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Commentaire de Hervé Hum

sur Superprofit : de la différence entre « to merit » et « to deserve »


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Hervé Hum Hervé Hum 14 septembre 2022 20:38

@ZenZoe

Le rapport à l’argent du protestant en respect de la réforme, n’a pas grand chose à voir avec la réalité ou du moins, son application n’a rien à voir.

L’hypocrisie n’est pas située au même endroit et si on y réfléchit bien, les deux ne sont pas contradictoire car on peut les associer sans problème.

Le problème c’est que, comme dit le proverbe « le diable se cache dans les détails ». Ainsi, le commandement donné par Jésus « aimez vous les uns les autres », implique l’interdiction de l’exploitation de la vie d’autrui à son profit. Le paysan qui travaille exploite les animaux et lui même, mais dès lors où il exploite des humains partageant la même foi, alors, il viole volontairement le commandement. Le mérite personnel n’est pas celui d’autrui ! La richesse matérielle s’acquiert par le travail de tous, chacun selon ses compétences et de son ardeur, font la valeur du :mérite personnel lié à la richesse produite. Mais les bourgeois de l’époque ont très bien vu là le moyen de pouvoir appliquer à eux même la religion, tandis que la noblesse anglo-saxonne avide des richesses coloniales, ne pouvaient y parvenir de manière efficace qu’en s’associant à la bourgeoisie et de partager la nouvelle doctrine d’accumulation de la richesse, mais oubliant quasi totalement le principe du mérite personnel, qui interdit l’exploitation du mérite d’autrui à son profit via la propriété privé. Mais il est vrai que la propriété privé des moyens de production et de son financement n’a de sens que par l’impôt privé qu’elle permet, renommé profit car vu du coté de celui qui reçoit l’impôt et non celui qui à le devoir de l’acquitter. La monnaie parce que mesure de la valeur du temps de vie dédié à autrui et donc détenu par autrui, est ce qui divise le monde entre ceux qui ont les droits et ceux qui ont les devoirs en termes de temps de vie dédié, aussi appelé travail.

Et vous pouvez relire mon précédent commentaire, il reste totalement valide.

Quand je lis ceci sur Calvin de la part d’un aumonier protestant, je lis un pur sophisme qui permet l’hypocrisie.

"Les Réformateurs n’ont pas condamné la possession de biens matériels car ces derniers sont le véhicule et le signe de la grâce générale de Dieu. Ils sont à la fois chargés d’une valeur spirituelle et d’une valeur pédagogique. Par ces richesses, Dieu entend conduire les hommes à lui, comme l’exprime Jean Calvin dans son commentaire sur la Genèse : « […] il sera le Dieu des enfants d’Abraham, afin qu’ils ne s’arrêtent point en la terre, mais qu’ils pensent d’être menés plus haut ». Si Dieu offre les bénédictions de la terre, ce n’est pas pour que le peuple s’arrête à ces signes, mais pour qu’il accède aux réalités spirituelles. Les richesses temporelles sont les signes des richesses à venir et elles doivent donc être entièrement consacrées à Dieu.

Ce que je lis, ce n’est pas une écriture des évangiles, mais une « interprétation » de Jean Calvin usant donc de son libre arbitre, donc, de ne pas respecter ce qui est écrit dans les évangiles et pouvoir ainsi lui faire dire l’exact contraire. Pratique usuelle qu’on retrouve tout aussi massivement dans d’autres religions, notamment chez les musulmans.

Je ne vais pas faire le procès de Calvin, mais il offre à la bourgeoisie l’argument rhétorique qui lui faisait défaut, à savoir, la propriété autant voir devant la souveraineté.

En effet, la souveraineté n’implique pas le travail, mais uniquement la possession de la terre et des êtres. Tandis que la propriété n’implique pas la possession des êtres, mais de la terre et du travail réalisé sur cette terre. L’esclavage consistant à réduire l’être humain au statut de chose ou d’animal, donc, d’un bétail.

Bref, la sentence reste la même, l’interprétation doctrinale permet de s’affranchir de la doctrine véritable défini par les écritures saintes de la religion et de faire l’exact contraire, à savoir, l’exploitation d’autrui sans partage et donc, le contraire du commandement « aimez vous les uns les autres » où le « croissez et multipliez vous », doit se faire dans le sens de la communion et non de la division. De la coopération et non de la compétition entre les croyants.

Reconnaître un état de fait à un instant donné est une chose, le justifier et le sacraliser en dépit des commandement de son supposé Dieu auquel on affirme sa dévotion, soumission et servitude en est une autre.


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