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Accueil du site > Tribune Libre > 11 Novembre : armistice ou capitulation de l’Allemagne (...)

11 Novembre : armistice ou capitulation de l’Allemagne ?

À la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918, l'infernal vacarme des canons, des mitrailleuses et des fusils a enfin cessé, après avoir fait des millions de morts, principalement des jeunes gens, la plus grande boucherie de tous les temps… jusqu’alors..

Tous les combattants savaient ce que signifiait ce silence, mais personne n'avait sauté de joie. Il leur a fallu des heures, et même des jours, pour revenir à la simple réalité et des années pour s’en remettre, quand ils s’en sont remis. La Première Guerre mondiale venait de se terminer. Par un « armistice ». Un accord dans lequel les deux parties ont convenu de cesser de se battre, plutôt que de se rendre. Pour les deux camps, l'armistice était le moyen le plus rapide de mettre fin à la tuerie.

En novembre 1918, les belligérants qui se battaient depuis quatre ans étaient à court d'essence. Les offensives allemandes avaient été repoussées au prix de lourdes pertes. En renfort des armées anglaise et française, l’intervention des Etats-Unis qui pouvaient envoyer des troupes fraîches au combat avait fait basculer le rapport de forces et l'issue de la guerre semblait d’autant plus claire que les alliés de l’Allemagne, eux, se retiraient progressivement de ce bourbier, à commencer par les Ottomans qui allaient payer cher leur engagement en perdant leur empire.

Les deux camps se sont mis d’accord pour arrêter le carnage avant « la fin de la partie », mais le terme « armistice » n’est-il pas utilisé pour éviter d’infligerla honte d’une capitulation à l’un des deux camps ?.

Côté « alliés », une invasion de l’Allemagne aurait nécessité de gros investissements logistiques et humains, et le moral des troupes était au plus bas. Les mutineries et les désertions de plus en plus fréquentes. Et Berlin est loin de la frontière franco-allemande. Pour les autorités et les industriels, il était nécessaire de mettre fin à la guerre le plus tôt possible, mais qui serait victorieux ?

Côté allemand, la situation économique était catastrophique, la famine oubliée depuis quelques siècles y sévissait et les pouvoirs politique et militaire étaient suffisamment faibles pour que les Allemands redoutent d’être acculés à terme à une reddition. La situation s’aggravait « à l’heure.

En fait, ce sont les Allemands qui ont suggéré au début d'octobre l’idée d’un « cessez-le-feu » définitif, une « armistice », en commençant par « prendre la température » du camp adverse en s’adressant au président américain Wilson , car il craignaient que les Britanniques et les Français n’exigent des conditions sévères. Mais cette tentative n'a pas abouti. Les Allemands avaient finalement envoyé un message radio au maréchal Foch, commandant en chef des forces alliées, demandant l'autorisation d'envoyer une délégation traverser les lignes pour négocier un armistice, pour un cessez-le-feu général. Quarante-cinq minutes plus tard, Foch a répondu. Il a ignoré la demande de cessez-le-feu, mais a donné aux Allemands la permission d’envoyer leurs représentants pour des pourparlers.

Le 7 novembre, à 20 heures, trois voitures ont traversé la ligne de front dévastée, zone tampon où il ne restait que cratères de bombes et lignes de barbelés entre les ruines de villages abandonnés. Un clairon allemand a sonné une trêve et un soldat a agité un drapeau blanc. Les émissaires allemands sont alors montés dans une voiture française puis dans un train où ils ont passé la nuit. Le matin du 8 novembre, ils sont arrivés dans la forêt de Compiègne, à côté du wagon de Foch, là où la réunion allait se tenir.

La tâche des diplomates allemands était une lourde charge. Ils craignaient l’humiliation publique : quiconque proposerait de déposer les armes serait relégué au rang de traitre par les militaristes et les nationalistes allemands jusqu'à la fin de ses jours.

En termes de négociations, les marges de manœuvres étaient faibles. Lorsque les Allemands lui ont demandé quelle était l’offre des alliés, Foch a répondu : « Je n'ai aucune « proposition » à faire. » Il avait reçu pour mission des gouvernements alliés de simplement « présenter » l’accord qu’ils avaient préparé et non pas de le « proposer ». La nuance n’a échappé à personne et c’est le général Weygand qui a lu les termes du contenu de l’accord que les Alliés avaient décidé.

Les Allemands se seraient alors trouvés désemparés en apprenant qu'ils devraient rendre les armes, leur crainte étant d’être dès lors incapables de faire barrage aux révolutionnaires communistes très actifs, mais ils n’étaient pas en position de force.

Tôt le matin du 11 novembre, Erzberger et Foch se sont rencontrés pour les « négociations » finales. L’émissaire allemand a fait de son mieux pour persuader Foch d’adoucir l'accord. Foch a fait quelques concessions, notamment en laissant les Allemands garder quelques armes pour leur permettre de sauver la face et écarter le « danger » d’une révolution allemande qui risquait de faire tache d’huile et n’aurait pas fait les affaires des autorités françaises. Finalement, juste avant l'aube, l’accord a été signé.

Les Allemands ont accepté de retirer leurs troupes de la France, de la Belgique et du Luxembourg dans les 15 jours, sous peine d’être faits prisonniers. Ils ont dû abandonner leur arsenal : 5 000 pièces d'artillerie, 25 000 mitrailleuses et 1 700 avions, ainsi que 5 000 locomotives, 5 000 camions et 150 000 wagons. L'Allemagne a du également restituer les territoires d'Alsace et de Moselle qu’elle avait annexés en 1870. Et ils ont accepté l'occupation humiliante des forces alliées le long du Rhin jusqu'en 1930.

Estimant qu'il leur fallait vaincre l'Allemagne, les alliés ne voulaient pas lui permettre « de s'en tirer à bon compte", et pensaient l’avoir suffisamment affaiblie pour lui retirer toute capacité à recommencer la guerre.

Après les célébrations des deux côtés de l’Atlantique, une conférence a été convoquée deux mois plus tard à Versailles pour élaborer un traité de paix définitif, mais chacune des puissances alliées a essayé de tirer la couverture à elle. Ce n'est qu'en mai que les Alliés ont réussi à se mettre d'accord sur une position commune à présenter aux Allemands. Dans l'accord signé en juin, l'Allemagne vaincue était contrainte d'accepter le paiement de réparations qui s'élevaient à 37 milliards de dollars (près de 492 milliards de dollars en dollars d'aujourd'hui). Cette humiliation et l'amertume durable qu'elle a engendrée ont contribué à ouvrir la voie à une nouvelle guerre mondiale, deux décennies plus tard.

Pourtant, le 11 novembre est devenu une date à caractère sacré, symbole d’une intégrité territoriale et d’une souveraineté nationale qui ne doivent pourtant pas avoir le même sens aujourd’hui à Paris, à Berlin et à… Bruxelles.


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22 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 11 novembre 2019 09:09

    Bonjour, Séraphin

    Excellent article qui décrit parfaitement le contexte et le processus de cet « armistice », sans occulter les conséquences qui en ont découlé, comme le souligne fort justement alexis42.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 11 novembre 2019 09:26

      @Fergus

      Merci Fergus. En effet, le traité de Versailles a joué un rôle déterminant dans la politique européenne des décennies suivantes :

      - Hitler s’y est opposé dès le début de son ascension politique en refusant d’admettre que l’Allemagne soit considérée comme « responsable » de la guerre.

      - Le Sénat des États-Unis a refusé de le ratifier ce qui a empêché ainsi les États-Unis d’entrer à la Société des Nations et réduit dès sa naissance la portée de cette organisation.

      - La France aurait voulu obtenir la création d’un État tampon indépendant en Rhénanie, notamment sur la rive gauche du Rhin, la Sarre, mais elle n’a obtenu qu’une « garantie » verbale des Britanniques et des Américains de soutenir la France en cas de nouvelle agression allemande.

      - En Italie, on a parlé de « victoire mutilée », car les Alliés n’ont pas respecté les promesses faites durant le conflit concernant l’attribution des provinces de l’Istrie et de la Dalmatie. Les fascistes italiens ont su exploiter la situation et y trouvant un terreau propice au nationalisme, son fond de commerce.

      - Le traité était contradictoire en lui-même en proclamant d’une part le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » et, d’autre part l’interdiction faite aux Autrichiens de se rattacher à l’Allemagne, ou le refus de l’Entente d’étudier les demandes de nations telles que l’Ukraine, ce qui explique en partie le bon accueil fait en Autriche à l’Anschluss en 1938, et en Ukraine à la Wehrmacht en 1941.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 11 novembre 2019 09:29

      @Séraphin Lampion

      l’Istrie et de la Dalmatie  : actuelles Slovénie et Croatie !


    • mmbbb 11 novembre 2019 11:32

      @Fergus si les generaux avaient ecoute de Gaulle en 1930 dans son ouvrage vers une armee de metier , c est a dire que le colonel de Gaulle , conseillait d adjoindre des unites de chars le long de la frontière belges et ardennes, nous ne serions pas pris une branlée mémorable en 1940 . Par ailleurs durant la premiere guerre , les allemands etaient passes par la Belgique en violant le traite de neutralite . Les allemands ne distribuaient pas des roses lors de leur passage 
      Cette armee francaise en 1940 , avait fait la synthese de toutes les erreurs stratégiques, par exemple chars et avions disséminés .
      mais on est en France, il aura fallut quelques temps pour admettre que l elite militaire avait failli en premier le psycho rigide Gamelin
      Pour rappel et contrairement a l idee reçue le soldat francais s est battu notamment les aviateurs Avec leurs nouveaux avion DeWoitine 520 , ceux ci mirent aux tapis 130 avions Messerschmitt .
      Hitler redoutait la puissance de feu de l artillerie francaise , et la puissance de ses chars 
      .
      C eut change le cours de la guerre , Mais volia , cela n a guere servi , puisque que nous nous sommes fait ratiner a Dien Ben Phu , C est une autre histoire mais le fond est le meme , etre assis sur ses certitudes .


    • Fergus Fergus 11 novembre 2019 09:20

      @ Séraphin Lampion

      « ils ont accepté l’occupation humiliante des forces alliées le long du Rhin jusqu’en 1930 »


      Avec des conséquences cocasses. Savez-vous que cette occupation du bassin rhénan a conduit à l’émergence, du 10 janvier 1919 au 25 février 1923, d’un éphémère « Etat libre du Goulot » (Freistaat Flaschenhals) ? Une République qui, durant 4 ans, s’est copieusement moquée des forces alliées en organisant sa survie malgré un blocus de son territoire. Certes, il ne s’agit pas là de la « grande Histoire », mais cette aventure des 17 363 habitants aux allures de Gaulois irréductibles n’en est pas moins savoureuse. Et gouleyante pour ces producteurs de riesling ! J’ai raconté cela en janvier dans La République du Goulot aurait 100 ans. Prosit ! 


      • damocles damocles 11 novembre 2019 10:58

        @Fergus
        Bonjour 
        je viens de lire votre article sur la Republique du « Flachenhals » qui m’avait échappé lors de sa publication .

        Cela semble completement invraisemblable que les dirigeants des puissances se distribuant des morceaux de territoires oublient une vallée entière !
        Cela me conforte dans ma conviction que ces pseudo-élites ne sont pas plus futées que le commun des mortels .
        Les erreurs des technocrates de l’ENA, d’ ingenieurs de grandes écoles , des architectes de travaux publics nous l’ont maintes fois demontré !

        Comme disait mon ami Medecin-aspirant au service militaire : « il y a le même pourcentage de cons dans une promotion de polytechnique que dans un wagon de metro » !


      • Fergus Fergus 11 novembre 2019 11:39

        Bonjour, damocles

        Cette histoire véridique est en effet stupéfiante et démontre, comme vous le soulignez, que les « élites »  qu’elles soient civiles ou militaires  sont parfois complètement « à côté de la plaque », pour parler trivialement. Mais reconnaissons qu’en l’occurrence, cela nous donne une bonne occasion de sourire.


      • lloreen 11 novembre 2019 12:22

        Apparemment cela continue de plus belle le 11 novembre 2019 sans que cela émeuve grand monde...

        Au cas où vous l’ignoreriez encore, l’Allemagne est encore toujours occupée et régie par une loi fondamentale. Le fait que les scientifiques nazis aient été exfiltrés sur le territoire américain a permis à ces criminels et ceux qui les ont financés de construire l’UE, de faire voter leurs lois infâme qu’ils contrôleront totalement.

        Il suffit de se pencher sur la composition des dirigeants de l’UE et d’écouter l’avertissement d’un homme éclairé pour comprendre que le chemin poursuivi par ces criminels est un vaste chantier de démolition contrôlée.

        https://www.youtube.com/watch?v=zkooBI-HPCU

        Ces gens sont les exécutants financés par les créateurs de la FED américaine(société privée) , laquelle finance toutes les guerres aux quatre coins de la planète depuis 1913 à l’origine de la création de ce complexe militaro-industriel exposé par le Dr Mathias Rath et qui était évoqué dans le discours de deux présidents américains (Eisenhower et JFK) en dénonçant cette politique du secret qui a permis l’instauration de cet état profond à l’origine des malheurs du monde et de l’éclatement des nations.

        Inutile de continuer à s’acharner sur le peuple allemand dont le pays est sous occupation de ces criminels de l’OTAN et qui lui sert encore toujours de base arrière pour mener les guerres au Moyen-Orient.

        https://www.ramstein.af.mil/

        En guise de rappel, il faudrait peut-être se souvenir que le président Hollande est celui qui a autorisé l’Otan à installer des bases en France...Cela permettra de resituer le débat...

        https://www.marianne.net/politique/ni-vu-ni-connu-hollande-veut-reintegrer-pleinement-la-france-dans-lotan

        Grâce au bon travail de monsieur Sarkozy, l’agent de la CIA en France, les français sont désormais logés à la même enseigne : en voie de colonisation.

        Au pays des gaulois « réfractaires » les choses sont dites en chanson...c’est quelquefois très percutant...

        https://www.youtube.com/watch?v=yVWuH2_sZJc 


        • mmbbb 11 novembre 2019 12:44

          @lloreen il est vrai qu il est con d avoir fait cette guerre puisque nous sommes devenue une colonie allemande D ailleurs Georges Friedman , politologue americain , l a dit sans ambages dans un article de 2017 paru dans l Express . lors de la visite de Macron aux USA .
           


        • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 11 novembre 2019 13:05

          @mmbbb

          l’Allemagne étant elle-même une colonie américaine (« Ich bin ein Berliner »), le France est donc la colonie d’une colonie...


        • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 11 novembre 2019 13:30

          @lloreen

          Les 14 points de Wilson :

          « Derrière un autre visage et d’autres mots, la méthode américaine reste la même : celle d’un prédateur opportuniste éloignant les grands fauves de leurs terrains de chasse pour s’approprier leurs proies et faire en sorte de contrôler les quotas de gibier ainsi que les autorisations de chasse. »


        • mmbbb 11 novembre 2019 15:31

          @Séraphin Lampion certes c est une phrase celebre , mais il est vrai que les americains n avaient pas d autres choix que de soutenir l Allemagne de l Ouest . Bras de fer avec Staline .
          On peut critiquer ad vitam aeternam les USA , eux seuls avaient la puissance logistique .
          Staline testait la resistance des allies et notamment celles des USA 
          Si Berlin etait tombe , la RFA aurait ete certainement menacee , Le communisme etait au porte de l europe . Invasion de la Tchécoslovaquie en 1968.
          C etait la technique de l encerclement , celle que les américains ont adoptee apres la chute du mur contre la Russie .
          Bon anniversaire M Staline comme l avait souhaite avec emphase M Thorez 
          Quant a votre article , je l ai lu avec intention , mais il me semble que la crise de 1929 a ete le catalyseur de la prise de pouvoir par Hitler .
          Les banques allemandes dont les encours etaient detenus a 60 % par les etrangers ont fait faillites et ont precipite l Allemagne dans le chaos .
          Un malheur n arrivant jamais seul , la grippe espagnole ou influeza a ravagé l Europe .25 millions de morts apres la der des der .


        • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 11 novembre 2019 16:34

          @mmbbb

          vous devez vous tromper de guerre !


        • mmbbb 11 novembre 2019 17:42

          @Séraphin Lampion vous faites allusion a la phrase de Kennedy , il s agit de la deuxieme 


        • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 11 novembre 2019 17:50

          @mmbbb

          oui, pardon, j avais zappé trop vite !


        • Et hop ! Et hop ! 11 novembre 2019 13:50

          «  La tâche des diplomates allemands était une lourde charge. Ils craignaient l’humiliation publique : quiconque proposerait de déposer les armes serait relégué au rang de traitre par les militaristes et les nationalistes allemands jusqu’à la fin de ses jours. »


          C’est faux, ce sont les gouvernements anglais et français qui étaient militaristes et nationalistes et qui voulaient continuer une guerre qui a tué plusde 70 % des graçons de 18 à 28 ans et mutilé les autres : l’Allemagne a proposé deux fois en 1915 et 1916 d’arrêter la guerre et de revenir à la situation ante quem sans indemnisation de part et d’autre, et c’est l’Angleterre et la France (Clémenceau) qui ont refusé. Le gouvernemant qui a provoqué la guerre est les gouvernement de René Viviani, radical socialiste.


          • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 11 novembre 2019 15:29

            @Et hop !

            cela ne signifie pas pour autant

            qu’il n’y avait pas de pressions en Allemagne dans les camps militaristes et nationalistes, cela montre que les Allemands étaient lucides
            seulement voilà, leurs propositions « de revenir à la situation ante quem » 

            n’incluaient pas la restitution de l’Alsace et de la Moselle qui était le prétexte en politique intérieure de politiques français revanchards qui n’avaient ni digéré la défaite de Sedan ni accepté que la sidérurgie soit totalement allemande en Europe avec les mines de fer et le haut-fourneaux de Moselle qui étaient en Allemagne depuis 1871, la famille Schneider en étant réduite au Creusot.
            Que Viviani ait été rad-soc et au gouvernement au moment du déclenchement des hostilités n’a pas plus « provoqué » la guerre que l’assassinat de l’archiduc à Sarajevo : tous les prétextes étaient bons pour en découdre
            ce qui a « provoqué » la guerre, ce sont les enjeux géostratégiques de domination de l’économie européenne, et ça n’est toujours pas réglé


          • generation désenchantée 11 novembre 2019 18:21

            @Séraphin Lampion
            Le pire dans cette histoire , c’est que c’est l’Autriche hongrie qui a déclencher les hostilités avec la serbie résultat , le jeu des alliances a entrainer une véritable réaction en chaine , une fois enclenchée rien ne pouvait l’arrêter et c’est les allemands qui ont déclarer la guerre a la France

            http://regards.grandeguerre.free.fr/pages/chronologie/chronologie_1914.html


          • uleskiserge uleskiserge 13 novembre 2019 08:53

            Notons au passage que toutes ces guerres dévastatrices du XIXe siècle trouveront leur apogée dans la première guerre mondiale, la dernière boucherie militaire qui mettra à contribution le soldat et son barda de plusieurs kilos en attendant les grandes boucheries des bombardements massifs de civils de la seconde guerre mondiale - 60 millions de morts dont 45 millions de civils ; tenez : 75000 morts en quelques secondes à Hiroshima et à Nagasaki ! Sans doute le plus grand crime raciste de l’histoire soit dit en passant -, pour ne rien dire des guerres suivantes : Indochine, Algérie, Vietnam, Cambodge, Timor Oriental, Bangladesh, Irak, Gaza, Syrie, Libye …


            • uleskiserge uleskiserge 13 novembre 2019 08:55

              Jean Renoir dans « La grande illusion » nous « vendra » un conflit de 14-18 mené dans un esprit chevaleresque et aristocratique, alors qu’il s’est le plus souvent agi de bouchers gantés, le petit doigt sur la couture du pantalon civil et militaire, impeccables certes ! Habiles dans le maniement de leur lorgnon, c’est vrai ! mais bouchers quand même ! Et leurs épouses, marraines de guerre, n’y changeront rien ; colis sous le bras, chacune viendra ajouter une touche obscène à ce sacrifice sans scrupule et sans objet qu’est cette première guerre mondiale.

              Il y a des réalisateurs qui feraient bien de retenir un « Moteur ! » avant de donner le signal de faire tourner la caméra d’un projet cinématographique qui soumettra à notre perspicacité des questions qui n’en sont pas et des réponses… pas davantage.


              En effet, les « de Boëldieu » et les « von Rauffenstein », héros de Renoir n’étaient au mieux qu’une exception qui confirme la règle suivante : dans les faits, « les Rauffenstein et les de Boëldieu » de ces années-là avaient la rancune sournoise ; n’en doutons pas un seul instant, ils étaient bien trop contents de précipiter sous la mitraille des gueux souvent grévistes et revêches, sans doute pour leur apprendre à obéir une fois pour toutes les fois, la dernière, où ils auront été tentés de n’en faire qu’à leur tête d’ouvriers décidément indomptables. .


              Quant à l’alliance de l’ouvrier et du banquier (Gabin et Dalio dans l’ordre), là, on atteint des sommets dans le récit de ce qui s’avère être à la fois un conte pour enfants et une fable pour adultes hémiplégiques de la mémoire ( il devait leur en manquer au moins la moitié) ; conte et fable pour un film. tourné pourtant en 1939, et que le front populaire est déjà derrière nous ; il faudra attendre 30 ans son retour : le « Mai 68 ouvrier » s’entend.


              • uleskiserge uleskiserge 13 novembre 2019 08:56

                Cérémonies du 11 novembre, avez-vous dit ?

                Président de la République (passé et présent), Président du Sénat, Président de l’assemblée nationale, Premier ministre, un gouvernement au complet, le maire de Paris, des képis en veux-tu en voilà, des poitrines bardées de médailles ...

                Tous réunis donc... portraits d’hommes et de femmes qui ne feraient pas le poids, même tous ensemble, devant n’importe quel conseil d’administration d’une de nos trans-nationales ! Alors sous la mitraille, vous pensez bien ! 

                Quant à contrevenir aux ordres que leur sont donnés…

                Seules les familles endeuillées des soldats récemment tombés au champ du déshonneur de la Françafrique et quelques médaillés octogénaires forceront le respect ; on aurait aimé les serrer dans nos bras… pour sûr, ils méritaient le déplacement, à défaut… un regard par la fenêtre ouverte du petit écran. Car la guerre de 14-18 dans le bruit et la fureur de l’acier et des agonisants qui hurlent, ce sont des luttes économiques qui opposent les grandes puissances du moment : Allemagne, France, Angleterre ; expansion impérialiste, conquête coloniale, conquête des marchés, les Balkans, le Moyen Orient et les premières gouttes de pétrole…

                Fiez-vous à l’odeur du sang si vous voulez trouver de l’or et à l’odeur de l’or si vous voulez trouver du sang ! C’est Imparable.


                • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 13 novembre 2019 12:16

                  Très bon article. Merci.

                  Il a été tellement dit et répété que la France et ses alliés avaient gagné la guerre contre l’Allemagne que je me suis longtemps demandé quelle avait été la bataille décisive qui « nous » avait donné la victoire. En fait il n’y en eu pas et il est peut-être abusif de dire que « nous » avons gagné la guerre.

                  Je préfère dire, pour ma part, que les travailleurs français et allemand, avec chacun leurs alliés, ont gagné la paix. Car c’est bien de cela qu’il s’agissait. Les mouvements plus ou moins révolutionnaires qui se faisaient jour de part et d’autre des lignes de front, en réaction contre cette guerre, mettaient en danger tous les états capitalistes d’Europe. La guerre avait déjà abouti à la révolution russe qui devenait un exemple pour tous les peuples d’Europe. Il était urgent pour tous les capitalistes d’arrêter l’hémorragie. Il fallait qu’ils parviennent rapidement à cesser cette guerre pour se retourner tous ensemble contre la révolution russe et les révolutions qui commençaient à éclater dans d’autres pays comme la Hongrie.

                  Je tenais à souligner cet aspect essentiel que l’auteur à signalé en disant

                  "Les Allemands se seraient alors trouvés désemparés en apprenant qu’ils devraient rendre les armes, leur crainte étant d’être dès lors incapables de faire barrage aux révolutionnaires communistes très actifs"

                  "Foch a fait quelques concessions, notamment en laissant les Allemands garder quelques armes pour leur permettre de sauver la face et écarter le « danger » d’une révolution allemande qui risquait de faire tache d’huile et n’aurait pas fait les affaires des autorités françaises.« 

                  En fait les révolutionnaires-pacifistes étaient plus puissants en Allemagne qu’en France avec notamment Karl Liebnecht et Rosa Luxembourg. C’est pourquoi le danger d’une révolution se faisait principalement sentir en Allemagne et c’est ce que souhaitaient alors les bolcheviks. C’est principalement cela qui explique que les allemands plus que les autres étaient contraints d’obtenir une paix le plus vite possible et c’est cela qui les a amené à faire figure de vaincus car il n’y a pas eu de bataille décisive qu’ils auraient perdu.

                  La bataille décisive, elle a eu lieu en Allemagne entre les révolutionnaires et les réactionnaires. Ce fut le début de la »Révolution Allemande".

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