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Commentaire de Robin Guilloux

sur Claude Tresmontant, Le Christ hébreu, la langue et l'âge des Evangiles


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Robin Guilloux Robin Guilloux 30 mars 2023 13:38

@Gollum 

Vous avez raison d’être méfiant. le doute est le moteur de la science.
La rédaction du Livre de l’Apocalypse daterait du milieu du Ier siècle et probablement avant l’année 70 donc avant la destruction du temple par l’empereur romain Titus suite à la révolte des Juifs.
Cet événement dramatique est attesté par l’historien juif Flavius Josèphe qui parle aussi du siège de Massada, auquel il a survécu.
Jean y prophétiserait la destruction du temple, également annoncé par Jésus lui-même dans l’Evangile de Marc : Comme il s’en allait hors du Temple [...] un de ses disciples lui dit  : “ Maître, regarde, quelles pierres  ! Quelles constructions  ! ” Ce temple était véritablement très haut par rapport aux constructions environnantes. 2 Et Jésus lui dit  : “ Tu vois ces grandes constructions  ? Il n’en restera pas pierre sur pierre qui ne soit jetée bas. ”. 
Cette prophétie a été réalisée 40 ans plus tard, littéralement. Vous avez le droit de ne pas croire aux prophéties (pas plus qu’aux miracles), mais si la prophétie est antérieure de 40 ans à l’événement et que l’Evangile de Marc qui la relate est lui aussi antérieur à l’événement, on ne peut nier qu’elle s’est bel et bien réalisée.
Ce problème est absolument capitale ; il est le pivot de l’argumentation de Tresmontant, car l’exégèse moderniste qui rejette les prophéties aussi bien que les miracles tend à situer le texte de Marc après l’an 70.
En qui concerne l’effusion de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte (fête juive de Chavouot qui commémore le don de la loi à Moïse), il s’agit d’un événement surnaturel, d’une révélation, d’un don de Dieu et je suis bien d’accord pour reconnaître que les apôtres étaient, pour parler familièrement « lents à la comprenette ».
Ils n’ont été rendus capables de comprendre qu’après la Pentecôte.
Les apôtres n’ont pas accédé à la vérité (Emeth en hébreu, Pistis en grec) par eux-mêmes, par leurs propres forces, comme le philosophe platonicien dans le mythe de la caverne, puisque pour les juifs comme pour les chrétiens, le mot vérité (Emeth en hébreu, Aléthéia, Pistis en grec), qui n’a pas le sens philosophique (faible) que nous lui donnons d’habitude, mais signifie adhésion profonde, accord du cœur et de l’esprit à une expérience existentielle, une expérience de vie (« Je suis la Voie, la Vérité et la Vie »). Dans ce sens, la vérité vient et ne peut venir que de Dieu.


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