L’étonnante
efficacité du blocus des Houthis sur les transports maritimes liés à
Israël via la mer Rouge a provoqué une réponse guerrière étasunienne et
britannique qui a introduit de nouveaux dangers dans une situation déjà
inflammable.
Seul dans la communauté internationale, le Yémen a
entrepris une action militaire pour faire respecter le droit
international afin de mettre fin au génocide à Gaza. Depuis novembre, il
a averti que tout navire appartenant à des Israéliens à destination ou
en provenance d’Israël serait une cible légitime – jusqu’à ce que le
génocide à Gaza cesse. Les Houthis ont déclaré que les navires n’ayant
aucun lien avec Israël n’avaient aucune raison de s’inquiéter.
Jusqu’à
présent, les attaques des Houthis contre au moins 26 navires
commerciaux – sans aucune perte humaine – ont contraint les navires
internationaux à parcourir des milliers de kilomètres autour de
l’Afrique du Sud plutôt que de traverser la mer Rouge et le canal de
Suez vers l’Europe. Deux des plus grandes compagnies maritimes du monde,
la société danoise de conteneurs Moller-Maersk et la société allemande
Hapag Lloyd, évitent toutes deux la route de la mer Rouge, et les
trackers en direct montrent une augmentation spectaculaire du trafic
maritime autour de l’Afrique. Le nombre de conteneurs transitant
quotidiennement par la mer Rouge a chuté de 60 % entre novembre et
décembre. (1)
Environ 25 à 30 % de tous les transports de
conteneurs transitent par la mer Rouge, et le détournement de plus de
200 milliards de dollars de commerce a un impact sur l’économie
mondiale. Les navires doivent désormais payer une prime supplémentaire
sur le marché de l’assurance de Londres. Les tarifs du fret voyageant de
l’Asie vers l’Europe du Nord ont plus que doublé, car le réacheminement
des navires ajoute deux à quatre semaines au voyage aller-retour.
L’impact s’est fait sentir en Europe lorsque Tesla a annoncé qu’elle
devrait fermer son usine allemande pendant deux semaines fin janvier en
raison de retards dans les chaînes d’approvisionnement. Le commerce
mondial a chuté de 1,3% en décembre.
L’effet sur Israël lui-même a
été marqué. Ce qui est en réalité un blocus naval d’Israël signifie
qu’Eilat, le port israélien de la mer Rouge, a signalé une baisse de
85 % de son activité, soit un quasi-arrêt – à la mi-décembre. 99 % des
importations israéliennes arrivent par voie maritime, et ses autres
ports d’Haïfa et d’Ashdod – Ashkelon, le plus proche de Gaza, est déjà
fermé – sont vulnérables si les compagnies maritimes décident d’aller
décharger leurs marchandises à destination d’Israël dans d’autres ports,
comme à Chypre ou la Grèce. Un exemple : la société Orient Overseas
Container Line (OOCL), basée à Hong Kong, a annoncé qu’elle « cesserait
d’accepter des marchandises à destination et en provenance d’Israël avec
effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre ». (2)
Les attaques occidentales................