Non, tous les hommes ne sont pas des porcs et non, toutes les femmes ne sont pas des victimes
Le discours à la fois accusateur et victimaire d’une partie (hélas la plus bruyante) des féministes m’interpelle et me dérange au plus haut point.
En effet, même si, à l’origine, le féminisme – tout comme d’autres engagements vertueux – avait une ambition tout à fait respectable : œuvrer pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes. Et il n’est nul besoin d’être une femme pour être d’accord avec ce constat.
Alors, qu’est-ce qui peut bien me déranger dans ce féminisme ? Tout d’abord, le fait qu’une fois de plus, une minorité de plus en plus bruyante tient un discours à la fois accusateur et victimaire. Et plus cette minorité devient virulente voire agressive, et plus elle a droit de cité et plus elle obtient gain de cause. D’ailleurs, il est assez facile de faire le constat avec l’antiracisme et, de manière générale, avec toutes les communautés, qu’elles soient sociales, religieuses et autres.
Pour en revenir au féminisme qui me pose problème (et, encore une fois, je ne parle que d’une partie des féministes, et pas de toutes), ce qui me dérange est que, selon ces femmes-là, tout homme, de par sa nature d’homme, serait coupable ou, à tout le moins, suspect.
Le discours est bien rodé : la femme serait victime d’une affreuse société patriarcale qui, dans le meilleur des cas, la maintiendrait dans une position inférieure aux hommes dans le travail, dans le salaire, dans le couple… Et puis, l’homme serait forcément violent, harceleur, violeur, sexiste, misogyne… Et si il n’est pas encore passé à l’acte, ça ne saurait tarder.
Et évidemment, un homme, parce que homme, ne peut prétendre à la moindre légitimité pour parler de féminisme ou de droits des femmes.
Alors forcément, lorsque le débat est confisqué, lorsque certaines prennent la parole tout en la refusant à d’autres, l’idée même d’égalité prend du plomb dans l’aile. Avec tout ce que cela peut entraîner comme incohérences et autres aberrations.
Par exemple, on trouve des groupuscules de féministes qui, initialement, militaient contre la marchandisation des corps et la sexualisation de la femme… tout en manifestant et intervenant publiquement et médiatiquement seins nus en pleine rue, dans une église…
Autre exemple, concernant le harcèlement de rue, Marlène Schiappa proposait récemment d’éclairer davantage les rues du quartier de la Chapelle Pajol à Paris, pendant que la féministe en chef autoproclamée Caroline de Haas proposait que l’on élargisse les trottoirs de ce même quartier. Et je ne parle même pas du scandale autour de la Belle au Bois Dormant embrassée contre son gré (donc agressée sexuellement) par le Prince Charmant.
Je disais en titre que tous les hommes ne sont pas des porcs, pas plus que toutes les femmes ne sont pas des victimes. C’est doublement vrai. D’abord parce que, au risque de choquer, je n’ai jamais entendu Mme de Haas ni Mme Schiappa dénoncer cette personnalité du PIR dire qu’une femme noire se faisant violer par un de ses « frères » avait raison de ne pas porter plainte pour protéger la communauté. Je n’ai pas non plus ces deux femmes s’insurger contre le sort réserver aux femmes ni à la Chapelle Pajol, ni dans certains quartiers de banlieue.
C’est doublement vrai, ensuite, parce que, à crime égal ou du moins similaire, les peines ne seront pas les mêmes si le mis en cause est masculin ou féminin. Une femme coupable du meurtre de 8 de ses enfants ne prendra que 9 ans de prison pour en ressortir moins de 3 ans après, une femme victime de violences conjugales sera graciée alors qu’elle était condamnée pour avoir tué son mari de coups de fusil dans le dos après des décennies de mauvais traitements et de violences conjugales.
Sauf que, là encore, les violences conjugales sont aussi le fait de femmes à l’encontre de leurs conjoints et, même si une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint, un homme meurt tous les 14 jours sous les coups de sa compagne ou à cause des mauvais traitement et des sévices qu’elle lui fait endurer. Et quand ce n’est pas elle qui le tue, elle le pousse au suicide. Mais cet état de fait est volontairement tu, nié, et lorsque une féministe accepte de débattre sur le sujet, quand elle ne le nie pas, elle va le minorer en expliquant que c’est mal de vouloir comparer les malheurs et que, de toute façon, les femmes victimes restent plus nombreuses que les hommes (qui, d’ailleurs, n’ont qu’à se défendre, à condition de ne pas blesser ou humilier la femme).
Et oui, mesdames, il y a beaucoup de femmes qui sont loin d’être des victimes et qui, avec leurs armes et leurs agissements, sont tout aussi nocives, malsaines et dangereuses que les hommes que vous condamnez outrancièrement. Et à défaut de vous raconter ma vie, je ne saurais que trop vous suggérer de faire, de temps en temps, votre examen de conscience, et de faire le tri dans vos représentantes (surtout parmi les autoproclamées).
Pour éviter tout malentendu, je ne nie en aucun cas les violences faites aux femmes, je ne dis pas non plus que ce qui leur arrive est de leur faute, et je ne cherche pas non plus à minimiser ces actes odieux. J’essaye simplement de dire qu’accuser par pure idéologie ne fera pas avancer les choses et ne conduira jamais à cette égalité que vous demandez à juste titre. Bien au contraire, vous ne ferez que creuser davantage le fossé entre les hommes et les femmes, vous installerez puis entretiendrez un climat de défiance réciproque et, au final, vous ferez des femmes les victimes que toutes ne sont pas, et des hommes les coupables que tous ne sont pas.
31 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON