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Accueil du site > Tribune Libre > Le soufisme : Une spiritualité de l’apaisement

Le soufisme : Une spiritualité de l’apaisement

 

 « Plusieurs chemins mènent à Dieu, j'ai choisi celui de la danse et de la musique. » « Dans les cadences de la musique est caché un secret ; si je le révélais, il bouleverserait le monde. » « Recherche sans relâche le royaume d'Amour Car l'amour te permet d'évincer la mort. » « Purifie-toi de ton moi pour revivre en ta pure essence Relis dans ton coeur la parole des prophètes, sans livre ni professeur, ni suivi de maître. »

Djallal Eddine Roumi

 

Chaque décembre de chaque année, Konya organise dix journées de célébrations pour commémorer la mort, le 17 décembre 1273 dans cette ville du centre de la Turquie, de Jalal al-Din Roumi soufi du XIIIe siècle, dont les adeptes fondèrent la confrérie des derviches tourneurs, appelés ainsi d'une danse giratoire proche de la transe. Au cours d'une "sema" organisée à l'occasion du 744e anniversaire de la mort de Roumi, le 17 décembre dernier le public assiste, ému, au ballet des derviches tourneurs, symbolisant notamment le mouvement des planètes, sur fond de musique soufie résonnant dans l'immense Centre des congrès de Konya.

De ce fait nous proposons dans cette contribution de donner un éclairage sur le soufisme, qui a vu l'avènement de personnalités hors du commun qui ont marqué leur époque et sont plus que jamais d'actualité. Sans avoir la prétention de décrire, d'une façon profonde, la force du soufisme, nous allons donner quelques exemples de soufis célèbres et comment chacun a trouvé sa voie (tariqah). A côté de Rabi'ate al Addouya, à qui on attribue la paternité du soufisme, il nous plaît de citer et sans être exhaustif, Djallal Eddine Roumi, pour qui la musique était un vecteur qui amenait à cet état de « Fana  » (extinction du corps).

On raconte qu'en passant dans le bazar, il entendit le son des artisans tapant sur les plateaux de cuivre, il fut pris d'un tourbillon, il voyait les astres tourner, il se mit à tourner autour de lui-même comme les astres, donnant par la suite, à l'émergence des derviches tourneurs Leur ronde symboliserait celle des planètes autour du soleil et autour d'elles-mêmes. On ressent ici la perception de s'unir au cosmos car le soufi sait qu'il est identique à lui.

Qu'est-ce que le soufisme ?

Le soufisme, écrit le Dr Nurbakhsh, est l'école de l'illumination intérieure. Le but du soufisme est la connaissance de la Vérité par une prise de conscience réelle du coeur et de l'esprit à travers l'illumination intérieure ; et non par l'intermédiaire de théories et de raisonnements philosophiques ou rationnels. La méthode du soufisme est l'intention et la détermination d'aller vers la Vérité par les moyens de l'amour et de la dévotion. Cette pratique a pour nom la tariqah, la voie spirituelle ou le chemin vers Dieu ».(2)

Le soufi est l'amoureux de la Vérité ; c'est celui qui, par les moyens de l'amour et de la dévotion, va vers la Perfection dont tout le monde réellement est en quête. Comme le nécessite la jalousie de l'amour, le soufi est détaché de tout à l'exception de la Vérité Réelle. Pour cette raison, il est dit dans le soufisme que, « ceux qui sont intéressés par l'au-delà ne peuvent pas donner d'importance au monde matériel. De la même façon, ceux qui sont préoccupés par le monde matériel ne peuvent pas être intéressés par l'au-delà. Mais le soufi (à cause de la jalousie de l'amour) est incapable de s'occuper de l'un ou de l'autre de ces deux mondes. Cette même idée est exprimée par Shebli qui disait « Celui qui meurt pour l'amour du monde matériel, meurt en hypocrite : Celui qui meurt pour l'amour de l'au-delà meurt en ascète. Mais celui qui meurt pour l'amour de la Vérité, meurt en soufi. »(2)

La parabole de l'éléphant

« Pour le soufi, poursuit le Dr Nurbakhsh, les sages ne voient la perfection de l'Absolu que d'un point de vue limité ; aussi ils ne voient qu'une partie de l'Absolu et non l'infini dans sa globalité. Il est en fait vrai que ce que les sages voient est juste ; néanmoins ils ne voient qu'une partie de l'ensemble. Ceci rappelle la fameuse histoire, contée par Roumi, à propos d'un groupe d'hindous qui n'avaient jamais vu un éléphant de leur vie. Un jour, ils vinrent dans un lieu où se trouvait un éléphant. Dans l'obscurité complète, ils s'approchèrent de l'animal, chacun le définissant à sa manière. Plus tard, ils décrivirent ce qu'ils pensaient avoir perçu. Naturellement, leurs descriptions étaient différentes. Ceux qui avaient touché le pied de l'animal prétendaient qu'il était une colonne. D'autres le jugeaient d'après son oreille, semblable à un éventail, quelques-uns le jugeaient à sa trompe, et ainsi de suite. Chacune des descriptions, par rapport aux différentes parties que chacun avait touchée, était correcte. Cependant, quand il s'agissait de décrire correctement l'ensemble, leur conception était loin de la réalité. S'ils avaient eu une chandelle, les divergences d'opinion n'auraient pas émergé. La lumière de la chandelle aurait révélé la nature de l'éléphant. C'est seulement par la lumière de la Voie spirituelle et la Voie mystique que la Vérité peut réellement se réaliser. Pour que l'individu soit réellement témoin de la perfection de l'Absolu, il doit voir avec la vue intérieure qui perçoit la réalité dans sa globalité. Ce témoignage se manifeste quand on devient parfait, c'est-à-dire quand on perd son existence partielle dans le Global.(2)

« Pour pouvoir aller vers la perfection, l'individu doit d'abord changer sa façon négative de penser et transmuer ses passions et sa peur. Cela s'accomplit en s'harmonisant avec la nature divine. Cette voie d'harmonie (la voie spirituelle) est composée de pauvreté spirituelle, de dévotion, et du souvenir constant et désintéressé de Dieu. De cette manière, l'individu vient à percevoir la Vérité telle qu'elle est vraiment. (...) Dans le soufisme, c'est au moyen de la tariqah (la voie spirituelle) que les passions sont progressivement purifiées et transformées en attributs divins, jusqu'a ce que tout ce qui est propre au moi individuel disparaisse. Alors, tout ce qui reste est le Parfait, le moi divin. La tariqah est le chemin, la voie par laquelle le soufi vient en harmonie avec la nature divine. Comme nous l'avons dit, cette voie comprend le « faqr » ou la pauvreté spirituelle, la dévotion et le souvenir continuel et désintéressé de Dieu, qui sont représentés par le Khirqa ou l'investiture honorifique du derviche. Le disciple à travers ces étapes de la purification, voyage à travers la voie intérieure, la Voie spirituelle (tariqah). Mais il (ou elle) peut faire ce voyage seulement en suivant les devoirs et obligations de l'Islam (Shari'a). Après avoir traversé cette voie, le disciple devient un homme parfait et arrive au seuil de la Vérité (haquiqah).Mohammed disait : « La Shari'a forme ma parole, la Tariqa constitue ma pratique, et la haquiqah n'est que mon état » ».(2)

L'écorce et le noyau (el-qishr oua el-lobb)

Le grand Maitre maghrébin « Chikh al Akbar », Ibn ‘Arabi né à Murcie dans l’Espagne musulmane d’alors , ne dit pas autre chose quand il parle d'écorce et de noyau. René Guénon nous en parle : « Ce titre[ l'écorce et le noyau], qui est celui d'un des nombreux traités de Seyidi Mohyiddin ibn Arabi, exprime sous une forme symbolique les rapports de l'exotérisme et de l'ésotérisme, comparés respectivement à l'enveloppe d'un fruit et à sa partie intérieure, pulpe ou amande. L'enveloppe ou l'écorce (el-qishr) c'est la shari’â, c'est-à-dire la loi religieuse extérieure, qui s'adresse à tous et qui est faite pour être suivie par tous, comme l'indique d'ailleurs, le sens de « grande route » qui s'attache à la dérivation de son nom. Le noyau (el-lobb), c'est la haqîqah, c'est-à-dire la vérité ou la réalité essentielle, qui, au contraire de la shariyâh, n'est pas à la portée de tous, mais est réservée à ceux qui savent la découvrir sous les apparences et l'atteindre à travers les formes extérieures qui la recouvrent, la protégeant et la dissimulant tout à la fois. (...) » (3)

« On peut dire que la shariyah, la « grande route » parcourue par tous les êtres, n'est pas autre chose que ce que la tradition extrême-orientale appelle le « courant des formes », tandis que la haqîqah, la vérité une et immuable, réside dans l' « invariable milieu ». Pour passer de l'une à l'autre, donc de la circonférence au centre, c'est-à-dire le « sentier », la voie étroite qui n'est suivie que par un petit nombre. Il y a d'ailleurs, une multitude de turuq, de voies qui sont toutes les rayons de la circonférence pris dans le sens centripète, puisqu'il s'agit de partir de la multiplicité du manifesté pour aller à l'unité principielle : chaque tarîqah, partant d'un certain point ; mais toutes, quel que soit leur point de départ, tendent pareillement vers un point unique, toutes aboutissent au centre et ramènent ainsi les êtres qui les suivent à l'essentielle simplicité de l'« état primordial ».(3)

« Seulement, poursuit René Guénon,, c'est ici que l'écorce s'interpose et cache tout ce qui se trouve à l'intérieur, tandis que celui qui l'aura percée, prenant par-là même conscience du rayon correspondant à sa propre position sur la circonférence, sera affranchi de la rotation indéfinie de celle-ci et n'aura qu'à suivre ce rayon pour aller vers le centre ; ce rayon est la tarîqah par laquelle, parti de la sharîyah, il parviendra à la haqîqah. C'est pourquoi Allah, de même qu'il est le « Premier et le Dernier » (El-Awwal wa El-Akher), est aussi « l'Extérieur et l'Intérieur » (Ez-Zaher wa El-Baten) (l'apparent et le caché), car rien de ce qui est ne saurait être hors de Lui, et en Lui seul, est contenue toute réalité, parce qu' Il est Lui-même la Réalité absolue, la Vérité totale : Huwa El-Haqq ».(3)

Le soufisme et son ascendant en Europe

 Pendant près de huit siècles, la civilisation musulmane a illuminé l'Europe dans l'Italie du Sud et surtout en Andalousie et pendant quelques décennies dans le sud-ouest de la France. Eric Geoffroy Younès a fait l'inventaire de ces acculturations depuis le haut Moyen-âge. Il écrit : « La mystique juive médiévale, témoigne d'une imprégnation profonde - et avouée - par le tasawwuf, au Moyen-Orient, en Espagne musulmane, et jusqu'en Catalogne et en Provence. L'influence supputée du soufisme sur sainte Thérèse d'Avila et saint Jean de la Croix aurait cheminé via les mystiques juifs espagnols. Par ailleurs, les sciences occultes telles que l'alchimie, l'astrologie ou l'arithmologie doivent beaucoup au monde de l'Islam, mais elles ne sauraient être identifiées à la discipline du tasawwuf ».(4)

« Une des seules traces tangibles de la présence du soufisme en France à l'époque médiévale, poursuit Eric Geoffroy Younès, provient d'un proche du roi Saint Louis, son chroniqueur et ami Joinville (m. 1317). Celui-ci cite le Dominicain Yves Le Breton, arabisant, qui avait rencontré à Acre au XIIIe siècle une femme tenant le même langage sur l'amour divin que Râbia Adawiyya (m. 801), la sainte musulmane la plus renommée en terre d'Islam. (...) Elle suscite l'admiration des partisans du Pur Amour : il faut aimer Dieu ni par désir de Son paradis ni par crainte de Son enfer. Les « soufis » contemporains reconnaissent également une dette à l'égard de religieux chrétiens qui ont présenté des pans majeurs du patrimoine soufi...Certains chercheurs ont conjoint domaine d'étude et orientation spirituelle en pratiquant l'islam soufi, tel Eva de Vitray-Meyerovitch (m. 1998) et Michel Chodkiewicz. (...) René Guénon est le principal artisan de la pénétration du soufisme en France au XXe siècle. Sa pratique islamique et son appartenance soufie ont pourtant été marquées du sceau de la discrétion, mais son oeuvre ainsi que la correspondance qu'il a entretenue avec beaucoup de « chercheurs de vérité », a déterminé l'entrée dans la Voie de nombreux Français ; ceux-ci seront souvent affiliés à la même voie-mère que Guénon, la Shâdhiliyya, qui a généralement incarné un soufisme sobre et lettré. Le « cheikh « Abd al-Wâhid Yahia », tel qu'il est connu en milieu musulman, établi au Caire en 1930 et décédé en 1951, continue d'exercer une influence singulière en Occident et dans quelques cercles en terre d'Islam ».(4)

 S'agissant justement de l'étude du soufisme, on peut évoquer, lit-on sur le site soufisme.org, l'enseignement des Naqchabandi principalement en Asie, des derviches tourneurs en Anatolie et en Europe balkanique, des Qadiri et des Chadilites majoritairement dans le Maghreb et au Proche-Orient et des Tijani en Afrique. Ces différentes voies se sont répandues depuis le Moyen Âge au sein de confréries (tariqas) dans lesquelles le disciple effectue un travail de transformation intérieure sous la guidance d'un maître vivant réalisé. De nombreux ouvrages de soufis illustres ont été traduits, principalement en anglais et en français, si bien que des auteurs tels qu'Ibn Arabî, Ghazali ou Rûmi peuvent être appréciés par un public de plus en plus large. Il n'est pas inutile de rappeler que, durant le dernier millénaire, une partie de l'Europe méditerranéenne n'a pas toujours été majoritairement chrétienne. L'Espagne et l'Italie du Sud ont été administrées pendant plusieurs siècles par les musulmans. Cette présence a notamment pu favoriser le développement de voies soufies dont un de ses plus illustres représentants fut Mouyiddin Ibn Arabî, né à Murcie en 1165. »(5)

« Une homonymie remarquable concerne l'utilisation du mot « pauvre ». Ce mot désigne à la fois les disciples (i poveri) de saint François d'Assise (1182-1226) et les aspirants d'une voie soufie (foqaras en arabe). La doctrine de saint François d'Assise présente beaucoup de similitudes avec l'enseignement propre aux voies soufies. Une entrevue datée de 1219 est restée célèbre entre saint François d'Assise et le sultan al-Mâlik al Kâmil assisté du soufi Fakhr ad din Farisi. On ne connaît pas les propos qui furent échangés à cette occasion, mais on sait que l'entretien dura plusieurs jours et qu'il s'acheva par de chaleureuses salutations réciproques ». Un écrivain qui s'inspira des écrits soufis fut Dante Alighieri (1265-1321) et son oeuvre maîtresse « La divine comédie ». Cette oeuvre décrit le voyage symbolique de Dante à travers l'Enfer, le Purgatoire, et le Paradis. Sa symbolique reprend très fidèlement les notions développées par les poètes soufis. En particulier, de nombreuses correspondances avec le « Livre du Voyage nocturne » de Ibn Arabi, écrit un siècle plus tôt, et qui montre la descente aux enfers puis l'ascension à travers les différents cieux, accomplie par le Prophète de l'Islam (Qsssl), ont pu être établies. Il est en effet possible que Dante ait pu prendre connaissance des diverses traductions du « Livre de l'échelle » (Kitab al mir'aj) qui ont circulé au XIIIe siècle à la cour de Alphonse X le Sage, successivement en castillan, en latin et en français ».(5)

« Plus près de nous, lit-on en conclusion, l'Emir Abdelkader (1808-1883) fut surtout célèbre pour son rôle de résistant face à la conquête de l'Algérie par la France et il s'illustra, notamment par sa bravoure et son esprit chevaleresque. Son rattachement dès le plus jeune âge à une voie soufie et la richesse inépuisable de ses « Ecrits spirituels » attestent la grande dimension spirituelle de ce combattant-écrivain hors du commun. Lorsque quelques années plus tard, alors qu'il avait trouvé refuge à Damas, il protégea des milliers de chrétiens qui risquaient d'être massacrés au cours d'un conflit. (...) En fait, à travers chacun de ses actes, l'Emir mettait en pratique l'enseignement qu'il avait reçu et son action dans le monde était le prolongement naturel de la contemplation de l'Unique ».(5)

En conclusion, le soufisme, à travers ses différentes voies spirituelles, se présente avant tout comme un support de méditation et il a rarement eu une implication visible dans des phénomènes de société. La méditation transcendantale du soufisme devrait être pour nous un repère « De nos jours, écrit Eric Geoffroy, l'absence de sens, le nihilisme atteignent l'Occident comme l'Orient, en manifestant des symptômes contradictoires, mais solidaires. En Occident, ils ont produit de l'errance morale ; en Orient, le complexe de l'humilié et la culture du ressentiment. Dans les deux cas, le ciel de la spiritualité a été refermé. (...) Dans ce contexte de désagrégation des repères comment maintenir un espace intérieur non altéré ? Il semble que seule la spiritualité puisse vivifier l'enseignement islamique, selon lequel la sacralité réside, non pas dans un temple, mais en l'homme. Le cosmos lui-même n'a pas la capacité d'accueillir la Présence comme peut le faire l'homme (...) Plus que jamais, avec la mondialisation, la Terre entière devient une « mosquée pure » - comme l'indiquait le Prophète - en dépit de sa pollution matérielle.(6)

La civilisation de l'éphémère du XXe siècle née dans l'enthousiasme et saluée comme l'aube d'un nouvel âge d'or s'est achevée dans le désabusement convaincu d'avoir apporté le crime et la misère aux trois quarts de la planète, ainsi que le désespoir aux générations futures. Le XXIe siècle ne donne pas non plus des signes de répit à l’anomie du monde. Les sociétés occidentales sont minées de l'intérieur, par des contradictions insurmontables, une absence complète de repères. (7)

L'Occident malade de la croissance, mortellement atteint pour avoir fait de l'homme un agent géologique qui ne cesse d'accélérer le désordre est contagieux. Les sociétés musulmanes devant le vide sidéral proposé par leurs gouvernants se jettent à corps perdu dans cette civilisation de l'éphémère qui déconstruit à tour de bras ce que les sociétés humaines ont mis des milliers d’années et qui risquent de s’évaporer sous les coups de boutoir du culte de l’argent ;

Avec le money-théisme ( religion du dieu -argent) qui lamine les espérances les repères identitaires pourvu qu’il y ait une extraction de la valeur, l’homme étant devenu un produit marchand, il n’est plus jugée à l’aune de la dignité humaine mais à sa valeur sociale dans la nouvelle échelle qui permet à Donald Trump de traiter des sociétés humaines nés du mauvais côté de l’histoire de pays de m… Comment lutter contre cet ensauvagement des sociétés humaines ? Nous avons plus que jamais besoin de transcendance pour sauver le monde, nous avons besoin de repères, nous avons besoin de vivre en harmonie envers nous même, envers les autres. Envers la nature.. Nous serons alors en paix avec nous même. Le soufisme qui est une forme de mysticisme invite le musulman et plus globalement le croyant à une introspection où tout ce qui est matériel et qui peut le distraire disparait et lui permet ce faisant de renouer avec la finalité de et l’essence même de sa place dans le schéma de la création. C’est à ce questionnement que le soufisme bien compris nous invite.

1.Chems Eddine Chitour : L'Apport de l'Islam à l'humanité. L'Expression du 4 août 2011

2.Dr Nurbakhsh http://www.journalsoufi.com/soufisme 26.07.2001

3.Textes de René Guénon : Shaykh Abd el Wahîd Yahia Notes : Le Voile d'Isis, 03 193.p. 145 http://www.naqshbandi.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=15&Itemid=30

4.Eric Geoffroy : Le soufisme et la France Oumma.com 21 juillet 2011

5.Traces de soufisme en Europe occidentalehttp://www.soufisme.org/site/spip.p...

6 Éric Geoffroy http://www.saphirnews. com/Spiritualite-et-mondialisation_a10969.html

7. http://www.alterinfo.net/LE-SOUFISME-EN-ISLAM-Un-chemin-vers-Dieu_a62256.html

 

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

 


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11 réactions à cet article    


  • popov 29 janvier 2018 11:57

    À côté du soufisme, le sunnisme et le chiisme ressemblent un peu à des MacDo de la spiritualité, de la malbouffe, une suite de bigoteries aussi néfastes que ridicules.


    • Gollum Gollum 29 janvier 2018 12:35

      J’aime bien le soufisme, j’aime bien Guénon, mais il m’est très difficile d’accorder du crédit à ce qu’on trouve sur la page soufie : http://www.naqshbandi.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=13&Itemid=28


      A savoir : En Islam, le sceau de la prophétie est considéré comme un des noyaux essentiels de la foi religieuse, du fait qu’il n’y a plus de prophète après Muhammad(sur lui la grâce et la paix), jusqu’a la fin du cycle présent de l’humanité. En d’autres termes, le cycle de la prophétie s’achève avec lui. Quand on parle de l’Islam, on ne peut point ignorer le rôle fonctionnel du « Sceau des Prophétes » qui implique, d’ailleurs, la synthèse de ce qui précède : le message de Muhammad confirme et résume ceux des prophètes antérieurs. C’est ainsi que, pour chaque musulman, le nom de Muhammad est intimement lié avec sa fonction, en tant que le dernier Messager divin, de même qu’il considère le Saint Coran comme le dernier message divin révélé au Prophète de l’Islam et à l’Humanité. 

      A l’exception de l’Islam, on ne connaît aucune religion qui ait proclamé la clôture de la mission religieuse divine, et aucun prophète ayant prétendu l’éternité de sa prophétie. Depuis l’avènement de l’Islam, il y a quatorze siècles, personne n’a osé prétendre sérieusement être un prophète chargé d’une mission divine, alors qu’on considère le prophète de l’Islam comme le dernier messager de Dieu, le dernier législateur inspiré par Dieu, qui a complété les législations postérieures. C’est bien dans son enseignement que se cristallisent toutes les valeurs issues de missions prophétiques précédentes.

       Contrairement aux autres doctrines religieuses qui se limitent, d’ailleurs, dans un cadre spatio-temporel restreint, l’Islam présente le caractère universaliste attaché au message qu’il contient, et ses possibilités d’adaptation à tous les milieux sociaux, à tous les peuples, car par sa nature des enseignements profonds, il franchit toutes les frontières temporelles. En effet, l’universalisme de l’Islam est indéniable puisqu’il est le rappel de toutes religions révélées..

      Pour moi il y a bel et bien conflit entre soufisme et Islam stricto sensu, d’ailleurs les musulmans n’ont fait que tolérer les soufis et sont loin dans l’ensemble d’avoir la même ouverture d’esprit que ceux-ci..

      Quant à considérer Mohammed comme un prophète authentique c’est sincèrement m’en demander trop malgré mon estime pour Guénon. D’ailleurs je trouve le Qoran insipide. Quelconque même.

      Il n’en reste pas moins que le soufisme a su engendrer des hommes remarquables vous en avez cité quelques uns il y en a bien d’autres… Et il est plus facile de se sentir en fraternité d’esprit avec un soufi qu’avec un membre de la Fraternité St Pie X.

      Le soufisme est sans doute le meilleur remède au salafisme et à Daesh. Il faudrait le promouvoir pour toutes ces populations déracinées, sans repères, venues du MO, et qui ont du mal à s’intégrer dans nos sociétés occidentales.

      Bon quelques trucs avec lesquels je ne suis pas trop d’accord dans votre texte. Notamment ça :

      L’influence supputée du soufisme sur sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix aurait cheminé via les mystiques juifs espagnols.

      Pas convaincu du tout.

      Et ça : Par ailleurs, les sciences occultes telles que l’alchimie, l’astrologie ou l’arithmologie doivent beaucoup au monde de l’Islam

      L’Islam s’est intéressé à tout ça mais l’astrologie notamment occidentale n’a pas trop intégré les parts que les arabes ont fait prospérer à foison. C’est un peu moins vrai pour l’Alchimie.

      La différence Shariyah/Haqîqah se retrouve en Inde sous la forme Dharma/Moksha.

      Dans les deux cas, le terme de gauche concernant la masse. Et celui de droite une élite restreinte.



      • zak5 zak5 29 janvier 2018 15:49

        C’est bizarre quand même de faire la promotion (a juste titre) du soufisme alors qu’il est considéré par la quasi totalité de musulmans comme une hérésie.

        Que peut faire le soufisme devant la déferlante des frères musulmans et des salafistes ?

         Les musulmans comme la plus part des gens préfèrent une religion HUMAINE, une religion qui leur explique la vie par la contrainte, par la carotte et le bâton. Le soufisme, comme d’ailleurs toute la mystique, est trop utopique pour les hommes, pas assez humaine.

        Dieu doit ressembler a un homme pour être respecté et pris au sérieux

        Si le soufisme avait été majoritaire dans les société musulmane, il aurait subit le meme sort que le christianisme, c’est a dire, qu’il serait devenu une religion pratiquée par très peu de gens, et c’est probablement les musulmans qui auraient mis en place les premier la laïcité, la liberté de conscience, la démocratie et les droits de l’Homme.

        si la liberté de conscience, la démocratie, les droits de l’Homme se sont imposés en occident et pas dans le monde musulman, c’est que l’occident avait le christianisme, une religion qui n’est pas rationnelle, utopique et plein de mystères

        Plus une religion reste terre à terre, rationnelle, plus elle a des chance de perdurer dans la société


        • Zolko Zolko 29 janvier 2018 16:13

          "Le soufi est l’amoureux de la Vérité ; c’est celui qui, par les moyens de l’amour et de la dévotion, va vers la Perfection."
           
          non, ça c’est pas possible :
           
          1) la vérité ne se trouve pas dans notre coeur ni dans notre âme.

          2) la vérité et la perfection n’ont aucun rapport
           
          J’en conclue que soit vous ne savez pas ce qu’est le Soufisme, soit ce sont des illuminés extrémistes comme ceux des autres religions.


          • Zolko Zolko 29 janvier 2018 17:50

            @robert : je ne sais pas ce que mon commentaire a de brutal, mais une phrase qui contient les mots amour, vérité, dévotion et perfection ne peut pas être honnête. Ca sent l’embrouille à plein nez.


          • eddofr eddofr 29 janvier 2018 17:43

            Le soufisme est à l’Islam ce que le message de Jésus est à la Chrétienté, une « erreur de parcours » depuis longtemps oubliée ...


            • genrehumain 29 janvier 2018 18:16

               Merci,très intéressant article, très bien documenté.

              Voici une métaphore tirée d’une Causeries donnée à Paris en 1913 par un sage oriental du nom Abdu’l-Baha qui peut apporter un élément de réponse à ce questionnement.

              "La religion et la science sont les deux ailes qui permettent à l’intelligence de l’homme de s’élever vers les hauteurs, et à l’âme humaine de progresser. Il n’est pas possible de voler avec une aile seulement.

              Si quelqu’un essayait de voler avec l’aile de la religion seulement, il tomberait bientôt dans le marécage de la superstition, tandis que, d’autre part, avec l’aile de la science seulement, il ne ferait aucun progrès mais sombrerait dans la fondrière désespérante du matérialisme "

               Ce déséquilibre, n’est- ce pas l’état de notre monde aujourd’hui ?

              • bourrak 29 janvier 2018 19:31

                @genrehumain
                J’aurais plutôt dit la philosophie et la science.


              • karim 29 janvier 2018 23:34

                « Plusieurs chemins mènent à Dieu »ceci peut prêter à confusion et faire croire aux gens que chacun est libre de chercher son chemin pour rencontrer Dieu, avec tous les risques d’égarement que cela comporte. Il n’y a qu’un seul chemin qui mène à Dieu, celui qu’il a Lui-même indiqué aux Hommes par l’intermédiaire des ses Prophètes. Cette ligne est  bien délimitée, pour éviter tout égarement. Alors la, on peut alors parler de manières particulières d’agir et d’adorer et non de plusieurs chemins, car chacun de nous possède une personnalité et un caractère différent qui le fait pencher certaines formes d’adoration plus que vers d’autres.


                • Jean Keim Jean Keim 30 janvier 2018 09:16

                  Dans chaque religion il y a des épines, en fait d’épines il n’y en a qu’une, c’est toujours la même : elle se concrétise par une doctrine.

                  Inévitablement la diffusion de la doctrine, sa pérennité et son organisation prennent le pas sur tout le reste, elle sert d’excuse pour tout justifier, à chaque naissance d’une religion cela c’est déroulé ainsi.

                  Donc quand on fait référence à des femmes et des hommes qui auraient réalisé une haute spiritualité, pourquoi n’invitent-ils pas les gens par le dialogue et la réflexion à considérer ce que la religion suppose comme compromission.

                  • Étirév 30 janvier 2018 16:21

                    LES SOUFIS

                    Parmi les sociétés secrètes gardant la tradition sacrée de l’Avesta (livre sacré des anciens iraniens), nous trouvons les Soufis, ordre célèbre et vénérable.

                    La doctrine des Soufis affirme la psychologie divine, l’Unité de la Réalité, l’omniprésence et l’immanence de l’unique (unique Divinité féminine qui est partout où il y a des hommes, puisqu’elle est la Mère).

                    Cette doctrine proclame qu’on peut atteindre sa connaissance par l’amour et la dévotion. Elle recommande la méditation.

                    Mais en attendant, les frères Soufis, comme Empédocle, répètent des phrases prononcées par les Prêtresses qui disaient : « Je suis la Déesse elle-même ».

                    Eux disent : « Je suis Dieu lui-même ».

                    D’après le professeur Inayat-Khan, le mot soufi viendrait du mot arabe « saaf » qui signifie pur. Nous croyons qu’il vient plutôt du mot Soffet qui signifie sage.

                    Les Soufis prêchent le renoncement aux vanités de ce monde, ils tuent en eux tous désirs se rapportant aux passions, comme les Cathares du moyen âge. Ils allient leur philosophie à la poésie et à la musique.

                    La plupart des grands poètes arabes ou persans appartiennent à leur ordre. L’un d’eux, Saâdi, qui fut prisonnier des Croisés, est l’auteur du Gulistan (Jardin des Roses). Avicenne fut affilié à l’ordre, Averroès aussi, et je remarque que leurs deux noms commencent par Avé, nom divin chez les Israélites.

                    Ce détail a dû être remarqué car, par réaction, on a fait de Avi-cenne - Ïbn-Sina  ; de Ave-rroès - Ibn-Roschd.

                    On trouve l’origine de cet ordre dans la « Loge Blanche » ou Agartha de l’Asie Centrale.

                    Cordialement.


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