Article également republié sur VLR, où j’ai proposé cette réponse en post :
« Faire un récapitulatif des différentes révoltes et luttes sociales
depuis les débuts de la macronie présidentielle et dire qu’elles sont toutes
différents aspects de la lutte des classes, c’est simplement un constat
d’évidence, qui n’apporte rien, en fait, en termes d’analyse.
…Et encore faudrait-il ne pas en « oublier », surtout si ce sont en réalité
les plus significatives, comme les luttes anti-covidisme et anti-pass !!!
Un « oubli » qui est donc particulièrement révélateur d’une démarche
gravement tronquée dans ses fondamentaux, et qui en marque assez précisément
les limites « idéologiques ».
Une réelle intégration combattive des luttes ne peut se faire que sur des
objectifs stratégiques unificateurs, et ce n’est pas ce qui s’est passé, à
aucune de ces occasions de luttes sociales.
Et on ne voit pas que les choses soient en train de changer dans ce sens,
voire même, plutôt au contraire.
La bourgeoisie a su s’emparer de plusieurs thèmes de lutte pour diviser la
population, notamment à l’occasion de la pseudo-« pandémie » et même le thème
des retraites, tel que manipulé par les syndicats (…et les partis…) n’a pas
permis de mettre en mouvement suffisamment de catégories populaires, malgré son
universalité, pour aboutir à un rapport de force efficace, même d’un point de
vue réformiste.
Enfin, depuis presque un an et demi maintenant, on voit bien que la
situation sociale et économique du pays n’est pas séparable de la situation
géopolitique internationale, même pour ceux qui ne le voyaient pas avant, et
cet article récent évacue complètement cette question. Là aussi un « oubli » à
la fois révélateur et rédhibitoire.
Bref, encore un de ces longs pensums pseudo-« marxistes » dont on aurait pu
tout à fait se passer !
Alors aller demander à son auteur de réfléchir sérieusement sur l’évolution
du système de domination de classe, même sous l’effet particulier de la
macronie… En fait, si l’on peut effectivement, mais en un sens seulement,
parler d’ « accélération » de la lutte des classe, c’est précisément parce
qu’il y a effectivement « accélération » des processus de banco-centralisation
du système sous la férule macroniste, et que cela induit inévitablement des
révoltes, mais sans que cela ne génère pour autant une élévation du niveau de
conscience de classe, voire même, bien au contraire.
On a une succession de luttes et de révoltes, mais sans construction ni
d’une organisation de masse démocratique ni d’une perspective politique
stratégique unificatrice.
Dans ces conditions, tenter de repeindre la façade en rouge, c’est juste
pour le plaisir intellectuel, mais c’est tout à fait contre-productif, sauf,
précisément, dans le domaine des illusions.
Luniterre