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Commentaire de Laconique

sur Trois problèmes bibliques


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Laconique Laconique 19 octobre 2022 14:33

@Gollum

Je maintiens ma formulation. C’est bien la propension des pharisiens à la rectitude morale que condamne Jésus. C’est vous en l’occurrence qui faites un contresens sur le terme d’hypocrisie. Jésus ne reproche pas aux pharisiens d’être bons en apparence et vicieux au fond d’eux-mêmes. Les pharisiens étaient bien intentionnés, sincèrement désireux d’accomplir la volonté de Dieu, jusqu’aux moindres détails. Ils n’étaient pas hypocrites dans le sens où ils se goinfraient en cachette par exemple. Une telle lecture est simpliste. Ce que leur reproche Jésus, c’est de s’estimer quittes à l’égard de Dieu à partir du moment où ils ont accompli tous les commandements, c’est (et on pourrait très précisément vous le reprocher cher Gollum) d’estimer qu’ils sont en règle avec Dieu, et qu’ils n’ont pas besoin de la grâce de Dieu. D’où la préférence de Jésus pour les pécheurs, conscients, eux, de leur péché, et du besoin qu’ils ont de la Grâce de Dieu. Jacques Ellul explique très bien tout cela. Vous faites une lecture morale simpliste, vous êtes prisonnier de ce schéma moral, ascétique, autosuffisant, très grec (ou indien).

 

L’ascétisme chrétien auquel vous faites référence est justement une tentative de retour à des pratiques communes dans l’histoire universelle, à une voie ascétique bien connue des Grecs (Pythagore, Platon, Plotin), mais qui n’a rien de biblique. Il s’agit justement pour l’homme de faire son salut par ses propres forces, ce qui est incompatible avec le salut par la grâce et la miséricorde exposé dans le Nouveau Testament. Je ne me réfère ici qu’à la Bible. Le christianisme historique a pu dévier de l’enseignement biblique et retomber dans des schémas mentaux et moraux universels. C’est même une grande partie de l’histoire du christianisme. Je le reconnais tout à fait, mais ce n’est pas du tout mon objet ici. 

 

Il y a bien une morale chrétienne, ce n’est pas l’objet de l’article, mais la visée est totalement différente (le point de départ n’est pas l’effort personnel, la vertu, mais justement l’Autre, c’est-à-dire Dieu, d’où l’importance du mot « comme » : « comme je vous ai aimés… », « comme votre Père est parfait », etc. C’est un renversement complet de la perspective).

 

(Je n’ai jamais bloqué Mélusine. C’est elle qui me boycottait depuis des années, sans que je sache bien pourquoi, pour le plus grand profit de la lisibilité du fil de commentaires, je le reconnais.)


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