@chantecler
j’ai lu « crime et châtiment » de Dostoievski
Un incontournable pour qui s’intéresse à ce pays.
Il y a aussi un petit coin de Paris, qui aide à y voir plus clair.
Si vous voulez comprendre
quelque chose à la Russie et aux relations franco-russes, vous pointez votre
compas sur le bord de la Seine, au niveau du Port de La Bourdonnais à Paris. Et
vous tracez un cercle de 500 m de rayon.
Dans ce cercle, vous avez le
Pont de l’Alma et son Zouave, la Cathédrale « Poutine » de la Sainte-Trinité
et le Conservatoire de musique Rachmaninov. Les avenues Franco-Russe et Bosquet
sont tout près.
L’Alma et le zouave ? Une
belle victoire française dans la guerre de Crimée (1853-56). Une victoire complétée
par celle de Sébastopol mais finalement sans lendemain : les Russes sont encore
aujourd’hui à Sébastopol et en Crimée. Un peu comme la victoire de la Moskova :
deux ans plus tard les Russes étaient à Paris, et Napoléon fini (les Anglais
récupèrent alors la mise, pour au moins deux siècles avec les USA).
Cette guerre de Crimée de 1853/56
sous Napoléon III, où la France a laissé pas loin de 100 000 soldats (un
sur trois, surtout à cause du cholera et du typhus), servait surtout les
intérêts britanniques alliés à l’Empire Ottoman. Si l’on repart demain en
guerre en Crimée, ce sera pour les intérêts américains, qui souvent aident les « ottomans »
actuels contre la Russie (Afghanistan, islamisme tchétchène …). Rien ne change, depuis Waterloo.
La cathédrale Poutine, c’est
le messianisme russe. Il est toujours là et après avoir répandu le communisme
en Asie, il entraîne aujourd’hui le Sud Global contre l’Occident regroupé autour des USA. Il vaut mieux
composer avec ce messianisme que l’affronter par la guerre (cf. la guerre froide).
Rachmaninov, c’est le 3ème
pied de la Russie : l’armée, le pope et le compositeur. C’est un tout.
Chercher à briser ce trépied, c’est risquer le pire. On dirait qu’on y va.
Paris est bien le centre du monde, au Pont de l’Alma.