Au sujet de la journée du 7 octobre 202, voici le point de vue de l’ ancien vice-ministre sudafricain
Ronnie Kasrils :
"Présenter à tort le raid du 7 octobre comme un massacre
irrationnel, barbare et aveugle, c’est aussi se priver de toute
possibilité d’appréhender les événements de manière
rationnelle. Le raid avait un double objectif. Le premier était
d’entreprendre une opération militaire contre les Forces de
Défense d’Israël. Il s’agissait là d’un objectif militaire
tout à fait légitime, conforme au droit international.
Le second objectif du raid était de capturer des militaires et
des civils. Il est vrai que cibler des civils est une violation du
droit international, mais il n’est guère surprenant que cette
action ait été entreprise alors qu’Israël emprisonne des
milliers de personnes sans procès, dont un grand nombre de civils et
beaucoup de femmes et d’enfants. On ne peut légitimement accepter
le droit d’Israël d’enlever et de détenir des civils tout en
prétendant qu’il s’agit d’un acte barbare lorsque le Hamas
fait de même.
La logique selon laquelle le Hamas prend des otages israéliens
pour obtenir un échange contre (au minimum) les nombreux enfants et
femmes parmi les 6 000 Palestiniens incarcérés et soumis à
des conditions innommables, y compris la torture, n’est pas
démoniaque. Les larges sourires et les congratulations échangés
entre les femmes juives et les soldats du Hamas sont un élément
frappant de l’échange de captifs actuellement en cours. Cela
contraste fortement avec ce que les femmes et les adolescents
palestiniens révèlent sur les menaces et les abus qu’ils
reçoivent à leur sortie de prison. La haine arabe nue est aussi
sinistre qu’effrontée.
Il convient de noter que les Forces de Défense d’Israël ont
déjà modifié le nombre de personnes tuées au cours du raid, le
ramenant de 1 400 à 1 200. Les mensonges concernant les 40 bébés
décapités et les femmes violées ont été complètement démentis.
Seul un bébé a été déclaré mort, malheureusement tué dans les
tirs croisés. Ce que nous déplorons, bien sûr.
Il est de notoriété publique que le nombre de soldats et de
policiers tués avoisine les 400. Il s’agit de cibles militaires
légitimes en termes juridiques et moraux. Il reste donc 800 autres
personnes tuées. Un grand nombre de ces personnes ont été tuées
par des tirs croisés, dont beaucoup par des tirs israéliens. Les
rapports indiquent que certains des soldats israéliens étaient mal
entraînés et agissaient sous l’effet de la panique. Voilà pour
l’invincibilité mythique des Forces de Défense d’Israël.
Certes, il existe des images de civils abattus par des
assaillants. Mais ceux que l’on peut qualifier d’attaquants
comprenaient des combattants du Hamas et du Jihad islamique, des
membres d’autres groupements militaires et une foule aléatoire de
civils qui les suivaient. Ce dernier point est important"
* Ronnie Kasrils est ancien vice-ministre sudafricain de la
défense et ministre des services de renseignement.