@Bendidon ... bienvenue au big CIRCUS
Chose promise, chose due…
Le livre de votre ami semble donc contenir une somme importante d’informations
concernant les « élites » financières de la planète, dont une grande
partie sont essentiellement les « héritiers » familiaux de leurs
prédécesseurs de la fin du XXème siècle.
Des volontés hégémoniques ont toujours animé, depuis la nuit des temps,
une partie de l’humanité, et logiquement, surtout parmi ceux qui sont parvenus
à s’ériger en classe dominante.
La formation des « élites » financières est elle-même très
ancienne et repose sur la formation d’une bourgeoisie commerciale plus ou moins
cosmopolite, précisément par nécessité …commerciale !
Ce qui caractérise la révolution industrielle c’est par contre plutôt l’apparition
de bourgeoisies entrepreneuriales plutôt locales ou nationales, au départ de
leur activité créatrice. Mais évidemment les nécessités d’expansion de l’industrie
ont vite ramené la bourgeoisie financière sinon sur le devant de la scène, du
moins plus précisément dans les coulisses, mais bien comme deus ex machina de l’expansion
industrielle.
Le conflit entre intérêts nationaux et intérêts cosmopolites n’a donc
rien de spécifiquement nouveau. Ceci-dit, il est clair qu’avec la
mondialisation les intérêts cosmopolites ont évidemment pris le dessus, et c’est
à ce titre que l’ouvrage de votre ami peut éventuellement apporter un éclairage
intéressant.
Certains résumés de son livre font allusion à la notion d’ « hyperclasse »
pour caractériser cette évolution, mais il n’a pas développé ce point lors de l’interview
avec Bercoff.
De tous temps, même dans les classes dominantes il y a une « hiérarchie »
entre différents segments de ces classes, et aussi souvent, des luttes féroces
entre elles… Là encore, rien de vraiment nouveau, donc.
L’événement essentiellement nouveau dans l’histoire économique de l’humanité
a donc été, jusqu’à présent, l’apparition de la bourgeoisie industrielle, avec
la révolution éponyme. Par la suite, au tournant du XXème siècle cette bourgeoisie
a donc « fusionné », par nécessité, avec la bourgeoisie financière
plus ou moins cosmopolite et préexistante.
Mais jusqu’à la fin du XXème siècle la base économique de cette classe
est restée la rentabilisation financière de la grande industrie et du commerce,
sur la base première de la productivité industrielle.
Cette période s’est terminée, assez brutalement, avec la crise de
2007-2008, qui a mis en lumière l’incapacité du système à s’autofinacer en
dehors d’un apport en crédit nettement surnuméraire. Dès lors, c’est le pouvoir
de création monétaire, avec le Quantitative Easing, qui devient le pouvoir
essentiel, même par rapport aux marchés financiers et à leurs acteurs, dont
Black Rock, Vanguard, etc…
Mais bien évidemment, l’un ne va pas sans l’autre, et le pouvoir de la
bureaucratie banco-centraliste n’existe qu’en « symbiose » avec une
partie complaisante parce qu’intéressée de la bourgeoisie financière, ce que
certains économistes avisés ont qualifié d’ « Effet Cantillon »,
du nom de Richard Cantillon, un des premiers à avoir étudié l’impact d’un
accroissement brutal de la masse monétaire sur l’économie, au début du XVIIIème
siècle, déjà.
Avec cette différence essentielle que la création monétaire moderne est
complètement artificielle et fictive, ne reposant précisément que sur des
lignes de crédit créées « ex nihilo », dépendantes uniquement de la
politique monétaire de la Banque Centrale, ce qui fonde donc son nouveau
pouvoir.
Ce pouvoir banco-centraliste est donc nécessairement concentré sur les
Banques Centrales dont les zones d’influence monétaire sont les plus étendues :
Fed, PBoC, BCE, BoE, BoJ.
Bien évidemment, il y a donc une lutte d’influence féroce entre ces
différentes zones d’influence, mais elles sont néanmoins interdépendantes du
fait même de la mondialisation de l’économie, et c’est donc à ce titre que l’on
peut parler d’une « hyperclasse » banco-centraliste et cosmopolite,
dont la BRI est éventuellement le « point de ralliement », en quelque
sorte, selon certains !
Mais cela tout aussi évidemment sans exclusive de tous les « clubs »,
« think tanks » et associations diverses plus ou moins « secrètes »
dont ce petit monde est friand pour effectivement traiter des affaires du monde
« en famille » et au détriment précisément des familles réelles du
peuple, qu’ils s’efforcent de décomposer pour les réduire et les soumettre.
Mais désormais, et c’est la différence essentielle avec les deux
derniers siècles, c’est que toutes ces « affaires » reposent sur la
seule manne céleste de la divine création monétaire banco-centralisée, et non
plus sur la créativité et l’ingéniosité de la bourgeoisie industrielle entrepreneuriale,
dont la prospérité reposait sur la productivité du travail de la classe
ouvrière industrielle.
Luniterre