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Commentaire de Legestr glaz

sur Les fausses nouvelles en science


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Legestr glaz Legestr glaz 14 février 2023 14:13

@Legestr glaz

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Mais la production de ces espèces réactives à l’oxygène (H2O2 et HOCl) par les cellulaires immunitaires à une contrepartie : elle est à l’origine d’un « stress oxydatif  » augmenté, en d’autres termes : le terrain d’action de nos agents de l’immunité dans les alvéoles pulmonaires devient un milieu particulièrement agressif pour toutes les cellules fonctionnelles environnantes. Elles sont aussi agressées, et détruites, par ces molécules oxydantes. En situation physiologique normale, lorsque le système immunitaire est parfaitement compétent, la production d’espèces réactives à l’oxygène est contrebalancée par une production équivalente de molécules « antioxydantes ». L’organisme humain a différentes options pour produire ces substances antioxydantes, ou les consommer à travers l’alimentation (certaines vitamines, C et E, par exemple), je n’entre pas dans les détails, ceci compliquerait les choses. L’organisme s’attache, par conséquent, à maintenir un équilibre entre production de substances oxydantes et production de substances antioxydantes. C’est ce que les biologiques appellent « l’équilibre redox » (pour réduction / oxydation) (5).

L’apparition de ce « stress oxydatif  », non géré, non maitrisé, va être à l’origine d’une dégradation accélérée du fonctionnement endothélial entrainant une détérioration de l’état de santé général. Par des phénomènes en cascade, le réseau des vaisseaux sanguins, particulièrement dense dans les alvéoles pulmonaires, où se font les échanges gazeux (acquisition de l’oxygène et rejet du CO2), sera touché et la fonction de l’endothélium vasculaire sera altérée. J’ouvre une large parenthèse sur cet « organe » du corps humain. Il possède des fonctions biologiques capitales pour le fonctionnement de l’organisme et il est impossible de faire l’impasse sur son rôle crucial dans la santé humaine. Pourtant, celui-ci est bien trop méconnu.

Les cellules endothéliales, qui forment l’endothélium vasculaire, sont la fine couche de cellules qui tapissent la surface interne des vaisseaux sanguins. L’endothélium agit comme une interface entre le sang et la paroi vasculaire, à la fois physiquement et par la synthèse et la libération d’une gamme de médiateurs actifs. Il remplit des fonctions spécifiques hétérogènes dans tout le corps et, à ce titre, il peut être considéré comme le plus grand organe de l’être humain. Il est en permanence sous l’influence de facteurs mécaniques, comme les forces de cisaillement, c’est-à-dire les forces de friction exercées par le sang sur la paroi du vaisseau, et de médiateurs chimiques transportés dans le sang, comme des hormones, des facteurs de transcription ou des neurotransmetteurs.L’endothélium vasculaire possède des fonctions de vasodilatation et de vasoconstriction. L’une des grandes fonctions de l’endothélium est donc de maintenir la fluidité sanguine en inhibant l’activation plaquettaire. Il peut ainsi produire des facteurs anti-thrombotiques. A l’inverse, en situation de lésion vasculaire, l’endothélium peut émettre des facteurs pro-coagulants. L’endothélium joue, par conséquent, un rôle essentiel dans l’hémostase, c’est-à-dire dans la prévention et l’arrêt des saignements. Cette synthèse rapide et survolée de la fonction endothéliale montre combien la dysfonction de l’endothélium joue un rôle précoce majeur, un rôle clé, dans l’apparition des maladies vasculaires, et, ensuite, dans la détresse respiratoire aigüe, dans les accidents vasculaires cardiaques, dans les problèmes thrombotiques.

L’air que nous respirons, pour nous apporter de l’oxygène, doit être « traité » par l’organisme avant d’être utilisé, avant d’atteindre le fond des voies respiratoires où se trouvent les alvéoles pulmonaires. Ainsi il doit être réchauffé, humidifié et purifié. Pour parvenir à cette fin, différents mécanismes sont à l’oeuvre dans les voies respiratoires. Le dysfonctionnement de ceux-ci permet aux agents pathogènes d’investir l’organisme et d’atteindre les alvéoles pulmonaires. Chez certaines personnes, de mauvaises habitudes de vie, comme une trop grande consommation d’alcool, la tabagisme ou de mauvais choix alimentaires, répétés sur la longueur du temps, affaiblissent et endommagent très gravement l’intégrité des voies respiratoires. Ce sont très précisément ces personnes, dont on sait que le fonctionnement des mécanismes de défense des voies respiratoires sont altérés, qui sont les victimes principales de l’agression des agents pathogènes lors des épidémies de maladie des voies respiratoires en hiver (mais cette réflexion s’applique également aux agressions, par les agents pathogènes, lors des périodes de canicule). Ceci veut dire que les personnes qui subissent gravement les assauts des agents pathogènes, en hiver, sont des personnes déjà malades, des personnes dont l’endothélium vasculaire est par avance endommagé. Les maladies dont elles sont porteuses sont parfaitement identifiées : le diabète de type II, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale, la coronaropathie, l’obésité. A celles-ci l’on peut rajouter des maladies génétiques, comme la « drépanocytose » ou la « trisomie 21 », pour d’autres raisons. Toutes ces pathologies du métabolisme présentent un point commun : l’endothélium vasculaire des personnes atteintes de l’une ou de l’autre, voire de plusieurs de ces maladies, est dégradé et dysfonctionnel. Elles en deviennent vulnérables à l’agression des agents pathogènes. Par ailleurs, chez elles, la fonction mucosale est altérée, le liquide de surface des voies respiratoires, trop chargé en glucose, ne remplit plus correctement son rôle de protection de première ligne de défense qu’il forme avec le mucus.


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