins d’avantages importants de la part de l’Etat : il ne paie aucun impôt, reçoit des subsides du gouvernement, bénéficie d’un accès privilégié aux crédits bancaires etc. Ce secteur est constitué par les fondations religieuses et révolutionnaires. Au fil des années, elles se sont transformées en un conglomérat aux multiples ramifications, aussi bien dans l’immobilier que dans l’industrie. Ces organisations bénéficient d’une autonomie totale vis-à-vis du gouvernement, elles ne répondent qu’au guide suprême, elles mènent leur propre stratégie économique qui peut aller à l’encontre de celle du président élu, c’est un Etat dans l’Etat qui entretien un fort clientélisme ou pouvoir politique et économique sont intimement liés. Les réformateurs se sont donc retrouvés face à un os : le secteur parapublic qui rend le système économique iranien impossible à réformer. Comment convaincre le guide suprême de la nécessité de réformes qui affaiblirait ce secteur constitué de ses proches au pouvoir depuis 40 ans ?

              La stratégie des réformateurs : créer un mouvement de contestation.

              Rohani savait qu’il était impossible de convaincre le guide. Il fallait donc créer une tension populaire pour faire pression sur le guide suprême. Pour créer cette tension Rohani, sous prétexte de transparence, a rendu public le budget du gouvernement. Ce dernier a révélé aux iraniens l’étendue des privilèges accordés au secteur parapublic. En dévoilant les montants alloués pour les fondations religieuses, les centres de recherche, les institutions non élues liées au régime, ou les mouvements religieux étrangers, le président a ouvert la boite de pandore. La justice sociale était un objectif majeur de la révolution islamique, malgré tout les inégalités se sont creusées et la pauvreté a augmenté. Ce budget n’a fait qu’accentuer au sein de la population la perception de la corruption et le sentiment que certains profitent plus que d’autres.

              En Iran, bien que les protestations purement politiques soient rares, les travailleurs manifestent souvent pour des raisons socioéconomiques. Rohani souhaitait donc s’appuyer sur ce type de mouvements de protestation nées de l’indignation liée à la publication du budget pour tordre le bras au guide et mettre au pas le secteur parapublic. C’est l’une des raisons pour laquelle, pendant les protestations, il a insisté sur le fait que les revendications sont légitimes et qu’il fallait même créer les conditions légales pour la critique, y compris les rassemblements et les manifestations.

              La stratégie des conservateurs : retourner les mouvements de protestation contre les politiques libérales de Rohani.

              Mais comme d’habitude, les choses ne se passent jamais exactement comme on l’a prévu. Rohani voulait créer un mouvement de protestations contre le secteur parapublic mais les conservateurs vont réussir à récupérer le mouvement et le dévier contre les politiques libérales de Rohani. Ahmedinejad a d’ailleurs vivement critiqué la politique de Rohani et il y’a eu des rumeurs de son arrestation. En effet, à l’époque d’Ahmedinejad, l’une des principales décisions des conservateurs aura été de verser des allocations aux familles les plus pauvres. Des aides qui ont été réduites sous la présidence de Rohani, ce qui a conduit à une augmentation du carburant et des produits alimentaires de première nécessité. C’est ce qui explique la coloration populaire et sociale des ces protestations contrairement à celles de 2009 qui concernait surtout les classes moyennes supérieures occidentalisées aux revendications »démocratiques « . Là le profil des manifestants a changé avec beaucoup de jeunes hommes, des chômeurs, des victimes de l’inflation qui exprimaient leur malaise socioéconomique. 

              Retournement des manifestations contre le régime.

              Au début, les conservateurs partisans d’une ligne dure contre Rohani ont bien accueillit le mouvement et l’ont même organisé dans leur bastion. Mais ils vont à leur tour être dépassés par les événements. La grogne s’élargit à d’autres revendications, les slogans ne sont plus uniquement socioéconomiques et ne concerne plus uniquement Rohani mais ils s’étendent à une dénonciation du guide suprême, du régime et des sommes versées au Hezbollah et aux palestiniens. 

              Et là on ne peut pas songer à une récupération de la contestation par des forces anti régime en intelligence avec des puissances étrangères. Pour les faucons américains, les manifestations sont l’occasion d’accélérer l’escalade avec l’Iran. Il ne faut pas négliger le rôle des médias qui diffusent en continu des émissions en langue persane, des chaines administrées depuis l’étranger ont aidé à coordonner les manifestants grâce à la messagerie Telegram en mettant en avant les mêmes slogans. La convergence d’un faisceau d’éléments confirme la réalité d’une stratégie de déstabilisation. Le but n’étant pas un « regime change » dans l’immédiat mais de pousser le régime iranien à réprimer brutalement le mouvement, ce qui serait prétexte à un alourdissement des sanctions qui rendraient les positions iraniennes en Irak, en Syrie et au Liban difficile à tenir.

              En résumé, il y’a eu la volonté de créer un mouvement de contestation de la part de Rohani pour mettre au pas le secteur parapublic, ce mouvement a été récupéré par les conservateurs qui l’ont instrumentalisé contre les politiques de Rohani avant qu’ils se fassent eux même dépasser par les activistes anti-régime aidée par des puissances étrangères.

              Moralité : les dirigeants iraniens sont dans la nécessité de s’interroger très sérieusement sur leurs orientations économiques afin d’élaborer une stratégie gagnante. Le régime conserve encore une large base sociale mais le mécontentement gronde et peut être source d’une déstabilisation que risquent d’utiliser des puissances extérieures. 


              • Xenozoid 12 janvier 2018 20:03

                @maQiavel

                ton analyse peux se transposé a tout pays/ groupe,histoire /mythes,temps vécu ou a venir

                le mécontentement gronde et peut être source d’une déstabilisation que risquent d’utiliser des puissances extérieures.

                ben oui et je rajouterais toute une collection du pouvoir « intérieure »comme partout oú le pouvoir est lois ou non


              • maQiavel maQiavel 13 janvier 2018 07:23

                @Xenozoid

                Tout à fait. La subversion ne peut fonctionner que lorsque la cible est réceptive c.à.d. qu’elle incube en elle de graves antagonismes. Les révolutions ne se déclenchent pas ex-nhilo, aucun acteur politique n’à le pouvoir de les créer de toutes pièces à partir de rien, il faut un terreau favorable, un contexte permettant la réussite des méthodes de subversion. De bons services de renseignements et particulièrement de contre espionnages peuvent ponctuellement, à court et moyen terme empêcher la réalisation de telle ou telle autre manœuvre de subversion venant d’un ennemi mais sur le long terme , seule l’unité du corps politique permet d’y être réfractaire.

                Mais si le cadre général est le même, il y’a des spécificités. Comment la classe dirigeante iranienne arrivera-t-elle à surmonter ses antagonismes ? La grande nécessité aujourd’hui pour l’Iran, c’est de réussir à réformer le secteur parapublic, sur ce point Rohani a raison mais comment faire ? Sa petite manipulation a échoué et s’est retournée contre lui et le régime.

                Ensuite, il y’a des problèmes liées aux grandes orientations économiques. La stratégie libérale de Rohani est aujourd’hui dans l’impasse : les grands projets qui attendent le renfort de l’investissement étranger sont paralysés et jusque-là aucun pays n’a avancé de crédit à l’exportation ou apporté des financements substantiels. Donc, si Rohani mise principalement dessus, la situation est bloquée, sans parler du fait qu’une politique de privatisation tous azimuts réduit la marge d’intervention de l’Etat pour amortir les coûts sociaux. II y a 10 ans déjà, le guide suprême, l’ayatollah Khamenei, a mis en garde les Iraniens en déclarant qu’« on ne peut plus faire confiance à l’Occident ». Mais l’entourage de Rohani fait montre d’obstination dans le choix des partenaires européens qui pour l’instant ne veulent rien leur vendre, ou leur financer.

                La principale alternative est de se tourner vers l’Est. Il faudrait renforcer le partenariat stratégique avec les Chinois, les Russes, et les Turcs, avec lesquels les Iraniens ont des accords mais qui peinent à développer les affaires en travaillant à partir de leurs monnaies nationales respectives.Mais après l’annonce faite par la Chine d’acheter son pétrole en yuan indexé à l’or, on imagin e la fin irrémédiable du système de Bretton Woods. Pékin et Moscou disposent également d’alternatives technologiques illustrées notamment par les 40 millions de comptes Télégram (application russe) ou les radars de mesure balistique. Nous sommes de ce point de vue en train d’assister à un tournant stratégique majeur. Sauf que ça prendra du temps. Pour le moment, ça piétine. La Chine octroie des crédits par le biais de banques commerciales, mais les taux d’intérêts sont élevés. L’Inde a signé un accord pour développer le port de Chabahar, mais le projet reste très limité. Les problèmes risquent de persister. 


              • Christian Labrune Christian Labrune 13 janvier 2018 09:06

                Comment la classe dirigeante iranienne arrivera-t-elle à surmonter ses antagonismes ? La grande nécessité aujourd’hui pour l’Iran, c’est de réussir à réformer le secteur parapublic, sur ce point Rohani a raison mais comment faire ?
                ========================================

                @maQiavel

                Au milieu de l’été 43, la bataille de Stalingrad venait de s’achever. Gros coup dur pour l’armée du Reich.
                Je ne pense pas que du côté des alliés et de la résistance française beaucoup se soient demandé : « Comment la classe dirigeante allemande arrivera-t-elle à surmonter la défaite de Stalingrad ? »
                Les gens qui avaient un minimum de bon sens se posaient alors la question suivante : « Comment en finir au plus vite avec cette vérole que constitue le nazisme et qui vient de recevoir un premier coup vraiment décisif ? »

                La « classe dirigeante iranienne », c’est-à-dire la théocratie et ses collabos, qui aura réussi à se maintenir au pouvoir pendant quarante ans, ne « réussira » jamais à se réformer. Au reste, c’est bien la dernière chose qu’un citoyen des démocraties pourrait souhaiter pour l’Iran. Elle est irrémédiablement condamnée, comme sont condamnés dès leur apparition tous les totalitarismes.

                Le IIIe Reich devait durer mille ans. Un optimisme un peu excessif ! Et personne en Europe n’imaginait, en 89, voir bientôt s’effondrer le mur de Berlin et à sa suite, comme par enchantement, tout l’empire soviétique. Et pourtant un De Gaulle déjà mort n’avait jamais parlé de l’Union soviétique, toujours de la Russie, parce qu’il voyait les choses dans la longue durée et savait bien, comme Montesquieu, que les systèmes tyranniques ne se prolongent pas indéfiniment.

                Après la chute brutale du régime pourri des mollahs, il y aura probablement une période d’instabilité en Iran. Il faudra aux citoyens de ce vieux pays le temps de se retrouver pour être à même de renouer avec leur grandeur passée. Pour l’instant, le régime qu’ils subissent met leur pays au ban des nations malgré la très lâche complaisance des Européens. La seule chose qu’on puisse vouloir, c’est un soutien sans faille des nations encore civilisées à un peuple qui ne supporte plus de vivre sous la botte des islamonazis.

                Le même processus est à souhaiter pour la Turquie. Erdogan s’inquiétait au début du soulèvement : si on laisse se développer ce qui arrive en Iran, la même chose risque d’arriver chez nous, disait-il. Et on ne peut que lui donner raison : le Mussolini des Turcs finira comme son Frère Morsi, sinon comme le Mussolini des Italiens.

                 


              • Xenozoid 13 janvier 2018 15:46

                @Christian Labrune

                et l’autre arrive avec stalingrad et finit avec « Après la chute brutale du régime pourri des mollahs »,

                labrune est vraiment barjot


              • maQiavel maQiavel 14 janvier 2018 13:59

                @Christian Labrune
                Je vais la faire brève : 


                1. Je décris froidement la situation tel que je la percois sans faire dans la moraline, mes commentaires n’étaient pas partisans. 

                2. Si vous voulez absolument que je prenne parti , et bien ce sera incontestablement celui du régime iranien qui , contrairement à ce que vous pouvez croire a une base sociale qui lui est favorable. S’il y’a des gens qui devraient etre assimilé à des nazis , c’est la classe dirigeante américaine qui a envahit et subvertit des dizaines de pays , dont les actions ont fait des millions de morts et qui représente la plus grande menace sécuritaire pour des pays situés sur tous les continents. Le régime irannien n’a encore envahit personne ...

              • Zolko Zolko 12 janvier 2018 23:53

                et inévitablement, la brigade GIYUS est à l’œuvre.
                 
                « Israel’s enemies are heavily using the internet to mobilize their supporters. GIYUS would like to arm you with the tools and messages to fight back and fight well. Sign up today to receive our action alerts and help make a real difference for Israel. »
                 


                • Jonas 13 janvier 2018 09:14

                  A l’auteur 

                  Vous faites du fake news comme monsieur Jourdain fait de la prose sans le savoir. Cette photo a été prise de très loin et donne l’impression d’un rapprochement entre les dirigeants iraniens , israéliens et syriens , ce qui est archi-faux.

                  En revanche , dans votre analyse , vous avez omis de signaler , l’antagonisme immémorial , entre les deux confessions issues de l’islam a savoir le sunnisme et le chiisme ,pour avoir le coeur net , il suffit de pencher l’oreille pour entendre les discours véhéments d’Al-Azhar, cette grande autorité du sunnisme à l’encontre des chiites . Longtemps trop longtemps même ,les chiites ont subi , des persécutions et des exactions de la part des sunnites partout sur la terre de l’islam. 

                  Et ruse de l’histoire , comme dirait Hegel, ce sont les Etats-Unis sans le vouloir qui ont aidé les chiites à relever la tête , en les débarrassant du verrou Saddam Hussein. L’intervention américaine en Irak a été une catastrophe pour les sunnites et une bénédiction divine pour les chiites comme disait Erdogan a propos de l’échec du coup d’Etat dans son pays, qui lui a donné l’occasion de sévir contre tous les opposants. 

                   Pour revenir à l’article , Israël n’a rien a craindre de l’Iran des mollahs ,mais il faut être vigilant et prêt, Les dirigeants iraniens connaissent les rapports de force , éléments importants dans cette région qui va vers sa balkanisation. Ceux qui ont le plus a craindre ce sont les pays sunnites y compris la Turquie. 

                  Personnellement , je suis contre , toutes les interventions occidentales dans les pays arabo-musulmans et Africains. L’occident , doit laisser ces pays régler leurs conflits. Toute immixtion s’est soldée par un bourbier, d’autant plus , que faire sauter les régimes sur place , sans avoir une relève prête et capable d’assumer sa responsabilité sans tomber dans la guerre civile est une erreur politique.

                   

                  • Christian Labrune Christian Labrune 13 janvier 2018 10:46

                    L’occident , doit laisser ces pays régler leurs conflits.
                    ...................................................................... .......................
                    @Jonas
                    Si on considère les errements de la politique américaine en Irak, vous avez tout à fait raison, mais je ne pense pas qu’on puisse de là tirer un principe très général. Ce qui se passe actuellement en Corée du Nord ou en Iran porte les germes d’une guerre qui pourrait devenir mondiale et c’est l’illusion fatale de l’Europe actuelle de croire que ce qui se passe au Moyen-Orient ne la concerne pas parce que quelques milliers de kilomètres nous séparent des champs de bataille.

                    A ce compte-là, il n’aurait pas fallu intervenir contre le Califat. Je préfère ne pas imaginer ce qui aurait pu se passer.

                    Si les Américains, malgré les pressions de Churchill, n’avaient pas attendu Pearl Harbor pour entrer dans un conflit dont l’extension était pourtant hautement prévisible, beaucoup moins de monde y aurait probablement laissé sa peau.

                    Il serait évidemment désastreux, sans de fortes nécessités stratégiques, de mettre en oeuvre les moyens qui permettraient de renverser froidement les régimes de Corée ou d’Iran, mais cela n’empêche pas de prendre position clairement en faveur de ceux qui, en Iran, luttent pour un changement de régime. SI Obama, en 2009, avait soutenu l’opposition iranienne au lieu d’inaugurer au Caire sa lune de miel avec des Frères musulmans qui allaient bientôt essayer de prendre le pouvoir en Tunisie et en Egypte, on n’en serait probablement pas là. L’iran aura perdu encore près de dix ans.

                    Par ailleurs, les accords de Vienne sur le nucléaire ne tarderont pas à apparaître aux yeux des historiens non pas comme le signe d’une neutralité, mais comme un soutien objectif apporté à un régime pourri en vue de le prolonger et comme un mauvais coup porté à un peuple qui n’en peut plus de supporter une tyrannie abjecte. 


                  • Jonas 13 janvier 2018 15:17

                    @Christian Labrune

                    Le cas de Pearl Harbor est particulier. Le peuple américain était à plus de 76% contre l’entrée en guerre de leur pays , il a fallu, l’attaque surprise et meurtrière des japonais , pour décider le Président américain F. Roosevelt et le Congrès à déclarer la guerre au Japon, qui a été immédiatement suivie par celle de Hitler aux américains. Mais c’est un autre problème. 

                    A la fin de la guerre , qui a fait des millions de morts , le Japon et les Etats-Unis sont devenus des partenaires dans tous les domaines.

                    Un autre cas pour faire comprendre ce qu’est la réalité du monde arabo-musulman et Africain ; . Tous les peuples ne se ressemblent , pas , et tous sont conditionnés par leur passé historique , leur religion et leur éducation.

                    Le Vietnam a subi une colonisation française qui a débouché sur une guerre féroce et la défaite de la France à Dien Bien Phu. Puis , une autre guerre à la suite , contre les américains avec des bombardements et des destructions , inimaginables, aujourd’hui , et la souffrance de ce vaillant peuple. 
                    La guerre finie et gagnée , le Vietnam d’aujourd’hui , travaille dur et obtient une croissance de 6 à 7% . Le Vietnam pragmatique est devenu l’ ami de la France et des Etats-Unis , ses responsables  ne font aucun reproche a leurs anciens adversaires , tellement ils sont occupés à redresser et à construire leur pays. 

                    Prenant l’Algérie , avec une manne colossale , grâce aux hydrocarbures , ce pays pleurniche tous les jours et demande à la France de se repentir , pour cacher son échec. Et les Algériens , suivent leur gouvernement tout en réclamant des Visas pour rejoindre l’ancien colonisateur.Et ce qui est vrai pour l’Algérie est valable pour les pays du Proche, du Moyen-Orient et de l’Afrique. 

                    Pourquoi suis-je contre les interventions occidentales dans les pays arabo-musulmans et africains ? Pour les raisons que j’ai données plus haut , mais aussi parce que notre Continent est devenu , d’une grande sensibilité, et n’accepte pas de se battre pour la liberté. Il utilise le grigri des Droits de l’homme comme bouclier et étendard , comme si tout les pays de la planète sont loger à la même enseigne. 

                    Pour aller faire la guerre dans ces pays , il faut faire comme Israël, avoir des officiers et des officiers supérieurs , ( dans leur grande majorité ) ayant une connaissance parfaite du terrain , maîtriser la langue, être imprégnés de la mentalité des gens d’en face, connaître leurs coutumes rester sur place longtemps pour s’imprégner de l’environnement. vivre auprès d’eux , avec eux et à côté d’eux.C’est d’ailleurs ce que faisaient autrefois , toutes les armées du monde. 

                    Que font les soldats occidentaux qui malgré leur courage indéniable , beaucoup ne connaissent pas les pays où ils sont appelés, à se battre , très peu d’officiers et d’officiers supérieurs maîtrisent la langue , ils sont obligés de s’appuyer sur des gens du cru , pas toujours fiables. Et surtout , ils ne restent pas longtemps sur place et sont remplacés tous les trois ou quatre mois, par d’autres , sans parler de cette prostituée de l’opinion publique. Cette catin , que les médias utilisent devant chaque soldat tué pour affaiblir et démoralisé l’arrière. 

                    Voilà pourquoi , je suis contre les interventions occidentales dans les régions citées plus haut. Une guerre ne se fait pas à moitié , si on fait la guerre, il faut la gagnée, coûte que coûte. Le seul moyen de gagner une guerre c’est de la gagner. 

                      


                  • Christian Labrune Christian Labrune 13 janvier 2018 16:37

                    @Jonas
                    J’entends parfaitement vos raisons, et ma petite intervention n’avait nullement pour objectif de démolir votre point de vue ! Je ne vois pas non plus qu’on puisse partir en GUERRE contre un pays sous le prétexte qu’on voudrait y faire régner les droits de l’homme et y créer les conditions de l’émergence d’une démocratie. Ces sortes de paravents sont très pratiques lorsqu’on veut ménager au loin ses intérêts, mais c’est quelquefois très compliqué. Par exemple, la France avait des intérêts à défendre au Mali, c’est évident, mais l’intervention aura quand même permis de faire échec à l’avancée des islamistes ; du moins, c’est ce qu’il me semble, même si nous manquons encore peut-être du recul qui permettrait d’en juger. Les aventures irakienne ou libyenne, en revanche, vous donnent entièrement raison.

                    On peut justifier le fait que les états soient des monstres froids préoccupés uniquement de leur intérêt propre. Tantôt ils interviennent, tantôt ils ne font rien. Soit. Mais ce qui me préoccupe dans la crise actuelle du Moyen-Orient, c’est que la politique française n’obéit même pas à ce principe régulateur de l’intérêt et, par lâcheté, travaille contre la France en soutenant, de fait, des régimes chancelants dont il vaudrait mieux souhaiter un effondrement qui sera de toute façon inévitable. Je n’attends évidemment pas qu’on envoie en Iran des chars français pour qu’ils se mettent en position, à Téhéran, autour du siège du gouvernement. Mais si une résistance s’organise, il faut qu’elle sache qu’on attend partout sa réussite.

                    Les hommes ne se gouvernent pas « par une raison pure et sublime », comme dit Pascal, et dans les grands moments de l’histoire, les idées sont comme les drapeaux qui marquent le sens de la marche et accélèrent le mouvement. Le citoyen français n’est pas directement concerné, et on le voit bien en lisant ce qui s’écrit sur ce site, il en vient à trouver normale une répression en Iran qu’il ne supporterait pas ici. Sa lâcheté est couverte, au sens administratif du terme, par celle d’une politique européenne totalement incohérente et qui soutient, de fait, des régimes pourris lesquels, de surcroît, nous sont explicitement hostiles. Le fait que le peuple iranien puisse se sentir actuellement abandonné voire désavoué, sauf par Israël et l’Amérique, n’est pas fait pour l’encourager à trouver l’énergie qui lui permettra de donner le coup de grâce à la dictature. 


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 13 janvier 2018 19:02

                    @Christian Labrune

                    Réquisitoire bien écrit, bien agencé, beaucoup de non sens mais le peuple iranien n’est pas photogénique et vit loin des caméras de France24 & co.


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 13 janvier 2018 19:03

                    @Lebrun excuse voulais dire "bon sens :.


                  • Christian Labrune Christian Labrune 14 janvier 2018 00:01

                    @Abdelkarim Chankou
                    Je ne regarde plus jamais les chaînes d’information françaises où les informations sur le Moyen-Orient sont rudimentaires ou biaisées les trois quarts du temps, trop souvent erronées. Je trouve mes sources d’information sur quelques sites internet et en regardant i24news, la télévision israélienne de Jaffa. Ce soir, par exemple, on informait que Trump menaçait dans trois mois de rompre avec les accords de Vienne s’ils n’étaient pas renégociés. Macron aurait dit au téléphone à Netanyahou qu’il fallait les maintenir tels quels, ce qui était la récitation pure et simple du point de vue déjà exprimé par Rohani : rien à renégocier. Je suppose que sur les chaînes d’information française, cette information ne sera pas évoquée, ou bien on la présentera en la justifiant. Ce qui veut dire qu’on a choisi délibérément de collaborer, au pire sens du terme, avec l’Iran, pour ne pas compromettre un certain nombre de contrats où sont intéressés les actionnaires de grandes entreprises comme Airbus ou Peugeot. C’est une politique criminelle qui affecte d’ignorer que dans huit ans, si on ne réagit pas aujourd’hui, on ne réagira pas plus alors que l’Iran cessant d’être sous la contrainte des accords de Vienne pourra nucléariser ses missiles dont la portée aura été entre temps très largement étendue. Tous les états sunnites du Moyen-Orient, et Israël, sont très gravement menacés, mais on fait comme si on ne le voyait pas. On croise les doigts en espérant qu’il ne se passe pas grand chose avant la fin de son mandat. Après nous, le déluge !


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 14 janvier 2018 15:13

                    @Christian Labrune
                    Qui se souvient encore du Pakistan qui héberge Al Qaida et l’EI (Selon le secret service britannique) et possède l’arme nucléaire ? Mais le problème des Occidentaux c’est qu’ils ne diabolisent que ce que les médias leur disent de diaboliser


                  • Christian Labrune Christian Labrune 14 janvier 2018 18:08

                     Mais le problème des Occidentaux c’est qu’ils ne diabolisent que ce que les médias leur disent de diaboliser.
                    ...................................................................... ...........
                    @Abdelkarim Chankou

                    Le développement de l’arme atomique par l’Inde et le Pakistan s’inscrit dans une logique de dissuasion qui était celle de la guerre froide, même s’il y aurait beaucoup à dire sur la politique du Pakistan et ses complaisances vis-à-vis des organisations terroristes ; cela constitue un danger qu’on ne peut pas sous-estimer mais qui, pour l’heure, ne saute pas aux yeux.

                    La politique du crétin de Corée et celle des Iraniens, qui ont partie liée puisque c’est la Corée qui aura fait bénéficier l’Iran des techniques qu’elle a mises au point (il y a depuis longtemps des équipes d’ingérieurs coréens à Fordo) n’est plus du tout celle de la dissuasion : les Américains n’avaient jamais menacé la Corée d’une attaque nucléaire. L’Iran n’a jamais fait non plus l’objet des moindres menaces, mais l’une des premières chose qu’ait déclarées Khomeiny, et bien avant de crever, c’est qu’il fallait « rayer Israël de la carte du temps ». Cet objectif carrément génocidaire était l’équivalent d’une déclaration de guerre.

                    Par ailleurs, si vous comparez la politique de l’Iran actuel à celle du IIIe Reich, vous verrez que la ressemblance est tout à fait frappante. Le but recherché n’est pas la conquête du Lebensraum, mais, pire encore, une islamisation de l’ensemble de la planète. Projet totalement délirant, et pas moins que celui de l’opération Barbarossa en juin 41. Le Liban, la Syrie, une partie de l’Irak et le Yémen si on laisse faire (ce qui permettrait de contrôler le détroit de Bab el Mandeb), cela ressemble terriblement à l’Anschluss en mars 38 et à l’annexion des Sudètes six mois plus tard. Je vous recopie en bas de page un extrait du Petit Livre vert de Khomeiny, lequel définit très bien le type de stratégie délirante que le régime des mollahs est en train de mettre en oeuvre.

                    Ce ne sont pas les media occidentaux qui ont diabolisé l’Iran. Trump et Netanyahou sont les seuls à voir le danger. L’administration Obama s’était efforcée de le dissimuler, et c’est ce que sont encore en train de faire les Européens. Macron a été porté au pouvoir par la presse, et la presse française le soutient toujours. Comme la corde soutient le pendu, certes, et cela ne pourra pas durer. Mais si vous considérez les media français, vous constaterez aisément qu’on fait croire encore que l’Iran, et aussi bien la Turquie, sont des pays quasi « modérés » en dépit des horreurs qui s’y déroulent quotidiennement. Sur ce site, après les accords de Vienne, j’avais envoyé un article qui disait à peu près : ce que nous venons de voir, c’est un nouveau Münich. Il n’aura jamais été accepté et publié parce que ce qui est devenu diabolique dans une Europe qui préfère la politique de l’autruche, c’est de décrire la réalité telle qu’elle est, d’appeler un chat un chat. 

                    Ayatollah Khomeiny :
                    La guerre sainte signifie la conquête des territoires non musulmans. Il se peut qu’elle soit déclarée après la formation d’un gouvernement islamique digne de ce nom, sous la direction de l’Imam ou sur son ordre. Il sera alors du devoir de tout homme majeur et valide de se porter volontaire dans cette guerre de conquête dont le but final est de faire régner la loi coranique d’un bout à l’autre de la Terre. Mais que le monde entier sache bien que la suprématie universelle de l’Islam diffère considérablement de l’hégémonie des autres conquérants. Il faut donc que le gouvernement islamique soit d’abord créé sous l’autorité de l’Imam afin qu’il puisse entreprendre cette conquête qui se distinguera des autres  guerres de  conquête injustes et tyranniques faisant abstraction des principes  moraux et civilisateurs de l’Islam.


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 14 janvier 2018 20:16

                    @Christian Labrune

                    D’accord avec vous sur les visées réelles de l’Iran, à savoir l’islamisation du monde. Mais deux remarques quand même : 1-certaines voix qui reprochent aux mollahs leur projet d’islamisation du monde applaudissent le projet de l’imam Marx et ses suiveurs de communisation du même monde ; 2-Avec sa politique humaniste et philanthrope Israël n’est pas crédible quand il dénonce l’Iran.


                  • Christian Labrune Christian Labrune 14 janvier 2018 23:08

                    @Abdelkarim Chankou

                    Je ne risque guère de vous contredire concernant le premier point : j’ai toujours exécré les totalitarismes et j’ai applaudi lorsque le mur de Berlin puis l’empire sovviétique se sont effondrés. Je suis très impatient de voir s’effondrer le petit dernier qui est l’islamisme. Ce qui se passe du côté de l’Arabie et des émirats, qui paraissent vouloir aller dans la bonne direction, même si cela se fera lentement, me donne bon espoir.

                    En ce qui concerne le deuxième point, les termes que vous employez sont exactement ceux qui conviennent : Israël est une démocratie, la seule de la région, et n’a jamais eu de visée agressive concernant quelque pays que ce soit. Dans le tableau que vous trouvez en cliquant sur le lien en bas de cette page, vous verrez une liste des guerres d’Israël depuis soixante-dix ans, et j’en compte une bonne douzaine. Aucune n’est une guerre d’agression délibérée.

                    En 48, alors que l’ONU avait préconisé un partage du territoire qu’Israël acceptait, les armées arabes coalisées ont prétendu, dès le lendemain de la fin du mandat britannique, faire prévaloir le droit du plus fort en se lançant dans une guerre absurde voulue par la propagande féroce du mufti de Jérusalem ami des nazis qui venait d’échapper de justesse au tribunal de Nüremberg.

                    En 67, Israël n’avait pas le choix. Le blocus du détroit de Tiran constituait un casus belli, et l’Egypte avait été prévenue. Encore une fois, il s’agissait d’une guerre à visée exterminatrice. L’objectif répété à satiété par les radios du Caire était encore une fois de foutre à la mer les Juifs et de condamner ceux qui resteraient sur place à la valise ou au cercueil.

                    Vous observerez que les 250 mille Palestiniens qui, en 48, avaient préféré ne pas quitter leurs maisons sont aujourd’hui 1.75 million, et ils sont citoyens d’Israël avec les mêmes droits que tous les autres. Interrogez vous sur la « philanthrope » des états musulmans qui ont contrait à l’exil, à force de persécutions, les juifs des pays arabes. Ils étaient cent mille en Tunisie en 48 ; ils ne sont plus que 1500 et hier, on essayait encore d’incendier les synagogues à Djerba. En Algérie, il n’y a plus du tout de Juifs. Au Maroc, ils étaient 230 mille au lendemain de la guerre. Ils ne sont plus cinq mille. Je passe sur la philanthropie des Irakiens qui les ont obligés à partir dès le début des années 50, tous leurs bien confisqués. En Egypte après 67, c’était la valise ou le cercueil et en France actuellement, ils sont à peu près 30 mille, parmi les moins défavorisés, qui auront fuir le département 93 et l’antisémitisme made in islam pour s’installer à Paris, en particulier dans le 17e arrondissement.

                    Pendant ce temps-là, Israël poursuit ses recherches de pointe en médecine, qui ont déjà résolu le traitement de pas mal de cancers, et ce sont des logiciels israéliens d’analyse des trafics sur le Net qui ont permis au renseignement, en France, d’éviter plusieurs dizaines d’attentats comparables à celui du Bataclan ou à celui de Nice. Ce qui n’empêche pas Macron se se comporter vis-à-vis d’Israël comme un porc. Je dois avouer que depuis pas mal de temps, mon pays me fait honte.

                    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_guerres_d%27Isra%C3%ABl


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 15 janvier 2018 15:36

                    @Christian Labrune
                    Pour défendre Israël vous le comparez aux voisins arabes comme l’Irak et l’Egypte des années Nasser etc. Evidemment à ce jeu là l’état hébreu apparaîtra sous un bon jour. Mais les faits sont têtus Israël est un puissance coloniale qui a annexé des terres qui ne sont pas les siennes selon le droit international. Doit-on changer le droit international ?


                  • Christian Labrune Christian Labrune 15 janvier 2018 16:36

                    @Abdelkarim Chankou
                    Je vous avais répondu assez longuement, mais la page s’est complètement vidée lorsque j’ai appuyé sur le bouton. J’attends un peu d’avoir oublié ce que j’avais écrit avant de vous refaire une réponse, sinon je vais essayer de retrouver mes phrases et ce sera laborieux. Désolé.


                  • Christian Labrune Christian Labrune 15 janvier 2018 21:36

                    Nasser etc. Evidemment à ce jeu là l’état hébreu apparaîtra sous un bon jour. Mais les faits sont têtus Israël est un puissance coloniale qui a annexé des terres qui ne sont pas les siennes selon le droit international. Doit-on changer le droit international ?

                    …...................................................................... ...........

                    @Abdelkarim Chankou

                    Vous savez aussi bien que moi qu’il est impossible de considérer Israël comme une « puissance coloniale ». C’est ce que racontait hier Abou Mazen dans un discours aussi délirant que sa thèse négationniste où il expliquait que les Juifs avaient inventé la shoah pour se faire plaindre.

                    Quand les premiers sionistes sont arrivés en Palestine, ils ont acheté des terres ; ils ont trouvé là-bas des Juifs qui étaient installés depuis des temps immémoriaux, et ceux qu’on n’appelait pas encore des « Palestiniens », qui étaient pour la plupart des descendants d’immigrés récents. Un ministre de l’intérieur du Hamas, il y a quelques mois, expliquait très bien que la moitié des Palestiniens venaient de l’Egypte, l’autre de l’Arabie. Le bonhomme avait dû faire un repas un peu trop arrosé : in vino veritas ! Un tel discours, en effet, ne ressemble évidemment pas à la doxa officielle imposée par le narratif palestinien.

                    L’Allemagne de Merkel aura accueilli en un an un million de migrants venus surtout de Syrie. On ne peut pourtant pas dire que les Syriens aient un lien très évident avec l’ancienne Allemagne. Il s’en faut bien cependant que les Palestiniens se soient conduits avec autant de générosité qu’Angela Merkel avec les sionistes qui avaient pourtant, eux, un lien plus que millénaire avec une région qui avait été le berceau de leur civilisation. Les Britanniques, mais aussi les élites intellectuelles et politiques de l’Egypte pensaient, au lendemain de la déclaration Balfour, que l’installation d’Européens très au fait des derniers développements de la science européenne serait une très bonne chose dans ce diverticule d’un Empire ottoman en pleine décomposition, qui végétait depuis des siècles dans une économie pastorale misérable.

                    Ce qu’on appelle aujourd’hui la Cisjordanie, c’est la réunion du royaume de Juda et du royaume d’Israël, lesquels existaient déjà mille ans avant l’ère chrétienne et auxquels les Juifs ne pouvaient pas être totalement étrangers, vous en conviendrez ! La Judée-Samarie est restée aux Jordaniens après la guerre de 48. Possession reconnue seulement par les Britanniques, le Pakistan et l’Irak. En 67, les Jordaniens ayant fait la sottise de se rallier in extremis à Nasser pour prendre une raclée, ils auront ipso facto perdu la Judée-Samarie. Ce territoire provisoirement administré, au terme de différents accords, par l’Autorité palestinienne, ne constitue pas un état. Le terme le plus exact et le plus neutre, c’est : « territoires disputés ». Dans la perspective d’un accord, ils pourraient constituer un état palestinien, mais on n’en est pas là.

                    Vous observerez que les arabes restés chez eux pendant le conflit de 48 y sont toujours, leur population ayant  seulement été multipliée par 7. Ils constituent une importante minorité (20%) mais ils sont citoyens israéliens jouissant des mêmes droits que tous les autres.

                    Il serait parfaitement normal que les Juifs vivant actuellement en Judée-Samarie puissent, pareillement, devenir une minorité, citoyenne dans un état palestinien. Or, il n’en est pas question. La position des différentes factions qui composent l’Autorité palestinienne n’a jamais varié depuis Arafat : pas un seul juif dans un état palestinien . On veut une Palestine judenrein, et c’est quelque chose qu’aucun esprit civilisé ne peut évidemment accepter, les Juifs moins que quiconque.

                    La situation des Palestiniens est de plus en plus préoccupante : 50% de chômage à Gaza sous la botte du Hamas, un effondrement de l’économie et de tous les services nécessaires dans un état : le fric des aides est passé dans la construction des tunnels et dans les poches des malfrats qui « gouvernent ». Ca ne va pas mieux du côté de l’Autorité qui refuse désormais de négocier avec l’Amérique, et dont les comportements férocement irréalistes indisposent de plus en plus les états sunnites qui ont désormais, avec l’Iran, d’autres chats à fouetter. On a vraiment l’impression, à voir ce qui se passe du côté palestinien ces derniers jours, que des leaders séniles sont en train d’organiser une espèce de suicide collectif. Il serait temps qu’ils cèdent la place à des jeunes qui aient un peu les yeux en face des trous et soient capables de rompre avec un vieil antisémitisme fabriqué dans la région par le mufti de Jérusalem dont la vision du monde se sera perpétuée sur trois générations . Si rien ne change, dans soixante-dix ans on en sera encore au même point. Quel sac de nœuds ! Quel gâchis !


                  • Abdelkarim Chankou Abdelkarim Chankou 16 janvier 2018 00:11

                    @Christian Labrune
                    « La situation des Palestiniens est de plus en plus préoccupante : 50% de chômage à Gaza sous la botte du Hamas !! »

                    Gaza est quand même sous embargo israélo-égyptien depuis 10 ans . Une prison a ciel ouvert où sont entassés 2 millions de Gazaouis 

                  • Christian Labrune Christian Labrune 16 janvier 2018 09:42

                    Gaza est quand même sous embargo israélo-égyptien depuis 10 ans . Une prison a ciel ouvert où sont entassés 2 millions de Gazaouis

                    @Abdelkarim Chankou
                    Depuis la décision prise par Sharon d’abandonner aux Palestiniens, sans négociation et sans contrepartie, la bande de Gaza, on ne peut certainement pas dire que cette région ressemble en rien à une « colonie » : un peu plus de huit mille juifs vivaient dans le Gush Katif ; leur expulsion manu militari par Tsahal commence dès 2005 et il n’y a plus désormais à Gaza que des Palestiniens, sous la botte du Hamas depuis 2007.

                    Trois guerres d’agression en dix ans, je trouve que c’est beaucoup. Entre ces guerres Il sera toujours tombé bien des roquettes sur les villages du sud d’Israêl avant que cela entraîne une riposte bien significative. Il vient encore d’en tomber une quarantaine en un mois. Les systèmes de lancement sont souvent proches des hôpitaux et des écoles de l’UNRWA pour qu’en cas de tirs de risposte on puisse exhiber des images bien saignantes.

                    Quand un proche de Haniyeh (sa petite-fille) est gravement malade, il se trouve un hôpital israéliens pour essayer de tenter quelque chose. Quand trois adolescents sont capturés et massacrés, quand une mère de famille, une gamine ou un rabbin, comme il y a quelques jours, sont poignardés ou trucidés à la kalachnikov, le Hamas envoie ses félicitations aux assassins. On ne peut rien imaginer de plus atrocement sordide. L’article VII de l’ancienne charte du Hamas se terminait pas un hadith appelant à massacrer les Juifs jusqu’au dernier. Comment voulez-vous qu’il soit possible d’arriver à une paix avec de tels individus ?

                    Cette semaine, un nouveau tunnel a été découvert. Il part de Gaza et en rejoint un autre qui relie l’Egypte à Israël en passant sous le terminal de Karem Shalom qui est vital, au sud, pour le ravitaillement de la bande de Gaza. Il y entre moins de camions quotidiennement (deux ou trois cents) qu’au passage d’Erez au nord (plus de mille), mais le tunnel passait sous des conduites de gaz et d’essence, ce qui créait le risque d’une destruction accidentelle -ou délibérée !- de tout le terminal. Vous aurez toutes les informations là-dessus dans cet article du Monde dont j’aime beaucoup le titre qui évoque un tunnel « attribué » au Hamas, comme s’il pouvait avoir été creusé par des Egyptiens, des Israéliens ou peut-être des anges !
                    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/01/14/a-gaza-israel-detruit-un-nouveau-tunnel-attribue-au-hamas_5241474_3218.html

                    De 1957 jusqu’à la guerre des six jours, Gaza aura été théoriquement administré (dans les faits, c’est d’une complexité insondable) , par l’Egypte, jusqu’à la guerre des six jours. Si l’Egypte reprenait le contrôle de la bande en éliminant le Hamas et le Jihad islamique, ça vaudrait mieux pour des habitants dont la situation est à peu près la même que celle des citoyens de Mossoul ou de Raqqa sous le Califat. Israël, qui ne tient pas à réoccuper la région, ne pourrait qu’approuver, mais l’Egypte qui a déjà fort à faire avec les terroristes dans le Sinaï n’y songe même pas. La seule solution serait que les Gazaouis se débarrassent eux-mêmes des terroristes qui leur pourrissent l’existence, mais la répression est d’une férocité extrême.

                    En dix ans pourtant, s’il n’y avait pas eu le Hamas, grâce aux capitaux internationaux et à l’aide d’Israël qui n’aurait pas manqué, Gaza aurait pu commencer à ressembler à Tel Aviv. La prochaine guerre, sur deux fronts cette fois (le Hezbollah au nord), dont il sera difficile de faire l’économie, permettra probablement de clarifier la situation, mais beaucoup de gens, de tous les côtés, y laisseront leur peau. C’est désespérant.
                     

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