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Accueil du site > Tribune Libre > On ne peut pas être anti-impérialiste si on n’est pas (...)

On ne peut pas être anti-impérialiste si on n’est pas anticapitaliste

 Le 28 novembre dernier, lors de sa visite au Burkina Faso, le Président de l’État français Emmanuel Macron s’est exprimé devant les étudiants de l’université de Ouagadougou en compagnie de son homologue burkinabé, Roch Christian Kaboré.

Dans son discours, le Président de la République a annoncé que seraient déclassifiés tous les documents liés à l’assassinat de Thomas Sankara. L’ancien président burkinabé a été assassiné en 1987, mais des zones d’ombres entourent sa disparition, notamment le rôle de l’ambassade de France à Ouagadougou (1).

 

Un programme révolutionnaire et anti-impérialiste affirment les plumitifs.

En 1983, à 33 ans seulement, Thomas Sankara, officier dans l’armée néocoloniale française de la Haute-Volta, s’empare du pouvoir gouvernemental fantoche par un coup d’État militaire, succédant aux précédents, malversation opposée à la mobilisation populaire paysanne et ouvrière révolutionnaire (2).

En 1984, il renomme le pays Burkina Faso qui signifie "pays des hommes intègres". Le pays des hommes intègres est alors et demeure toujours l'un des dix pays les plus pauvres avec un indice de développement humain de 0,402 (2015), Madagascar, un autre pays sous la botte gauchiste étant le dernier de la liste. Dès lors, il met en place quelques réformes avec l’aide de son ami et bras droit le capitaine Blaise Compaoré, qui sera son Brutus après quelques années à comploter (3). Sankara et Compaoré prétendent moraliser la vie politique capitaliste dans un pays quasi féodal pas encore industrialisé ; il souhaite atteindre l’autosuffisance alimentaire et construire de nouvelles relations diplomatiques et économiques avec la France néocolonialiste, tout en conservant le mode de production capitaliste en émergence, et en restant membre de la communauté Franc-CFA administrée par la Banque de France, un peu comme Robert Mugabe au Zimbabwe face au Commonwealth impérialiste britannique (4).

Comme Mugabe, Castro, Guevara, Ho chi Minh, Kim il Sung et combien d’autres « révolutionnaires gauchisants » Sankara et Compaoré défendaient soi-disant un programme anticolonialiste et antiimpérialiste, mais en gardant leur pays sous le mode de production capitaliste à l’exemple de tous les autres « révolutionnaires tiers-mondistes » de cette époque jusqu’à aujourd’hui, ce qui comprend Mao, Enver Hodja et Mandela, des héros de la go-gauche contemporaine (5).

Afin de manifester sa volonté de rompre avec la diplomatie franco-africaine qu'il jugeait "néocoloniale", Sankara boycotta les sommets France-Afrique. Ce fut le cas notamment de celui de Vittel en 1983 et de celui de Bujumbura (Burundi) en 1984, mais jamais il ne ferma les ambassades de France et des USA à Ouagadougou… ce qui admettons-le n’aurait pas empêché ce qu’il devait fatalement arriver.

Au milieu des années 1980, les pays du tiers monde, en particulier les pays africains, furent ébranlés par une nouvelle crise de la dette souveraine. En 1987, lors du sommet de l’Organisation de l'unité africaine à Addis-Abeba (Éthiopie), Thomas Sankara appela les pays africains à se joindre à lui pour refuser de payer la dette souveraine aux banques occidentales (voilà une première proposition révolutionnaire radicale) : "Si le Burkina Faso, tout seul, refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence" ; saillie prémonitoire puisque Thomas Sankara devait être assassiné quelques mois plus tard. Preuve était faite que même sans être anticapitaliste, le simple fait de menacer de ne pas payer la dette (la rançon impériale) suffit pour être condamné et exécuter par son bras droit « révolutionnaire antiimpérialiste » (sic), le capitaine Compaoré sicaire des puissances plénipotentiaires. Des années plus tard le colonel Kadafi allait être assassiné pour un tel « crime » de lèse-majesté des banquiers (6).

 

Que faut-il comprendre de cet exemple tragique ?

Qu’un héros « révolutionnaire » aussi bien intentionné est-il, marxiste de surcroit (sic), ne peut se substituer au prolétariat révolutionnaire armé, lancer massivement à la conquête de tout le pouvoir économique d’abord, politique ensuite. Les autres formes du pouvoir (militaire, juridique, policier, diplomatique, social, syndical, etc.) lui échoiront de surcroit. La tactique du coup d’État militaire oligarchique ne fait pas partie de la panoplie révolutionnaire prolétarienne et comme l’histoire le démontre, elle ne mène qu’à l’échec même en Russie bolchévique. Il faut aussi conclure de cet exemple tragique, qui succède à des dizaines d’autres identiques, que pour que le soulèvement révolutionnaire survienne les conditions objectives, matérialistes, économiques doivent être réunies. Il faut que le mode de production capitaliste soit sur le point de s’effondrer mondialement à commencer par les pays impérialistes avancés, et les pays sous-développés ensuite. La révolution mondiale ne sera pas l’œuvre des déshérités affamés, dépenaillés, qui constitueront une force d’appoint en soutien au prolétariat avancé et armer. Enfin, dernier constat, méfiez-vous camarades de qui se proclame marxiste – marxiste-léniniste – communiste, gauchiste ou d’avant-garde de tout acabit. Marx, protège-nous de « l’avant-garde », nos ennemis on s’en charge. 

 

La suite de l’article  EST DISPONIBLE SUR LE WEBMAGAZINE http://www.les7duquebec.com/7-au-front/on-ne-peut-etre-anti-imperialiste-si-on-est-pas-anticapitaliste/

NOTES

 

1. http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/qui-est-thomas-sankara-licone-anticolonialiste/

 

2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina_Faso

 

3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina_Faso

 

4. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/robert-mugabe-dernier-gauchiste-despote-et-imposteur/

 

5. http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/le-quebec-maillon-faible-de-letat-imperialiste-canadien/

 

6. http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-parricide-la-guerre-civile-en-89871

Et http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/libye-toujours-dans-loeil-du-vautour-europeen/

7. Robert Bibeau (2017)

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9 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 14 décembre 2017 11:51

    Trotsky avait proposé la thèse de la « révolution permanente » qui considérait que la phase de « révolution bourgeoise » n’était pas nécessaire dans des pays colonisés où le prolétariat n’existe pas, comme dans la plupart des pays africains. Vous devez être un de ces « marxistes » (sic) qui confondent « manifeste » et « dogme ».


    • Robert Bibeau Robert Bibeau 14 décembre 2017 16:15

      @diogène

       
      VOILA Trotski  était dans la panade total. comme Lénine d’ailleurs qui le disant autrement.

      Nous savons en 2017 que la révolution bourgeoise est  nécessaire incontournable et les luttes de libération nationales le confirment toutes il faut y passer et ils y passent toutes afin de préparer les conditions objectives de la révolution prolétarienne qui exige l’existence d’un prolétariat 


    • Diogène diogène 14 décembre 2017 16:55

      @Robert Bibeau

      alors, pas de révolution en Afrique où il n’y a pas de prolétariat (les Africains prolétaires sont en Europe, en Amérique du Nord et un peu en Asie)

      « Pas de prolétariat, pas de révolution », dit-il 

      « pas de bras, pas de chocolat »

    • antiireac 14 décembre 2017 14:28

      A l’auteur


      C’est du n’importe quoi comme affirmation du genre :
      On peut pas être con si on est pas intelligent en même temps.

      • antiireac 14 décembre 2017 17:50

        @joel-kuntz
        Tu as du suer à grosses gouttes pour trouver cette réplique ?


      • Robert Bibeau Robert Bibeau 15 décembre 2017 09:27

        @antiireac


        Je ne puis répondre à votre commentaire car je n’y comprend rien ... en français ça ressemblerais à quoi ???

        Robert Bibeau 

      • eric 14 décembre 2017 18:41

        J’ai jeté un œil sur cet amas jargonant. Pour être plus sur, j’ai été voir les précédents. Lénine avait raison au moins sur ce point.

        « Selon les professeurs et publicistes petits-bourgeois et philistins - qui se réfèrent abondamment et complaisamment à Marx ! - l’Etat a précisément pour rôle de concilier les classes. Selon Marx, l’Etat est un organisme de domination de classe, un organisme d’oppression d’une classe par une autre ; c’est la création d’un »ordre« qui légalise et affermit cette oppression en modérant le conflit de classes. »

        Tout dans le profil, la profession les revenus et les discours de l’auteur, confirme ce diagnostic. On a bien faire à un petit bourgeois vivant au crochets de l’état bourgeois. D’un point de vue marxiste, incapable de mieux qu’un DISCOURS révolutionnaire destiné à empêcher les vraies révolution. Mais ce n’est pas parce je le dit discours est inepte autant que creusement répétitif qu’il n’est pas irritant. Ce sont nos impôts qui financent ce mode vie confortable. On émarge a L’état bourgeois, en contribuant à son maintient et en se la jouant révolution. Cela a même un côté un peu obscène.


        • Robert Bibeau Robert Bibeau 15 décembre 2017 09:25

          @eric

          cAMARADE Éric éructant pourquoi ne pas te défoncer et dépenser le même temps et effort à analyser le texte et à réfuter un ou deux concepts (pas davantage)

          Merci pour ton post « révolutionnaire » qui ne révolutionne pas la polémique cependant 




        • eric 15 décembre 2017 10:24

          Réfuter quoi ? Il y a tous le catéchisme, toute la doxa (au sens de Husserl bien sûr..) . Un perroquet ne ferait pas mieux. Après, on à la foi ou pas. Mais à la traditionnelle question d’où c’est y donc tu que tu nous parles, le « formateur pour adulte » qui a voué sa vie à permettre aux prolos de s’intégrer au système, soit aux frais du capital, soit de l’état capitaliste à forcément des intérêts de classe qui jettent un jour cruel sur ses praxis...

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